Jardin de l’Occident, douce terre natale, D’un cœur trop peu fervent je t’aimais autrefois, Ô Touraine, où sur l’or des sables fins s’étale La Loire lente, honneur du vieux pays gaulois !
Mais le ciel d’Orient, dont l’immuable gloire Brûle mes yeux et pèse à mon corps accablé, Par un lent repentir ramène ma mémoire Vers ton sourire humain et de larmes voilé.
Car la Nature ici ne m’est plus une mère ; Sa bonté ne rit plus éparse dans le jour ; Elle n’a pas souci de l’homme, et c’est chimère De rêver avec elle un commerce d’amour.
Belle implacablement, l’ombre sèche des palmes Se découpe sur la blancheur de son front pur, Et la fatalité siège dans ses yeux calmes Dont nul pleur n’attendrit l’inconscient azur.
Elle ne comprend pas nos besoins de tendresses ; L’éclat de ses couleurs éblouit sans charmer ; Sa clarté sans pénombre ignore les caresses, Et ses contours sont durs comme un refus d’aimer.
Je ne sens plus, perdu dans sa splendeur hostile, Que mon être chétif sort de son flanc divin. Sa face fulgurante et pourtant immobile Est une porte close et que je heurte en vain…
Mais là-bas, au pays, la terre est maternelle. La Nature a chez nous la grâce et l’ondoiement, Quelque chose qui flotte et qui se renouvelle, Et des vagues contours le mystère charmant.
Elle a le bercement infini des murmures Et les feuillages fins dissous dans l’air léger ; Elle a les gazons frais sous les molles ramures Et les coins attirants où l’on vient pour songer.
Elle a dans ses couleurs, dans ses lignes fuyantes, Des indécisions qui caressent les yeux ; Et j’aime à lui prêter des pitiés conscientes, Et je me ressouviens du jour de nos adieux.
Je sentais bien, là-bas, que je vis de sa vie Et que je suis né d’elle, et qu’elle me comprend. C’est une volupté que cette duperie, J’ai trop souffert, ici, du ciel indifférent.
Et je veux vous revoir, ô ciel changeant et tendre, Coteaux herbeux, petits ruisseaux, coins familiers ! Saules, je vous désire ! et je veux vous entendre, Chuchotements plaintifs des tremblants peupliers…
JULES LEMAÎTRE décrit dans Anthologie des poètes français du XIXème siècle Alphonse Lemerre, éditeur, 1888, **** 1852 à 1866
Jules Lemaître, né à Vennecy (Loiret) le 27 avril 1853, élève de L’École normale supérieure, professeur au Havre, à Alger, à Besançon et à Grenoble, puis rédacteur à la Revue bleue et au Journal des Débats, a publié en 1880, chez Alphonse Lemerre, Les Médaillons, recueil de vers, dont les meilleures pièces se recommandent par un mélange de sensibilité et d’ironie, que l’on retrouve, avec plus de sûreté d’exécution, dans les Petites Orientales (1882). Il a fait paraître à la même librairie un livre en prose, Sérénus, histoire d’un martyr qui n’a pas la foi, curieuse étude de psychologie dans un milieu antique. M. Jules Lemaître est également connu pour des ouvrages de critique littéraire et dramatique qui ont été fort goûtés : Les Contemporains, trois volumes édités par MM. Lecène et Oudin, et Impressions de Théâtre. A.L.
მუდმივი ბრძოლა
LA LUTTE PERMANENTE
The Permanente Struggle
________________________
ქართული სახვითი ხელოვნების მუზეუმი
Au Musée géorgien des Beaux-arts
Georgian Museum of Fine Arts
***
კულმინაცია
Kulmninatsia
L’APOGEE
CULMINATION
2015
***
ტყის სული
Tqis suli
L’ESPRIT DE LA FORÊT
THE FOREST SPIRIT
2014
ზეთი ტილო
Huile sur toile
Oil on canvas
120×150
***
Dans les deux représentations ci-dessous, il est intéressant de voir sur ces verticales le cheminement entre une totale figuration et une complète abstraction. Surtout dans le premier, Abstraction Forêt de Bouleaux. Nous passons au pointillisme, à l’illusion d’optique, à l’hyper réalisme, jusqu’au monochrome gris. Et tout cela en élévation, tout en conduisant notre regard vers le rien et le néant.
