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N’ATTENDS RIEN –  POÈME DE VLADISLAV KHODASSEVITCH – Владислав Ходасевич – Себе – 1923

Alexej von Jawlensky, Алексей Георгиевич Явленский, Der Glöckner, Le Bossu,Горбун, 1905, Musée Lenbachhaus, Munich, Музей Ленбаххаус, Мюнхен

*Антология русской поэзии
Anthologie de la Poésie Russe
*


LITTERATURE RUSSE
русская литература

стихотворение  – Poèmes

Traduction Jacky Lavauzelle 

Vladislav Khodasevich
Vladislav Khodassevitch

Владисла́в Фелициа́нович Ходасе́вич

 

 né le 16 mai 1886 Moscou – 14 juin 1939 Billancourt,

 

ПОЭЗИЯ ВЛАДИСЛАВА ХОДАССЕВИЧА

LA POÉSIE DE VLADISLAV KHODASSEVITCH

 

N’ATTENDS RIEN
Себе
1923

*******************

********************

Не жди, не уповай, не верь:
N’attends rien, n’aie pas confiance, ne crois pas :
Всё то же будет, что теперь.
Tout sera comme avant.
Глаза усталые смежи,
Que se ferment tes yeux fatigués,
В стихах, пожалуй, ворожи,
Dans tes poèmes, peut-être, tu joues aux magiciens,
Но помни, что придет пора –
Mais rappelle-toi que le moment viendra –
И шею брей для топора.
Et pour la hache, rase ton cou.

*******************

23 апреля 1923, Saarow
23 avril 1923

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LE DON DU PRINTEMPS- Poème d’Alfred Edward HOUSMAN -(A SHROPSHIRE LAD – V) – Oh see how thick the goldcup flowers

LITTERATURE ANGLAISE
HOUSMAN POÈME

*******

 

Alfred Edward Housman

26 mars 1859 Bromsgrove – 30 avril 1936 Cambridge

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE Alfred Edward HOUSMAN

Housman’s poems

Traduction Jacky Lavauzelle
Photographie d’Emil Otto Hoppé d’Alfred Edward Housman

 

A SHROPSHIRE LAD
Un Gars du Shropshire
V

1896

**
OH see how thick the goldcup flowers 

 LE DON DU PRINTEMPS

****************

Traduction Jacky Lavauzelle
Vincent Van Gogh, Verger en fleurs et vue d’Arles, 1889, huile sur toile , Neue Pinakothek ,Munich

OH see how thick the goldcup flowers 
OH voyez les boutons d’or ! Voyez
Are lying in field and lane, 
Comme dans le champ et sur la voie, ils se sont couchés,
 With dandelions to tell the hours 
Avec les pissenlits pour dire les heures
That never are told again. 
Qui jamais plus ne seront.
 Oh may I squire you round the meads
Oh, puis-je vous accompagner
And pick you posies gay? 
Et vous cueillir de gai petit bouquet ?
—’Twill do no harm to take my arm. 
– « Je ne vois rien qui s’oppose à ce que mon bras vous preniez.
     ’You may, young man, you may.’ 
Vous pouvez, jeune homme, vous pouvez ! »

*

Ah, spring was sent for lass and lad, 
Ah, le printemps est un don fait aux filles et aux garçons,
 ’Tis now the blood runs gold,
C’est maintenant que le sang chaud coule d’or ;
And man and maid had best be glad 
Que les garçons et les filles soient joyeux
 Before the world is old. 
Avant que le monde ne soit vieux.
What flowers to-day may flower to-morrow, 
Les fleurs d’aujourd’hui peuvent refleurir demain,
 But never as good as new. 
Mais ne refleurirons jamais plus aussi bien.
  —Suppose I wound my arm right round—
-Supposez qu’autour de vous, je place mon bras-
 ‘’Tis true, young man, ’tis true.’ 
« C’est cela, jeune homme, c’est cela ! »   

*

Some lads there are, ’tis shame to say, 
Il y a des gars, quelle infamie,
 That only court to thieve, 
Qui font la cour comme un larcin,
And once they bear the bloom away 
Et une fois qu’ils ont arrachée la fleur
 ’Tis little enough they leave.
Ils ne laissent plus que des miettes quand ils partent.
Then keep your heart for men like me 
Alors gardez votre cœur pour des gens comme moi
 And safe from trustless chaps. 
Et à l’abri de chapardeur sans confiance.
My love is true and all for you. 
Mon amour est vrai et tout à vous.
    ‘Perhaps, young man, perhaps.’ 
« Peut-être, jeune homme, peut-être ! »

