Le Bernin – Bernini La Vérité – la verità Galerie Borghèse Rome
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Din valurile vremii, iubita mea, răsai
Les flots du temps, mon amour, se montrent Cu braţele de marmur, cu părul lung, bălai –
Avec tes bras de marbre, avec ta longue blonde chevelure – Şi faţa străvezie ca faţa albei ceri
Un visage pâle comme de l’albâtre Slăbită e de umbra duioaselor dureri!
Affaiblie par les ombres de la douleur! Cu zâmbetul tău dulce tu mângâi ochii mei,
Ton sourire si doux caresse mes yeux, Femeie între stele şi stea între femei
Femme au cœur des étoiles et étoile au cœur des femmes..
doveva insere integrata dall’allegoria mai eseguita, del Tempo que svela la Verità
devait être intégrée à l’allégorie, jamais réalisée, Le Temps révèle la Vérité MARBRE MARMO STATUARIO
Francis Jammes
De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir
Je t’aime… La vérité est nue et mets-toi nue aussi. Les épis crépiteront sous ton corps durci par la jeunesse de l’amour qui le blanchit.
L’art de la Révolution française
Marcel Reymond
LA REVUE DES DEUX MONDES
1914 – Tome 22 Dans son amour de la nudité féminine, dans son désir de rendre la chair vivante que ses yeux d’artiste ont caressée, Clodion surpassera tous ses prédécesseurs et les Grecs eux-mêmes. Or cela, la Rome papale ne le veut pas : elle est hostile à la nudité de la femme qui choque la pudeur chrétienne. A Rome, après la Vérité du Bernin, je ne sais si, pendant tout un siècle, on pourrait citer une seule statue de femme nue. Et, comme en Italie, partout en Europe, dans les Pays-Bas, en Allemagne, en Espagne, les statues de femmes nues sont proscrites.
« La vérité est trop nue, elle n’excite pas les hommes »
Jean Cocteau
« Tous ceux qui veulent dire une vérité avant son heure risquent de se retrouver hérétiques. »
Pierre Teilhard de Chardin
BERNINI ET LA RUINE DE LA SCULPTURE
Le Point de Vue de Nietzsche
Friedrich Nietzsche LE CAS WAGNER
Der Fall WagnerDEUXIÈME POST-SCRIPTUM
Zweite Nachschrift
Der Verfall ist allgemein.
La décadence est générale. Die Krankheit liegt in der Tiefe.
La maladie se trouve dans les profondeurs. Wenn Wagner der Name bleibt für den Ruin der Musik, wie Bernini für den Ruin der Skulptur, so ist er doch nicht dessen Ursache.
Si le nom de Wagner s’applique à la ruine de la musique, comme Bernini pour la ruine de la sculpture, il n’en est pas la cause. Er hat nur dessen tempo beschleunigt, – freilich in einer Weise, dass man mit Entsetzen vor diesem fast plötzlichen Abwärts, Abgrundwärts steht
Il a seulement accéléré ce phénomène – quoique d’une manière telle que l’on se tient horrifié devant cette descente subite aux abîmes. Er hatte die Naivetät der décadence: dies war seine Überlegenheit. Il avait la naïveté de cette décadence : ce fut sa supériorité. Abgrundwärts steht. Il croyait en elle. Traduction Jacky Lavauzelle
DE LA RECHERCHE DE LA VERITE Nicolas Malebranche Livre Premier Des erreurs des sens Chapitre I
C’est à peu près la même chose de la connaissance de la vérité que de l’amour du bien. Nous aimons la connaissance de la vérité, comme la jouissance du bien, par une impression naturelle ; et cette impression, aussi bien que celle qui nous porte vers le bien, n’est point invincible ; elle n’est telle que par l’évidence ou par une connaissance parfaite et entière de l’objet ; et nous sommes aussi libres dans nos faux jugements que dans nos amours déréglés,
LA VERITE TOUTE NUE vue par de Florian
FABLES DE FLORIAN – Volume 9
Jean-Pierre Claris de Florian ( – )
Ed Louis Fauché-Borel 1793 Neufchâtel
LA FABLE ET LA VERITE (p35-36)
La vérité, toute nue, Sortit un jour de son puits. Ses attraits par le temps étoient un peu détruits ; Jeune & vieux fuyoient à sa vue. La pauvre vérité restoit là morfondue, Sans trouver un asile où pouvoir habiter. A ses yeux vient se présenter La fable, richement vêtue, Portant plumes & diamants, La plupart faux, mais très brillants. Eh ! Vous voilà ! Bon jour, dit-elle : Que faites-vous ici seule sur un chemin ? La vérité répond : vous le voyez, je gêle ;
Aux passants je demande en vain De me donner une retraite, Je leur fais peur à tous : hélas ! Je le vois bien, Vieille femme n’obtient plus rien. Vous êtes pourtant ma cadette, Dit la fable, &, sans vanité, Partout je suis fort bien reçue : Mais aussi, dame vérité, Pourquoi vous montrer toute nue ? Cela n’est pas adroit : tenez, arrangeons-nous ; Qu’un même intérêt nous rassemble : Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble. Chez le sage, à cause de vous, Je ne serai point rebutée ; A cause de moi, chez les fous Vous ne serez point maltraitée : Servant, par ce moyen, chacun selon son goût, Grâce à votre raison, & grâce à ma folie, Vous verrez, ma sœur, que partout Nous passerons de compagnie.
