Archives par mot-clé : melancholia

L’ANGOISSE Paul VERLAINE – Poèmes Saturniens

POESIE FRANCAISE
L’ANGOISSE PAUL VERLAINE
MELANCHOLIA POEMES SATURNIENS

Paul_Verlaine_signature_svg




PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas




 

*

Œuvres de Paul Verlaine
 


Poèmes Saturniens

L’ANGOISSE PAUL VERLAINE
MELANCHOLIA

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

L’ANGOISSE PAUL VERLAINE
MELANCHOLIA Poèmes Saturniens

*

L'Angoisse Paul Verlaine Poèmes Saturniens Artgitato Mikhaïl Vroubel Séraphin à trois paires d'ailes Azraël 1904Mikhaïl Vroubel
Séraphin à trois paires d’ailes
Azraël 1904

*****

Nature, rien de toi ne m’émeut, ni les champs
Nourriciers, ni l’écho vermeil des pastorales
Siciliennes, ni les pompes aurorales,
Ni la solennité dolente des couchants.

Je ris de l’Art, je ris de l’Homme aussi, des chants,
Des vers, des temples grecs et des tours en spirales
Qu’étirent dans le ciel vide les cathédrales,
Et je vois du même œil les bons et les méchants.

Je ne crois pas en Dieu, j’abjure et je renie
Toute pensée, et quant à la vieille ironie,
L’Amour, je voudrais bien qu’on ne m’en parlât plus.

Lasse de vivre, ayant peur de mourir, pareille
Au brick perdu jouet du flux et du reflux,
Mon âme pour d’affreux naufrages appareille.

A UNE FEMME Paul VERLAINE – POEMES SATURNIENS

POESIE FRANCAISE
 UNE FEMME PAUL VERLAINE
MELANCHOLIA POEMES SATURNIENS

Paul_Verlaine_signature_svg




PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas




 

*

Œuvres de Paul Verlaine
 


Poèmes Saturniens

A UNE FEMME
MELANCHOLIA

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

A une femme Paul Verlaine
Melancholia Poèmes Saturniens

*

A une femme Paul Verlaine Poèmes Saturniens Artgitato Mikhaïl Vroubel Séraphin à trois paires d'ailes Azraël 1904Mikhaïl Vroubel
Séraphin à trois paires d’ailes
Azraël 1904

**************

À vous ces vers, de par la grâce consolante
De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux,
De par votre âme, pure et toute bonne, à vous
Ces vers du fond de ma détresse violente.

C’est qu’hélas ! le hideux cauchemar qui me hante
N’a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux,
Se multipliant comme un cortège de loups
Et se pendant après mon sort qu’il ensanglante.

Oh ! je souffre, je souffre affreusement, si bien
Que le gémissement premier du premier homme
Chassé d’Éden n’est qu’une églogue au prix du mien !

Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme
Des hirondelles sur un ciel d’après-midi,
— Chère, — par un beau jour de septembre attiédi.

MON RÊVE FAMILIER Paul VERLAINE – POEMES SATURNIENS

POESIE FRANCAISE
MON RÊVE FAMILIER
MELANCHOLIA POEMES SATURNIENS

Paul_Verlaine_signature_svg




PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas




 

*

Œuvres de Paul Verlaine
 


Poèmes Saturniens

MON RÊVE FAMILIER
MELANCHOLIA

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

MON RÊVE FAMILIER PAUL VERLAINE
MELANCHOLIA Poèmes Saturniens

*

Mon rêve familier Paul Verlaine Poèmes Saturniens Artgitato Mikhaïl Vroubel Séraphin à trois paires d'ailes Azraël 1904Mikhaïl Vroubel
Séraphin à trois paires d’ailes
Azraël 1904

*******

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? — Je l’ignore.
Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

LASSITUDE Paul Verlaine – POEMES SATURNIENS

POESIE FRANCAISE
LASSITUDE PAUL VERLAINE
MELANCHOLIA  POEMES SATURNIENS

Paul_Verlaine_signature_svg




PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas




 

*

Œuvres de Paul Verlaine
 


Poèmes Saturniens

LASSITUDE
MELANCHOLIA

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

LASSITUDE PAUL VERLAINE
MELANCHOLIA Poèmes Saturniens

*

Lassitude Paul Verlaine Poèmes Saturniens Artgitato Mikhaïl Vroubel Séraphin à trois paires d'ailes Azraël 1904Mikhaïl Vroubel
Séraphin à trois paires d’ailes
Azraël 1904

**********

A batallas de amor campo de pluma.

(Gongora.)
De la douceur, de la douceur, de la douceur !
Calme un peu ces transports fébriles, ma charmante.
Même au fort du déduit, parfois, vois-tu, l’amante
Doit avoir l’abandon paisible de la sœur.