*

Oh, look in my eyes then, can you doubt?
Oh, regardez dans mes yeux alors, pouvez-vous douter?
  —Why, ’tis a mile from town. 
-Pourquoi, c’est à un mille de la ville.
How green the grass is all about! 
Comme tout autour l’herbe est si verte !
We might as well sit down. 
Nous pourrions aussi bien nous asseoir.
—Ah, life, what is it but a flower? 
-Ah, la vie, qu’Est-ce si ce n’est une fleur ?
     Why must true lovers sigh?
Pourquoi les vrais amants soupirent-ils ?
Be kind, have pity, my own, my pretty,— 
Soyez gentille, ayez pitié, ma jolie,
‘Good-bye, young man, good-bye.’
 « Au revoir, jeune homme, au revoir ! »

*

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HOUSMAN POÈME

Reviczky Gyula LA MORT DE PAN Pán halála Poème Hongrois

 

LA MORT DE PAN
Reviczky Gyula
TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

 

Reviczky Gyula
Vitkóc, 1855. április 9. – Budapest, 1889. július 11.
19 avril 1855 – 11 juillet 1889
magyar költő, író
Poète et écrivain hongrois




——–


Hongrie- Magyarországon
Szöveggyûjtemény
A magyar irodalom








Traduction – Texte Bilingue
Fordítás –  Kétnyelvű szöveget

Traduction Jacky Lavauzelle


LITTERATURE HONGROISE
POESIE HONGROISE

A Magyar Irodalom
Magyar Költészet

Flag_of_Hungary_(1920–1946)_svg

 

Magyar Költő
Poète Hongrois








Pán halála  

La Mort de Pan

Jacob Jordaens
Le Satyre et le Paysan
Munich Alte Pinakothek

**

 

Alkonybiborban úszik a hajó.
Le pourpre nocturne flotte autour du bateau,
A tenger keble álmodón piheg.
Que soulèvent les rêves intimes de la mer.
Csélcsap Zefír, az arra illanó,
Le coquet Zéphyr volatile,
Hableplét pajkosan lebbenti meg.
Le frôle malicieusement.
Langyos párázat rezg a légben;
De tièdes vapeurs vibrent dans l’azur ;
A holdtányér az alkonyégen
La lune dans le ciel crépusculaire
Bágyadt szinéből lángba olvad át…
Jette à travers des languissantes flammes…
Köröskörül merengő némaság.
Tout autour le silence couve.

*

Lent a hajóba’
Au fond du navire
  Pattog a nóta.
Chavire la chanson.
Durva hajósnak
Les marins rugueux
Víg lakomátul
Joyeusement gueuletonnent
Keble kitágul;
Les poitrines s’entrouvrent ;
Szűk nyaku korsók összekoczódnak.
Les cruches au col étroit sensuellement se choquent.
Perdül a koczka, csalfa szerencse
Les dés se frôlent, la fortune trompeuse
 Pörgeti arra, pörgeti erre.
Passe par ici, passe par là.
Ölben a lányok,
Autour des filles
Ing a ruhájok,
Frissonnent les tuniques,
  Szív az ajak hiblájai mézet.
Aux lèvres au goût du miel d’Hybla.
« Lezbia, csókolj! éljen az élet!
« Lesbie, embrasse-moi ! Vive la vie !
 Éljen a kedvnek mámora, gőze
Vive le frisson vaporeux de mon désir,
Éljen a vágy, mely minden időbe’
Vive le désir qui tout le temps s’abreuve 
 Inni mohón kéjserleget unszol.
Goulûment à la fontaine des voluptés.
Nincs zene, bor, lány, hol Koczitusz foly! »
Plus de musique, de vin, plus de fille, où continue le Cocyte ! « 

*

S még hangosabb lesz a hajófenék.
Des huées plus fortes encore dans le fond du navire.
Szitok, kurjantás röpköd szerteszét.
Le vacarme partout dans l’espace.
Padlóra öntik a caecubumit,
Du vin sur le sol se verse,
  Tiberiust, a császárt így köszöntve.
Tibère l’empereur est salué.
Egy ifju pár függöny mögé buvik;
Derrière le rideau se caresse un jeune couple ;
 Pajkos manó incselkedik körötte.
Un malicieux elfe autour d’eux s’affaire.
  Mások szilaj cordaxot lejtenek,
D’autres s’inclinent dans une sauvage ronde,
S a gondtalan, a dévaj istenek
Et les dieux, au milieu des plaisirs insouciantes
 Látatlanul vegyülnek el e körbe.
S’introduisent invisibles dans le cercle.








