Archives par mot-clé : le cosaque poète

LA POÉSIE RUSSE – LA LITTÉRATURE RUSSE

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Traduction Russe Jacky Lavauzelle
Жаки Лавозель
ARTGITATO
Французский перевод текстов на русском языке
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Traductions Artgitato Français Portugais Latin Tchèque Allemand Espagnol

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TRADUCTION RUSSE

Французский перевод текстов на русском языке

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 Анна Ахматова
Anna Akhmatova

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Innokenti Annenski
Иннокентий Анненский
La Poésie d’Innokenti Annenski
Поэзия Иннокенти Анненски

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Alexandre Blok
Алекса́ндр Алекса́ндрович Блок

LA POÉSIE DE BLOK

Les poèmes et les correspondances de Blok
de 1898 à 1921

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VALÉRI BRIOUSSOV
ВАЛЕРИЙ БРЮСОВ 

LA POÉSIE DE VALÉRI BRIOUSSOV
ВАЛЕРИЙ БРЮСОВ
СТИХИ

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Prince Alexandre Chakhovskoy

Le Cosaque poète
Saint-Pétersbourg – 1812

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Gavrila Derjavine

Le Fleuve du temps
РЕКА ВРЕМЁН В СВОЁМ СТРЕМЛЕНЬИ…
1816

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Sergueï Essénine
Сергей Александрович Есенин

LA POESIE de Sergueï Essénine
поэзия есенина  

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AFANASSI FET
Афана́сий Афана́сьевич Шенши́н

LA POÉSIE D’AFANASSI FET 
Поэзия Афанасси Фета 

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ZINAÏDA HIPPIUS
Зинаи́да Никола́евна Ги́ппиус

Poésie de Zinaïda Hippius
Поэзия Зинаиды Гиппиус

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VIATCHESLAV IVANOV
Вячеслав Иванович Иванов

LA POÉSIE DE VIATCHESLAV IVANOV
ПОЭЗИЯ ВЯЧЕСЛАВА ИВАНОВА

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VLADISLAV KHODASSEVITCH
VLADISLAV KHODASEVICH
ПОЭЗИЯ ВЛАДИСЛАВА ХОДАССЕВИЧА

Poésie

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Mikhaïl Kouzmine
Михаи́л Алексе́евич Кузми́н

Poésie- Poèmes

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Ivan Krylov

le Magasin à la mode

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Mikhaïl LERMONTOV
Михаил Юрьевич Лермонтов

La Poésie de Lermontov
Стихи Лермонтова

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Mirra Lokhvitskaïa
Мирра Лохвицкая

Poésie de Mirra Lokhvitskaïa
Поэзия Мирры Лохвицкой

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Vladimir Maïakovski
Владимир Владимирович Маяковский

Poèmes
Поэмы

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Ossip Mandelstam
О́сип Эми́льевич Мандельшта́м

Poésie de Ossip Mandelstam
Поэзии Осип Мандельштам





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B Okoudjava & V Kikabidze

  LES PEPINS DE RAISIN
Виноградную косточку

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Caroline Pavlova
Кароли́на Ка́рловна Па́влова

Poésie

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Sophia Parnok
Поэзия офии Парнок

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CAROLINE PAVLOVA

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Alexandre Pouchkine
Александр Сергеевич Пушкин

Poésie – Поэзия А. С. Пушкина
poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

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Constantin SLOUTCHEVSKI 
Константин Константинович Случевский
Poèmes 

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 Anton Tchekhov
Антон Павлович Чехов

Les pièces de Théâtre – Театр

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Fiodor Tiouttchev
Федор Тютчев

La poésie de Fiodor Tiouttchev
стихи федор тютчев

Fiodor Tiouttchev Poèmes Poésie Artgitato Les poèmes de Fiodor Tiouttchev

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Ivan Tourgueniev
Иван Сергеевич Тургенев

Собака – Mon Chien (février 1878)
русский язык – La Langue Russe (juin 1882)

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Marina Tsvétaïéva
Марина Ивановна Цветаева

Poésie de Marina Tsvétaïéva
Поэзия Марины Чветаевой

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Vladimir Vyssotski
Владимир Семёнович Высоцкий

Les Coupoles – Купола

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Boulat Okoudjova
Булат Шалвович Окуджава

Tant que la terre continue de tourner

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Vladislav Ozerov
Владислав Александрович Озеров

Fingal
Tragédie en trois actes
1805

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 Denis Fonvizine
Денис Иванович Фонвизин

