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LA BEAUTE – Poème de Constantin Cavafis – Καβάφης – Έτσι πολύ ατένισα

Poème de Constantin Cavafis
Gr
èce – Ελλάδα

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Traduction Jacky Lavauzelle*******

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Constantin Cavafy poèmes
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LITTERATURE GRECQUE
POESIE GRECQUE

Ελληνική λογοτεχνία
Ελληνική ποίηση

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Constantin Cavafy – Constantin Cavafis
Καβάφης
1863 – 1933

Traduction Jacky Lavauzelle

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Traduction Jacky Lavauzelle


LES POEMES GRECS

Έτσι πολύ ατένισα
LA BEAUTE
1917  

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Cavafy Trad Jacky Lavauzelle Ingres
Jean-Auguste-Dominique Ingres, La Grande Odalisque,1814, musée du Louvre

 

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Την εμορφιά έτσι πολύ ατένισα,
La beauté m’a tant submergé,
που πλήρης είναι αυτής η όρασίς μου.
que ma vision pour toujours en est changée.
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Γραμμές του σώματος. Κόκκινα χείλη. Μέλη ηδονικά.
Lignes des corps. Lèvres rouges. Membres jouisseurs.
Μαλλιά σαν από αγάλματα ελληνικά παρμένα∙
Cheveux de statues grecques,
πάντα έμορφα, κι αχτένιστα σαν είναι,
toujours superbes, indescriptibles,
και πέφτουν, λίγο, επάνω στ’ άσπρα μέτωπα.
retombant à peine sur un front blanc.
Πρόσωπα της αγάπης, όπως τα ‘θελεν
Des visages d’amour, comme le voulait
η ποίησίς μου… μες στες νύχτες της νεότητός μου,
ma poésie … dans les nuits de ma jeunesse,
μες στες νύχτες μου, κρυφά συναντημένα…
dans mes nuits, secrètement rencontrés …

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Καβάφης
Traduction Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
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LA POESIE GRECQUE EN GRECE 

Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.

Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…

Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844

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Καβάφης
Constantin Cavafy – Constantin Cavafis
Έλληνα ποιητή
Poème de Cavafy

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TOUTE NUE GERMAIN NOUVEAU

 TOUTE NUE GERMAIN NOUVEAU
LITTERATURE FRANCAISE
SYMBOLISME

germain-nouveau-poemes-poesie-artgitato

Germain Nouveau

31 juillet 1851 Pourrières (Var) – 4 avril 1920 Pourrières

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POEMES
VALENTINES ET AUTRES VERS

LA POESIE DE
GERMAIN NOUVEAU
TOUTE NUE

Valentines et autres vers

Texte établi par Ernest Delahaye
Albert Messein, 1922
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toute-nue-germain-nouveau-artgitato-la-grande-odalisque-ingres-le-louvre-1814 Jean-Auguste-Dominique Ingres
La Grande Odalisque
1814
Musée du Louvre
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GERMAIN NOUVEAU
TOUTE NUE

 

Il y a plus de faiblesse que de raison à être humiliés de ce qui nous manque.

Vauvenargues.

Or, je suppose que nous sommes,
Madame, dans votre salon :
On parle chiffres, rentes, sommes :
Je suis le plus pauvre des hommes,
J’ai dans ma bourse un seul doublon,

Vous dis-je, tout-à-coup, sans cause.
Cela vous fait ouvrir les yeux,
Et vous me dites, un peu… rose ;
« Que c’est bête, un homme qui pose
Pour être pauvre et que c’est vieux !

Posez plutôt pour être riche,
Ce sera tout aussi hideux ;
Mais dès l’instant que l’on s’affiche,
Il vaut encor mieux,… » Je m’en fiche !
Je veux, moi, poser pour les deux,

« Comment, pour les deux ? » Mais, sans doute ;
Supposons qu’à travers les bois
Nous ayons l’une et l’autre route.
Ou bien… deux cloches… qu’on écoute…
Pour toutes les deux à la fois.

Oui, pour deux qui seraient comme une
Au bourg de Fouilly-les-merdeux,
Dans le clocher de la Commune ;
Laquelle, n’étant pas commune,
Serait, je dis bien, comme deux.

Ou comme cent, ou comme mille…
Ça dépend de la qualité.
Mon doublon, lui, n’est point débile,
Et les marchandes de la ville
L’ont trouvé bon, en vérité.

« Mais, si vous aviez la paire, est-ce
Que cela… ne vous dirait rien ? »
Si !… j’en ferais part… à la Presse ;
A la condition expresse
Que je conserverais le mien.

Car, une quelconque, de paire,
Serait-elle trois avec six
Zéros, alignés par Ampère,
Je m’en fous comme de mon père,
S’il s’en fout comme de son fils.

— « Vous allez trop loin, prenez garde !
On pourrait se moquer de vous.
Vous criez plus fort que la garde.
Voyez, je crois qu’on nous regarde.
— Puisque je vous dis : je m’en fous !

Et tenez ! sortons… dans la rue,
Ou mieux… dans votre appartement,
Vous pourriez faire, toute nue,
Si vous le passiez en revue,
Baisser les yeux au régiment !

Eh bien ! pour vous donner la preuve,
Que je ne suis rien qu’un… doublon,
Quand vous seriez pucelle ou veuve,
Nous allons le f… à l’épreuve.

Quand je vous dis, il est très bon.

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VILAIN
Germain Nouveau