Sois langoureuse, fais ta caresse endormante,
Bien égaux tes soupirs et ton regard berceur.
Va, l’étreinte jalouse et le spasme obsesseur
Ne valent pas un long baiser, même qui mente !

Mais dans ton cher cœur d’or, me dis-tu, mon enfant,
La fauve passion va sonnant l’oliphant
Laisse-la trompetter à son aise, la gueuse !

Mets ton front sur mon front et ta main dans ma main,
Et fais-moi des serments que tu rompras demain,
Et pleurons jusqu’au jour, ô petite fougueuse !

Vœu Paul VERLAINE – POEMES SATURNIESN

POESIE FRANCAISE
VOEU PAUL VERLAINE
MELANCHOLIA POEMES SATURNIENS

Paul_Verlaine_signature_svg




PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas




 

*

Œuvres de Paul Verlaine
 


Poèmes Saturniens

MELANCHOLIA
Vœu

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

Vœu Paul Verlaine
Melancholia – Poèmes Saturniens

*

 Voeu Paul Verlaine Melancholia Poèmes Saturniens Artgitato Mikhaïl Vroubel Séraphin à trois paires d'ailes Azraël 1904Mikhaïl Vroubel
Séraphin à trois paires d’ailes
Azraël 1904

**********

Ah ! les oarystis ! les premières maîtresses !
L’or des cheveux, l’azur des yeux, la fleur des chairs,
Et puis, parmi l’odeur des corps jeunes et chers,
La spontanéité craintive des caresses !

Sont-elles assez loin toutes ces allégresses
Et toutes ces candeurs ! Hélas ! toutes devers
Le Printemps des regrets ont fui les noirs hivers
De mes ennuis, de mes dégoûts, de mes détresses !

Si que me voilà seul à présent, morne et seul,
Morne et désespéré, plus glacé qu’un aïeul,
Et tel qu’un orphelin pauvre sans sœur aînée.

Ô la femme à l’amour câlin et réchauffant,
Douce, pensive et brune, et jamais étonnée,
Et qui parfois vous baise au front, comme un enfant

APRES TROIS ANS Paul VERLAINE – POEMES SATURNIENS

POESIE FRANCAISE
APRES TROIS ANS PAUL VERLAINE
MELANCHOLIA  POEMES SATURNIENS

Paul_Verlaine_signature_svg




PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas




 

*

Œuvres de Paul Verlaine
 


Poèmes Saturniens

APRES TROIS ANS
MELANCHOLIA

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

Après Trois Ans Paul Verlaine
Poèmes Saturniens

*

Après Trois ans Paul Verlaine Poèmes Saturniens Artgitato Mikhaïl Vroubel Séraphin à trois paires d'ailes Azraël 1904Mikhaïl Vroubel
Séraphin à trois paires d’ailes
Azraël 1904

*********

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.

Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin…
Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent.
Chaque alouette qui va et vient m’est connue.

Même j’ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue.
— Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.

NEVERMORE Paul VERLAINE – POEMES SATURNIENS

POESIE FRANCAISE
NEVERMORE PAUL VERLAINE
POEMES SATURNIENS

Paul_Verlaine_signature_svg




PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas




 

*

Œuvres de Paul Verlaine
 


Poèmes Saturniens
MELANCHOLIA

NEVER MORE

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

Nevermore Paul Verlaine
Poèmes Saturniens

*

Nevermore Paul Verlaine Poèmes Saturniens Artgitato Mikhaïl Vroubel Séraphin à trois paires d'ailes Azraël 1904Mikhaïl Vroubel
Séraphin à trois paires d’ailes
Azraël 1904

*******

Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone.

Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant :
« Quel fut ton plus beau jour ! » fit sa voix d’or vivant,

Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.

— Ah ! les premières fleurs qu’elles sont parfumées !
Et qu’il bruit avec un murmure charmant
Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !

*******

NEVERMORE

RESIGNATION Paul VERLAINE – POEMES SATURNIENS

POESIE FRANCAISE
RESIGNATION PAUL VERLAINE
POEMES SATURNIENS

Paul_Verlaine_signature_svg




PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas




 

*

Œuvres de Paul Verlaine
 


Poèmes Saturniens
MELANCHOLIA

Résignation

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

Résignation Poèmes Saturniens

*

Résignation Paul Verlaine Poèmes Saturniens Artgitato Mikhaïl Vroubel Séraphin à trois paires d'ailes Azraël 1904Mikhaïl Vroubel
Séraphin à trois paires d’ailes
Azraël 1904

*********

Tout enfant, j’allais rêvant Ko-Hinnor,
Somptuosité persane et papale,
Héliogabale et Sardanapale !

Mon désir créait sous des toits en or,
Parmi les parfums, au son des musiques,
Des harems sans fin, paradis physiques !

