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HENRY DE MONTHERLANT : LA ROUTE VERS L’OUBLI

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LITTÉRATURE FRANÇAISE

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HENRY DE MONTHERLANT
20 avril 1895 Paris – 21 septembre 1972 Paris

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HENRY DE MONTHERLANT 
LA ROUTE VERS L’OUBLI

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Déformation à partir du tableau de
par Jacques-Émile Blanche (1922),
au musée des beaux-arts de Rouen.

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« A votre égard, je peux le plus et ne peux pas le moins. Je vous l’ai dit : je n’éprouve plus rien pour vous, rien de vivant, rien qui bouge. » disait Andrée Hacquebaut à Pierre Costals dans une de ses nombreuses lettres du roman Les Jeunes Filles. Phrase pour le moins prémonitoire.

L’impression d’une œuvre morte est si forte que l’alchimie qui œuvrait farouchement, diablement, semble s’être depuis peu éventée.
L’œuvre est ici, posée bien tranquillement dans le fond d’une bibliothèque avec une valeur au mieux historique. Pour ceux qui s’intéressent à l’histoire de la littérature ou au culte des vertus antiques !
La question reste la suivante : qui peut aujourd’hui s’enflammer pour Montherlant ?
Que fait-il brûler dans notre for intérieur ?
Que fait-il tout simplement vibrer ?

Henry de Montherlant fait partie de ces auteurs qui se lisent avec un impression de caste !
Sauf que cette communauté semble bien avoir disparu sur terre ! Du moins sur le territoire vivant.

Resterons les inconditionnels !
Mais comme il y en a pour la formule monoplan à aile basse cantilever des Messerschmitt ou pour une collection de rivets de la tour Eiffel.

Nous savons qu’il fit le bonheur des éditeurs et des salons de lecture pendant un demi siècle. Pour autant, la chute déjà annoncée semble inéluctable.

Il s’étiole ! Il s’évanouit !

Il s’étiole comme s’étiolent certaines plantes dès la venue des premiers signes de l’automne ! Ne parlons même pas de l’hiver.

L’œuvre est là ! Conséquente et massive.
Mais cela suffit-il ?

L’œuvre est là !
Chargée d’honneur et de titres ! Chargée de la gloire de l’Académie française ! Rien que ça !
Des honneurs d’auteurs eux-mêmes non lus aujourd’hui : « Le plus grand peut-être de nos écrivains vivants », soulignait Bernanos en 1939. « Quand sera retrouvée cette vérité banale qu’il existe un art littéraire comme il existe un art pictural et un art musical ; quand les écrivains – les seuls à le faire – cesseront de traiter de haut la « littérature », qui parfois le leur rend bien, l’œuvre de Montherlant montrera que l’art de notre temps connut, lui aussi, l’union fort rare de l’ironie avec une écriture royale ». ajoutait Malraux en 1952.
Des décorations par paquet et des honneurs par vague.

Des signes du désamour pour l’auteur sont peut-être déjà là avec cette écriture royale. Il y a dans son écriture une hauteur qui est moins due à son talent qu’à sa caste. Ce n’est pas une écriture bourgeoise, non, mais plutôt une écriture aristocratique qui manie l’humour comme un administratif manierait le concept.
Il n’y a jamais trace de cet humour qui plane dans les ouvrages « qui restent », comme ceux de Céline ou d’Albert Cohen par exemple.
Il y a de l’ironie, mais de cette époque et trempée dans ce temps que les moins de soixante dix ne peuvent plus connaître.

Tous les grands auteurs ne manient pas l’humour à la manière du Voyage au bout de la nuit ou de Belle du Seigneur. La Recherche du Temps Perdu n’en regorge pas et elle restera un des rares livres de référence du siècle passé.
Oui ! Mais…
Oui mais dans cet œuvre passe un grand vent, un éclair si long que nos neurones se court-circuitent, dans cet oeuvre passent tant de puissances et de maîtrise, le style et l’épopée, même s’il s’agit d’une épopée de l’être et du moi. Peu importe ! Nous sommes tourneboulés et la moindre phrase prise au hasard nous met sens dessus dessous ! Même sans comprendre l’histoire ni connaître les personnages !
Époustouflant !!

Dans Montherlant, nada !

Il a tant écrit pourtant.
Jacques Chancel le loue en montrant qu’il a touché au théâtre et au roman avec la même dextérité.
C’est vrai !
Mais il n’a jamais excellé, il n’ a jamais perforé, éclaté le système ou la langue. Il est resté tranquillement dans sa zone de confort, fort bien, mais en bon père de famille qui gère sa langue comme un portefeuille d’actions.

Il manque une œuvre.
Un titre !
Il manque un titre ! Un seul !
Comme Lautréamont avec Chants de Maldoror ou Roger Nimier avec son Hussard Bleu.

Il manque une fulgurance !

Il manque un éclair !

une rayure dans l’ère du temps ou dans l’air du narratif ! Il manque de l’insolence !

Il manque cet ambition !
Il manque un réveil ! et si « la meilleure façon de réaliser ses rêves et de se réveiller » (Paul Valéry), Montherlant est resté en sommeil.

Il manque une œuvre !

S’il devait en rester une, de l’avis de tous les spécialistes de l’auteur, il ne s’agirait pas de la Reine Morte, mais des Jeunes Filles.
Mais comme l’écriture et l’histoire entre Pierre Costals et Andrée Hacqueraut, Thérèse Pantevin et Solange Dandillot semblent vieillottes et surannées.
Il y a bien les expressions qui semblent vouloir fleurter avec la prise d’infini : « Je connais bien l’amour ; c’est un sentiment pour lequel je n’ai pas d’estime. » OK et alors … » Et j’ai aidé assez de femmes à se damner pour que j’en aide une dans l’aventure contraire. » OK et alors… »Si je n’avais pas d’égoïsme, je n’aurais pas d’œuvre ; il a fallu choisir. Vous expérimenterez un jour cet égoïsme, si Dieu veut…« 
…Et alors ?
Je passe les passages misogynes et datés
… un peu facile ! Non ?

Juste un alors : « Mais toi tu prendras les mille francs. Parce que tu es Française. Parce que tu es femme. Et parce que tu n’as aucune raison de refuser… » (Les jeunes filles)…
Une autre ? allez !
dans le même roman : « D’ailleurs il [l’Amour] n’existe pas dans la nature ; il est une invention des femmes. »
… Un petit dernier :
« Rien à faire contre cette équation : femme = chichis. » Ah bon !

Il manque, en dehors du souffle, en dehors du style, en dehors de l’onirique, en dehors de l’humour, l’intérêt.
Comme c’est ennuyant ! Comme c’est ampoulé !

