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El Palacio Real de Madrid – Le Palais Royal de Madrid – 马德里王宫 – Королевский дворец в Мадриде

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


El Palacio Real de Madrid
Le Palais Royal
马德里王宫
Королевский дворец в Мадриде

El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato

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UNE COLLECTION D’ARMES EXCEPTIONNELLE

« Le seigneur de cette exquise et grandiose demeure en a un très légitime orgueil. Ceci soit dit pour expliquer comment il avait tenu, m’ayant rencontré chez des amis communs, à m’en faire les honneurs, malgré mon manque absolu de compétence dans la partie où il excelle. Il a réuni là une collection d’armes à rivaliser celle du Palais Royal de Madrid. »
Paul Bourget

El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 201El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 200
Une nuit de Noël sous la Terreur
H. Daragon, 1907
pp. 5-18
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LES TAPISSERIES DU PALAIS ROYAL

Au Palais royal de Madrid, des tapisseries du Jugement dernier et de divers épisodes de la Vie de saint Antoine sont données comme tissées d’après des patrons de lui, chose possible. Les gravures qu’on lui attribue sont doubteuses.
La Revue de l’Art Ancien et ModerneTome XXXI
Janvier-juin 1912 : pp. 161-176
L. de Fourcaud

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Hieronymus van Aken, dit Jérôme Bosch (vers 1460 † 1516). I-II.

LE PALAIS vu par Théophile Gautier en 1865

Le palais de Madrid est d’un aspect majestueux et d’une symétrie imposante, quoiqu’un peu ennuyeuse peut-être ; il est bâti en une espèce de granit bleuâtre, d’un grain très-fin et très-dur, avec cette solidité à toute épreuve que les Espagnols, les meilleurs maçons après les Romains, savent donner à leurs monuments ; les murailles ont près de quinze pieds d’épaisseur, et les embrasures des fenêtres forment des cabinets habitables. L’intérieur en est orné de fresques de Bayeu, de Maëlla, de tableaux de grands maîtres et de riches ameublements. L’escalier de gala est très-beau ; Napoléon le trouvait supérieur à celui des Tuileries.

Théophile Gautier – Loin de Paris
Michel Lévy frères – 1865 -pp. 141-227
EN ESPAGNE  – LES COURSES ROYALES À MADRID

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LE PALAIS ROYAL vu par H. Beaugrand en 1889

« Le principal monument de Madrid est le palais royal, édifice d’une architecture grandiose, construit en pierre de taille blanche. Il renferme de somptueux salons, auxquels conduit un escalier d’honneur en marbre blanc moucheté de noir. On y admire tout particulièrement les salles du trône, la chapelle, le vestibule d’honneur aux belles colonnades, la cour intérieure, etc. Parmi les autres édifices civils, on doit citer : les palais des Cortès et des divers ministères ; l’audiancia ; l’hôtel-de-ville ; le palais Villa-Hermosa, etc. »
Honoré Beaugrand – Lettres de voyages
Presses de La Patrie – 1889 – pp. 294-302
Trentième lettre : Madrid
Madrid, 10 février 1889

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SOUVENIRS ET MEMOIRES DE JOSEPH NAPOLEON
Sa cour, l’armée française, et l’Espagne en 1811, 1812 et 1813

