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LE JARDIN BOTANIQUE DE KOUTAÏSSI – ქუთაისის ბოტანიკური ბაღი – Kutaisi Botanical Garden

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GEORGIE
REGION DE L’IMERETHIE
იმერეთი
KOUTAÏSSI
ქუთაისი
LE JARDIN BOTANIQUE DE KOUTAÏSSI
Kutaisi Botanical Garden
ქუთაისის ბოტანიკური ბაღი
koutaisis botanikuri baghi

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LE JARDIN BOTANIQUE DE KOUTAÏSSI A LA DECOUVERTE DE KOUTAISSI ქუთაისი
Géorgie
საქართველო

PHOTO JACKY LAVAUZELLE

 

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LE JARDIN BOTANIQUE DE KOUTAÏSSI A LA DECOUVERTE DE KOUTAISSI ქუთაისი

A LA DECOUVERTE DE
KOUTAÏSSI
ქუთაისი

LE JARDIN BOTANIQUE DE KOUTAÏSSI
ქუთაისის ბოტანიკური ბაღი
koutaisis botanikuri baghi
Kutaisi Botanical Garden

 

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VERS TIRES D’UN
POEME DE VICTOR HUGO
LE POEME DU JARDIN DES PLANTES
L’ART D’ÊTRE GRAND-PERE

Editions Calmann-Lévy

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L’été dans ce jardin montre de la ferveur ;
C’est un éden où juin rayonne, où les fleurs luisent, …
C’est du vaste univers un raccourci complet.  …
La même chose au fond ; car c’est la même flamme  Qui sort de l’astre immense et de la petite âme.

Quel beau lieu ! Là le cèdre avec l’orme chuchote,
L’âne est Iyrique et semble avoir vu Don Quichotte,…
Et puis c’est littéraire, on rêve à des idylles

 Certes, c’est un emploi du temps digne d’un sage
De s’en aller songer dans cette ombre, parmi
Ces arbres pleins de nids, où tout semble endormi
Et veille, où le refus consent, où l’amour lutte,
Et d’écouter le vent, ce doux joueur de flûte.

 Apprenons, laissons faire, aimons, les cieux sont grands ;
Et devenons savants, et restons ignorants.
Soyons sous l’infini des auditeurs honnêtes ;
Rien n’est muet ni sourd ; voyons le plus de bêtes
Que nous pouvons ; tirons partie de leurs leçons.

 Parce qu’autour de nous tout rêve, nous pensons.
L’ignorance est un peu semblable à la prière ;
L’homme est grand par devant et petit par derrière ;

 

 Tâchez de voir, c’est bien. Épiez. Notre esprit
Pousse notre science à guetter ; Dieu sourit,
Vieux malin.

 Les beaux séraphins bleus qui passent dans la bible,
Envolés d’on ne sait quel ciel mystérieux,
N’ont pas une plus pure aurore dans les yeux
Et n’ont pas sur le front une plus sainte flamme
Que l’enfant innocent riant au monstre infâme.

 Avoir dans son humble âme un si merveilleux ciel
Que l’apparition indignée et sauvage
Des êtres de la nuit n’y fasse aucun ravage,
Et se sentir si plein de lumière et si doux
Que leur souffle n’éteigne aucune étoile en vous !

 Et je rêve. Et je crois entendre un dialogue
Entre la tragédie effroyable et l’églogue ;
D’un côté l’épouvante, et de l’autre l’amour ;
Dans l’une ni dans l’autre il ne fait encor jour ;
L’enfant semble vouloir expliquer quelque chose ;
La bête gronde, et, monstre incliné sur la rose,
Écoute… — Et qui pourrait comprendre, ô firmament,
Ce que le bégaiement dit au rugissement ?

 

Quel que soit le secret, tout se dresse et médite,
La fleur bénie ainsi que l’épine maudite ;
Tout devient attentif ; tout tressaille ; un frisson
Agite l’air, le flot, la branche, le buisson,
Et dans les clairs-obscurs et dans les crépuscules,
Dans cette ombre où jadis combattaient les Hercules,
Où les Bellérophons s’envolaient, où planait
L’immense Amos criant : Un nouveau monde naît !

 On sent on ne sait quelle émotion sacrée,
Et c’est, pour la nature où l’éternel Dieu crée,
C’est pour tout le mystère un attendrissement
Comme si l’on voyait l’aube au rayon calmant
S’ébaucher par-dessus d’informes promontoires,
Quand l’âme blanche vient parler aux âmes noires.