Comme à la fin du roman, nous voudrions nous écrier nous aussi : « Je n’en peux plus, et je n’en peux plus ! » (Les Jeunes filles)

Et comme on se fiche de ces caprices d’écrivain qui croit dominer et le monde et les lettres.

Montherlant a pris la route chargée, que les éditeurs surtout ont bigrement chargé, des auteurs oubliés, de ceux-là qui faisaient salon et briller la France, du moins le croyaient-ils, autrefois grandioses et, parfois, souvent, grandiloquant : André Gide, Malraux et tant d’autres ! Qui ont fait le bonheur de tant d’éditeurs et des auteurs eux-mêmes.

C’est déjà ça !

« Le temple est en ruine au haut du promontoire.
Et la Mort a mêlé, dans ce fauve terrain,
Les Déesses de marbre et les Héros d’airain
Dont l’herbe solitaire ensevelit la gloire.
« 
L’oubli de José-Maria De Heredia

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Jacky Lavauzelle

LA DANSE DE PAN – SCULPTURE DE JACKY LAVAUZELLE – A dança do deus Pan -ESCULTURA DE JACKY LAVAUZELLE

Art
*Jacky Lavauzelle LES FEUX DE VULCAIN - Sculpture Jacky Lavauzelle





Sculpture Jacky Lavauzelle

 La Série des divinités
A série das deidades


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La Danse de Pan
A dança do deus Pan

*


Sculpture

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Béton, métal et cornes
Concreto, metal e chiffres

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Sculpture Jacky Lavauzelle
« De deux cornes, bruyant, et des pasteurs aimé, Emplit les verts roseaux d’une amoureuse haleine. » Leconte de Lisle

Pan d’Arcadie, aux pieds de chèvre, au front armé
De deux cornes, bruyant, et des pasteurs aimé,
Emplit les verts roseaux d’une amoureuse haleine.
Dès que l’aube a doré la montagne et la plaine,
Vagabond, il se plaît aux jeux, aux chœurs dansants
Des Nymphes, sur la mousse et les gazons naissants.
La peau du lynx revêt son dos ; sa tête est ceinte
De l’agreste safran, de la molle hyacinthe ;
Et d’un rire sonore il éveille les bois.
Les Nymphes aux pieds nus accourent à sa voix,
Et légères, auprès des fontaines limpides,
Elles entourent Pan de leurs rondes rapides.

Leconte de Lisle
Poèmes antiques
Alphonse Lemerre, éditeur, s.d.

Sculpture Jacky Lavauzelle
« Le Dieu fuit de midi les ardeurs radieuses ; Il s’endort ; et les bois, respectant son sommeil.. » Leconte de Lisle

Le Dieu fuit de midi les ardeurs radieuses ;
Il s’endort ; et les bois, respectant son sommeil,
Gardent le divin Pan des flèches du Soleil.
Mais sitôt que la Nuit, calme et ceinte d’étoiles,
Déploie aux cieux muets les longs plis de ses voiles,
Pan, d’amour enflammé, dans les bois familiers
Poursuit la vierge errante à l’ombre des halliers,
La saisit au passage ; et, transporté de joie,
Aux clartés de la lune, il emporte sa proie.
Leconte de Lisle
Poèmes antiques
Alphonse Lemerre, éditeur, s.d.

Sculpture Jacky Lavauzelle
« Où j’ai su, d’une lame insinuante et dure Sculpter habilement la feuille du raisin Avec son pli, ses nœuds, sa vrille et sa frisure, » Anna de Noailles

Cette tasse de bois, noire comme un pépin,
Où j’ai su, d’une lame insinuante et dure
Sculpter habilement la feuille du raisin
Avec son pli, ses nœuds, sa vrille et sa frisure,

Je la consacre à Pan, en souvenir du jour
Où le berger Damis m’arrachant cette tasse
Après que j’y eus bu vint y boire à son tour
En riant de me voir rougir de son audace.

Anna de Noailles
Le Cœur innombrable
Calmann Lévy, 1901

Sculpture Jacky Lavauzelle
Ne sachant où trouver l’autel du dieu cornu, Je laisse mon offrande au creux de cette roche… » Anna de Noailles

Ne sachant où trouver l’autel du dieu cornu,
Je laisse mon offrande au creux de cette roche,
— Mais maintenant mon cœur a le goût continu
D’un baiser plus profond, plus durable et plus proche…

Anna de Noailles
Le Cœur innombrable
Calmann Lévy, 1901

SCulpture Jacky Lavauzelle
« Quand le soleil, que cache à demi la forêt, Montrant sur l’horizon sa rondeur échancrée… » Victor Hugo

Contemplez du matin la pureté divine,
Quand la brume en flocons inonde la ravine,
Quand le soleil, que cache à demi la forêt,
Montrant sur l’horizon sa rondeur échancrée,
Grandit, comme ferait la coupole dorée
D’un palais d’Orient dont on approcherait !

PAN
de Victor Hugo
Les Feuilles d’automne
XXXVIII
Œuvres complètes
Ollendorf, 1909

Sculpture Jacky Lavauzelle
« C’était au temps Où les grands Dieux de marbre et d’or Ne vivaient plus qu’en leurs statues … » Henri de Régnier

C’était au temps
Où les grands Dieux de marbre et d’or
Ne vivaient plus qu’en leurs statues ;
On les voyait encor,
Debout et nues,
Au seuil des temples clairs
A tuiles d’or,
Avec la mer
Derrière eux, éclatante, innombrable et sereine,
A l’horizon…

PAN
Henri de Régnier
La Cité des Eaux
Mercure de France, s.d.

Sculpture Jacky Lavauzelle
« Et, tandis que les dieux ont quitté leurs statues, Lui seul est demeuré quand les autres sont morts… » Henri de Régnier

Et, tandis que les dieux ont quitté leurs statues,
Lui seul est demeuré quand les autres sont morts,
Et sa forme multiple, éparse et jamais vue
Subsiste universelle et vit partout encor.

PAN
Henri de Régnier
La Cité des Eaux
Mercure de France, s.d.

Sculpture Jacky Lavauzelle
« Le Chèvre-pied divin, chasseur de nymphes nues, Se glisse, l’œil en feu, sous les hautes forêts… » José-Maria de Heredua

A travers les halliers, par les chemins secrets
Qui se perdent au fond des vertes avenues,
Le Chèvre-pied divin, chasseur de nymphes nues,
Se glisse, l’œil en feu, sous les hautes forêts.

