Archives par mot-clé : jacky lavauzelle

SCIPIONE BORGHESE – GALERIE BORGHESE ROME – GALLERIA BORGHESE ROMA

ROME – ROMA

LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE

BERNINI –  LE BERNIN
Gian Lorenzo Bernini
1598-1680

Buste de Scipione Borghese
Busto di Scipione Borghese
Bust of Scipione Borghese
1632

Marmo – Marbre – Marble

Cardinal – Cardenal
SCIPIONE BORGHESE

1577-1633
Ottavio_Leoni_Retrato_del_cardenal_Scipione_Borghese,_Ajaccio_Museo_Fesch

Scipione borghese Galleria Borghese roma Galerie Borghese Rome artgitato 1

JOURNAL DE JANVIER 1622

« Il y avoit a la suitte du roy l’abbé Rouccelay quy estoit en parfaitte intelligence avec le feu connestable, et quy l’avoit assisté jusques a sa mort. Cet abbé, riche de patrimoine et de benefices, de bonne maison, addroit, sçavant et bien fait, avoit aspiré au bonnet de cardinal, pour a quoy parvenir il s’estoit fait clerico de camera a Rome, quy est un office de cinquante mille escus que l’on perd en devenant cardinal : il estoit de plus prefect de l’annona, intime du cardinal Borguese*, et quy croyoit sans difficulté parvenir a cet honneur, lequel pour accelerer il avoit voulu recompenser la tresorerie du pape, quy luy donnoit l’acces infaillible au cardinalat…
[*Note : Scipion Caffarelli, fils de Marc-Antoine Caffarelli et d’Hortense Borghese, prit le nom de Borghese à cause de son oncle Paul V, qui le créa cardinal le 18 juillet 1605. Il mourut le 2 octobre 1633, à l’âge de 57 ans]. »
François de Bassompierre
Journal de ma vie
Mémoires du maréchal de Bassompiere
Texte établi par Marquis de Chantérac
 Société de l’Histoire de France, 1875 (tome 3, pp. 1-91).

Scipione borghese Galleria Borghese roma Galerie Borghese Rome artgitato 2 Scipione borghese Galleria Borghese roma Galerie Borghese Rome artgitato 3

MONUMENT A FERDOWSÎ – MONUMENTO A FERDOUSI – VILLA BORGHESE

ROME – ROMA
Monumento a Petar II Petrovic Niegoš
Ferdowsî – ferdowsi
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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La Villa Borghèse
Villa Borghèse

Abū-l-Qāsim Manṣūr ibn Ḥasan al-Ṭūṣī
أبو القاسم منصور بن حسن طوسی
Ferdowsî
Monumento a Ferdousi
940- vers 1020

Poète Persan

VIE DE FIRDOUSI
Abou’l Kasim Firdousi

ornementation de Paul Zenker
Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr
Traduction par Jules Mohl
H. Piazza – L’édition d’art, 1923 (pp. XIII-XXVII).

« ABOU’LKASIM MANSOUR, appelé Firdousi, naquit à Schadab, bourg des environs de Thous. Aucun auteur ne mentionne l’année de sa naissance, mais les passages du Livre des Rois où le poëte parle de son âge portent à croire qu’il serait né en 329 de l’hégire.
Son père s’appelait Maulana Ahmed, fils de Maulana Fakhr-eddin al-Firdousi : il était d’une famille de Dihkans et propriétaire d’une terre située sur le bord d’un canal dérivé de la rivière de Thous. Il donna à son fils une éducation savante, car Firdousi était non seulement assez versé dans la langue arabe pour que ses poésies arabes excitassent l’admiration des beaux esprits de la cour de Bagdad, mais encore il savait le pehlewi, langue dont la connaissance dans les provinces orientales de la Perse était dès lors fort rare.
On sait peu de chose sur l’enfance du poëte, si ce n’est qu’il avait des habitudes studieuses et retirées ; son plus grand plaisir était de s’asseoir sur le bord d’un canal d’irrigation qui passait devant la maison de son père. Or, souvent la digue qui était établie dans la rivière de Thous pour faire affluer Veau dans le canal, et qui n’était bâtie qu’en fascines et en terre, était emportée par les grandes eaux, de sorte que le canal demeurait à sec : l’enfant se désolait et ne cessait de souhaiter que la digue fût construite en pierre et en mortier, se doutant peu que ce souhait influerait puissamment sur sa destinée et, grâce à lui, pourrait s’accomplir, mais seulement après sa mort.
À part cela, on ne sait rien de la vie de Firdousi jusqu’à son âge mûr, si ce n’est qu’il se maria, sans doute avant l’âge de vingt-huit ans, car il perdit son fils unique âgé de trente-sept ans, lorsqu’il était lui-même dans sa soixante-cinquième année. »