*

És hallga, a hajó kormányosa
Et le commandant entend
Hangot hall, mely nevén szólítja zordul.
Une voix l’appelant sinistrement.
« Thamus! »… Ki az? Ki volna! Nem csoda.
« Thamus! » … Qui est-ce ? Qui sait ! Rien d’étonnant.
Csak feje zúg, csak füle cseng a bortul.
Seule la clameur dans sa tête, où le vin chante encore.
  De ni! Nem volt ez az előbbi hang?
Une voix à nouveau ! Différente de la première voix ?
  « Thamus! »… No várj, nem tréfálsz meg, bitang!
« Thamus! « … Non, attends, je ne plaisante plus, maraud !
 S fölmegy, hogy lássa. Gyönyörű az éj:
Il remonte sur le pont. Une belle nuit :
Ezüstszegélyü a hullámkarély.
Lumineux scintillement des vagues.
A tengerből lágyan kirezgenek
La mer doucement redessine
A csillagok, vagy tán najád-szemek?
Les étoiles, ou peut-être les yeux des naïades ?
S távol, hová a szem sötétben ér,
Et au loin, là où l’œil atteint l’obscurité,
Etóliának partja feketél.
Les côtes d’Étolie se cachent.

*

Thamus körültekint figyelmesen.
Thamus regarde tout autour.
Lélek se. Minden néma, nesztelen.
Personne. Tout est silencieux, calme.
Csalódott mégis; s már indulna vissza.
Encore déçu, il redescend.
  Lent koczka várja, bor s tüzes Melissza.
Le vin est là et la chaude Mélissa.
De ím, a titkos hang az éjhomályba’
Mais la voix secrète énigmatique
Harmadszor is Thamus nevét kiáltja.
Souffle une troisième fois le nom de Thamus.
  « A földi hang embertől jő; ez égi.
  « Toi, la voix qui provient pas de la terre, voix céleste,
Ki vagy? Mi kell? » – Thamus szepegve kérdi.
Qui es-tu ? Que veux-tu ? »- Demande Thamus agacé.
Harsány szózat zúg erre át a légen;
La voix forte traverse alors les airs ;
Meghallják lent is, a hajófenéken.
Et s’entend même au fond du navire.
  S ez íge hallik: « Thamus, vén hajós,
Et dit : « Thamus, vieux marin,
Légy tudtodon kivűl ma jós.
 Tu deviendras oracle aujourd’hui.
Elérve Palodesz magaslatot,
 En atteignant le haut lieu de Pallentès,
Add hírűl: « A nagy Pán halott! »
Et tu proclameras alors : Le grand Pan est mort! »

*

S elnémul a duhajkodó csapat.
L’équipage se tut.
Nem kell a korty, nem izlik a falat.
Plus aucunes gorgées, plus rien ne passe.
Thamusnak nem jön álom a szemére;
Les rêves pénètreront les yeux de Thamus ;
Magába száll, merengő, meghatott;
Troublé et perdu ;
S midőn Palodeszt a hajó elérte:
Le navire atteignit Pallentès :
A part felé
S’approchant de la côte
Kiáltja, mint a szózat rendelé:
Il cria à pleins poumons :
« Meghalt a nagy Pán! A nagy Pán halott! »
  « Le grand Pan est mort ! Le grand Pan est mort ! » 

*

S egyszerre – ily csodát ugyan ki látott? –
Et soudain- a-t-on vu déjà un tel miracle ? –
Megindulnak fák, bokrok és kövek.
Les arbres se pliant, des buissons et des rochers.
Halk zokogás kél; elhaló sirámot
Sanglots silencieux ; sombres lamentations
Kinos nyöszörgés, jajgatás követ.
Gémissements, rochers en pleurs.
Velőt rázó, mély sóhajok keringnek,
Des secousses et des valses de profonds soupirs,
Sirás hangzik fel, csukló, szakgatott.
Des sons déchirants, des sanglots frémissants.
De kétségb’esve túlzokogja mindet:
Mais cette voix encore les dépasse :
« Meghalt a nagy Pán! A nagy Pán halott! »
  « Le grand Pan est mort ! Le grand Pan est mort ! » 