Il est doux d’écouter les soupirs, les bruits frais
Qui montent à midi des sources inconnues,
Quand le soleil, vainqueur étincelant des nues,
Dans la mouvante nuit darde l’or de ses traits.

José-Maria de Heredia
Pan
1876

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LA DANSE DE PAN
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Art
*Jacky Lavauzelle LES FEUX DE VULCAIN - Sculpture Jacky Lavauzelle



FRANCISCO DOS SANTOS – SUR LES PAS DE DOS SANTOS A LISBONNE – Nos passos de Dos Santos em Lisboa

FRANCISCO DOS SANTOS
LISBOA – LISBONNE





Francisco dos Santos

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Photo Jacky Lavauzelle

 




 SUR LES PAS DE FRANCISCO DOS SANTOS A LISBONNE
Nos passos de Dos Santos em Lisboa

 

Francisco dos Santos
Sintra, 22 de Outubro de 1878 — 27 de Junho de 1930
22 octobre 1878- 27 juin 1930
Morreu em plena actividade de trabalho
Il meurt en plein travail à 51 ans

Escultor e pintor português
Sculpteur et peintre portugais

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Nous partons aujourd’hui à la recherche des œuvres de Francisco dos Santos parsemées de-ci de-là dans la capitale portugaise. A la lumière des marques du burin laissées par ce grand Portugais. Grand Portugais à la manière dont Pessoa décrivait Manuel Peres Vigário :

« Por isso é com ternura que relembro o feito deste grande português, e me figuro, em devaneio, que, se há um céu para os hábeis, como constou que o havia para os bons, ali lhe não deve ter faltado o acolhimento dos próprios grandes mestres da Realidade – nem um leve brilho de olhos de Macchiavelli ou Guicciardini, nem um sorriso momentâneo de George Savile, Marquês de Halifax. »
« Pour cela, c’est avec tendresse que je rappelle les faits de ce grand Portugais, et j’imagine, en rêve, que, s’il se retrouve dans le paradis pour les habiles, comme il en existe un pour les bons, là, il ne manquera pas d’être accueilli par les grands maître de la Réalité -sans un éclat de lumière dans les yeux de Machiavel ou de Guicciardini, ni avec un sourire complice de George Saville, marquis de Halifax. »
(Traduction J Lavauzelle)
Cliquer ici pour retrouver le texte intégral

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ESTATUA – STATUE
Salomé
1917

Wikipédia note dans sa version portugaise : « Na pintura, assinale-se a sensualidade dos seus nus femininos. » (« En peinture, notez la sensualité de ses nus féminins. »)
Il y a pourtant autant de sensualité dans ses sculptures de nus féminins que dans ses peintures.

Salomé – Francisco dos Santos Museu do Chiado – Musée du Chiado

Não ha mulher mais pallida e mais fria,
Il n’y a pas de femme plus pâle et plus froide,
 E o seu olhar azul vago e sereno
Et son regard bleu, vague et serein
 Faz como o effeito d’um luar ameno
Fait comme l’effet d’une douce lueur
 Na sua tez que é morbida e macia. 
Sur votre teint morbide et tendre.

António Gomes Leal
Os Brilhantes
Traduction J Lavauzelle

Salomé – Francisco dos Santos Museu do Chiado – Musée du Chiado

Salomé – Francisco dos Santos Museu do Chiado – Musée du Chiado

Salomé – Francisco dos Santos Museu do Chiado – Musée du Chiado

« com vistas fascinadas… « 

Museu do Chiado – Musée du Chiado
Mármore  Marbre 45 × 76 × 40 cm
assinado e datado – Signé et daté

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Monumento ao Marquês de Pombal, Lisboa
Le Monument à Marques de Pombal

Monument à Marques de Pombal – Francisco dos Santos

Monument à Marques de Pombal – Francisco dos Santos

Monument à Marques de Pombal – Francisco dos Santos

Monument à Marques de Pombal – Francisco dos Santos

Monument à Marques de Pombal – Francisco dos Santos

Monument à Marques de Pombal – Francisco dos Santos

« O sofrimento do “hebreu errante”, o apátrida que é perseguido nas nações onde se hospeda, privado de exercer os mandamentos da sua fé, não é um mito, mas uma realidade histórica. No séc. XII, a Igreja Católica criou o Tribunal da Santa Inquisição para combater várias heresias (albingenses e cátaros, principalmente). Na península ibérica, a Inquisição atuou também contra os chamados “cristão-novos”, os hebreus que eram obrigados a renunciar ao Judaísmo e forçados a aderir ao Catolicismo. Da Espanha e de Portugal a perseguição contra os judeus chegou também ao Brasil e a outros países da América Latina. As penalidades iam do confisco dos bens, até à prisão e à condenação à morte. Essa infâmia só terminou na tradição lusitana com a Reforma do Marques de Pombal (1699-1782). »
« La souffrance du «juif errant», l’apatride qui est persécuté dans les nations où il séjourne, privé des commandements de sa foi, n’est pas un mythe mais une réalité historique. Au XIIe siècle, l’Église Catholique a créé le Tribunal de la Sainte Inquisition pour lutter contre diverses hérésies (Albigeoise et Cathare, principalement). Dans la péninsule ibérique, l’Inquisition a également agi contre les soi-disant «nouveaux chrétiens», ces Hébreux qui ont été forcés de renoncer au judaïsme et ont été contraints de se convertir au catholicisme. De l’Espagne et du Portugal, la persécution contre les Juifs a également atteint le Brésil et d’autres pays d’Amérique latine. Les sanctions alors vont de la confiscation des biens à l’emprisonnement, voire la mort. Cette infamie n’a pris fin que dans la tradition lusitanienne avec la Réforme du marquis de Pombal (1699-1782). »
Pensar é preciso por Salvatore D’ Onofrio
O Judaísmo depois de Cristo
Trad. J Lavauzelle

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Prometeu
No Jardim Constantino, Lisboa
Prométhée au Jardin Constantino à Lisbonne
Le bienfaiteur de la race humaine

O Jardim Constantino

Prometeu Prométhée Francisco dos Santos – Lisboa O Jardim Constantino

Prometeu Prométhée Francisco dos Santos – Lisboa O Jardim Constantino

« Tes coups n’auront porté que sur un peu d’argile ;
Libre dans les liens de cette chair fragile,
L’âme de Prométhée échappe à ta fureur.
Sous l’ongle du vautour qui sans fin me dévore,
Un invisible amour fait palpiter encore
Les lambeaux de mon cœur. »
Louise-Victorine Ackermann
Poésies philosophiques
Œuvres de L. Ackermann
Editions Alphonse Lemerre 1885

Prometeu Prométhée Francisco dos Santos – Lisboa O Jardim Constantino

« PROMÉTHÉE
Aux dieux ? Je ne suis pas un dieu, et je me crois autant que l’un de vous. Infinis ?… Tout-puissants ?… Que pouvez-vous ! Pouvez-vous resserrer en balle dans ma main le vaste espace du ciel et de la terre ? Pouvez-vous me séparer de moi-même ? Pouvez-vous m’étendre, me déployer en un monde ? »
(Prométhée à Mercure)
Johann Wolfgang von Goethe
PROMÉTHÉE
Traduction par Jacques Porchat .
Théâtre de Goethe, Librairie de L. Hachette et Cie, 1860, tome I

Prometeu Prométhée Francisco dos Santos – Lisboa O Jardim Constantino

« PROMÉTHÉE.

