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LES MEILLEURES COMEDIES : LES 100 FILMS LES PLUS DRÔLES – LES 100 PLUS GRANDS FILMS COMIQUES



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LES MEILLEURES COMEDIES

 

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LES 100 FILMS LES PLUS DRÔLES

1
USA – 1945
The Great Dictator
Le Dictateur

Charlie Chaplin

2
FRANCE – 1952
Les Vacances de monsieur Hulot
Jacques Tati




3
USA – 1942
To be or not to be 
Ernst Lubitsch




4
USA – 1925
The Gold Rush
La Ruée vers l’or
Charlie Chaplin




5
FRANCE – 1979
Buffet froid
Bertrand Blier




6
GB – 1975
Monty Python and the Holy Grail
Monty Python : Sacré Graal !




7
USA – 1936
Modern Times
Les Temps modernes
Charlie Chaplin




8
FRANCE – 1965
Yoyo
Pierre Etaix




9
USA – 1974
Young Frankenstein
 Frankenstein Junior
Mel Brooks




10
ITA – 1958
I soliti ignoti
Le Pigeon
Mario Monicelli




FRANCE – 1982
Le père Noël est une ordure
Jean-Marie Poiré

Af du S – BOTS
The Gods Must Be Crazy
Les Dieux sont tombés sur la tête
Jamie Uys




USA – 1959
Some Like It Hot
Certains l’aiment chaud
Billy Wilder

USA – 1975
The Rocky Horror Picture Show
 Jim Sharman

FRANCE – 1958
Mon oncle
Jacques Tati




ITA – 1979
L’Ingorgo : Una storia impossibile
Le Grand Embouteillage
Luigi Comencini




FRANCE -1993
Les Visiteurs
Jean-Marie Poiré




FRANCE – 1966
Tant qu’on a la santé
Pierre Etaix




ITA – 1960
Il Mattatore
L’Homme aux cent visages
Dino Risi




FRANCE – 1986
Tenue de Soirée
Bertrand Blier




USA – 1980
Airplane!
Y a-t-il un pilote dans l’avion ?
Jim Abrahams & David Zucker

FRANCE – 2003
Rire et Châtiment
Isabelle Doval 

FRANCE – 1973
Les Aventures de Rabbi Jacob
Gérard Oury




GB – 1979
Life of Brian
La Vie de Brian
Monty Python

FRANCE – 2010
Le Mac
Pascal Bourdiaux




USA – 1940
A Chump at Oxford
Les As d’Oxford  (Laurel & Hardy)
Alfred J. Goulding




FRANCE – 1999
Le Créateur
Albert Dupontel




ITA – 1957
Mariti in città
Maris en liberté
Luigi Comencini




FRANCE – 1963
Le Soupirant
Pierre Etaix




USA – 1963
The Nutty Professor
Docteur Jerry et Mister Love
Jerry Lewis

FRANCE – 1963
Les Tontons flingueurs
Georges Lautner




FRANCE – 1971
TRAFIC
Jacques Tati




USA- 1976
Silent movie
La Dernière Folie de Mel Brooks
Mel Brooks

FRANCE – 2006
OSS 117 Le Caire Nid d’Espions
Michel Hazanavicius

FRANCE – 1965
Le Corniaud
Gérard Oury

USA – 1988
Who Framed Roger Rabbit ?
Qui veut la peau de Roger Rabbit ?
Robert Zemeckis




FRANCE  – 1996
Bernie
Albert Dupontel

USA – 1938
Bringing up Baby
L’Impossible Monsieur Bébé
Howard Hawks

USA – ALL – 2009
Very Bad Trip
Todd Phillips

ROUMAIN- 1975
A fost sau n-a fost?
12h08 à l’est de Bucarest
Corneliu Porumboiu

FRANCE – 1971
Jo
Jean Girault

USA – 1996
TRAINSPOTTING
Danny Boyle




USA – 1963
Dr. Strangelove
Dr Folamour
Stanley Kubrick

GB -1985
Brazil
Terry Gilliam

FRANCE – 1966
La Grande Vadrouille
Gérard Oury

FRANCE – 2002
Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre
Alain Chabat




ITALIE – 1959
La Grande Guerra
La Grande Guerre
Mario Monicelli




USA – 2006
BORAT
Sacha Baron Cohen




FRANCE – 1949
JOUR DE FÊTE
Jacques Tati




USA – 1933
Busy Bodies
Laurel et Hardy menuisiers 
Lloyd French




GB – 1983
The Meaning of Life
Le Sens de la vie
Monty Python

FRANCE – 1951
L’Auberge Rouge
Claude Autant-Lara

ITALIE – 1961
Divorzio all’italiana
Divorce à l’Italienne
Pietro Germi

USA – 1982
Airplane II: The Sequel

Y-a-t-il enfin un pilote dans l’avion ?
Ken Finkleman




USA – 1926
The General

Le Mécano de la « General »
Buster Keaton et Clyde Bruckman

FRANCE – 1978
Les Bronzés
Patrice Leconte




USA – 1998
The Big Lebowski
Joel & Ethan Coen

USA – 1936
Our Relations  
C’est donc ton frère (Laurel & Hardy)
Harry Lachman

FRANCE – 1994
La Cité de la Peur
Alain Berberian




FRANCE – 1979
Les Bronzés font du ski
Patrice Leconte

ITA – 1976
Brutti, sporchi e cattivi
Affreux, Sales et Méchants
Ettore Scola

FRANCE -2009
OSS 117 : Rio ne répond plus
Michel Hazanavicius




USA – 2000
Scary Movie
Keenen Ivory Wayans




FRANCE – 1996
Un Air de famille
Cédric Klapisch

USA – 1994
The Mask
Chuck Russell

France – 1997
Les Randonneurs
Philippe Harel

ITA -1955
Peccato che sia una canaglia
Dommage que tu sois une canaille
Alessandro Blasetti




FRANCE – 1964
L’Homme de Rio
Philippe de Broca

USA – 1970
MASH
Robert Altman

FRANCE – 1956
LA TRAVERSEE DE PARIS
Claude Autant-Lara

FRANCE – 1937
Le Schpountz
Marcel Pagnol




USA – 1935
A Night at the Opera
Une nuit à l’opéra
Marx Brothers – Sam Wood

FRANCE – 1972
Le grand blond avec une chaussure noire
Yves Robert




TCH – 1970
Hoří, má panenko
Au feu, les pompiers !
Miloš Forman

FRANCE – ITALIE – 1958
La legge è legge
La loi, c’est la loi
Christian-Jaque




FRANCE – 2004
RRRrrrr !!!
Миллион лет до нашей эры  
Alain Chabat

GB-USA
In Bruges
Bons baisers de Bruges
Martin McDonagh




GB – USA – 1967
The Fearless Vampire Killers
Le Bal des Vampires
Roman Polanski

FRANCE – 1973
L’Emmerdeur
Edouard Molinaro




GB – USA – 1988
A Fish Called Wanda
Un Poisson nommé Wanda
Charles Crichton




H-K -2002
少林足球
Shaolin Soccer
Stephen Chow -周星驰

RUS – 2013
Горько!
Gorko
zhora kryzhovnikov – Жора Крыжовников

IRL – 2011
The Guard
L’Irlandais
Однажды в Ирландии
John Michael McDonagh




USA – 2007
Knocked Up
En cloque, mode d’emploi
Немножко беременна
Judd Apatow




RUS – 2010
О чем говорят мужчины
What Men Talk About
Dmitriy Dyachenko – Дмитрий ДЬЯЧЕНКО




TCH – 1999
Pelíšky
Jan Hřebejk




USA – 2005
The 40 Year-Old Virgin
40 ans, toujours puceau
Сорокалетний девственник
Jude Apatow




ITA – 1960
Tutti a casa
La Grande pagaille
Luigi Comencini




USA – 1979
Manhattan
Woody Allen

FRANCE – 1966
Ne nous fâchons pas
Georges Lautner 

FRANCE – 1953
Le Boulanger de Valorgue
Henri Verneuil




USA – 2001
Zoolander
Ben Stiller




TCH – 1939
Cesta do hlubin študákovy duše
Martin Frič

FRANCE – 1969
Hibernatus

Édouard Molinaro

USA – 1982
Tootsie
Sydney Pollack

USA – 1981
History of the World: Part I
La Folle Histoire du monde
Mel Brooks

FRANCE – 1972
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil  
Jean Yanne

USA – 1997
Austin Powers: International Man of Mystery
Austin Powers
 Jay Roach

FRANCE -2001
Les Rois mages
Didier Bourdon et Bernard Campan




USA – GB – 1997
Bean
Mel Smith

FRANCE -1995
Les Trois Frères
Didier Bourdon et Bernard Campan

USA 1984 > 1994
Police Academy




USA- 2008
You Don’t Mess with the Zohan
Rien que pour vos cheveux
Dennis Dugan

USA – 2008
Spartatouille
Jason Friedberg et Aaron Seltzer

FRANCE – 2002
Le Boulet
Alain Berbérian et Frédéric Forestier

GASTON BERGERET – LES EVENEMENTS DE PONTAX : LA CITE HUMILIEE

Gaston Bergeret
(1840-1921)
Les évènements de Pontax

LA CITE HUMILIEE

Gaston Bergeret Les événements de Pontax Artgitato Le sac de Rome par Genséric en 455 Toile de Karl Briullov 1799 1852

Gaston Bergeret, malheureusement oublié aujourd’hui en France et ailleurs, a produit avec Les Evénements de Pontax une œuvre tragi-comique, originale et surprenante, sérieuse et ironique, d’une remarquable maîtrise. Il nous décrit le sac de la ville de Pontax, et le désordre qui s’ensuivit sur la France toute entière, tétanisée par un ennemi ridiculement faible, mais déterminé et volontaire.

LA CITE DE LA PEUR
Saint-Augustin avait pris le prétexte de l’invasion et de la mise à sac de Rome de 410, dans sa Cité de Dieu. Bergeret ambitionne ici la Cité de la peur, la Cité humiliée, le  sac  de Pontax par des marins-barbares, où il traite avec sobriété et vigueur une situation qui soulève des problèmes moraux et politiques graves d’une actualité toujours pressante.

UNE AIGUILLE DANS UNE BOTTE DE FOIN
Bergeret teinte son histoire d’une couleur fantastique et symbolique. Une histoire grave racontée gaillardement et presque joyeusement. Une aiguille dans une botte de foin. Un bateau contre un pays. La force de l’écriture de Bergeret est de la rendre crédible et contemporaine.

DES PLAISANTERIES DE MAUVAIS GOÛT
Personne, en ce beau printemps de la fin du XIXe, ne veut croire qu’un groupuscule puisse terroriser une petite ville provinciale et maritime, une région, un pays, voire l’Europe. A l’origine, une insignifiance, un rien, une anecdote. Une lettre, puis deux, puis trois. Même pas anonymes, mais tout comme, signées par un étrange Commandant Georges. « Au lieu de rire de cette lettre, le maire en éprouva une sorte d’irritation : il lui apparaissait qu’on se moquait de lui, et, quand on a été choisi par le libre suffrage de ses concitoyens pour administrer une ville importante, on n’aime pas à être pris pour cible de plaisanteries de mauvais goût. »

CE VILLAGE QUI DORT
Deux groupes alors s’opposent, deux hommes, le commandant et le maire, le militaire et le politique, l’ordre et le désordre. « L’appareil d’Etat, qui comprend armée, police et justice, est l’instrument avec lequel une classe en opprime une autre. » (Mao Zedong, De la Dictature démocratique populaire). C’est ce que fera notre commandant. Il sera à la fois le chef d’armée et de police, le juge. Il opprimera ce village qui dort, ce pays qui tergiverse, ces politiques qui s’écharpent. Celui qui prend l’avantage dans le combat va toujours vers celui qui montre le plus de mobilité, le plus d’agilité, vers celui qui pratique l’esquive et la surprise.

LES PRINCIPES DU DROIT DES GENS
La puissance, la vitesse et l’efficacité  du  groupuscule s’organisent autour d’un chef respecté, secondé par un lieutenant fidèle. Une obéissance sans faille, totalitaire, qui s’oppose à une grosse structure étatique  et administrative où personne ne souhaite se mouiller, ou le moindre commandement se perd dans les voies hiérarchiques, puis politiques de la capitale. « Pendant la séance, le ministre de la guerre arriva avec la dépêche du général et la communiqua à ses collègues, qui, pour le coup, commencèrent à prendre peur. Ils se rendirent tous trois chez le président du conseil, malade, et qui, par habitude diplomatique, conseilla de ne rien faire à bon escient. Sans doute il n’y avait rien dans les rapports du gouvernement avec les autres puissances qui pût justifier une agression aussi formellement contraire à tous les principes du droit des gens ; mais le pays traversait une crise intérieure pour la solution de laquelle il avait besoin de toute sa liberté de mouvement, et l’opinion publique verrait certainement avec défaveur tout ce qui pourrait paraître de nature à amener un conflit. On devait donc, avant de s’engager, savoir exactement à qui l’on avait affaire. Il était d’ailleurs bien singulier que le ministre de la marine n’eût reçu aucune communication. Il fallait le mander au plus tôt. Il était au Sénat. »

D’OU VENAIT LE FORBAN ?
Le secret est plus fort que la transparence. Nous ne savons rien de ce fameux bateau. Qui est ce drôle de commandant ? Pour qui preste-t-il ? S’agit-il d’une attaque en règle annonciatrice d’un nouveau conflit ? «On lui dit qu’il n’était pas arrivé de réponse du ministère de la marine, qu’il avait été impossible de savoir d’où venait le Forban, que les hommes de l’équipage semblait appartenir à toutes les races de la terre, qu’on avait lieu de croire le commandant Georges Autrichien à cause de la pureté avec lequel il parlait le français…et que rien n’avait transpiré des projets du commandant pour la soirée. »

L’HONNEUR DE LA NATION EST EN JEU
L’Etat en face ne sait plus quelle réponse proportionnée apporter. Il est désarmé et impuissant. « Tous deux retournèrent ensemble chez le président du conseil, où il y eut une scène violente, le ministère de la guerre persistant à revendiquer son droit d’agir dans un cas où l’honneur de la nation était en jeu, et le ministre de la marine se refusant absolument à ce que  l’autorité militaire intervînt dans une affaire dont il était impossible de contester le caractère essentiellement maritime… »

LA PORTE VOLA EN ECLAT
David  contre Goliath. C’est le plus petit qui dévorera le mastodonte. L’autre est un géant au pied d’argile. L’un sait ce qu’il veut : profiter, effrayer, se gaver. La foi plus forte que le doute. « Il frappa trois fois : la porte ne s’ouvrit pas. Un grand silence régnait sur la place. Le commandant fit un signe : un coup de canon retentit ; la porte vola en éclat. »  Le commandant est toujours dans la précision, jamais dans la demi-mesure. Le commandant : « si les heures de monsieur le maire sont comptées, ajouta le commandant avec bonhomie, c’est une raison de plus pour souhaiter qu’il les passe en bonne santé. » Le maire, lui, « la voix mal assurée » tombe dans la consternation.

DES EXPLICATIONS SUPERFLUES
La force de ce David vient de cette impérieuse nécessité, de cette vie intérieure, indépendante d’une action et d’une autorité extérieure, avec ses propres lois. « Je n’ai pas le temps d’écouter des explications superflues. Votre absence à mon arrivée n’est qu’un manque d’égards et vous n’êtes pas un assez grand personnage pour que je prenne la peine de m’en fâcher. C’est un détail insignifiant … C’est bien. Où allons-nous le pendre ? »

DES HYPOTHESES & DES STRATEGIES
Il n’y a pas de discussions, de compromissions ou de tergiversations, juste des accommodements raisonnables : « au lieu de faire pendre monsieur le maire, je consentirai à le faire fusiller…Voilà un arrangement très acceptable. » Le Maire, lui, ne fait que des hypothèses et des stratégies pour sauver sa peau : « le maire pensa en ce moment que tout valait mieux que d’être pendu et que, dans la détresse où le laissaient l’inaction de la population et le retard des autorités militaires, il lui appartenait de pourvoir lui-même à sa sécurité personnelle. »

L’UN & LE MULTIPLE
Pontax, un  petit port de 40 000 âmes, ouvert sur la mer, ouvert sur le monde, sans autre protection que son assurance d’être intouchable, inatteignable. « L’homme ne peut découvrir de nouveaux océans tant qu’il n’a pas le courage de perdre de vue la côte. » (André Gide). Pontax va vivre une étrange aventure en ce mois de mai 188.. Le récit s’ouvre sur trois lettres mystérieuses d’un curieux Commandant Georges, « à bord du Forban, croiseur cuirassé, armé de douze canons » Ce Commandant utilise le point de vue de la fin. Le bateau représente l’un, le commandement, le bateau, l’ordre. Pontax, le multiple, les ordres contradictoires, les ministères qui sautent, les palabres et les peurs. Les habitants de Pontax, soumis à une équipe pusillanime va bientôt se soumettre âmes et corps à la volonté du tout puissant Georges. Les premiers serviront sous la contrainte de la mise à mort, les seconds de manière enjouée et volontaires. La Boétie dans son Discours sur la servitude volontaire soulignait qu’ « au commencement on sert contraint, et vaincu par la force ; mais ceux qui viennent après, n’ayant jamais vu la liberté et ne sachant ce que c’est, servent sans regret et font volontiers ce que leurs devanciers avaient fait par contrainte. »