Le Dadais ou l’Enfant gâté
1782

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Французский перевод текстов на русском языке

TRADUCTION RUSSE

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DE L’ART DE TRADUIRE LE RUSSE

Je viens d’indiquer la double valeur des écrits de Pouchkine : l’auteur de Poltava a renouvelé, comme prosateur, la langue russe, en même temps qu’il ouvrait à ses contemporains, comme poète, des sources nouvelles d’inspiration. On sait aussi quel accueil la Russie a fait à cet interprète de la pensée nationale. Quant à l’Europe, il faut le dire, elle est restée trop indifférente au rôle que Pouchkine a joué dans son pays. La France surtout n’a eu longtemps qu’une idée vague de ce grand mouvement littéraire commencé et dirigé par un seul homme. Ici même cependant, une étude biographique sur Pouchkine avait déjà indiqué l’importance de ses travaux. Pendant longtemps, on a pu s’étonner qu’une plume française ne cherchât point à le traduire. Aujourd’hui cette tâche a été abordée ; mais peut-on la regarder comme remplie ? L’auteur de la traduction française de Pouchkine qui vient d’être publiée n’a point paru se douter des difficultés que présentait un pareil travail. Il y avait là des écueils et des obstacles qui imposaient au traducteur un redoublement d’efforts. L’art de traduire, surtout lorsqu’il s’applique à la poésie, suppose une sorte d’initiation qui ne s’achète qu’au prix de veilles laborieuses. Les vulgaires esprits seuls peuvent s’imaginer qu’il suffit, pour traduire un poète, de rendre ses vers dans un autre idiome, sans s’inquiéter d’ailleurs de la physionomie, du mouvement, des nuances infinies de la pensée, des mille finesses du style. Or, ce ne sont point-là des choses qui aient leur vocabulaire écrit et ce sont pourtant des choses qu’il faut traduire, ou du moins indiquer : elles demandent une intelligence vive et délicate pour les saisir, une plume habile et souple pour les rendre. Pour transporter d’ailleurs dans son propre idiome les richesses d’une langue étrangère, il y a une première condition à remplir ; est-il besoin de la rappeler ? C’est la connaissance parfaite de la langue dont on veut révéler à son pays les richesses littéraires. Qu’on y songe, l’idiome russe est le plus difficile des idiomes européens, il est difficile même pour les Russes qui n’en ont pas fait l’objet d’une étude sérieuse. C’est une langue dont le sens positif varie à l’infini et dont le sens poétique varie encore davantage : langue souple et rude, abondante et imagée, dont l’origine, les accidents, l’esprit, l’allure, les procédés, n’offrent aucune analogie avec nos langues d’Occident. Le traducteur français des œuvres de Pouchkine a échoué pour n’avoir point compris les exigences de sa tâche. Il importe qu’on ne l’oublie pas, une traduction de ce poète exige une connaissance intime et approfondie, non-seulement de la grammaire et du vocabulaire russes, mais des finesses et des bizarreries de la langue ; elle exige aussi un long commerce avec ce génie si original, si en dehors de toute tradition européenne. Tant que cette double condition n’aura pas été remplie, notre pays, nous le disons à regret, ne connaîtra qu’imparfaitement la valeur et l’originalité du poète russe.

Pouchkine et le mouvement littéraire en Russie depuis 40 ans
Charles de Saint-Julien
Revue des Deux Mondes
Œuvres choisies de Pouchkine, traduites par M. H. Dupont
T.20 18

Prince Alexandre Chakhovskoy : Le Cosaque poète – Traduction française

Alexandre Chakhovskoy trad Jacky LavauzelleThéâtre Russe
Vaudeville
комедии, водевили

Alexandre Chakhovskoy (chakhovskoï)
Александр Александрович Шаховской
1777-1846

LE COSAQUE POèTE
Казак-стихотворец

DIT LE PREMIER VAUDEVILLE RUSSE
признается первым русским водевилем

Shachovskoy Alexandre Alexandrovich Prince Alexandre Chakovskoy Le Cosaque poète Traduction Française Artgitato

Première à Saint-Pétersbourg
Премьера: Петербург

Le 15 mai 1812  -15 мая 1812
«Казаку-стихотворцу» принадлежит заметное место в истории украинского и русского театра
«Le Cosaque poète » tient une place de choix dans l’histoire du théâtre ukrainien et russe

VAUDEVILLE EN SEIZE SCENES

Extraits

***

SCENE 1

ANNETTE
(elle sort de sa maison. Elle observe la route et se met à chanter)
« Un jeune cosaque s’en va en guerre

Les adieux à sa belle, il ne se lasse
Ma belle ! Toi qui m’es si chère
Ne pleure plus tes si doux yeux.