Lorsque, tout ébranlée dans la dernière profondeur de ton être, tu sens tout ce que la joie et la douleur t’ont jamais fait éprouver, ton cœur se gonfle dans l’orage, il veut se soulager par les larmes, et il accroît son ardeur, et en toi tout résonne, tout tremble et frémit et tous tes sens défaillissent ; et il te semble défaillir toi-même et tu succombes ; et autour de toi tout se plonge dans la nuit, et toi, dans le sentiment toujours plus vif de toi-même, tu embrasses un monde et tu meurs.
(PROMÉTHÉE à PANDORE)
Johann Wolfgang von Goethe
PROMÉTHÉE
Traduction par Jacques Porchat .
Théâtre de Goethe, Librairie de L. Hachette et Cie, 1860, tome I

Prometeu Prométhée Francisco dos Santos – Lisboa O Jardim Constantino

« Quand le Titan roula des voûtes immortelles,
Foudroyé par le bras du Kronide irrité,
Les pleurs ne mouillaient point ses farouches prunelles.
Il se sentait vaincu, mais toujours indompté. »
José-Maria de Heredia
Prométhée
Le Parnasse contemporain
Recueil de vers nouveaux, Slatkine Reprints, 1971, I. 1866

Prometeu Prométhée Francisco dos Santos – Lisboa O Jardim Constantino

« Sous l’ongle du vautour à ses flancs incrusté,
Il amassait en lui les douleurs fraternelles,
Et gardait sur son front, meurtri de grands coups d’ailes,
L’espoir de la vengeance et de la liberté, »
José-Maria de Heredia
Prométhée
Le Parnasse contemporain
Recueil de vers nouveaux, Slatkine Reprints, 1971, I. 1866

Prometeu Prométhée Francisco dos Santos – Lisboa O Jardim Constantino

Prometeu Prométhée Francisco dos Santos – Lisboa O Jardim Constantino

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ESTATUA – STATUE
António Gomes Leal
6 juin 1848 – 29 janvier 1921
6 de junho de 1848 — 29 de janeiro de 1921

Antonio Gomes Leal par Rafael Bordalo Pinheiro
Antonio Gomes Leal par Rafael Bordalo Pinheiro

Escultura mortuária Poeta para o túmulo de Gomes Leal, no Cemitério do Alto de São João, em Lisboa
Sculpture mortuaire pour la tome de Gomes Leal au Cimetière
Cemitério do Alto de São João

Cemitério do Alto de São João

Cemitério do Alto de São João Lisboa

Cemitério do Alto de São João Lisboa

Cemitério do Alto de São João Lisboa

Túmulo de Gomes Leal – Tombe de Gomes Leal – Francisco dos Santos

Túmulo de Gomes Leal – Tombe de Gomes Leal – Francisco dos Santos

Túmulo de Gomes Leal – Tombe de Gomes Leal – Francisco dos Santos

Túmulo de Gomes Leal – Tombe de Gomes Leal – Francisco dos Santos

Túmulo de Gomes Leal – Tombe de Gomes Leal – Francisco dos Santos

Deixa escrever-te, verde mar antigo,
Laisse-moi t’écrire, verte mer antique
 Largo Oceano, velho deus limoso,
Large Océan, vieux dieu limoneux,
 Coração sempre lyrico, choroso,
Cœur toujours lyrique, larmoyant,
 E terno visionario, meu amigo!
Et tendre visionnaire, mon ami !

 Das bandas do poente lamentoso
Des bandes de l’Ouest se lamentent
Quando o vermelho sol vae ter comtigo,
Quand le soleil rouge vient à toi,
  – Nada é mais grande, nobre e doloroso,
– Rien n’est plus grand, plus noble et plus douloureux,
   Do que tu, – vasto e humido jazigo!
Que toi, – voûte vaste et humide !

 Nada é mais triste, tragico e profundo!
Rien est plus triste, tragique et profond !
Ninguem te vence ou te venceu no mundo!…
Personne ne te surpasse ni ne t’a vaincu dans le monde !…
 Mas tambem, quem te poude consollar?!
Mais aussi, qui peut te consoler ?§

 Tu és Força, Arte, Amor, por excellencia! –
Tu es la Force, l’Amour, par excellence ! –
E, comtudo, ouve-o aqui, em confidencia;
Et pourtant, écoute-le ici, en confidence :
– A Musica é mais triste inda que o Mar!
– LaM usique est plus triste que la Mer !

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PARCOURS DE FRANCISCO DOS SANTOS

Escola de Belas-Artes de Lisboa em 1893
Ecole des Beaux-Arts de Lisbonne en 1893
Escola de Belas Artes de Paris em 1903
Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1903
Rome 1906
Regressou a Portugal em 1909
Retour au Portugal en 1909
Primeiro futebolista português a jogar no estrangeiro
Premier joueur de football portugais à jouer à l’étranger (La Lazio de Rome)

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FRANCISCO DOS SANTOS
LISBOA – LISBONNE





Francisco dos Santos

FRANCISCO DOS SANTOS

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LES MOTS RARES DE LA LANGUE FRANCAISE

La Langue Française

LES MOTS RARES DE LA LANGUE FRANCAISE

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Abscons

(mystérieux – difficile à comprendre)

« La nature déhiscente n’était plus la Nature
Un lieu abscons tout au plus
Une misère impéritique
La nature avait désormais
Le cul à l’envers. »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Il doit y avoir quelque chose d’occulte au fond de tous, je crois décidément à quelque chose d’abscons, signifiant fermé et caché, qui habite le commun : car, sitôt cette masse jetée vers quelque trace que c’est une réalité, existant, par exemple, sur une feuille de papier, dans tel écrit — pas en soi — cela qui est obscur : elle s’agite, ouragan jaloux d’attribuer les ténèbres à quoi que ce soit, profusément, flagramment. »
Le Mystère dans les lettres – Stéphane Mallarmé -Divagations – Bibliothèque-Charpentier – Eugène Fasquelle, éditeur-

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Adamantin

(très dur – dureté du diamant)

« Le sexe violacé adamantin
Pouvant défoncer n’importe quelle défense »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Unis par le plus fort et le plus cher lien,
Et d’ailleurs, possédant l’armure adamantine,
Nous sourirons à tous et n’aurons peur de rien. »
Paul Verlaine – La Bonne chanson – Editions Vanier – -Œuvres complètes – Tome I

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Aigrefin

(brelandier – escroc -homme habile et rusé)

« D’un revers se détacha de la squalide
L’aigrefin s’en alla plein d’hubris
Avec l’inanité dans ses poches
Et poussant un rot à faire vomir un crapeau »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Arlequin aussi,
Cet aigrefin si
        Fantasque
Aux costumes fous,
Ses yeux luisants sous
        Son masque… »
Colombine – Paul Verlaine – Fêtes galantes – Œuvres Complètes – Tome 1 – Ed. Vanier – 1902

« Comme un aigrefin méditant ses crimes,
Sans perdre un moment, j’apprête, en sournois,
Un beau trébuchet fait avec des rimes ;
Et j’attends, ― caché dans le fond des bois. »
L’Oiseleur – Louis Brouilhet – Ed. Michel Lévy Frères –

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Alliciant

(séducteur)

« L’alliciant lâcha la purée incoercible
L’être devenu chair lui montra des purs gestes hypocoristiques »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Anoure

(animal sans queue)

« La belle n’était plus sylphide
Ni belle ni nitide
Le vent n’était plus zéphyr
L’anoure n’était plus poney »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Les animaux, qui pour les zoologistes forment le sous-ordre des batraciens anoures, ont entre eux des traits de ressemblance si nombreux et si manifestes, que le peuple, bien longtemps avant les savants, avait pour eux des noms collectifs… »
Les Pluies de crapauds – Désiré Roulin – La Revue des Deux Mondes -1835 – Tome IV

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Antédiluvien

(ancien)

« On attribue à Caïnan, fils d’Arphaxad, la conservation d’un traité d’Astronomie qu’il trouva gravé sur deux colonnes par les enfants de Seth, ouvrage antédiluvien qu’il transcrivit. »
Collin de Plancy  -Dictionnaire infernal Henri Plon –

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Brelandier

(aigrefin fréquentant les tripots)

« – Ce serait, lui répondit Mangogul, de tourner mon anneau sur la plus effrénée de ces brelandières, de questionner son bijou, de transmettre par cet organe un bon avis à tous ces maris imbéciles qui laissent risquer à leurs femmes l’honneur et la fortune de leur maison sur une carte ou sur un dé. »
Denis Diderot – Les Bijoux indiscrets – Chapitre XII –Œuvres complètes de Diderot, Texte établi par J. Assézat et M. Tourneux, Garnier, IV – Paris

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Caligineux

(peu clair – relatif au brouillard – embrumé)

« Et l’homme brave artisan
Mondant l’ariane
S’appliquait dans le caligineux inlassablement »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

 » depuis, dis-je, que cet orgueilleux eust mesuré la distance du ciel en terre, et qu’au lieu de voltiger sur les orbes célestes, il s’est veu garotté des liens eternels au lac caligineux des enfers, l’homme, son successeur aux siéges du paradis, a eu beaucoup à souffrir. Cet enragé, se voyant forclos de l’heritage qui luy appartenoit comme au fils aisné, et se voyant exilé et vagabond par le monde, n’a cessé de dresser des embuches à son cadet. »
Variétés historiques et littéraires -1624-  Tome 1 – Examen sur l’inconnue et nouvelle caballe des frères de la Rozée-Croix

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Callipyge

(dame avec un imposant postérieur – une Vénus Callipyge)

« Dans les durs entrelacs d’une étrange thébaïde
La brouette callipyge
N’en demandait pas tant
La dame clamait tant et tant
De profondes objurgations
N’étant pas une péronnelle de l’année
En en voulant pour son compte »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Le corsage si bien rempli
Qu’il bombe aux deux endroits, sans pli,
Cotillon clair moulant énormes
Le callipyge de ses formes. »
Maurice Rollinat – Paysages et paysans – Editions Fasquelle –

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Cauteleux

(qui n’est pas franc – hypocrite)

« Dans le simple acide
Cauteleux
Dans l’un turbide
Une rambleur forlignait l’horizon »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Contadin

(le paysan – en rapport avec le paysan)

« Le contadin mussant
Dans le revers d’une feuille
en restait coi »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« c’est un livre qui a pour titre le Memorie d’un Contadino ; l’auteur est Mme Luigia Codemo-Gerstenbrandt. Un roman qui paraît à Venise, c’est déjà un attrait ; l’œuvre elle-même d’ailleurs laisse voir un talent ferme et gracieux, qui conduit avec aisance une fiction aux mille détours. « Tout est vrai, » dit l’auteur en commençant, et en effet il y a de la vérité dans ce récit, qui a pour premier mérite de n’être point la simple traduction ou l’imitation d’un roman français. C’est un contadin qui raconte sa propre histoire. Il s’appelle Domenico Narcisi... »
Charles de MAZADE – Chronique de la quinzaine, histoire politique et littéraire – 14 décembre 1857 – Revue des Deux Mondes
Seconde
période- Tome 12, 

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Déhiscence

(séparation – libération)

« La nature déhiscente n’était plus la Nature
Un lieu abscons tout au plus
Une misère impéritique
La nature avait désormais
Le cul à l’envers. »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« — Jouant la partie, gratuitement soit pour un intérêt mineur : exposant notre Dame et Patronne à montrer sa déhiscence ou sa lacune, à l’égard de quelques rêves, comme la mesure à quoi tout se réduit. »
Le Mystère dans les lettres – Stéphane Mallarmé -Divagations – Bibliothèque-Charpentier – Eugène Fasquelle, éditeur-

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Désinence

(inflexion – nuance – terminaison)

« Pas un son sucré
Pas une seule désinence »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« DESINENCE, s. f. (Gramm.) il est synonyme à terminaison, & ils se disent l’un & l’autre de la dernière syllabe d’un mot. »
Première Encyclopédie – Ed. Garnier -1777

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Dès potron-minet

(se lever tôt, à la Diane)