Aujourd’hui plus calme et non moins ardent,
Mais sachant la vie et qu’il faut qu’on plie,
J’ai dû refréner ma belle folie,
Sans me résigner par trop cependant.

Soit ! le grandiose échappe à ma dent,
Mais fi de l’aimable et fi de la lie !
Et je hais toujours la femme jolie !
La rime assonante et l’ami prudent.

Œuvres de Paul Verlaine
 


Poèmes Saturniens
MELANCHOLIA

Résignation Paul Verlaine

POEMES SATURNIENS (1866) de PAUL VERLAINE (Edition Vanier de 1902)

POESIE FRANCAISE

Paul_Verlaine_signature_svg

PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas

 

*

Œuvres de Paul Verlaine
 


Poèmes Saturniens
1866

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

Paul Verlaine Poèmes Saturniens Artgitato Mikhaïl Vroubel Séraphin à trois paires d'ailes Azraël 1904

Prologue

Dans ces temps fabuleux, les limbes de l’histoire,

**

Melancholia

I
Résignation

Tout enfant, j’allais rêvant Ko-Hinnor,

II
Nevermore

Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne

III
Après trois ans

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,

IV
Vœu

Ah ! les oarystis ! les premières maîtresses !

V
Lassitude

De la douceur, de la douceur, de la douceur !

VI
Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

VII
A une femme

À vous ces vers, de par la grâce consolante

VIII
L’Angoisse

Nature, rien de toi ne m’émeut, ni les champs

*********

Eaux-fortes 

I
Croquis parisien

La lune plaquait ses teintes de zinc

II
Cauchemar

J’ai vu passer dans mon rêve

III
Marine

IV
Effet de nuit

La nuit. La pluie. Un ciel blafard que déchiquette

V
Grotesques

Leurs jambes pour toutes montures,

*****

Paysages tristes 

I
Soleils couchants

Une aube affaiblie

II
Crépuscule du soir mystique

Le Souvenir avec le Crépuscule

III
Promenade sentimentale

Le couchant dardait ses rayons suprêmes

IV
Nuit du Walpurgis classique

C’est plutôt le sabbat du second Faust que l’autre.

V
Chanson d’automne

Les sanglots longs

VI
L’heure du berger

La lune est rouge au brumeux horizon ;

VII
Le rossignol

Comme un vol criard d’oiseaux en émoi,

*****

Caprices 

I
Femme et chatte

Elle jouait avec sa chatte ;

II
Jésuitisme

Le chagrin qui me tue est ironique, et joint

III
La chanson des ingénues

Nous sommes les Ingénues
Aux bandeaux plats, à l’œil bleu,

IV
Une grande dame

Belle « à damner les saints », à troubler sous l’aumusse
Un vieux juge ! Elle marche impérialement.

V
Monsieur Prudhomme

Il est grave : il est maire et père de famille.
Son faux col engloutit son oreille. Ses yeux,

****

INITIUM

Les violons mêlaient leur rire au chant des flûtes,

****

ÇAVITRI

Pour sauver son époux, Çavitri fit le vœu

****

SUB URBE

Les petits ifs du cimetière

****

SERENADE

Comme la voix d’un mort qui chanterait

****

UN DAHLIA

Courtisane au sein dur, à l’œil opaque et brun
S’ouvrant avec lenteur comme celui d’un bœuf,

****

NEVERMORE

Allons, mon pauvre cœur, allons, mon vieux complice,
Redresse et peins à neuf tous tes arcs triomphaux ;

****

IL BACIO

Baiser ! rose trémière au jardin des caresses !
Vif accompagnement sur le clavier des dents

****

DANS LES BOIS

D’autres, ― des innocents ou bien des lymphatiques, ―
Ne trouvent dans les bois que charmes langoureux,

****

NOCTURNE PARISIEN

Roule, roule ton flot indolent, morne Seine. —
Sur tes ponts qu’environne une vapeur malsaine

****

MARCO

Quand Marco passait, tous les jeunes hommes
Se penchaient pour voir ses yeux, des Sodomes

****

CESAR BORGIA

Sur fond sombre noyant un riche vestibule
Où le buste d’Horace et celui de Tibulle

****

LA MORT DE PHILIPPE II

Le coucher d’un soleil de septembre ensanglante
La plaine morne et l’âpre arête des sierras

****

ÉPILOGUE

I

Le soleil, moins ardent, luit clair au ciel moins dense.
Balancés par un vent automnal et berceur,

II

Donc, c’en est fait. Ce livre est clos. Chères Idées
Qui rayiez mon ciel gris de vos ailes de feu

III

Ah ! l’Inspiration superbe et souveraine,
L’Égérie aux regards lumineux et profonds,

**********************

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour