MA TRISTE MÉMOIRE SI A MI TRISTE MEMORIA EN HONDO OLVIDO
************************
********
Si a mi triste memoria en hondo olvido Si, dans un oubli profond, ma triste mémoire desierta sepultase sombra oscura, avait enterré la déserte ombre noire, jamás yo ausente en mísera figura Je n’aurai dans l’absence cette figure misérable lamentaría el daño no debido; regrettant à l’envi des dommages injustifiables ; …
Ahora, que cubrió de blanco hielo Maintenant, la blanche glace couvre el oro la hermosa aurora mía, l’or de la belle mine de l’aurore blanco es el puro sol y blanco el día, blanc est le pur soleil et blanc est le jour, y blanco el color lúcido del cielo. et blanc la couleur lucide du ciel…
Littérature espagnole Literatura española Poésie espagnole Poesía española Soneto Sonnet
LES VAGUES DE LA MER DEL MAR LAS ONDAS QUEBRANTARSE VIA
*******
**********
Del mar las ondas quebrantarse vía Je voyais les vagues de la mer se briser en las desnudas peñas, desde el puerto; sur les rochers dénudés, depuis le port ; y en conflicto las naves que el desierto et se briser aussi les navires en conflit que l’aride Bóreas, bramando con furor, batía, Borée, beuglant de fureur, fouettait, …
Alegre, fértil, vario, fresco prado, Joyeuse, fertile, variée, fraîche prairie, tú monte, y bosque d’ árboles hermoso, toi, la montagne, toi, la forêt d’arbres jolis, el uno y otro siempre venturoso, l’un et l’autre toujours enjoués, que de las bellas plantas fue tocado; quand, par de beaux pieds, vous êtes pénétrés ; …
Aquí yo vi el luciente y puro velo Ici j’ai vu le voile brillant et pur por los hermosos hombros esparcido, par de belles épaules dispersé, que se puso en mi cuello, y sacudido poser sur mon cou, flottant a la aura, el oro retocó en su vuelo. dans le vent, l’or saisi pendant son vol…
¿Quién rompe mi reposo? ¿Quién desata Qui brise mon repos ? Qui délie el dulce sueño al corazón cansado? Le doux rêve de mon cœur fatigué ? ¿Quién despierta el temor de mi cuidado? Qui réveille la peur de mes soins ? ¿Quién mi sosiego amado desbarata? Qui contrarie ma tranquillité chérie ?
La fuerza de mi afán, que me maltrata La force de mon désir qui me maltraite turbando mi descanso, y tan pagado dérange ma paix, et, tant assiégé estoy del mal, que en él, enajenado par tant de mal, qu’en lui, aliéné de lo más, el sentido se recata. totalement, le sens désormais se perd.
Fuera yo a mi pasión no agradecido A ma passion, je ne serai reconnaissant si no buscara extremos en la pena, si je ne cherchais pas les extrêmes chagrins, como en la presunción de mi osadía. comme en l’orgueil de mes audaces.
El bien de mi dolor tan bien sufrido Dans cette douleur où tant je souffre es pensar que cuan fiero me condena je pense que plus féroce est la peine tanto es mayor con él la gloria mía. plus plus grande en est alors la gloire.
Littérature espagnole Literatura española Poésie espagnole Poesía española Soneto Sonnet
************** TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE ******************************************** LA POESIA DE FERNANDO DE HERRERA LA POÉSIE DE FERNANDO DE HERRERA *********************************************
***************** LA POESIA DE FERNANDO DE HERRERA LA POÉSIE DE FERNANDO DE HERRERA
**********************
****************
L’AMITIÉ ENTRE CERVANTÈS ET FERNANDO DE HERRERA
Au milieu d’occupations si peu dignes de lui, Cervantès cependant n’avait pas dit aux muses le dernier adieu ; il leur conservait un culte secret, et entretenait soigneusement le feu sacré de son génie. La maison du célèbre peintre Francisco Pacheco, maître et beau-père du grand Velazquez, s’ouvrait alors à tous les genres de mérites ; l’atelier de ce peintre, qui cultivait aussi la poésie, était, au dire de Rodrigo Caro, l’académie ordinaire de tous les beaux-esprits de Séville. Cervantès comptait parmi les plus assidus visiteurs, et son portrait figura dans cette précieuse galerie de plus de cent personnages distingués qu’avait tracés et réunis le pinceau du maître. Il se lia d’amitié, dans cette académie, avec l’illustre poëte lyrique Fernando de Herrera, dont ses compatriotes ont presque laissé périr la mémoire, puisqu’on ne connaît ni la date de sa naissance, ni celle de sa mort, ni aucune particularité de sa vie, et dont les œuvres, ou plutôt celles qui restent, furent trouvées par fragments dans les portefeuilles de ses amis. Cervantès, qui fit un sonnet sur la mort d’Herrera, était également l’ami d’un autre poëte, Juan de Jauregui, l’élégant traducteur de l’Aminta du Tasse, dont la copie, égalant l’original, a le rare privilége d’être aussi comptée parmi les œuvres classiques. Le peintre Pacheco cultivait la poésie ; le poëte Jauregui cultivait la peinture, et fit également le portrait de son ami Cervantès.
Miguel de Cervantes Saavedra L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche Notice sur la vie et les ouvrages de Cervantès Traduction par Louis Viardot J.-J. Dubochet 1836 Tome 1
Por estrecho camino, al sol abierto Par un chemin étroit, offert au soleil, de espinas y de abrojos mal sembrado, d’épines et des ronciers parsemé, al tardo paso muevo, y voy cansado je marche fatigué à pas lourds épuisés a do cierra la vuelta el mar incierto. vers la rive fermée de la mer incertaine…
Un pastorcico solo está penado,
Un petit berger a de la peine, seul, ajeno de placer y de contento,
étranger au plaisir et au bonheur, y en su pastora puesto el pensamiento,
et la pensée toute à sa bergère, y el pecho del amor muy lastimado.
et le cœur par l’amour si blessé.
*
No llora por haberle amor llagado,
D’être meurtri d’amour, il ne pleure pas, que no le pena verse así afligido,
être si affligé, ne le peine pas, aunque en el corazón está herido;
bien que son cœur soit blessé ; mas llora por pensar que está olvidado.
mais il pleure à la pensée d’être oublié…
Literaturaespañola – Littérature Espagnole Siècle d’or espagnol -Siglo de Oro
Juan de la Cruz
Saint Jean de la Croix
1542-1591
*****************
SUR LA PASTOURELLE
La poésie des troubadours est essentiellement lyrique. Écoles de poésie? Le culte de la forme. Le « trobar clus »; admiration de Dante et de Pétrarque pour Arnaut Daniel. La musique des troubadours. Les genres la chanson, le sirventés, la tenson, la pastourelle, l’aube. Autres genres.
Avec la pastourelle, nous arrivons à un genre qui paraît, au premier abord, être resté plus près de son origine populaire. Voici en quoi il consiste. Le poète, pendant un voyage, rencontre une bergère; elle est jeune, avenante, chante ou tresse des fleurs en gardant son troupeau. Le poète la salue courtoisement, et, après quelques compliments, lui offre son amour. La conversation s’engage et elle se développe suivant la fantaisie du poète. Le début et le dénouement sont seuls conventionnels. Un exemple emprunté à un des plus anciens troubadours, Marcabrun, montrera ce que peut donner ce genre. Le troubadour, à cheval, a rencontré une bergère.
Je pousse mon cheval vers elle
« Que ne puis-je arrêter, la belle, La bise qui vous échevèle!
Sire, me répond la vilaine, Si le vent souffle et me hérisse, Je dois au lait de ma nourrice De ne point trop m’en mettre en peine.
Sans médire de votre mère, La belle, il pourrait bien se faire Que quelque chevalier fût père D’une aussi courtoise vilaine Votre regard est un sourire Plus je vous vois, plus je soupire Mais vous être trop inhumaine.
Non, non, sire, je suis la fille De gens dont toute la famille N’a manié que la faucille Ou le hoyau, dit la vilaine.
J’en sais un qui vante sa race, Et qui devrait suivre leur trace Six jours ou sept dans la semaine. Fille aussi farouche que belle, Je sais un peu, quand je m’en mêle, Apprivoiser une rebelle. On peut, avec telle vilaine, Faire amour loyal et sincère,
Et vous m’êtes déjà plus chère Que la plus noble châtelaine. Quand un homme a perdu la tète Est-ce un vain serment qui l’arrête?
Un mot, et votre bouche est prête, A baiser mes pieds de vilaine. Mais pensez-vous que je désire Perdre, pour vous plaire, beau sire, Ma richesse la plus certaine?
L’auteur de cette traduction remarque que la vilaine, mise ainsi en scène, a « terriblement d’esprit » pour une femme des champs. « Ce n’est pas le long des haies, môme en Gascogne, que fleurit une ironie si légère et si perçante à la fois. » C’est une réflexion qu’on peut faire à propos de la plupart des pastourelles. C’est un genre qui a pu être populaire; mais il a perdu ce caractère de très bonne heure.
Comment d’ailleurs ce genre, s’il avait gardé la simplicité primitive que nous pouvons lui supposer, aurait-il eu des chances de plaire à la société raffinée pour laquelle écrivaient les troubadours? Aussi les bergères qu’ils mettent en scène ressemblent étrangement, du début à la fin de leur littérature, à celle de Marcabrun. C’est leur aïeule. Ce sont en général de vertueuses coquettes. Elles écoutent les compliments, acceptent les galanteries, mais finissent toujours par berner leur interlocuteur. Là encore règne la convention. Le charme de la plupart de ces compositions ne vient pas des tableaux champêtres qu’elles peuvent présenter, ni de la naïveté et de la simplicité des sentiments exprimés; il vient surtout de la forme dialoguée qui a permis aux auteurs de pastourelles de leur donner un tour dramatique. Elles se rapprochent à ce point de vue des débats que sont les tensons.
De la pastourelle on rapproche ordinairement la romance…
Joseph Anglade
Les Troubadours, leurs vies, leurs œuvres, leur influence
Chapitre III
L’Art des Troubadours
Les Genres
****************
LITTERATURE ESPAGNOLE Literatura española
JEAN DE LA CROIX Juan de la Cruz
1542 – 1591
*****************
Literatura española Traduction Jacky Lavauzelle Juan de la Cruz
Otras del mismo a lo divino
L’ELAN AMOUREUX
Tras de un amoroso lance
Tras de un amoroso lance,
Dans un élan amoureux, y no de esperanza falto,
non sans espoir, volé tan alto, tan alto,
j’ai volé si haut, si haut, que le di a la caza alcance.
que j’ai atteint ce que je pourchassais.
*
Para que yo alcance diese Pour que je l’atteigne, a aqueste lance divino, ce divin élan, tanto volar me convino J’ai tant volé que de vista me perdiese; que je me suis perdu de vue ;…
Literaturaespañola – Littérature Espagnole Siècle d’or espagnol -Siglo de Oro
Juan de la Cruz
San Juan de la Cruz- Saint Jean de la Croix
1542-1591