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LA TRANCHÉE – Poème de Kurt TUCHOLSKY – Gedicht von Kurt TUCHOLSKY – DER GRABEN – 1926

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LITTERATURE ALLEMANDE

Poèmes Heine Poésie Gedichte Buch der Lieder

KURT TUCHOLSKY

9. Januar 1890 Berlin – 21. Dezember 1935 Göteborg
9 janvier 1890 – 21 décembre 1935

Traduction Jacky LAVAUZELLE 

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KURT TUCHOLSKY GEDICHTE

DER GRABEN
LA TRANCHÉE

1926
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Bataille de la Somme (Tranchée de la Prince of Wales’ Division) – Photographie de John Warwick Brooke


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Mutter, wozu hast Du Deinen aufgezogen,
Mère, pourquoi as-tu élevé ton fils,
Hast Dich zwanzig Jahr’ um ihn gequält?
Pourquoi t’es-tu tourmentée pendant vingt ans ?
Wozu ist er Dir in Deinen Arm geflogen,
Pourquoi s’est-il réfugié dans tes bras
Und Du hast ihm leise was erzählt?
Pendant que doucement tu le rassurais ?
Bis sie ihn Dir weggenommen haben

Jusqu’à ce qu’ils te le prennent
Für den Graben, Mutter, für den Graben!
Pour la tranchée, mère, pour la tranchée !

*

Junge, kannst Du noch an Vater denken?
Fils, peux-tu te souvenir encore de ton père ?
Vater nahm Dich oft auf seinen Arm,
Ce père qui te prenait souvent dans ses bras
Und er wollt’ Dir einen Groschen schenken,
Et qui t’offrait un sou,
Und er spielte mit Dir Räuber und Gendarm
Et qui jouait au gendarme et au voleur avec toi
Bis sie ihn Dir weggenommen haben
Jusqu’à ce qu’ils te le prennent
Für den Graben, Junge, für den Graben!
Pour la tranchée, mon garçon, pour la tranchée !

*

Drüben die französischen Genossen
Les camarades français là-bas
lagen dicht bei Englands Arbeitsmann.
étaient proches des ouvriers anglais.
Alle haben sie ihr Blut vergossen,
Ils ont tous versé leur sang
und zerschossen ruht heut Mann bei Mann.
 
et tiré sur d’autres hommes aujourd’hui.
 Alte Leute, Männer, mancher Knabe
Des vieux et des hommes, des jeunes hommes
 in dem einen großen Massengrabe.
dans une grande fosse commune.

*

Seid nicht stolz auf Orden und Geklunker!
Ne soyez pas fier des médailles et des quincailleries !
Seid nicht stolz auf Narben und die Zeit!
Ne soyez pas fier des cicatrices et de votre temps !
In die Gräben schickten euch die Junker,
Les nobliaux vous ont envoyés dans les tranchées,
Staatswahn und der Fabrikantenneid.
Nourris par la folie de l’État et l’envie des fabricants.
Ihr wart gut genug zum Fraß für Raben,
Vous avez été assez bons pour nourrir les corbeaux,
für das Grab, Kameraden, für den Graben!
pour la tombe, camarades, pour la fosse !

*

Werft die Fahnen fort!
Jetez les drapeaux !
Die Militärkapellen spielen auf zu euerm Todestanz.
Les fanfares militaires jouent votre danse de la mort.
Seid ihr hin: ein Kranz von Immortellen –
Vous êtes là : une couronne d’immortelles –
das ist dann der Dank des Vaterlands.
ce sont les remerciements de la patrie.

*

Denkt an Todesröcheln und Gestöhne.
Pensez aux affres et aux gémissements de la mort.
Drüben stehen Väter, Mütter, Söhne,
Là-bas, il y a des pères, des mères, des fils,
schuften schwer, wie ihr, ums bißchen Leben.
qui travaillent dur, comme vous, pour un peu de vie.
Wollt ihr denen nicht die Hände geben?
Ne voulez-vous pas leur serrer la main ?
Reicht die Bruderhand als schönste aller Gaben
La main fraternelle est le plus beau de tous les cadeaux
übern Graben, Leute, übern Graben -!
au-dessus des tranchées, camarades , au-dessus des tranchées !



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1926

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Unter dem Pseudonym Theobald Tiger
Sous le pseudonyme de Théobald Tiger

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