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STATUE DE LOUISE LABE Sculpture de Jean-Robert IPOUSTEGUY – la Belle Cordière

FRANCE
STATUE DE LOUISE LABE
JEAN-ROBERT IPOUSTEGUY

1920- 2006
Montaigu de Quercy Jacky Lavauzelle

 


 PHOTOS JACKY LAVAUZELLE

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LYON

Statue de Louise Labé
sculpture de
Jean-Pierre Ipousteguy
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la Belle Cordière
1982
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Place Louis Pradel
Ier Arrondissement de Lyon

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Photo Jacky Lavauzelle

« Il faudrait faire une œuvre comme si on ne devait jamais mourir , et faire une sculpture comme si c’était la dernière. »
Jean-Pierre Ipousteguy

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3,50 m
Bronze
1982

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Photo Jacky Lavauzelle

FOLIE

J’excuse un peu ta jeunesse, autrement je te pourrais à bon droit nommer le plus présomptueux fou du monde. Il semblerait à t’ouir que chacun tienne sa vie de ta merci : et que tu sois le vrai Seigneur & seul souverain tant en ciel qu’en terre. Tu t’es mal adressé pour me faire croire le contraire de ce que je sais.

Louise Labé
Débat de Folie & d’Amour
Œuvres de Louise Labé
Texte établi par Charles Boy, Alphonse Lemerre, éditeur, 

Photo Jacky Lavauzelle

Ie vis, ie meurs : ie me brule & me noye.
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
 I’ay chaut eſtreme en endurant froidure :
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
 La vie m’eſt & trop molle & trop dure,
La vie m’est et trop molle et trop dure.
I’ay grans ennuis entremeſlez de ioye :
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Louise Labé
Sonnet VIII
Les Elégies
1555

Photo Jacky Lavauzelle

Depuis qu’Amour cruel empoiſonna
Depuis qu’Amour cruel empoisonna
 Premièrement de ſon feu ma poitrine,
Premièrement de son feu ma poitrine…
Louise Labé
Sonnet IV

Photo Jacky Lavauzelle

Tout auſſi tot que ie commence à prendre
Tout aussi tôt que je commence à prendre
 Dens le mol lit le repos deſiré,
Dans le mou lit le repos désiré
 Mon triſte eſprit hors de moy retiré
Mon triste esprit hors de moi retiré
 S’en va vers toy incontinent ſe rendre.
S’en va vers toi incontinent se rendre

Louise Labé
Sonnet IX

Photo Jacky Lavauzelle

Photo Jacky Lavauzelle

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Louise Labé
Sonnet VIII
Les Elégies
1555

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Jacky Lavauzelle Ipousteguy Louise Labé
Louise Labé, Pierre Woeiriot, 1555
LOUISE LABE
« LA BELLE CORDIERE »

née  à Lyon vers 1524
morte le à Parcieux-en-Dombes

« Louise Charly, femme d’un cordier, fit, en 1550, un poème sur la liberté. Sa beauté et sa science ont formé l’emblème suivant :
« La belle Cordière est vêtue simplement, assise sur un lion ; une guirlande de fleurs lui descend de l’épaule gauche au côté droit ; de la main droite elle tient une pique entrelassée de lis, et surmontée du chapeau de Guillaume Tell, restaurateur de la liberté Helvétique ; à ladite pique est encore adapté un ruban sur lequel est cette légende :
Tu prédis nos destins, Charly, belle Cordière,
Car pour briser nos fers tu volas la première.
« De l’autre côté du ruban est gravé :
Belle Cordière, ton espoir n’était pas vain.

« Au chapeau de Guillaume Tell est le panache aux trois couleurs. De la main gauche, Louise Labé tient son poème sur la liberté Françoise, qui est appuyé sur un globe terrestre. Le lion tient sous une de ses pattes le livre de la Constitution ; à côté est l’autel de la patrie, où brûle le feu du patriotisme ; d’un côté est une plante d’olivier, signe de la paix, et de l’autre une de laurier, signe de la gloire ; des livres en désordre sont à ses pieds, qui désignent sa science. »
Inutile de dire que seuls parmi les bibliophiles, les gardes nationaux de 1790 ont eu connaissance de ce poème sur la liberté, composé en 1550 par la Belle Cordière.
Les derniers éditeurs ont cru pouvoir ajouter aux œuvres de Louise Labé un sonnet qui figure en tête des Amours d’Olivier de Magny, quatorze vers sur le tombeau d’Hugues Salel attribués à Castianire, la bien-aimée du poëte quercinois, et un sonnet d’une écriture du xvie siècle, trouvé sur les gardes d’un Nicandre (Paris, G. Morel, 1557) et portant en titre : Sonnet de la Belle C… L’attribution de ces trois morceaux — fort peu remarquables du reste — à Louise Labé n’ayant paru nullement justifiée, on n’a cru devoir ni les ajouter au texte, ni même les reproduire ici.

