Archives par mot-clé : jésuites

SONNET DE PEIRE GODOLIN Poète Occitan XVIIe siècle – SONET

PEIRE GODOLIN
LITTERATURE OCCITANE

*


PEIRE GODOLIN
Pierre Goudouli
Pierre Goudelin

[1580 Toulouse – 1649 Toulouse]

*
Traduction JACKY LAVAUZELLE

**

SONNET
SONET




Epitaphes – Epitafas

 

Jos aqueste grand roc es rebondula l’òssa
Sous le grand roc, les os reposent
D’Enceladanle fier, la glòria del Gigants
Du fier Encelade, la gloire des Géants
Que, per tirar del Cèl les prumières estatjants
Qui, pour sortir du Ciel les premiers habitants,
Enjoquèc Pelion sur la grand cima d’òssa.
A poser Pélion sur les hautes cimes de l’Osse.




*

Ja levava l’un pè le descarat colòssa,
Le voici avançant, colosse effrayant,
Per sautar dins le cèl vesin de quatre palms,
Sautant dans le ciel voisin de quatre pans
Quand Jupiter sasic un fòlze de tres brands
Quand Jupiter saisit le feu du trident
Que, flésc ! li fèc bronzir pel mièi de la cabóça.
Et vlan !, lui jeta en pleine tête.

*

Del brave Jupiter le cèl forèc gardat ;
Le Ciel fut préservé par le brave Jupiter
Car, perquanta de Mars que se fa tant soldat
Car Mars, qui se prétend si grand soldat,
El s’arrucava tot, quand ausiá las campanhas
Se terra aux bruits des campagnes




*

Retronir jots l’aprèst d’un tan cruèl assaut,
Succombant au poison d’un si cruel assaut,
E peisson se mudèc, plus regde qu’un lebraud,
En poisson se mue, plus rapide qu’un levreau,
Quand vic al crabimè carrejar las montanhas.
Quand sur le dos l’on portait les montagnes.

***********

PEIRE GODOLIN

************************




NOTICES HISTORIQUES
SUR
PIERRE GODOLIN

Pierre de Godolin naquit à Toulouse l’an 1579, dans la maison de la rue Pargaminières, contiguë au coin de celle de Notre-Dame-du-Sac ; élevé au collège des Jésuites, il y étudia les belles-lettres, et se fit remarquer par la vivacité de son esprit, par l’élégance des compositions, et la facilité avec laquelle il était parvenu à placer dans sa mémoire la majeure partie des œuvres de Virgile ; i étudia, hélas ! bien à contre cœur, mais enfin, il étudia jusqu’au bout la jurisprudence, prit la licence, et se fit recevoir avocat au parlement. Arrivé là, les épines que Thémis présente à ses favoris, ne purent convenir à une âme passionnée qui aimait à se perdre dans les rêves de son imagination ; il crut avoir assez montré de courage. Les muses vinrent le prendre, et le bon Godolin s’abandonna à leur aimable séduction. Contemporain du Tasse, il ne suivit pas seulement, comme ce célèbre poète, le penchant de son génie, mais comme lui, il chercha une route nouvelle. La langue d’oc était tombée avec le pouvoir des comtes de Toulouse ; le patois de nos provinces, n’étant plus soutenu ni par la majorité de la nation, ni par l’imprimerie, était devenu le partage du peuple, et cette langue si douce, si harmonieuse, véritable fille de celle que les troubadours avaient parlée, semblait être délaissée pour employer la langue générale du pays. Mais Godolin, qui connaissait les trésors de la linguistique qu’elle renfermait, avant de la laisser se perdre, voulut en sauver les débris ; il la préféra donc à la langue française, qui, froide, sèche et sans charmes, sortait à peine de la grossièreté de son premier âge ; car, suspendue encore aux mamelles de l’antiquité, elle n’était guère alors que du grec ou du latin, traduit en français ; il refusa de jeter ses gracieuses créations dans le moule grec ou romain. Il fallait à son génie un nouvel horizon. Sous la plume de notre compatriote, cette langue parut étincelante de nouvelles beautés ; elle se prêta à tous les tons et devint tour à tour grave, moelleuse, fière ou mélancolique ; son génie lui fit surmonter les difficultés qu’entraîne un dialecte peu usité, et les cordes de sa lyre furent assez dociles pour chanter, avec un talent varié, le ciel, les grands, les bergères et ses amis. Toujours élégant, il a employé avec adresse les fictions et les métaphores les pus ingénieuses. Imitateur heureux de Pindare, d’Horace et d’Anacréon, ses odes sont élevées d’un style noble et soutenu ; ses idylles respirent  la molle délicatesse, la grâce et l’abandon ; ses chansons sont enjouées, élégantes et faciles, et a mélopée, sou ses doigts, se transforme, se module et se ploie à toutes les inspirations, à toutes ses fantaisies. Enfin, tantôt enjoué, tantôt badin, mais toujours énergique, il surprend par la noblesse de ses expressions, dans une langue condamnée à ramper parmi le vulgaire.