*








Némán hever hétcsővü fuvolája,
La flûte aux sept tuyaux sonores s’est éteinte,
A mellyel nimfákat rémítgetett.
Celle qui effarouchait les nymphes.
A föld mátul rideg, zord, néma, árva;
La terre est froide, sombre, orpheline muette ;
Nem élnek rajt’ a játszi istenek.
Ils ne vivent pas ici les dieux rieurs.
A szatirok, szilvánok és najádok
Les satyres, les sylvains et les naïades
– Minden bokorban istenség lakott –
– Chaque divinité habitait dans les buissons –
Ott hagytak fát, füvet, forrást, virágot…
Il ont déserté désormais les arbres, les herbes et les fleurs…
Meghalt a nagy Pán! A nagy Pán halott!
Le grand Pan est mort ! Le grand Pan est mort !

*

A természetből elszállott a lélek.
L’âme de la nature s’est envolée :
Eztán a földön isten nem mulat.
La terre n’amuse plus les dieux.
Nem lesznek többé gondtalan kedélyek;
Elle n’a plus la même insouciance ;
Jön a szivet fásító öntudat.
La conscience dans le cœur s’est installée.
Egyhanguság, elmélkedés unalma…
Uniforme, la pensée ennuie …
Óh Thamus, ezt jelenti jóslatod!
Oh Thamus, voilà ta prédiction !
Megszünt az istenek pogány uralma.
Les dieux païens ont cessé de régner.
Meghalt a nagy Pán! A nagy Pán halott!
Le grand Pan est mort ! Le grand Pan est mort !

*

Hallják ezt a hajósok, de nem értik.
Les marins entendent, mais ne comprennent pas.
« Meghalt a nagy Pán? » Álmélkodva kérdik.
« Il est mort le grand Pan ? » demandent-ils étonnés.
Ki fejti meg e százhangú siralmat?…
S’expliquent-ils ce deuil unanime ? …
Ti embersorsot intéző hatalmak,
Vous les puissances souveraines,
Óh, küldjetek fényjelt e vak homályba,
Oh ! envoyez un signal lumineux dans cette aveugle obscurité,
Hogy mit jelent a természet siráma.
Expliquez-nous d’où proviennent ces lamentations.

*

És zúg az erdő, hűs szellőcske támad,
Et un murmure frissonne dans la forêt, un vent passe,
Az éj sötétje szürkeségre bágyad.
L’obscurité de la nuit devient gris doré.
A lejtőn fínom ködburok lapul,
Une fine nuée tombe
S titkos szózat kél íme válaszul:
Et une voix secrète donna la réponse suivante :

*

« Pán és családja meghalt. Él az Isten:
 « Pan et sa famille sont morts dans le Dieu vivant :
Nem fűben, fában, kőben, de a szivben.
Il ne se trouve ni dans les herbes, ni dans les bois, ni dans la pierre, mais dans le cœur.
A kicsapongó istenek halottak,
Les dieux paillards sont morts,
Kora lejárt a dölyfös boldogoknak,
  L’ère heureuse des gens arrogants est terminée,
A szenvedők birják eztán a földet.
  Maintenant, la terre s’ouvre désormais à la souffrance.
  Édes gyönyör leszen hullatni könnyet.
Il y aura un doux plaisir versé de larmes.
  Az erdő hallgatag, szelid magánya
La calme forêt, la solitude douce
A búsulóknak lesz vigasztalása.
Consoleront les peines.
  Ki szomorú nem volt, az mind pogány,
 Ceux qui n’éprouvent pas de tristesse sont païens,
Ő rendelé ezt így a Golgothán.
Voici Ses révélations des hauteurs du Golgotha.
Ő, a ki jámbor, irgalmas, szelid
 Lui, saint, miséricordieux, doux
 S elvette a világnak bűneit. »
Qui enleva les péchés du monde « .

*

És ím kelet felől, a hol pirosra
Et de l’Est, où le rouge
Leget, párát a hajnal fénye fest:
Teinte le brouillard aux premières lueurs de l’aube :
Az ég alján, a földdel összefolyva
Du fond du ciel au plus profond de la terre
Feltűnik a kereszt.
Apparaît la croix.

****

Reviczky Gyula
LA MORT DE PAN

La Valse Royale ou LE PARTI DES INTEGRES

JEAN GREMILLON
LA VALSE ROYALE
(1935)
Le parti des intègres 1

Le Parti des
Intègres

 Jean Grémillon a découvert le cinéma en jouant le piano qui accompagnait le passage des films muets de ce début du XXème siècle. En1935, il met donc en scène naturellement Valse Royale, univers muscal et chantant, suivrons en une petite décennie quatre films importants du cinéma français : Gueule d’amour (1937), Remorques (1939), Lumière d’Eté (1942) et Le Ciel est à vous (1943).