Louise Labé
Œuvres de Louise Labé
Texte établi par Charles Boy, Alphonse Lemerre, éditeur, 

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Statue de Louise Labé
Jean-Pierre Ipousteguy
LYON – FRANCE
Montaigu de Quercy Jacky Lavauzelle

Guignols – Jean-Robert Ipousteguy – Place Louis Pradel – Lyon

FRANCE
GUIGNOLS
JEAN-ROBERT IPOUSTEGUY

1920- 2006
Montaigu de Quercy Jacky Lavauzelle

 


 PHOTOS JACKY LAVAUZELLE

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LYON

GUIGNOLS
sculpture de
Jean-Pierre Ipousteguy
*
1982
*
Place Louis Pradel
Ier Arrondissement de Lyon

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« Il faudrait faire une œuvre comme si on ne devait jamais mourir , et faire une sculpture comme si c’était la dernière. »
Jean-Pierre Ipousteguy

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« VAUTOUR

. — Ah ! c’est comme ça, je vous les ferez vider par force, vous n’êtes qu’un gueu, un scélérat (Gnafron écoute). C’est votre cousin Gnafron qui vous donne ces conseils, cet ivrogne, ce mange tout, ce moins que rien. (Gnafron entre, chasse Vautour en le frappant, Vautour se sauve en criant).  »
Laurent Mourguet
Le Déménagement de Guignol
Texte établi par Louis Josserand , Elardin, 1876

photo Jacky Lavauzelle

LYON, LIEU DE NAISSANCE DE GUIGNOL

Dire les causes de cette vitalité toujours nouvelle des marionnettes n’est point dans notre dessein. Nous n’avons voulu que constater le fait, à l’honneur de l’un de ces petits personnages qui, après avoir fait son apparition première à Lyon, est devenu pour toute la France le type de la marionnette, ou tout au moins d’une espèce particulière de marionnettes. Nous ne devons nous occuper ici que de Guignol.
….
Quelle est donc l’origine de ce Guignol qui règne aujourd’hui en maître sur ce petit peuple de comédiens ? C’est de Lyon, cela est bien certain, que Guignol a pris son vol vers Paris & sur toute la France : mais comment & quand s’est-il manifesté à Lyon ? y est-il né ? y est-il arrivé d’ailleurs ? qui lui a donné son nom ?

Laurent Mourguet
Introduction
Théatre lyonnais de Guignol , N. Scheuring, 1865, tome 1

photo Jacky Lavauzelle

LA FORCE COMIQUE DE GUIGNOL

Chaque peuple a varié ce type suivant ses goûts, & lui a donné un nom. En Italie, Naples a fort popularisé son Pulcinella ; mais chaque ville y a aussi son personnage d’affection plus connu encore & plus fêté que le Napolitain. L’Angleterre a Punch, la Hollande Jan Klaassen, l’Autriche Casperle. Polichinelle, importé d’Italie à Paris par les Brioché, a longtemps régné en France ; il est aujourd’hui détrôné par Guignol. Presque tous les théâtres de marionnettes s’appellent maintenant en France des théâtres de Guignol. Ce nom est même devenu l’appellation générique de toutes les figurines qui, semblables aux Puppi & aux Pupazzi d’Italie, sont mues simplement par la main de l’artiste cachée sous leurs vêtements, sans addition de fils ou de ressorts, espèce de marionnettes qui, soit dit en passant, par l’étrangeté & la vivacité de ses gestes, a plus de force comique & ouvre un champ plus vaste à l’imagination que les mécaniques plus savantes.

Laurent Mourguet
Introduction
Théatre lyonnais de Guignol , N. Scheuring, 1865, tome 1

photo Jacky Lavauzelle

C’EST GUIGNOLANT !

On n’a pas souvenir de l’existence de Guignol à Lyon avant les dernières années du XVIIIe siècle. C’est un lyonnais, Laurent Mourguet, dont je parlerai plus amplement tout à l’heure, qui lui a donné toute sa célébrité. Mourguet, lorsqu’il avait monté son premier théâtre, avait, comme ses confrères d’alors, pris pour personnage principal, pour protagonista, comme on dit en Italie, l’éternel Polichinelle. Mais Mourguet, qui était un homme de beaucoup d’esprit & de gaité, avait pour voisin, dans le quartier Saint-Paul, un canut de la vieille roche, aussi gai, aussi spirituel que lui, qui était devenu son confident & son Egerie. Il ne lançait jamais une pochade sans en avoir fait l’essai sur ce censeur, & comme le compagnon était non-seulement un fin connaisseur, mais encore un esprit fécond en matière de facéties, Mourguet rapportait toujours de ces communications un bon conseil & quelque trait nouveau, qui n’était pas le moins original de la pièce. Quand le vieux canut avait bien ri, & qu’il donnait sa pleine approbation, il avait coutume de dire : « C’est guignolant ! » ce qui, en son langage, dans lequel il était souvent créateur, signifiait : c’est très-drôle, c’est très-amusant ! C’est à ce mot suprême que Mourguet reconnaissait son succès, &, quand le jugement avait été ainsi formulé, il portait sans crainte son œuvre devant le public.