JAUCOURT
L’ENCYCLOPEDIE
1ère édition – 1765 – Tome 11
« Bernini (Jean-Laurent, surnommé le Cavalier) né en 1598, mort en 1680, étoit un génie bien rare par ses talens merveilleux dans la Sculpture & l’Architecture. Il a embelli Rome de plusieurs monuments d’architecture qui font l’admiration des connaisseurs ; tels sont le maître autel, le tabernacle, & la chaire de l’église de saint Pierre, la colonade qui environne la place de cette église, les tombeaux d’Urbain VIII. & d’Alexandre VII. la statue équestre de Constantin, la fontaine de la place Navone, &c. tous ces ouvrages ont une élégance, une expression dignes de l’antique. Personne n’a donné à ses figures plus de vie, plus de tendresse, & plus de vérité. Louis XIV. l’appella à Paris en 1665, pour travailler au dessein du Louvre, & le récompensa magnifiquement, quoique les desseins de Claude Perrault aient été préférés aux siens pour la façade de ce bâtiment du côté de saint Germain l’Auxerrois. »
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济安·贝尼尼
La Verità 博吉斯画廊 *********************************
LA GALERIE BORGHESE VUE PAR L’ENCYCLOPEDIE DE DIDEROT D’ALEMBERT EN 1751 (Jaucourt)
JAUCOURT L’ENCYCLOPEDIE – 1ère édition 1751 Tome 17 pages 273 à 276
Villa Borghese, (Géog. mod.) maison de plaisance en Italie, à deux milles de Rome, & qui prend son nom de la famille à laquelle elle appartient. On la nomme aussi quelquefois vigne-Borghèse. C’est un lieu très-agréable, qui seroit digne d’être habité par un grand prince.
La maison est presque toute revêtue en dehors de bas-reliefs antiques, disposé, avec tant de symmétrie, qu’on les croiroit avoir été faits exprès, pour être placés comme ils sont. Entre le grand nombre de statues, dont les appartemens de ce petit palais sont remplis, on admire principalement le gladiateur, la Junon de porphire, la louve de Romulus, d’un fin marbre d’Egypte ; les bustes d’Annibal, de Séneque, & de Pertinax, l’Hermaphrodite, & le vieux Silene qui tient Bacchus entre ses bras : le David frondant Goliath, l’Enée qui emporte Anchise, & la métamorphose de Daphné, sont trois pieces modernes du cavalier Bernin, qui méritent d’être mises au rang des premieres.
On sait aussi que ce palais est rempli de peintures rares des modernes. Le S. Antoine du Carache, & le Christ mort de Raphaëel, sont regardés comme les deux principaux morceaux. Si toutes les magnificences qu’on peut voir ailleurs ne sont pas ici si splendidement étalées, on y trouve des beautés plus douces & plus touchantes ; des beautés tendres & naturelles, qui font plus naître d’amour, si elles n’inspirent pas tant de respect. Enfin comme Rome est la source des statues & des sculptures antiques, il faut que le reste du monde cede en cela au palais de la famille de Borghèse. On ne peut rien ajouter à la beauté de ses promenades ; il y a un parc, des grottes, des fontaines, des volieres, des cabinets de verdure, & une infinité de statues antiques & modernes. (D. J.)