Œuvres Complètes de Pierre Godolin
Notes historiques et littéraires par J.-M. Cayla et Paul Cléobule
Editeur Delboy à Toulouse en 1843

*******

PEIRE GODOLIN

Gereja St. Francis Xavier Melaka Eglise de Saint François Xavier de Malacca

Pelancongan di Malaysia

Voyage en Malaisie




 

  Church of St. Francis Xavier Malacca
Eglise de Saint François-Xavier
City
Gereja St. Francis Xavier

Gereja St. Francis Xavier Melaka
Jalan Banda Kaba, Bandar Hilir
Maleka – Malacca

*












Photos Jacky Lavauzelle

***

Saint François Xavier
Saint Francis Xavier
Francisco de Jasso y Azpilicueta
 1506–1552

**

A Japanese depiction of Francis Xavier
Représentation japonaise de François Xavier
17th century – 17ème siècle
Kobe City Museum collection.

*****









St François Xavier et Anjiro ou Yajiro ou Angero ou encore Angeroo, japonais converti au christianisme. (voir texte sur St François Xavier et Anjiro ci-dessous)

***

En 1544, François Xavier se retrouve à Malacca. Puis de 1545 à 1547. A sa mort en 1552, sa dépouille se retrouvera un temps à nouveau à Malacca avant d’être transportée à Bon Jésus de Goa.

***

****

FRANÇOIS XAVIER
par
Voltaire
dans son
Dictionnaire Encyclopédique

 Il ne serait pas mal de savoir quelque chose de vrai concernant le célèbre François Xavero, que nous nommons Xavier, surnommé l’apôtre des Indes. Bien des gens s’imaginent encore qu’il établit le christianisme sur toute la côte méridionale de l’Inde, dans une vingtaine d’îles, et surtout au Japon. Il n’y a pas trente ans qu’à peine était-il permis d’en douter dans l’Europe.

Les jésuites n’ont fait nulle difficulté de le comparer à saint Paul. Ses voyages et ses miracles avaient été écrits en partie par Tursellin et Orlandin, par Lucéna, par Bartoli, tous jésuites, mais très-peu connus en France : moins on était informé des détails, plus sa réputation était grande.

Lorsque le jésuite Bouhours composa son histoire, Bouhours passait pour un très-bel esprit ; il vivait dans la meilleure compagnie de Paris ; je ne parle pas de la compagnie de Jésus, mais de celle des gens du monde les plus distingués par leur esprit et par leur savoir. Personne n’eut un style plus pur et plus éloigné de l’affectation : il fut même proposé dans l’Académie française de passer par-dessus les règles de son institution pour recevoir le père Bouhours dans son corps.

Il avait encore un plus grand avantage, celui du crédit de son ordre, qui alors, par un prestige presque inconcevable, gouvernait tous les princes catholiques.

La saine critique, il est vrai, commençait à s’établir ; mais ses progrès étaient lents : on se piquait alors en général de bien écrire plutôt que d’écrire des choses véritables.

Bouhours fit les Vies de saint Ignace et de saint François Xavier sans presque s’attirer de reproches ; à peine releva-t-on sa comparaison de saint Ignace avec César, et de Xavier avec Alexandre : ce trait passa pour une fleur de rhétorique.