თოვლის დნობა
Tovlis dnoba
LA FONTE DES NEIGES
SNOWMELT
2012
ზეთი ტილო
Huile sur toile
Oil on canvas
120×150
***
2012
LES MONSTRES HISTORIQUES
ისტორიული მონსტრები Historical monsters
STALINE, HITLER & AL CAPONE
**
L’affichage symbolique du pouvoir se transforme en un exercice psychologique de ce pouvoir sur la foule, sur les autres. Le pouvoir dictatorial encore plus que les autres. Il faut stupéfier.
L’autorité va être non seulement affichée, mais également dramatisée et mise en scène au travers la symbolique la plus stéréotypée possible.
Les voitures de nos trois personnages historiques sont montrées sous le même angle et la même forme, comme pour dire que les tyrans – dictateurs sont les mêmes en vérité. Les personnages sont tellement connus et dans l’inconscient collectif de tout un chacun, qu’il ne sert à rien finalement de les représenter. Le symbole de la voiture de fonction comme symbole de puissance ne se distingue même pas entre la voiture de Staline et la voiture d’Hitler.
La voiture sans chauffeur et sans passager montre aussi la déshumanisation de ces sociétés. Elles n’ont besoin d’aucune justification. Elles sont là dans leur toute puissance arrogante et manipulatrice. Elles roulent et écrasent toutes les décisions personnelles.
Les citations font référence à la possession, la soumission et à l’absence d’empathie. Plusieurs morts ne sont plus rien, même plus une tragédie. Il est plus facile de convaincre avec une arme que sans.
**
სტალინი
Stalini
STALINE
STALIN
2012
« The death of one man is a tragedy. The death of millions is a statistic. » « La mort d’un homme est une tragédie. La mort de millions est une statistique. »
ზეთი ტილო
Huile sur toile
Oil on canvas
165×215
***
ჰიტლერი
Hitleri
HITLER
2012
He alone, who owns the youth, gains the future
Celui qui possède la jeunesse, possède l’avenir
ზეთი ტილო
Huile sur toile
Oil on canvas
165×215
***
ალ კოპონი
Al caponi
AL CAPONE
2012
« Vous pouvez aller beaucoup plus loin avec un mot gentil et une arme à feu qu’avec un seul mot gentil »
« You can get much farther with a kind word and a gun than you can with a kind word alone«
ზეთი ტილო
Huile sur toile
Oil on canvas
150×200
***
აი ია
Ai ia
IA
Here is Ia
2008
ზეთი ტილო
Huile sur toile
Oil on canvas
120×200
***
ანგელოზი
Angelozi
ANGE
ANGEL
2003
ზეთი ტილო
Huile sur toile
Oil on canvas
150×194
Si Lamartine parle de l’Ange en ces termes : « Mais, pour tromper les yeux, l’archange essaye en vain De dépouiller l’éclat de ce reflet divin ; L’immortelle clarté dont son aile est empreinte L’accompagne au delà de la céleste enceinte ; Et ces rayons du ciel dont il est pénétré, Se détachant de lui, pâlissent par degré… » (dix-septième méditation), Oleg Timchenko prend le contre-pied. Son ange colosse semblé fatigué, épuisé, détruit. Ses gigantesques pieds le raccrochent plus à la terre que ses ailes tombantes ne l’élèvent. Celui-ci ne chante plus comme l’ange de Lermontov, il pleure en regardant ses mains impuissantes et inutiles.
***
LE FUNAMBULE
the Tightrope Walker
2007
Tightrope walker ზეთი ტილო
Huile sur toile
Oil on canvas
130×140
***
ქვრივი (ნათურა)
Kvrivi natura
LA VEUVE (LAMPE)
WIDOW (LAMP)
2007
Contemporânea -nº1 – Maio de 1922 – Sumário Le sommaire du premier n° de Contemporânea de mai 1922 Capa do nº1 da Revista Orpheu, 1915 Couverture du premier n° de la Revue Orpheu de 1915
Álvaro de Campos***
Meu querido José Pacheco: Mon cher José Pacheko*,
Venho escrever-lhe para o felicitar pela sua «Contemporânea» para lhe dizer que não tenho escrito nada e para por alguns embargos ao artigo do Fernando Pessoa. Je vous écris ici pour vous féliciter de votre « Contemporânea », pour vous dire que je ne l’ai pas écrit et pour revenir sur l’article de Fernando Pessoa.