Laurent Mourguet
Introduction
Théatre lyonnais de Guignol , N. Scheuring, 1865, tome 1

photo Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

BONNE HUMEUR – ORIGINALITE D’ESPRIT – BON COEUR …
LE CARACTERE DE GUIGNOL

Depuis ce temps, Mourguet a développé ce type de Guignol dans une longue série de pièces, en lui conservant toujours son costume, celui des ouvriers lyonnais de la fin du siècle dernier, son accent qui est aussi lyonnais de la même époque, sa bonne humeur & son originalité d’esprit. Le caractère de ce personnage est celui d’un homme du peuple : bon cœur, assez enclin à la bamboche, n’ayant pas trop de scrupules, mais toujours prêt à rendre service aux amis ; ignorant, mais fin & de bon sens ; qui ne s’étonne pas facilement ; qu’on dupe sans beaucoup d’efforts en flattant ses penchants, mais qui parvient presque toujours à se tirer d’affaire.

Laurent Mourguet
Introduction
Théatre lyonnais de Guignol , N. Scheuring, 1865, tome 1

photo Jacky Lavauzelle

« ça sent la violette, la rose, le jasmin & le jus de saucisse ! »

GUIGNOL
seul

Des confitures de dinde & de trois cents francs le pot !.. ça doit être un peu chenu… ça me fait la chair de poule de porter quéque chose de si bon… Oh ! je veux pas en goûter, j’ai promis… c’est sacré… Mais je peux ben les sentir… Si j’ai un nez, c’est pas pour en faire un tuyau de poêle… (il met le nez sur le pot) Oh ! qu’elles sentent bonnes ! quelles sentent bonnes ! ça sent la violette, la rose, le jasmin & le jus de saucisse !… Allons, allons ! emportons-les… (Il prend le pot.) Oh ! cette odeur me prend le nez çà me met sens dessus dessous. Elles doivent être bien jolies… si je les regardais !.. ça n’en ôtera pas ; & si on a des quinquets, c’est bien pour s’en servir. (Il ôte le papier.) Oh ! quelle jolie couleur ! couleur de pomme, couleur de vin… Elles me donnent dans l’œil ; ça me fait comme un rayon de soleil dans un siau d’eau… Allons, allons, pas de bêtises, emportons-les… ( Il prend le pot ) Tiens, mon pouce qui y a touché ! mon pouce en a ! si le lichais… ( Il suce son doigt. Oh ! que c’est bon ! que c’est bon ! qué velours dans la corgniôle ! Bah ! j’y mets les doigts. (Il goutte encore.)…j’y mets les doigts… Oh ! je n’y tiens plus, je n’y tiens plus. (Il met la tête dans le pot.)… Ah ! malheureux, qu’ai-je fait ?… y en a-t-il encore ? (Il regarde.) Il n’y a plus rien… Ah ! gredin, te manges pour trois cents francs de confitures ! c’est plus que te ne vaux… Que faire du pot à présent ?… Je vais tout de même le porter… on croira que c’est le chat qui les a mangées. (Il sort.)
Laurent Mourguet
Le Pot de confitures
PIÈCE EN UN ACTE
Théatre lyonnais de Guignol , N. Scheuring, 1865, tome 1

photo Jacky Lavauzelle

LES BONNES INTENTIONS DE GUIGNOL

LE GÉNIE.

Es-tu content, Guignol ?

GUIGNOL.

Oh ! Monsieur du génie, je serais bien déjà allé vous remercier ; mais je savais pas votre adresse… Sans vous j’étais perdu… Vous avez là une fameuse baguette tout de même ! Si jamais vous avez besoin de Guignol pour un coup de main, vous pouvez compter sur lui.

LE GÉNIE.

Cette baguette ne t’est plus utile à présent ; rends-la moi. (Il la reprend). Que ce qui t’arrive te serve de leçon ; sois toujours vertueux ; ne donne jamais ta confiance & ton amitié a de mauvais sujets comme ce Scapin, & que son exemple t’apprenne à rester fidèle à ton devoir… Je te quitte ; mais je ne t’oublierai pas… Je t’ai dit que je suis le Génie du bien. Appelle-moi quand tu auras à faire une bonne action. Adieu ! je rentre dans ma grotte profonde, où l’on ne voit ni ciel ni monde. (Il disparait. — Flamme.)

GUIGNOL.

Oui, Monsieur du génie, je ferai toujours bien sage… Mes compliment à votre famille… Il va dîner… je voudrais bien n’en faire autant.

Laurent Mourguet
Les Couverts volés
Théatre lyonnais de Guignol , N. Scheuring, 1865, tome 1

photo Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

photo Jacky Lavauzelle

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GUIGNOLS
Jean-Pierre Ipousteguy
LYON – FRANCE
Montaigu de Quercy Jacky Lavauzelle