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Grüne Linde HEINE INTERMEZZO LYRIQUE XLII LE TILLEUL VERT

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine
Grüne Linde
LE TILLEUL VERT

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
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Christian Johann Heinrich Heine
Grüne Linde




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
XLII

Grüne Linde

 

Lyrisches Intermezzo
XLII
LE TILLEUL VERT

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Grüne Linde
Heinrich Heine

*

XLII

Mir träumte von einem Königskind’,
Je rêvais d’une enfant royale,
Mit nassen, blassen Wangen;
Aux humides et pâles joues ;
Wir saßen unter der grünen Lind’,
Nous nous sommes assis sous le vert tilleul
Und hielten uns liebumfangen.
Et nous nous embrassâmes.

*

„Ich will nicht deines Vaters Thron,
« Je ne veux pas le trône de ton père,
Ich will nicht sein Scepter von Golde,
Je ne veux pas non plus le sceptre d’or,
 Ich will nicht seine demantene Kron’,
Je ne veux pas sa couronne sertie de diamants
Ich will dich selber, du Holde!“
 Seulement toi, je  te veux toi mon amie ! »

*

Das kann nicht seyn, sprach sie zu mir,
Cela ne peut être, me dit-elle,
Ich liege ja im Grabe,
Je vis dans la tombe,
Und nur des Nachts komm’ ich zu dir,
La nuit seulement je viens à toi,
Weil ich so lieb dich habe.
Car passionnément je t’aime.

 

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XLII
Grüne Linde
HEINRICH HEINE
INTERMEZZO LYRIQUE

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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XLII
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