« car la tête est bonne, certes, meilleure que celle du freluquet sempiternellement penché sur un ruisseau, et, à poils, le chinois de paravent, la graine de propre à rien, à poils, dehors, dès potron-minet, à se regarder, va donc chochotte, les yeux, le nombril et toute la boutique, tant et si bien qu’il a fini par choir dans la flotte, d’où on l’a repêché mort et nu, plus nu que la main… »
René Crevel – Êtes-vous fous ? – Gallimard, 

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Diane

(tôt – se lever à la diane  = se lever tôt, dès potron-minet)

« De lettres
Se levant à la diane »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Les coqs ont sonné la diane. »
Gabriel Vicaire

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Diaphane

(transparent)

« Ilotes des eaux, cocottes des mers
Salopes des profondeurs
Diaphanes et salées
Poivrées et hyalines »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Empyrée

(céleste – espace céleste et infini)

« Le foutre vulnéraire girandole effaça les brûlures
En entrant dans l’empyrée écuissée
Diaprant les attributs de la douce alanguie en se lénifiant
D’un revers se détacha de la squalide »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

 » Il va même jusqu’à se demander si, comme beaucoup de savants le croyaient jadis, il n’y aurait pas au delà de la sphère des étoiles les plus éloignées, une région entièrement lumineuse, un ciel empyrée, et si les nébuleuses ne seraient pas cette région éclatante, vue à travers une ouverture, une brèche (chasm) de la sphère (probablement cristalline) du premier ciel mobile. »
François Arago – Astronomie populaire (Arago) – Ed. Gide & J. Baudry – 1854 – Tome 1

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Etique

(rachitique- extrême maigreur)

« Ma secco è il pruno, e le stecchite piante
Mais le prunier est sec et les arbres étiques

di nere trame segnano il sereno,
Des lignes noires seules soulignent cette sérénité, »
Novembre – Giovanni Pascoli – Trad. Jacky Lavauzelle

« Pauvre débris humain ! Spectre ratatiné !
À voir son corps étique et son visage glabre
On dirait qu’elle vient d’une danse macabre,
Poussive et lasse encor d’un sabbat effréné !… »
La vieille Guitariste  – Georges Rodenbach – La Mer élégante – Alphonse Lemerre, éditeur-

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Grigner

(plisser – froisser – rider -onduler)

« La queue grignait de plus belle
Ne cherchant qu’une route
Sans la foule »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Hyalin (e)

(qui possède la transparence du verre)

« Ilotes des eaux, cocottes des mers
Salopes des profondeurs
Diaphanes et salées
Poivrées et hyalines »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Flavescent (e)




(doré)

« E vós também, ó terras Transtaganas,
« Et vous aussi, ô terres au-delà du Tage,
 Afamadas co’o dom da flava Ceres,
Réputées comme un don de la flavescente Cérès, »
Luis de Camoes – Os Lusiadas – Les Lusiades III-62 – Trad. Jacky Lavauzelle

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Forligner

(s’écarter de la voie droite)

« Dans le simple acide
Cauteleux
Dans l’un turbide
Une rambleur forlignait l’horizon »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Gambit

(aux échecs – sacrifice volontaire du pion pour favoriser une attaque)

« Poivrées et hyalines
Dans le duo des vases smaragdines
La vie déjà jouait son gambit »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Girandole

(Gerbe de fusées – Jets d’eau)

« Le foutre vulnéraire girandole effaça les brûlures
En entrant dans l’empyrée écuissée
Diaprant les attributs de la douce alanguie en se lénifiant
D’un revers se détacha de la squalide »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Brune à la lèvre rose et couverte de fards,
La fille, l’œil luisant comme une girandole,
Sur la hanche roulant ainsi qu’une gondole,
Hideusement s’en va sous les flots blafards. »
Rêve de Paul Valéry

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Hapax

(un unique exemplaire – original)

« Dans cette ocelle précautionneuse
Un hapax unique et fondamental
La belle tintinnabulait et brinquebalait
D’un avant et d’un arrière »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Hâve

(blafard – livide – blême – amaigri)

« D’où émergent parfois quelques Arabes lents,
Squalides et hautains avec des mines hâves,
Si rares ? Vrais fétus « in gurgite vasto » »
John-Antoine Nau – Vers la Fée Viviane -Éd. de la Phalange –

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Hiémal

(qui appartient à l’hiver)

« Une fenaison de mots hiémaux
Pas un son sucré »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Hypocoristique

(avec une douce attention caressante)

« L’alliciant lâcha la purée incoercible
L’être devenu chair lui montra des purs gestes hypocoristiques
Quasi christiques »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Igné

(qui est en feu)

« Renouvelant des nouvelles attaques obsidionales
Des battements ignés »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Bien des siècles depuis les siècles du Chaos,
La flamme par torrents jaillit de ce cratère,
Et le panache igné du volcan solitaire
Flamba plus haut encor que les Chimborazos. »
José-Maria de Heredia – Les Trophées – Ed. Alphonse Lemerre – 

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Ilote

(esclave – servile)

« Ilotes des eaux, cocottes des mers
Salopes des profondeurs
Diaphanes et salées
Poivrées et hyalines »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Immarcescible  – Immarcessible

(que l’on ne peut flétrir)

« Tels des taureaux avant l’accouplement
Pénétrant
Et l’esprit immarcescible et la grâce nivéale
N’en ayant que faire
Du monde et des hommes »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Le bon démon déposa enfin la tendre mère
 sur le sommet du monde à la cime idéale,
 où tout ce qu’il y a de lumière divine
 et de beauté immarcescible,
 tout ce que l’infini peut contenir de Dieu,
 plane éternellement. »
La Mère – Giovanni Pascoli – Traduction Filippo Tommaso Marinetti

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Impéritie

(incapacité – inaptitude)

« Les lois Romaines voulaient que les médecins pussent être punis pour leur négligence ou pour leur impéritie. Dans ces cas, elles condamnaient à la déportation le médecin d’une condition un peu relevée, & à la mort celui qui était d’une condition plus basse. »
De l’Esprit des Lois  – Montesquieu – Livre XXIV – Chapitre XIX -Ed Garnier – 1777

Inanité

(vide- inutile – sans aucune réalité – sans intérêt)

« D’un revers se détacha de la squalide
L’aigrefin s’en alla plein d’hubris
Avec l’inanité dans ses poches
Et poussant un rot à faire vomir un crapeau »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Dans les yeux de l’Humanité
La Douleur va mirer ses charmes.
Tous nos rires, tous nos vacarmes
Sanglotent leur inanité ! »
Les Larmes du monde – Maurice Rollinat – Les Névroses Fasquelle, 1917

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Incoercible

(qu’on ne peut contenir, maîtriser)