 Et toujours à la chaîne et toujours évadés ?
La face de la bête est terrible ; on y sent
L’Ignoré, l’éternel problème éblouissant
Et ténébreux, que l’homme appelle la Nature ;
On a devant soi l’ombre informe, l’aventure
Et le joug, l’esclavage et la rébellion,
Quand on voit le visage effrayant du lion ;
Le monstre orageux, rauque, effréné, n’est pas libre,
Ô stupeur ! et quel est cet étrange équilibre
Composé de splendeur et d’horreur, l’univers,
Où règne un Jéhovah dont Satan est l’envers ;
Où les astres, essaim lumineux et livide,
Semblent pris dans un bagne, et fuyant dans le vide,
Et jetés au hasard comme on jette les dés,

 Quelle promesse au fond du sourire des anges !

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GEORGIE
REGION DE L’IMERETHIE
იმერეთი
KOUTAÏSSI
ქუთაისი
LE JARDIN BOTANIQUE DE KOUTAÏSSI
ქუთაისის ბოტანიკური ბაღი
koutaisis botanikuri baghi

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LE JARDIN BOTANIQUE DE KOUTAÏSSI A LA DECOUVERTE DE KOUTAISSI ქუთაისი

POLICE LUNAIRE (2016) UN GRAND CYGNE BLANC SUR UNE MER PROFONDE TOM GAULD –

BANDE DESSINEE
TOM GAULD
POLICE LUNAIRE
EDITIONS 2024

POLICE LUNAIRE

 UN GRAND CYGNE BLANC
SUR UNE
MER PROFONDE

Tom gauld nous entraîne sur cette mer profonde et grise où surnagent des donuts et quelques robots fatigués.
Ils ne sont pas nombreux et ne resteront que deux. Un homme et une femme, Adam et Eve de demain, partageant un café et un donut en regardant la terre.

Autour, le noir et les étoiles. La poésie vient du gris, des ondes de poussière dans l’attente d’une mutation impossible.








La poésie vient du lieu et des feux qui du gris et du bleu embrasent. Des cercles qui enserrent les têtes et les mots inutiles.

« Je suis pâle, il est vrai, mais je suis belle aussi,
Et quand tes derniers feux se sont éteints dans l’onde,
C’est mon tour de voguer sur le monde obscurci
Comme un grand cygne blanc sur une mer profonde. »
(
Raoul Ponchon La Lune –  La Muse gaillarde, Aux éditions Rieder, 1939 pp. 224-225)

Mais il ne se passe rien et c’est passionnant. Ce rien nous habite et occupe l’espace sidéral.  Les êtres sillonnent la lune dans leur véhicule qui avance immobile. et « La lune sillonne les cieux,
Mais un peu triste, et bien seulette,  Comme si faute d’être deux
Elle languissait la pauvrette :  Les étoiles voila sa cour… Les étoiles voilà sa cour, Pour son miroir elle a la terre… »  (Letitia Elizabeth Landon)

Il ne reste que deux êtres… Il n’en restera que deux. Les premiers avaient l’espoir, mais que laissent-ils aux autres, aux deux autres.

Deux êtres qui rencontrent leur solitude au rythme d’un écran ; un écran qui distille des informations lapidaires et de bien tristes nouvelles. Les humains partent et des machines arrivent, souvent inadaptées, « non équipées pour les terrains accidentés. »

Un policier, un seul. Mais sans crimes ni délits. Un chien parfois s’égare. Une fillette aussi dans une zone qui est interdite sans que l’on sache vraiment pourquoi tant elle ressemble à l’autre zone.

Mais zéro crime, ça donne 100% d’affaires élucidées et un moral à 100% dans les chaussettes.

L’humour est là, léger comme la voiture de police qui garde les lieux. léger, perceptible. Mais est-ce encore de l’humour quand la joie a définitivement quitté les lieux. La lune jette « son masque obscur » sur les machines et les âmes. Que faire ?

« La lune, sortant des nuages noirs,
Semble une clarté qui vient par surprise.

Oui, je leur donnerais, lune, ta sombre sphère,
Ton ciel, d’où Swedenborg n’est jamais revenu,
Ton énigme, ton puits sans fond, ton inconnu !
Oui, je leur donnerais, en disant : Soyez sages !
Ton masque obscur qui fait le guet dans les nuages,
Tes cratères tordus par de noirs aquilons,
Tes solitudes d’ombre et d’oubli, tes vallons,
Peut-être heureux, peut-être affreux, édens ou bagnes,
Lune, et la vision de tes pâles montagnes. »
Victor Hugo
LA LUNE
L’Art d’être grand-père, Calmann-Lévy, éditeurs, 1877 (pp. 47-59).




Il y a maintenant deux cygnes blancs sur une mer profonde qui regardent la Terre.

Jacky Lavauzelle