Le palais de Madrid, tel qu’il existe aujourd’hui, offre à peu près l’aspect du Louvre. C’est un carré parfait, au milieu duquel se trouve une grande cour entourée de portiques au rez-de-chaussée, et de galeries à chaque étage. C’est par cette cour que la partie souterraine du palais reçoit du jour et de l’air ; car c’est une des singularités de cet édifice d’avoir plus d’étendue sous terre que dehors. La colline sur laquelle il est bâti a été excavée jusqu’au niveau du Mançanarez ; on entre de plain-pied dans les souterrains par le flanc qui regarde la rivière, et on y descend par des escaliers placés aux quatre coins de la cour. C’est là que sont les cuisines, les caves, les bûchers, les magasins de toutes espèces, et même quelques logemens pour les employés des cuisines, dans la partie qui s’ouvre sur le flanc de la colline. On compte ainsi jusqu’à sept étages superposés qui plongent dans les entrailles de la terre.
L’architecture du palais est noble et simple. Chacune des quatre faces, ornée de pavillons à pilastres, ressemble assez à la façade méridionale du Louvre. Toutes les précautions ont été prises pour que l’édifice ne devienne pas la proie des flammes comme celui qu’il a remplacé. La pierre, le marbre, le fer et le bronze ont été seuls employés à sa construction. Toutes les salles sont voûtées, les chambranles des portes, les encadremens des croisées, sont en marbre. La plupart des portes sont en bronze ou revêtues de feuilles de ce métal. Les parquets seuls sont en bois. Le feu prendrait dans une salle qu’il ne pourrait consumer que les tentures et les meubles qui en forment la décoration. Enfin les murailles extérieures sont assez solides pour résister à l’action de la grosse artillerie, elles ont quatorze pieds d’épaisseur.
Le rez-de-chaussée du palais a toujours été occupé par les bureaux des divers ministres, qui composent l’administration espagnole. Ils y étaient également installés du temps de Joseph. Le roi avait ainsi l’avantage de pouvoir obtenir sur-le-champ les renseignemens qu’il pouvait désirer, et de trouver, à toute heure de la journée, à sa disposition les ministres de chaque département. Les entresols étaient destinés aux logemens des officiers et employés de la maison du roi.
Au premier étage se trouvent, outre les appartemens consacrés aux princes, les appartemens du roi, séparés de ceux de la reine par les salons de réception publique. Un bel escalier de marbre, décoré de sculptures délicatement travaillées, conduit aux grands appartemens.
Ceux-ci sont extraordinairement vastes. Le pièce principale est la salle du trône appelée salon de los reynos, qui communique à la chambre à coucher du roi par son cabinet et sa bibliothèque. Cette salle tire son nom d’un plafond superbe, peint à la fresque par Tiepolo, peintre vénitien d’un grand talent, et qui représente les différens costumes des peuples soumis à la monarchie espagnole. Dans cette suite de peintures pittoresques, on voit figurer des habitans de chacune des quatre parties du monde, et en les admirant, on se rappelle involontairement le compliment emphatique qu’un courtisan de Philippe Il adressait à ce monarque ambitieux : « Sire, le soleil ne se couche jamais dans vos états. » L’ameublement du salon de los reynos répond à sa destination par sa magnificence. Le dais royal et le trône, élevé sur des gradins recouverts de beaux tapis, sont ornés de broderies d’une merveilleuse richesse et entourés d’une balustrade d’or enrichie de ciselures et d’arabesques. Tous les meubles supportent des vases précieux par la matière ou par le travail, des bustes ou des statues.
A l’exception des tableaux de maîtres et des ouvrages de sculpture antique que renferme le palais, tous les objets de décoration et d’ameublement qui y sont places proviennent des fabriques nationales. Les marbres des tables et des lambris ont été extraits des riches carrières de la Péninsule ; les vitres des croisées, aussi belles que les verres de Bohème ; les glaces, dont la grandeur est sans égale en Europe, ont été coulées dans la manufacture de San Ildefonso ; les tentures et les portières de soierie viennent des fabriques de Murcie et de Grenade (qui sont un reste de l’industrie des Maures) ; les tapisseries, exécutées d’après les meilleurs tableaux des écoles d’Italie et d’Espagne, ont été tissues dans la manufacture royale, située aux portes de.Madrid ; enfin les porcelaines sortent de la manufacture de la China, au Buen Retiro. Ces tapisseries et ces porcelaines peuvent rivaliser avec ce que produisirent de mieux, il y a cent ans, les manufactures de Sèvres et des Gobelins.
Ce qui donne à la décoration intérieure du palais de Madrid un caractère de grandeur et de magnificence vraiment royales, c’est la profusion de peintures qu’on y trouve ; ce sont les tableaux nombreux, chefs-d’œuvre de Raphaël, de Michel-Ange, de Paul Véronèse, de Tintoret, du Corrège, du Poussin, de Velasquez, de Murillo, de Vandick, etc. ; ce sont les plafonds et les fresques du Titien, du Bassan, de Luc Giordano et de Raphaël Mengs.
A mon entrée dans le salon, où la place des pages était marquée, je fus un peu surpris du grand nombre d’officiers et de fonctionnaires de l’ordre civil ou de la maison du roi qui y étaient pressés. Les Français ne paraissaient pas y être en majorité, autant du moins que j’en pouvais juger par les conversations particulières que j’entendais autour de moi, et qui, presque toutes avaient lieu en langue castillane. Mon étonnement cessa lorsque M. Rancaño m’eut prévenu qu’à moins de circonstances extraordinaires, le roi Joseph parlait toujours en espagnol aux personnes admises à ses réceptions publiques… »

Abel Hugo
Souvenirs sur Joseph Bonaparte
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
2e série, tome 1, 1833 pp. 300-324

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MAURICE ROSTAND LA MORT DE MOLIERE – LE FEU DE LA TERRE

MAURICE ROSTAND
26 mai 1891- 21 février 1968

 

 

 La Mort de Molière

Théâtre Sarah-Bernhardt
Ecrit à l’occasion du tricentenaire de Molière
Poème Dramatique
En un acte