J’ai vu au collège des jésuites de la rue Saint-Jacques un tableau de douze pieds de long sur douze de hauteur, qui représentait Ignace et Xavier montant au ciel chacun dans un char magnifique, attelé de quatre chevaux blancs ; le Père éternel en haut, décoré d’une belle barbe blanche, qui lui pendait jusqu’à la ceinture ; Jésus-Christ et la vierge Marie à ses côtés, le Saint-Esprit au-dessous d’eux en forme de pigeon, et des anges joignant les mains et baissant la tête pour recevoir père Ignace et père Xavier.

Si quelqu’un se fût moqué publiquement de ce tableau, le révérend P. La Chaise, confesseur du roi, n’aurait pas manqué de faire donner une lettre de cachet au ricaneur sacrilège.

Il faut avouer que François Xavier est comparable à Alexandre en ce qu’ils allèrent tous deux aux Indes, comme Ignace ressemble à César pour avoir été en Gaule ; mais Xavier, vainqueur du démon, alla bien plus loin que le vainqueur de Darius. C’est un plaisir de le voir passer, en qualité de convertisseur volontaire, d’Espagne en France, de France à Rome, de Rome à Lisbonne, de Lisbonne au Mozambique, après avoir fait le tour de l’Afrique. Il reste longtemps au Mozambique, où il reçoit de Dieu le don de prophétie : ensuite il passe à Mélinde, et dispute sur l’Alcoran avec les mahométans, qui entendent sans doute sa langue aussi bien qu’il entend la leur ; il trouve même des caciques, quoiqu’il n’y en ait qu’en Amérique. Le vaisseau portugais arrive à l’Ile Zocotora, qui est sans contredit celle des Amazones ; il y convertit tous les insulaires ; il y bâtit une église : de là il arrive à Goa ; il y voit une colonne sur laquelle saint Thomas avait gravé qu’un jour saint Xavier viendrait rétablir la religion chrétienne qui avait fleuri autrefois dans l’Inde. Xavier lut parfaitement les anciens caractères, soit hébreux, soit indiens, dans lesquels cette prophétie était écrite. Il prend aussitôt une clochette, assemble tous les petits garçons autour de lui, leur explique le Credo, et les baptise. Son grand plaisir surtout était de marier les Indiens avec leurs maîtresses.

On le voit courir de Goa au cap Comorin, à la côte de la Pêcherie, au royaume de Travancor ; dès qu’il est arrivé dans un pays, son plus grand soin est de le quitter : il s’embarque sur le premier vaisseau portugais qu’il trouve ; vers quelque endroit que ce vaisseau dirige sa route, il n’importe à Xavier : pourvu qu’il voyage, il est content. On le reçoit par charité ; il retourne deux ou trois fois à Goa, à Cochin, à Cori, à Negapatan, à Méliapour. Un vaisseau part pour Malaca : voilà Xavier qui court à Malaca avec le désespoir dans le cœur de n’avoir pu voir Siam, Pégu, et le Tonquin.

Vous le voyez dans l’île de Sumatra, à Bornéo, à Macassar, dans les îles Moluques, et surtout à Ternate et à Amboyne. Le roi de Ternate avait dans son immense sérail cent femmes en qualité d’épouses, et sept ou huit cents concubines. La première chose que fait Xavier est de les chasser toutes. Vous remarquerez d’ailleurs que l’île de Ternate n’a que deux lieues de diamètre.

De là, trouvant un autre vaisseau portugais qui part pour l’île de Ceilan, il retourne à Ceilan ; il fait plusieurs tours de Ceilan à Goa et à Cochin. Les Portugais trafiquaient déjà au Japon ; un vaisseau part pour ce pays, Xavier ne manque pas de s’y embarquer ; il parcourt toutes les îles du Japon.

Enfin, dit le jésuite Bouhours, si on mettait bout à bout toutes les courses de Xavier, il y aurait de quoi faire plusieurs fois le tour de la terre.