« L’alliciant lâcha la purée incoercible
L’être devenu chair lui montra des purs gestes hypocoristiques »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Incoercible élan d’un visage vers l’autre,
Chaude haleine créant un humain paradis,
Sainte présomption d’être ces deux apôtres
Graves, dont l’un s’abreuve à ce que l’autre dit… »
Anna de Noailles – Poème de l’amour – CLXX

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Labile

(fragile – faible)

Stupisce le placide vene
 Stupéfiant les placides veines
quel flutto soave e straniero,
Quel étranger flux suave,
quel rivolo, labile, lene,
Quel léger filet labile,
Giovanni Pascoli – LE RÊVE DE LA VIERGE -II- Il sogno della vergine (Canti di Castelvecchio) – Trad. Jacky Lavauzelle

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Monder

(enlever les écorces, les pépins – se monder = se purifier)

« Et l’homme brave artisan
Mondant l’ariane
S’appliquait dans le caligineux inlassablement »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Nitescence

(éclatant, lumineux)

« Roulant inutilement la nitescence des rouleaux
La terre voisine s’obrombait
Lentement »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Nitide

(éclatant – brillant – resplandissant)

« La belle n’était plus sylphide
Ni belle ni nitide
Le vent n’était plus zéphyr
L’anoure n’était plus poney »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

 »    Ô Télèphe, ton front nitide,
Comme Vesper ton œil étincelant
     Captent Rhodé, mûre pour Gnide :
Glycère, moi, me brûle d’un feu lent. »
À TÉLÈPHE- XIX- Horace –
Odes et Épodes et Chants séculaires – Traduction par M. le Comte de Séguier -A. Quantin –

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Nivéal

(en rapport avec la neige – qui évoque la neige)

« Tels des taureaux avant l’accouplement
Pénétrant
Et l’esprit immarcescible et la grâce nivéale
N’en ayant que faire
Du monde et des hommes »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Obromber

(se couvrir d’une ombre)

« Roulant inutilement la nitescence des rouleaux
La terre voisine s’obrombait
Lentement »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Objurgations

(supplications – demandes pressantes)

« Dans les durs entrelacs d’une étrange thébaïde
La brouette callipyge
N’en demandait pas tant
La dame clamait tant et tant
De profondes objurgations
N’étant pas une péronnelle de l’année
En en voulant pour son compte »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Obséquieux

(flatteur – cajoleur – adulateur)

« How many a holy and obsequious tear
Combien de pleurs saints et obséquieux »
Sonnet 31 de Shakespeare – Trad. Jacky Lavauzelle

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Obsidional

(siège – relatif à une ville attaquée et assiégée – délirant – victime de persécution)

« Renouvelant des nouvelles attaques obsidionales
Des battements ignés »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Il est vrai que, pour en juger, il avait un autre critérium que les malfaisants gobeurs du boniment anticlérical. Mais il voyait bien que, sur ce point, l’instinct obsidional de la haine avait été aussi discernant que la plus jalouse sollicitude. »
Léon Bloy – Le Désespéré – Ed. A. Soirat – 

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Ocelle

(tache colorée de forme arrondie)

« Dans cette ocelle précautionneuse
Un hapax unique et fondamental
La belle tintinnabulait et brinquebalait
D’un avant et d’un arrière »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Perclus

(paralysé)

« Perclus, paralysé de tant de coups démontés »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Il existoit deux malheureux,
L’un perclus, l’autre aveugle, & pauvres tous les deux.
Ils demandoient au Ciel de terminer leur vie »
Jean-Pierre Claris de Florian – Fables de Florian – Louis Fauche-Borel – (Volume 9)

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Péronnelle

(jeune fille bavarde et écervelée)

« Dans les durs entrelacs d’une étrange thébaïde
La brouette callipyge
N’en demandait pas tant
La dame clamait tant et tant
De profondes objurgations
N’étant pas une péronnelle de l’année
En en voulant pour son compte »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Petrichor

(odeur de la terre qui, sèche, reçoit une forte pluie)

« Une odeur petrichor rentrait dans nos narines en fusion
Tels des taureaux avant l’accouplement »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Pusillanime

(timide – réservé – peureux- qui manque de courage)

« Ô cœur pusillanime, ô cœur confus et triste,
Cœur de paresse, cœur de froideur, cœur d’ennui,
Cœur mort comme une étoile éteinte dans la nuit,
Vide comme un sépulcre où plus rien ne subsiste ! »
Lâcheté – Albert Lozeau – Le Miroir des jours (1912) -Montréal

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Rambleur

(Lueur dans le ciel la nuit)

« Dans le simple acide
Cauteleux
Dans l’un turbide
Une rambleur forlignait l’horizon »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Smaragdine

(d’un vert émeraude)

« Poivrées et hyalines
Dans le duo des vases smaragdines
La vie déjà jouait son gambit »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Squalide

(rugueux – dégoûtant -malpropre)

« Diaprant les attributs de la douce alanguie en se lénifiant
D’un revers se détacha de la squalide
L’aigrefin s’en alla plein d’hubris »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Les Tritons font sonner leurs trompes en nageant ;
Et de leurs bras la nymphe en vain se dégageant,
Sent ses beaux seins piqués par leurs barbes squalides. »
Albert Samain – Le Cortège d’Amphitrite – Œuvres de Albert Samain, Mercure de France,   – Le Chariot d’or

« D’où émergent parfois quelques Arabes lents,
Squalides et hautains avec des mines hâves,
Si rares ? Vrais fétus « in gurgite vasto » »
John-Antoine Nau – Vers la Fée Viviane -Éd. de la Phalange –

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Sybarite

(Efféminé)

Cinaede Thalle, mollior cuniculi capillo
Sybarite Tellus, plus mou que la poil du lapin
vel anseris medullula vel imula oricilla
Plus flottant que le duvet de l’oie, que le lobe de l’oreille
Catullus – Catulle – XXV – Trad.  Jacky Lavauzelle

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Sylphide

(femme svelte et agile)

« La belle n’était plus sylphide
Ni belle ni nitide
Le vent n’était plus zéphyr
L’anoure n’était plus poney
 »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Vous épurez l’azur des cieux :
J’en crois ma sylphide et ses charmes.
Sylphes légers, soyez mes dieux. »
Pierre-Jean de Béranger – Œuvres complètes de Béranger –
H. Fournier-

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Thébaïde

(lieu isolé et sauvage)

« Dans les durs entrelacs d’une étrange thébaïde
La brouette callipyge
N’en demandait pas tant
La dame clamait tant et tant
De profondes objurgations
N’étant pas une péronnelle de l’année
En en voulant pour son compte »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Tintinnabuler

