L’arbre était jeune et fort. Ses rameaux familiers S’étendaient dans l’espace.
Il accueillait, ouvrant ses bras hospitaliers, Le voyageur qui passe.
Il était jeune et fort. Aux rayons du soleil Quand frissonnaient ses branches, Il vous jetait, gazons aux boutons d’or vermeil, Ses fleurs roses et blanches.
André Van Hasselt L’arbre qui s’effeuille
Les brises murmuraient leurs hymnes infinis Dans ses feuilles sans nombre,
Et mille oiseaux joyeux y suspendaient leurs nids Et chantaient à son ombre.
Tempêtes, ouragans, douleurs, tout s’est lassé En éprouvant sa force ;
Et Dieu sait que de mains charmantes ont laissé Un nom sur son écorce.
André Van Hasselt L’arbre qui s’effeuille
Mais c’était le printemps, aube où l’on voit fleurir L’arbre aussi bien que l’âme,
L’arbre qui dans ses flancs sent la séve courir, L’esprit qui sent sa flamme.
Et maintenant voici que s’effeuillent aux vents Toutes ces fleurs aimées,
Espoirs, illusions et rêves décevants, Que portaient ses ramées.
André Van Hasselt L’arbre qui s’effeuille
Et plus d’avril qui rende à l’arbre ses bouquets De fleurs roses et blanches,
Ni les groupes d’oiseaux dont les charmants caquets Réjouissaient ses branches.
Car voici qu’il s’en va sans nous dire : « Au revoir, » L’âge des doux mensonges,
L’âge où l’esprit franchit sa montagne et peut voir Le revers de ses songes.
André Van Hasselt L’arbre qui s’effeuille
Or, cet arbre c’est moi. Sur mon front a passé Plus d’un souffle d’orage,
Et plus d’un bûcheron a sur mon tronc usé Sa force et son courage.
Le printemps a couvé sous mon dôme fleuri Des nids chanteurs sans nombre,
Et bien des voyageurs qui cherchaient un abri L’ont trouvé dans mon ombre.
André Van Hasselt L’arbre qui s’effeuille
À tous les vents du ciel j’ai livré mes chansons, Du couchant à l’aurore ;
Je sais plus d’un écho blotti dans les buissons Qui les répète encore.
Aux brises du matin comme aux brises du soir J’ai semé mes pensées.
Que de passants j’ai vus sous mon toit vert s’asseoir Qui les ont ramassées !
André Van Hasselt L’arbre qui s’effeuille
Mes strophes ont aux uns appris la piété, Mot où Dieu se reflète,
Aux autres l’espérance avec la charité Par qui tout se complète.
J’ai mêlé quelquefois ma prière aux vains bruits Que le vulgaire écoute.
Et le Seigneur, si j’ai porté quelques bons fruits, S’en souviendra sans doute.
André Van Hasselt L’arbre qui s’effeuille
8
Et la voix du ciel, que j’avais ouïe, me parla encore, et me dit : Va, et prends le petit livre ouvert, qui est en la main de l’ange qui se tient sur la mer et sur la terre.
9
Je m’en allai donc vers l’ange, et je lui dis : Donne-moi le petit livre ; et il me dit : Prends-le, et le dévore ; et il remplira tes entrailles d’amertume, mais il sera doux dans ta bouche comme du miel.
David Martin Le Nouveau Testament Chapitre X
10
Je pris donc le petit livre de la main de l’ange, et je le dévorai ; et il était doux dans ma bouche comme du miel ; mais quand je l’eus dévoré, mes entrailles furent remplies d’amertume.
11
Alors il me dit : Il faut que tu prophétises encore à plusieurs peuples, et à plusieurs nations, langues et rois.