Observez qu’il était parti pour ses voyages en 1542, et qu’il mourut en 1552. S’il eut le temps d’apprendre toutes les langues des nations qu’il parcourut, c’est un beau miracle ; s’il avait le don des langues, c’est un plus grand miracle encore. Mais malheureusement, dans plusieurs de ses lettres, il dit qu’il est obligé de se servir d’interprète, et dans d’autres il avoue qu’il a une difficulté extrême à apprendre la langue japonaise, qu’il ne saurait prononcer.

Le jésuite Bouhours, en rapportant quelques-unes de ses lettres, ne fait aucun doute que saint François Xavier n’eut le don des langues ; mais il avoue « qu’il ne l’avait pas toujours. Il l’avait, dit-il, dans plusieurs occasions : car sans jamais avoir appris la langue chinoise, il prêchait tous les matins en chinois dans Amanguchi » (qui est la capitale d’une province du Japon).

Il faut bien qu’il sût parfaitement toutes les langues de l’Orient, puisqu’il faisait des chansons dans ces langues, et qu’il mit en chanson le Pater, l’Ave Maria, et le Credo, pour l’instruction des petits garçons et des petites filles.

Ce qu’il y a de plus beau, c’est que cet homme, qui avait besoin de truchement, parlait toutes les langues à la fois comme les apôtres ; et lorsqu’il parlait portugais, langue dans laquelle Bouhours avoue que le saint s’expliquait fort mal, les Indiens, les Chinois, les Japonais, les habitants de Ceilan, de Sumatra, l’entendaient parfaitement.








Un jour surtout qu’il parlait sur l’immortalité de l’âme, le mouvement des planètes, les éclipses de soleil et de lune, l’arc-en-ciel, le péché et la grâce, le paradis et l’enfer, il se fit entendre à vingt personnes de nations différentes.

On demande comment un tel homme put faire tant de conversions au Japon ? Il faut répondre simplement qu’il n’en fit point ; mais que d’autres jésuites, qui restèrent longtemps dans le pays, à la faveur des traités entre les rois de Portugal et les empereurs du Japon, convertirent tant de monde qu’enfin il y eut une guerre civile qui coûta la vie, à ce que l’on prétend, à près de quatre cent mille hommes. C’est là le prodige le plus connu que les missionnaires aient opéré au Japon.

Mais ceux de François Xavier ne laissent pas d’avoir leur mérite.

Nous comptons dans la foule de ses miracles huit enfants ressuscités.

« Le plus grand miracle de Xavier, dit le jésuite Bouhours, n’était pas d’avoir ressuscité tant de morts, mais de n’être pas mort lui-même de fatigue. »

Mais le plus plaisant de ses miracles est qu’ayant laissé tomber son crucifix dans la mer près l’île de Baranura, que je croirais plutôt l’île de Barataria, un cancre vint le lui rapporter entre ses pattes au bout de vingt-quatre heures.

Le plus brillant de tous, et après lequel il ne faut jamais parler d’aucun autre, c’est que dans une tempête qui dura trois jours, il fut constamment à la fois dans deux vaisseaux à cent cinquante lieues l’un de l’autre, et servit à l’un des deux de pilote ; et ce miracle fut avéré par tous les passagers, qui ne pouvaient être ni trompés ni trompeurs.

C’est là pourtant ce qu’on a écrit sérieusement et avec succès dans le siècle de Louis XIV, dans le siècle des Lettres provinciales, des tragédies de Racine, du Dictionnaire de Bayle, et de tant d’autres savants ouvrages.

Ce serait une espèce de miracle qu’un homme d’esprit tel que Bouhours eût fait imprimer tant d’extravagances, si on ne savait à quel excès l’esprit de corps et surtout l’esprit monacal emportent les hommes. Nous avons plus de deux cents volumes entièrement dans ce goût, compilés par des moines ; mais ce qu’il y a de funeste, c’est que les ennemis des moines compilent aussi de leur côté. Ils compilent plus plaisamment, ils se font lire. C’est une chose bien déplorable qu’on n’ait plus pour les moines, dans les dix-neuf vingtièmes parties de l’Europe, ce profond respect et cette juste vénération que l’on conserve encore pour eux dans quelques villages de l’Aragon et de la Calabre.