Un jour je serai plein de gloire
Et alors, je reviendrai
Ma monture me mènera à la victoire
Allons ! Ma belle ! Adieu !

Mon bel amant ! Mes larmes ne s’arrêtent plus
Mon aimé ! Ne m’abandonnes pas !
Pense, mon bien aimé, combien le bruit des armes
Vont me transpercer !

Tu parles de gloire, tu parles de conquêtes
Cela m’est bien égal. Il ne m’importe que toi
Va ! Pense à ton Annette
Va ! Tout le reste n’est rien pour moi ! »

Tout le reste n’est rien pour moi…Comment chanter cette chanson sans fondre en larmes ? Mon Klimofski l’a composée pour moi seule. Maintenant, il est parti. Et ce triste Prodius qui cherche toujours à me fiancer. Oui il est riche, mais…

« Mon ami. Il ne m’importe que toi
Va ! Pense à ton Annette
Va ! Tout le reste n’est rien pour moi ! »

****

SCENE 2
ANNETTE, LE PRINCE et DAMIEN
(le Prince en soldat a son bras en écharpe)

DAMIEN
Prince, entendez-vous cet oiseau ? Son chant est si mélancolique.

LE PRINCE
Je n’aperçois qu’une jeune fille.
(Il s’approche d’Annette)
Bonjour, mademoiselle.

ANNETTE
Bonjour à vous, soldat.

DAMIEN
Est-ce toi qui chantais ainsi ?

LE PRINCE
Qui pleurait.

ANNETTE
Je suis si triste.

LE PRINCE
Pourquoi donc ?

ANNETTE
C’est mon bien aimé ! Mais n’allez pas le crier sur les toits !

DAMIEN
Sois sans crainte. Nous sommes des soldats guidés par l’honneur. Nous serons tenir le secret.

ANNETTE
Mais vous-mêmes, revenez bien de la guerre ?

LE PRINCE
Nous revenons blessés et rentrons chez nous.

ANNETTE
Blessés ! … Vous avez dû vous battre courageusement !

DAMIEN
Evidemment ! Nous sommes les soldats de la garde !

ANNETTE
De la garde ! Vous suivez donc les pas du Tsar ?

LE PRINCE
C’est le Tsar lui-même qui nous guide !

DAMIEN
Le Tsar est partout ! Et la victoire le suit à ses trousses !

« Les musulmans et les suédois
seront les témoins de notre avenir glorieux
Mille fois le tsar en personne
A la victoire nous a conduits.
C’est notre guide, notre Père
Pour nous il est le protecteur
Se battre devant lui et mourir pour lui
Sera notre plus cher désir. »

ANNETTE
Vous avez quitté Pultava ?

DAMIEN
Oui nous revenons de la quitter ! Et nous ne sommes pas prêts de l’oublier !

ANNETTE
Et les cosaques ? Vous les avez vus ?

LE PRINCE
Il y avait bien le régiment d’Iskra et celui de Kotchoubey.

ANNETTE
Avez-vous rencontré ou entendu un certain Klimofsky ?

LE PRINCE
Klimofsky ? ça me dit quelque chose. Ne serait pas ce cosaque qui compose des ritournelles ?

ANNETTE
Oui ! C’est lui ! Tout à fait lui !

LE PRINCE
Et la chanson que tu chantais, était-elle de lui ?

ANNETTE
Il l’a faite pour moi.

LE PRINCE
Vous êtes fiancés ?

ANNETTE
Oui. Je suis la fille de la veuve Dobrenko. Nous devions nous épouser. L’auriez-vous aperçu ?

LE PRINCE
Malheureusement, non.

ANNETTE
Et d’où le connaissez-vous donc ?

LE PRINCE
Par ses chansons !

ANNETTE
On les chante dans les troupes ?

LE PRINCE
Oui. Ainsi que le Tsar lui-même qui aime à les entendre.

ANNETTE
Le Tsar lui-même ! Le Tsar écoute les chansons de mon Klimofski !
(Tout à coup, elle devient triste)
Et moi qui ne deviendrai jamais son épouse.

DAMIEN
Et pourquoi diable ?