DES ALIMENTS FRAIS et DU VIN GENEREUX
Les lettres, qui sont écrites à partir du 25 avril, ne sont pas prises au sérieux. Le Commandant et ses soixante marins posent ses conditions afin de visiter la cité, « et d’y goûter quelques instants de repos et de distraction. »

A chaque lettre, de nouvelles conditions. Fermes et non négociables. La première stipule que l’accueil doit être « convenable », autrement dit : « vous voudrez bien nous aménager sous le même toit des logements simples, mais soigneusement pourvus de literie et de toilettes qu’on est bien aise de rencontrer après une longue traversée…la table abondamment pourvue d’aliments frais et de vins généreux…que le service soit excellent. »

LA FLEUR DE VOTRE JEUNESSE
La seconde, précise d’autres attentions à apporter à des vaillants marins néanmoins fatigués. Le repos du guerrier : « je vous prie de mettre à ma disposition, le soir de mon arrivée, soixante jeunes filles d’une grande beauté. Il est indispensable qu’il y en ait soixante : pour la beauté, je comprends qu’il faille tenir compte des ressources de la localité : je me contenterai donc de ce que vous aurez, pourvu que ce soit la fleur de votre jeunesse. Afin de ne pas vous créer de difficultés excessives, j’admettrai des assimilations. Seront considérées comme jeunes filles, jusqu’à concurrence de trente, les femmes qui n’ayant jamais eu d’enfants, réuniront les trois conditions suivantes : la fraîcheur du teint, la pureté des formes et un caractère enjoué. »

LES SENTIMENTS DE RESPECTUEUSE DEFERENCE
La dernière lettre avant le débarquement. Le commandant sollicite un accueil digne de son rang, une fanfare « qui devra nous accompagner aux logements que vous nous aurez fait préparer. Elle pourra jouer votre air national et quelques morceaux de circonstance. Le dîner sera prêt pour sept heures. Veuillez inviter à la réception qui suivra les personnes les plus distinguées de la société. On dansera. Les soixante jeunes filles ou assimilées porteront à la ceinture une fleur uniforme qui leur tiendra lieu de présentation. Vous ne m’adresserez pas de discours et vous tiendrez la main à ce qu’il ne m’en soit adressé aucun. Je veux espérer que l’exécution de ces diverses mesures ne vous attirera que des éloges et je vous prie de croire aux sentiments de respectueuse déférence avec lesquels j’ai j’honneur d’être, monsieur le maire, votre très humble et très obéissant serviteur. »

VIVE LE COMMANDANT !
La population collabore d’une manière excessivement positive. Les commerçants profitent de l’occasion et passent des commandes sur le dos de la mairie. « Les habitants de Pontax ne dissimulaient pas leur satisfaction de retrouver ces bals officiels dont ils étaient privés depuis trop longtemps. » Les filles se jettent dans le bras des marins. A la peur succède la joie et les situations excessives. « Pendant que les uns continuaient à s’alarmer et annonçaient qu’à la nuit les maisons particulières seraient pillées, les maisons mises à mal et tous ceux qui résisteraient massacrés, les autres, déjà familiarisés avec les nouveaux venus, trouvaient que c’était, en somme, une manifestation inoffensive et qu’après tout l’équipage du Forban n’avait encore fait de mal à personne. Il y eût même, à la sortie de l’hôpital, quelques cris de « Vive le commandant ! »

UNE SALVE DE DOUZE CANONS
L’Etat ne répond toujours pas à l’attaque des marins. Il est bien temps. Le canon ne frappe qu’au départ du Forban. L’équipage prend ces coups pour une dernière salutation. « Les projectiles n’atteignirent pas le Forban qui venait de franchir la passe et s’éloignait vers l’ouest. Mais le commandant Georges, prenant cette décharge pour un salut, y répondit par une salve de ses douze canons. »

Suivent les affichages, les enquêtes parlementaires, les résolutions, les « rapports contradictoires ». Pontax ressort assommé, avec une dette phénoménale qu’elle mettra bien longtemps à remettre. «  En exécution de cette loi, la ville de Pontax fut autorisée à contracter un emprunt amortissable en quinze ans au moyen d’une surtaxe à l’octroi des vins, cidres, poirés et hydromels. »

A la résistance héroïque du village, le pays reconnaissant.

 Jacky Lavauzelle