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POEMES D’EMILY BRONTË – POEMS OF EMILY BRONTË

LITTERATURE ANGLAISE -English Literature – English poetry

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EMILY BRONTË
30 July 1818 – 19 December 1848
30 Juillet 1818 – 19 décembre 1848

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


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POEMS OF EMILY BRONTË

POEMES D’EMILY BRONTË

The night is darkening round me
La Nuit tout autour de moi
1837

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POETICAL FRAGMENTS
‘TWAS OF THOSE DARK CLOUDY DAYS
Ces sombres jours
1838

‘Twas one of those dark, cloudy days
C’était l’un de ces sombres jours caligineux
That sometimes come in summer blaze,
Qui parfois recouvrent la flamboyance de l’été,

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I’m happiest when most away
Les Mondes de lumière
1838

I’m happiest when most away
Je suis la plus heureuse quand le plus loin possible
I can bear my soul from its home of clay
 Mon âme s’éloigne de son foyer d’argile


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 Fair sinks the summer evening now 
Une Claire soirée d’été
1839

Fair sinks the summer evening now
Passe la claire soirée d’été
In scattered glory round;
Tout autour dans une gloire diffuse ;

 









Riches I hold in light esteem,
Les richesses, je les estime peu,
And Love I laugh to scorn;
Et l’amour, je le méprise ;

 






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No coward soul is mine
L’Âme ardente
1846

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 I’ll come when thou art saddest
Je viendrai quand tu seras vraiment triste

 

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SUPPLEMENT

LES DERNIERS JOURS D’EMILY

Pourtant, et malgré le sincère désir de la mort qu’elle a toujours laissé voir, Emily se sentait si nécessaire dans la maison qu’elle s’acharnait à vivre. On ne put obtenir qu’elle renonçât à une seule de ses occupations ordinaires. « Je n’ai jamais rien vu qui lui ressemblât, écrivait encore Charlotte. Plus forte qu’un homme, plus simple qu’un enfant. Le seul point affreux était que, pleine de sollicitude pour les autres, pour elle-même elle n’avait aucune pitié. De ses mains tremblantes, de ses jambes affaiblies, de ses pauvres yeux fatigués, elle exigeait le même service que quand elle était bien portante. Et c’était un supplice inexprimable d’être là auprès d’elle, d’assister à tout cela, et de ne rien oser lui dire. »




Le 18 décembre 1848, Emily, qui la veille encore avait pris froid dans une promenade sur les bruyères, s’obstina cependant à vouloir se lever. Elle commença à se peigner, assise près du feu. Le peigne tomba de ses mains ; elle essaya de se baisser pour le ramasser, mais elle était trop faible, elle ne put. Sa toilette finie, elle descendit au salon et se mit à un ouvrage de couture. Vers deux heures, elle était si pâle que ses sœurs la supplièrent d’aller se coucher. Elle refusa d’un signe de tête, fit un effort pour se lever, s’appuya sur le sofa, Elle était morte.




Le corps de cette chère jeune fille repose maintenant dans un caveau de l’église de Haworth, tout au sommet de cette colline qu’elle a si passionnément aimée. Son âme aussi, j’imagine, doit avoir obtenu la permission d’y demeurer à jamais, puisque tout autre séjour lui était impossible. Je crois bien même l’y avoir vue, dans la visite que j’ai faite à la petite église du village : c’était une âme pâle et douce, tout odorante du parfum des bruyères. Elle flottait devant moi ; mais quand je voulus l’approcher, je ne vis plus rien.




Je me réjouis pourtant de la savoir là, et j’en vins à envier l’heureux destin qui lui était échu. Elle n’a point connu, comme sa sœur Charlotte, les fortes émotions de la renommée ; mais le désir de la renommée n’a été pour elle « qu’un rêve léger qui s’est évanoui avec le matin ». Et la voici en revanche qui possède un privilège plus rare, la fidèle amitié de cœurs pareils au sien. Je n’oublierai pas de quelle touchante manière son nom me fut révélé pour la première fois. C’était à Dresde, sur la terrasse de Brühl, un soir d’été, il y a quatre ou cinq ans. L’orchestre du Belvédère jouait des valses dans le lointain ; une odeur tranquille me venait des jardins, par delà le fleuve ; et la jeune Anglaise avec qui je causais voulut bien m’avouer que, entre tous les romans, celui qu’elle préférait était Wuthering Heights, d’Emily Brontë. Elle eut pour me faire cet aveu un gracieux sourire un peu gêné, et baissa la tête, toute rougissante, comme s’il s’était agi d’une confidence trop hardie. Mais bientôt elle reprit courage : elle me récita, j’en jurerais, le roman tout entier ; elle me peignit le caractère d’Emily Brontë ; elle me dit comment ses amies et elle s’étaient promis de garder toujours un culte exclusif à cette noble mémoire. Oui, plus de quarante ans après sa mort, Emily excite encore dans les âmes des jeunes filles de son pays de pieux enthousiasmes. Et tandis que sa sœur Charlotte et George Eliot et Mistress Browning entrent peu à peu dans l’oubli, tous les jours arrivent de nouvelles guirlandes au tombeau de cette Emily Brontë, qui « joignait à l’énergie d’un homme la simplicité d’un enfant ».

Préface de Théodore de Wyzewa
Pour sa traduction de UN AMANT
D’Emily Brontë
1892







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LES TROIS SOEURS BRONTË
par/by Branwell Brontë
From left to right: Anne, Emily and Charlotte
De gauche à droite : Anne, Emily et Charlotte

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