Il serait très-difficile de juger entre les miracles de saint François Xavier, Don Quichotte, le Roman comique, et les convulsionnaires de Saint-Médard.

Après avoir parlé de François Xavier, il serait inutile de discuter l’histoire des autres François : si vous voulez vous instruire à fond, lisez les Conformités de saint François d’Assise.

Depuis la belle Histoire de saint François Xavier par le jésuite Bouhours, nous avons eu l’Histoire de saint François Régis par le jésuite Daubenton, confesseur de Philippe V, roi d’Espagne ; mais c’est de la piquette après de l’eau-de-vie : il n’y a pas seulement un mort ressuscité dans l’histoire du bienheureux Régis.

Voltaire
Dictionnaire Philosophique
Editions Garnier – Tome 19

********




LA RENCONTRE D’ANJIRO ET DE FRANCOIS XAVIER A MALACCA ET LE BAPTEME

Pierre-François-Xavier de Charlevoix

Les trois Portugais ne furent pas longtemps à Cangoxima sans y nouer des relations de commerce et d’amitié avec les habitants. Ils firent surtout connaissance d’un nommé Angeroo, homme riche et d’extraction noble, qui se lia intimement avec eux, et qui ne tarda pas à leur confier que le souvenir des dérèglements de sa jeunesse lui causait de violents et continuels remords ; pour les apaiser, il s’était retiré dans une maison de bonzes, mais ce remède n’avait fait qu’empirer le mal. Deux ans après, un autre marchand portugais, nommé Alvar Vaz, étant allé trafiquer à Cangoxima, Angeroo lui fit les mêmes confidences ; Vaz, qui connaissait le P. François Xavier, et qui avait conçu une grande idée de sa sainteté et de son pouvoir auprès de Dieu, engagea le gentilhomme japonnais à l’aller trouver. Les dangers de la navigation firent d’abord hésiter Angeroo ; mais, quelque temps après, il lui arriva de tuer un homme dans une rencontre, et la crainte d’être poursuivi par la justice le détermina à s’embarquer sur le premier navire qui fit voile vers Malaca. Malheureusement il ne trouva pas le saint apôtre à Malaca, et il s’embarqua pour la Chine, avec l’intention de retourner de là dans sa patrie. Il fut quelque temps à errer dans ces mers, arrêté par les vents contraires et ses irrésolutions ; enfin il rencontra, dans le port de Chincheo, Alvare Vaz, qui le ramena à Malaca, où le P. Xavier était revenu. Les premiers embrassements du saint produisirent dans l’âme d’Angeroo un effet si merveilleux, que le Japonnais se trouva tout changé, et sentit renaître en lui une tranquillité d’esprit qu’il ne connaissait presque plus. L’apôtre, de son côté, à la vue d’un prosélyte venu de si loin, ressentit une joie dont les cœurs apostoliques sont seuls capables. Il simaginait déjà renfermer dans son sein toute cette nation dont on publiait tant de grandes choses, et pour laquelle il conçut dès lors une tendresse qui alla toujours croissant.

Le saint quitta presque toute autre occupation pour instruire Angeroo, qui demandait le baptême avec les plus pressantes instances ; mais une affaire l’ayant appelé à la Pescherie, il envoya Angeroo et deux domestiques qui l’avaient accompagné, au séminaire de Goa, où ils arrivèrent au commencement de mars 1568. À son retour, le P. Xavier fut extrêmement surpris des progrès qu’ils avaient faits, et le jour de la Pentecôte de la même année, les trois Japonnais furent régénérés dans les eaux sacrées du baptême, par les mains de l’évêque des Indes, D. Jean d’Albuquerque. La grâce du sacrement fut surtout sensible dans l’âme d’Angeroo, où elle établit d’abord cette paix après laquelle il soupirait depuis tant d’années. Il souhaita de porter le nom de Paul de Sainte-Foi ; l’un de ses domestiques fut nommé Jean, et l’autre Antoine.

 Histoire et description du Japon
Pierre-François-Xavier de Charlevoix
Ad Mame & Cie
1842
Tours

****************

  Church of St. Francis Xavier Malacca
Eglise de Saint François-Xavier
City
Gereja St. Francis Xavier