Molière d'après Nicolas_Mignard (1658) artgitato La Mort de Molière Maurice RostandLE FEU DE LA TERRE
de Maurice Rostand




Nous sommes avec Molière dans son théâtre, au Palais Royal, « vide après le spectacle. On a enlevé le décor. Le moucheur de chandelles éteint les bougies qui demeurent allumées. Molière, entouré d’Armande et de Baron, est assis dans un grand fauteuil. Les toiles un peu partout, les ouvriers qui circulent autour elle-même, tout est gris ! »

Mitterrand ne disait-il pas que la couleur qui correspondait le mieux à la France était le gris, comme Molière est de ces auteurs qui représente le plus la France. Mais qui toujours la dépasse pour plonger dans les racines et les frondaisons de notre humanité.



Molière est là, après le spectacle, le rideau tiré ; Molière est là, affaibli, « se serrant dans son grand manteau » et pourtant colossal. Il nous donne encore les dernières minutes de sa vie sur cette scène qui représente tout et tant pour lui et beaucoup plus que ça ; ce pour quoi il a tout donné et plus encore.

La mort, qui arrive  à travers ce sang qui sort de sa bouche, enlèvera un corps malade. Mais aussi puissante qu’elle est, elle ne prendra que le corps de souffrance et laissera tout le reste. Ces vers, ces âmes. Ce reste qui grandira. Ce reste qui continuera de grandir pour devenir immortel, comme les dieux de jadis, mieux que les dieux. « Il va mourir. Il meurt » clame le chœur des ouvriers. Et La Douleur de répondre simplement : « il ne mourra jamais ! »



Il ne mourra jamais, et plus encore, il vivra pour toujours. L’ombre de Jacques Richepin a laissé place à La Douleur avec Maurice Rostand. Comme une dernière compagne, une intime. Si proche, au-dedans du corps malade, comme au dehors de cette troupe qui souffre de savoir que Le Maître bientôt s’éteindra. Car, comme le disait Pierre-Auguste Renoir, « la douleur passe, la beauté reste ». Et qu’une telle création ne pouvait s’imaginer sans une douleur quotidienne, « la douleur est l’auxiliaire de la création » (Léon Bloy), la douleur celle de l’écriture, celle des fins de mois difficiles, celle de l’urgence, celle des cachets misérables et des tours de France incessants, celles des maladies et des morts.
Et cette douleur sera jouée au Théâtre Sarah-Bernhardt par Sarah Bernhardt elle-même, un an avant sa mort, à soixante-dix-sept ans. Elle donnera la réplique à Jacques Grétillat dans le rôle de Molière.

Un autre parallèle avec la pièce de Richepin mis en relief par Gaston Sorbets, dans la Petite Illustration du 11 février 1922 ; Maurice Rostand nous montre aussi « en Molière un esprit généreux, un cœur douloureux. Chacun de ces trois écrivains (avec Emmanuel Denarié) a mis à son insu beaucoup, sinon le meilleur de soi, dans cette pieuse évocation. Et c’est ainsi que M. Maurice Rostand a dégagé surtout de Molière à l’agonie, en même temps que le poète et le noble esprit, l’être charitable, pitoyable aux petits, le sociologue qu’il fut, non pas sans le savoir, mais alors que le mot n’était pas employé. »



La douleur en effet est sans cesse accompagnée par ce rire qui la rend plus supportable. « Oui…j’ai craché du sang, peut-être, mais j’ai ri…Oui, j’ai craché du sang…Mais j’ai su rire jusqu’à la fin. Quelle trouvaille !…Quel martyre ! On disait, chez les Grecs, que le rire était Dieu. » Et le rire se gagne au quotidien, à chaque représentation, à chaque réplique et à chaque mot. Et de ce rire dépend la recette du jour, « mes cinquante ouvriers, qu’auraient-ils fait sans moi ? …J’ai gagné leur journée. », de ce rire dépend la satisfaction et la récompense de tout le travail accompli de création et par la troupe toute entière. Qu’est-ce que la mort par rapport à tout ça ? Qu’est-ce que ce léger dérèglement des sens dans cette féérie de musique et de joie. A Broadway on dit  : « the show must go on ! », Molière, lui, dit : « c’était beau d’être encor nécessaire au moment du tombeau. Ma dernière imprudence est pour eux, je l’espère. Les ouvriers c’était mon public ordinaire ! »



Un public peut-être ordinaire, mais comme le disait Pierre Pérès, le directeur du théâtre des Funambules, dans les Enfants du Paradis : « Oui, mais quel public ! »

Jacky Lavauzelle

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La Mort de Molière de Maurice Rostand