EPIER ET COLPORTER LES RUMEURS

Munich, 1852. Le fils de l’ambassadeur d’Autriche, Michel de Thalberg (Henri Garat), en déplacement à Munich, rencontre Annie Tomasini (Mila Parély). Cet épisode dans un jardin au pied d’une statue est mal compris, mal interprété et surtout colporté dans toute la ville par un membre influent du Parti des Intègres.

Annie n’est pas la femme que Michel aime, mais sa sœur Thérèse (Renée Saint-Cyr). Le ‘scandale’ l’oblige de l’épouser pour l’avoir ainsi ‘compromise’…

D’UNE AFFAIRE DE BAISER A UNE AFFAIRE D’ETAT

L’amplification qu’apporte ce Parti va faire d’un banal baiser une scène de déshonneur pour le père et une véritable affaire d’Etat entre l’Autriche et la Bavière qui va occuper toute la vie de la Cité.

Nous sommes à quatre ans de la Révolution de 1848, qui, en février, éclata en France en donnant la République, et s’étendit rapidement sur toute l’Europe. La nouvelle de cette Révolution provoqua un véritable enthousiasme dans toute l’Allemagne. Les européens attendaient de nouvelles libertés, dont celle de la presse, et, avant tout, l’élection d’un Parlement allemand. En Bavière, le Roi Louis Ier abdiqua en faveur de Maximilien II. Ce pays entouré de deux géants la Prusse et l’Autriche, pour exister par l’union des petits Etats allemands morcelés et disséminés.

 

En 1852, toutefois, l’Autriche ouvrira des négociations avec les Etats de l’Allemagne du Sud pour constituer une union douanière…

LE PARTI DES INTEGRES VEILLE !

C’est là que Jean Grémillon situe son imbroglio amoureux. Le déclencheur et l’élément intriguant restant ce Parti des Intègres. Intriguant dans les cafés, répétant et se rassurant sans cesse « Le parti des Intègres est là !… le parti des Intègres est là !»
Défenseurs de la morale bourgeoise, ils sont à l’affût d’une histoire croustillante qui permettrait de mettre du sel à des discussions stériles. A l’annonce de la fin des tribulations amoureuses, l’un d’entre eux soupire : « c’est dommage, un si beau scandale ! ». C’est dire l’étendue et la profondeur de leurs idées politiques.

 LE VRAI SOUTIEN DES FONDS DE COMMERCE !

Ils ‘défendent’ égoïstement les droits de corporations bourgeoises en clamant leur programme : « Les bourgeois sont la force des cités et le soutien des fonds de commerce. » Ils sont jaloux des fêtes, des bals, des lumières déployés par le Roi et son aristocratie : « Il y avait longtemps que nous n’avions pas eu notre petit scandale, messieurs ! C’est un coup de poing brutal donné par l’aristocratie en plein nez de la bourgeoisie ! »

PAR LA VOLONTE DU PEUPLE !

Essayant de reprendre maladroitement des dithyrambes classiques et mobilisateurs, ils s’étouffent dans un silence perplexe et une attitude peureuse et égoïste : « Nous sommes ici par la volonté du peuple, euh…les fiancés au bacon ! » … «  Messieurs, nous sommes floués !  …hourra ! »

LA VERTU IGNORE LES PASSE-DROITS !

Forts dans le café, ils haranguent M Tomasini : « Vous déguisez vos sentiments ! Vous pactisez avec le Pouvoir ! Nous n’irons pas comme ça ramper aux pieds du Roi ! » Devant des faux principes de la morale, « la galanterie est la pire ennemie de la morale ! »… « La vertu ignore les passe-droits ! », ils se veulent les soutiens de la veuve et de l’opprimé.
Ils clament que « cette affaire sera éclaircie publiquement », et se retrouvent comme des girouettes et des pantins dans le hall du château du Roi, complètement manipulés et soumis.

 TOUT FINIT PAR UNE VALSE.
A MUNICH COMME A VIENNE.

La valse emportera enfin ces pantins et ces tristes clowns dans un mouvement continu : « Dans un tour de valse on peut trouver l’amour, un amour ardent sincère et sans détour, Et quand la valse s’achève, c’est le début d’un beau rêve, Dans un tour de valse on a trouvé l’amour. » 

Jacky Lavauzelle