(faire des sons de clochettes, de timbales, produire des sons aigus)

« Dans cette ocelle précautionneuse
Un hapax unique et fondamental
La belle tintinnabulait et brinquebalait
D’un avant et d’un arrière »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Autour, partout, de-ci, de-là, les filles se hâtaient, inquiètes de trouver un souper et le reste. Des sots faisaient semblant de rire. Ici, une bohémienne faisait tintinnabuler sur ses hanches, en un roulement lascif de danse du ventre, une ceinture de sequins. »
Félicien Champsaur – Pierrot et sa Conscience – Ed. Dentu –

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Turbide

(qui n’est pas limpide)

« Dans le simple acide
Cauteleux
Dans l’un turbide
Une rambleur forlignait l’horizon »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Vulnéraire

(qui permet de guérir les blessures)

« Le foutre vulnéraire girandole effaça les brûlures
En entrant dans l’empyrée écuissée
Diaprant les attributs de la douce alanguie en se lénifiant
D’un revers se détacha de la squalide »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Les feuilles de sanicle entrent dans l’eau vulnéraire, le baume vulnéraire & le baume oppodeltoch, & son suc dans l’emplâtre oppodeltoch. »
Gabriel François Venel – Première Encyclopédie  –  1751 – Tome 14

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LES MOTS RARES DE LA LANGUE FRANCAISE

Palácio do Raio BRAGA LE PALAIS DU RAYON ou MAISON DU MEXICAIN

PORTUGAL
BRAGA
布拉加
ブラガ
Брага

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 Photos Jacky Lavauzelle

Palácio do Raio





Palácio do Raio BRAGA
PALAIS DU RAYON




Casa do Mexicano
Maison du Mexicain

palacio-do-raio-braga-artgitato-3O Palácio do Raio ou Casa do Mexicano foi construido am 1754-55 sob desenho de André Soares, destinando-se a servir de habitação à familia de João Duarte Faria. A porta e o varandim principal são citados como o melhor exemplar da arquitectura civil bracarense. Sofreu algumas alteraçãoes no decorrer do século XIX. Está classificada como Imóvel de Interesse Publico.
Le Palais du Rayon ou la Maison du Mexicain fut construit de 1754 à 1755 d’après André Soares ; il est conçu pour servir de logement à la famille de João Duarte Faria. La porte et le balcon principal sont cités comme le plus bel exemple de l’architecture Bracarense.
Il a souffert quelques altérations au cours du XIXe siècle.
Il est classé comme Immeuble d’Intérêt Public.

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Brasão de João Duarte de Faria de Silva
Blason de Joan Duarte de Faria de Silva
Século XVIII




XVIIIe siècle
Fragmento de teto que integrava a construção inicial do Palácio do Raio
Fragment du plafond qui intégrait la construction initiale du Palais du Rayon

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style rocaille
azulejos bleus
L’encadrement des fenêtres en granit

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CARLOS AMARANTE
Carlos Luís Ferreira da Cruz Amarante
Braga 29 de outubro de 1748 – Porto 22 de janeiro de 1815
Braga 29 octobre 1748 – Porto 22 janvier 1815
Ingénieur et architecte
Engenheiro e arquitecto português

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Scènes de Chasse
 Cena da caça




 Cenas de caça ao javali
La Chasse au Sanglier

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« Le quadrige, au galop de ses étalons blancs,
Monte au faîte du ciel, et les chaudes haleines
Ont fait onduler l’or bariolé des plaines.
La Terre sent la flamme immense ardre ses flancs. »

José-Maria de Heredia
Les Trophées
Alphonse Lemerre
1893 -p. 20

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« C’est l’heure flamboyante où, par la ronce et l’herbe,
Bondissant au milieu des molosses, superbe,
Dans les clameurs de mort, le sang et les abois, »
José-Maria de Heredia
Les Trophées




palacio-do-raio-braga-artgitato-18 caca-ao-javali-palacio-do-raio-braga-artgitato-maison-du-rayon

« Faisant voler les traits de la corde tendue,
Les cheveux dénoués, haletante, éperdue,
Invincible, Artémis épouvante les bois. »
José-Maria de Heredia
Les Trophées

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 Cena da caça
Scènes de Chasse

Um grande Caça Veados
La Chasse au Cerf

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A escadaria central
o guarda
L’escalier Central
« Le Gardien »




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Cenas da vida burguesa
Scènes de vie

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Cena musical
Scène musicale

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 Cena da caça
Scènes de Chasse

A Caça ao Leopardo
La chasse au léopard

palacio-do-raio-braga-artgitato-12palacio-do-raio-braga-artgitato-14

« Alors vint un léopard qui saisit une partie de la chair d’une antilope de roseaux qu’ils avaient avec eux.
Là-dessus, quelques hommes s’élancèrent pour donner la chasse au léopard. Pendant ce temps, arriva un élan qui mangea tout le gibier. Lorsque les hommes eurent poursuivi le léopard sans succès, ils se décidèrent à revenir. En arrivant à leur lieu de halte, ils trouvèrent que tout le gibier avait disparu… »
René Basset
Contes populaires d’Afrique
E. Guilmoto, Éditeur, 1903
Les Littératures populaires, tome XLVII, pp. 289-292

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Pinturas religiosas
Peintures religieuses

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Saint Pierre de Vérone
São Pedro de Verona

Un sabre, instrument de son martyre dans la tête


Pietro Rosini

Pietro Martire
Pietro da Verona
Pierre martyr
Pierre de Vérone
Vérone, env. 1205 – Seveso, 6 avril 1252
ordre des Dominicains

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« Ao passo que, depois de queimarem muitos dissidentes ou suppostos taes, eram assassinados em Aragão e em diversos logares os inquisidores Planedis, Travesseres e Cadireta, Pedro de Verona morria apedrejado em Milão, e outros por diversas partes. Aos inquisidores, que assim pereciam victimas do seu e do alheio fanatismo consideravam-nos como martyres, e os dominicanos ganhavam de dia para dia uma consideração e influencia illimitadas, que os franciscanos, seus emulos, procuravam combater, nascendo d’ahi disputas vergonhosas entre as duas ordens. O repugnante ajunctava-se ao horrivel, e diante de taes scenas a religião velava a face.  »
História da Origem e Estabelecimento da Inquisição em Portugal por Alexandre Herculano
Tomo I

« Pierre de Vérone est mort lapidé à Milan, … Les inquisiteurs, qui ainsi périrent victimes de leur fanatisme et d’autres les considèrent comme des martyrs, … »

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Palácio do Raio BRAGA