Quereria mandar-lhe também colaboração. Je voulais aussi vous envoyer une collaboration. Mas, como lhe disse, não escrevo. Mais, comme je vous l’ai dit, je n’écris pas…
ÁLVARO DE CAMPOS
Newcastle-on-Tyne, 17 Outubro 1922. Le 17 octobre 1922 – Newcaste-on-Tyne
NOTES * José Pacheko ou José Pacheco, directeur de publication, architecte, graphiste, peintre (1885 — 1934)
** Contemporânea est une revue portugaise publiée entre 1922 et 1926 (Lisbonne – Lisboa). Directeur : José Pacheko.
*** Álvaro de Campos, (heteronímia) hétéronyme de Fernando Pessoa, né à Tavira ou à Lisbonne, né le 13 ou le 15 de octobre 1890 et mort en 1935
****António Thomaz Botto (António Botto) poète moderniste. Il est né à Concavada au Portugal le 17 août 1897 et mort le 16 mars 1959 à Rio de Janeiro au Brésil. Canções sont des poèmes composés par Botto et parus en 1920.
MILAN RAKIC
Србија Serbie
Српски текст
песма Милан Ракић
Traduction – Texte Bilingue Превод – Двојезични текст
LITTERATURE SERBE
POESIE SERBE
Српски поезијаСрпска књижевност
Milan Rakić Милан Ракић 1876 – 1938
Српски песник
Poète Serbe
Чежња
Nostalgie
Данас ћу ти дати, када вече падне,
Aujourd’hui, je vais te donner, quand le soir tombera, у светлости скромној кандила и свећа, à la lumière des lampes et des simples bougies, у чистоти душе моје, некад јадне, la pureté de mon âme, parfois triste, читаву бујицу пролетњега цвећа. dans une vague de fleurs printanières.
*
У соби ће бити сумрак, благ ко твоје
La salle sera sombre, douce comme ton срце, сумрак створен да се дуго сања.
cœur, crépuscule pour un si long rêve. На окнима светлим забљештаће боје
Des couleurs vives scintilleront У тај свежи тренут првога сазнања…
Pour ces nouvelles premières rencontres…
*
Све ће бити лепше, све драже и више,
Tout sera plus beau, tout sera mieux, ноћ која се спушта, свет што мирно спава,
la nuit qui descend, comme ce monde qui dort, paisible, дуго мртво поље на коме мирише
ces grands champs morts où s’infiltrent les odeurs кржљава и ретка у бусењу трава. chétives et subtiles des gazons.
*
тако крај цвећа остаћемо сами… à côté des fleurs nous resterons, seuls … – Пролиће се тада, као бујне кише, – Puis s’entendront, comme la pluie luxuriante, стидљиви шапати у блаженој тами,
des murmures timides dans l’obscurité bénie, и речи из којих пролеће мирише…
et des mots aux fragrances du printemps …
********************** Traduction Jacky Lavauzelle ARTGITATO
********************** Србија Serbie
Српски текст
песма Милан Ракић
ARTGITATO
Tęsknota do ojczyzny błękitnej Sarbiewski
Maciej Kazimierz Sarbiewski [Horatius Sarmaticus -Le Horace Sarmate –
Horatius Christianus – le Horace chrétien]littérature polonaise – literatura polska poezja polska – Poésie polonaise
polski poeta – poète polonais
Maciej Kazimierz Sarbiewski
1595-1640
Tęsknota do ojczyzny błękitnej – Nostalgie de ma Céleste Patrie
Tesknie za Toba, kraju z blekitow i zlota, Tu me manques, mon paysavec ses bleusetor. kedy dniem jasne slonce wesolo migota,
quand pendant le jour le soleil généreux joyeusementscintille, a noca srebrne gwiazdy i swiatloscksiezyca oczy zachwyca. et quand la nuit lesétoiles opalines etla lumière de la lune enchantent les regards. Jakze czas na tej ziemi okrutnie sie dluzy… En vérité, le temps sur cette terresemble cruellementglisseravec paresse … Kiedzys nadjdzie dla mnie blogi dzien poderozy, Jusqu’au jour radieux de mon retour, gdy wroce do slonecznych, usmiechnietych wlosci pelen radosci… Quand je retrouverai les pâturages ensoleillés, aimables et enjoués… O, wonczas [wówczas], skoro szczesna godzina wybije, O, ainsi, sous peu quand arrivera l’heure tant attendue, grob moj ubierzcie w zielen i sniezne lilije. habillezma tombede mousses et de lysenneigées. Cialo sie w proch rozleci – a duch utesknion Mon corpsen poussièrepartira et mon esprit nostalgique wleci w niebieskie strony. pénétrera dans les séjours célestes.