ANNETTE
La cause au seigneur Prodius qui habite plus loin dans sa riche demeure. Il m’aime. Ma mère, une pauvre veuve. Mon amoureux est parti à la guerre. Il n’est toujours pas revenu. Et ce Prodius est le seul à aider ma pauvre mère. J’ai fait la promesse de l’épouser. Pouvais-je faire autrement. Ma mère me suppliait : aie pitié de moi, me disait-elle. Devant ma réticence, elle pleura. Et je lui céda.

LE PRINCE
Oui tu as réagi courageusement. Mais, peut-être, pourrait-on trouver un remède.

ANNETTE
Un remède ? Comment…

LE PRINCE
Nous ne sommes que des humbles combattants. Personne à cette heure ne nous a offert un gîte.

ANNETTE
Attendez! Ma pauvre mère a beau être malade, c’est avec joie que nous partagerons le souper. Attendez, je reviens !

****

SCENE 3
LE PRINCE ET DAMIEN

LE PRINCE
Quelle brave jeune fille ! Je suis ravi de tomber sur le village de notre Klimofski. Notre Tsar en personne apprécie ses chansons pleines de vigueur et de verve patriotique. Il souhaite rencontrer le poète cosaque.

DAMIEN
Monsieur ! Et pour ce Prodius qui veut obtenir les faveurs de notre Annette. Ce coquin doit faire parti de ces pendards qui spolient les biens du Tzar et tout ça pendant que nous nous battons !

LE PRINCE
C’est tout à fait possible. C’est le Tsar qui m’envoie ici afin d’examiner si ses ordres sont bien exécutés et si on s’est bien comporté. Je vais me déguisé en soldat et je passerai alors totalement inaperçu. Je verrai bien la vérité dans cette contrée.

DAMIEN
Diable donc !  Qu’est-ce qui sort de cette demeure ?

****

SCENE 4
LE PRINCE, DAMIEN, PRODIUS et GREGOIRE

PRODIUS
(Fort)
Eh ! Que l’on prépare le pot-au-feu… et les tartes…et les entrées. Allez ! Allez ! Maître Grégoire dort encore !
(Il se dirige vers la maison de Grégoire et frappe)
Grégoire ! Grégoire !

GREGOIRE
Quel bazar ! Que se passe t-il donc ?

PRODIUS
Grégoire ! Grégoire !

GREGOIRE
Je suis là, monsieur. Je suis là.

PRODIUS
Tu es là, mais tu te fais attendre. Viens, il faut que nous parlions.

GREGOIRE
Doucement, monsieur, doucement.

PRODIUS
Je te dire de faire au plus vite.

GREGOIRE
ça y est. Me voici.

DAMIEN
(au Prince)
Quel triste sire !

GREGOIRE
Sieur Prodius, comment allez-vous ?

LE PRINCE
C’est donc lui, ce Prodius !

PRODIUS
Maître Grégoire, il me faut votre conseil. Mes nuits sont des enfers et le jour l’appétit m’a abandonné. Je ne pense plus qu’à notre Annette.
(Il chante)
« Je suis inquiet
De jour comme de nuit,
Mon Annette, mon amour
Me poursuit toujours
Ses si beaux yeux
M’ont enchanté
Je n’ai plus le cœur à boire
Ni à rire, ni à chanter.

Seul je suis
Avec mes cheveux gris
Et sans joie
Je regarde mon bétail
Et j’en ai oublié
De compter mes deniers
Ah! Ce que j’aime !
Voilà tout mon malheur. »

LE PRINCE
Le bougre est emballé !

GREGOIRE
Pas d’inquiète ! Diantre ! La mère en est d’accord. Les choses suivent leur chemin.

PRODIUS
Alors, je vais de ce pas chez elle.

LE PRINCE
Suivons ces gaillards et nous apprendrons à mieux les connaître.

GREGOIRE
(Il aperçoit Damien et le Prince)
Monsieur.

PRODIUS
Qu’y a-t-il ?

GREGOIRE
Ce sont les soldats du Tsar.

PRODIUS
(il se met à trembler)
Et alors !

GREGOIRE
Ils doivent savoir ce que vous avez fait aux cosaques et peut-être sont-ils au courant des quelques malversations des deniers de l’Etat.

PRODIUS
(à part)
Je pourrais, il est vrai, passer un mauvais moment… Ces coquins-là ont l’œil partout. Ils vont sentir la chose .

(Le Prince le salue)
Grégoire, ces soldats nous saluent.

GREGOIRE
Oui et bien bas

Traduction Jacky Lavauzelle