MONUMENT A FERDOWSÎ - MONUMENTO A FERDOVSI - VILLA BORGHESE artgitato Rome Roma 1

VIE DE FIRDOUSI
Abou’l Kasim Firdousi
ornementation de Paul Zenker
Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr
Traduction par Jules Mohl
H. Piazza – L’édition d’art, 1923 (pp. XIII-XXVII)

« Il commença son grand travail à l’âge de trente-six ans. Il travaillait au commencement en secret, parce qu’il cherchait un patron à qui il pût dédier son ouvrage et qui fût en état de le récompenser. Mais lorsqu’on sut, dans la ville de Thous, de quoi il s’occupait, tout le monde voulut entendre les parties du poème qu’il avait déjà composées. Abou-Mansour, le gouverneur de la province, lui demanda de les réciter en sa présence, les admira et pourvut dès ce moment à tous les besoins du poêle, ce qui paraît indiquer que son patrimoine était ou épuisé ou insignifiant. Firdousi se montra reconnaissant des bienfaits qu’il avait reçus d’Abou-Mansour : il les a rappelés dans sa préface, écrite après la mort de son protecteur. On ne sait pas exactement quelles sont les parties du livre qu’il a mises en vers pendant cette époque de sa vie, car il ne paraît pas avoir suivi l’ordre chronologique dans son travail ; mais un des derniers épisodes qu’il doit avoir composés à Thous est sans doute l’histoire de Siawusch qu’il termina dans la cinquante-huitième année de sa vie. C’est l’année même où Mahmoud succéda à son père (387 de l’hégire) ; mais le poëte ne le connaissait pas encore car il ne prononce pas le nom de Mahmoud à cette occasion.« 

MONUMENT A FERDOWSÎ - MONUMENTO A FERDOVSI - VILLA BORGHESE artgitato Rome Roma 2

VIE DE FIRDOUSI
Abou’l Kasim Firdousi
ornementation de Paul Zenker
Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr
Traduction par Jules Mohl
H. Piazza – L’édition d’art, 1923 (pp. XIII-XXVII)

C’était l’époque brillante de sa vie : il avait conquis la faveur du prince le plus magnifique de son temps, tous les matériaux que Mahmoud avait réunis étaient à sa disposition, et le moyen de réaliser le rêve de toute sa vie, l’achèvement de sa grande entreprise, se trouvait entre ses mains. Ce fut pour lui une véritable ivresse de bonheur dont on trouve l’écho dans Véloge de Mahmoud placé dans F introduction du Livre des Rois. Le sultan lui remit le Seïr-al-Molouk et lui fit préparer un appartement attenant au palais et qui avait une porte de communication avec son jardin privé. Les murs de son appartement furent couverts de peintures représentant des armes de toute espèce, des chevaux, des éléphants, des dromadaires et des tigres, des portraits de rois et de héros. Il avait en outre pourvu à ce que personne ne put interrompre le poëte dans son travail, en défendant la porte à tout le monde, à l’exception de son ami Ayaz et d’un esclave chargé du service domestique. Protecteur éclairé, il professait pour lui une admiration passionnée et se plaisait à dire qu’il avait souvent entendu ces mêmes histoires, mais que la poésie de Firdousi les rendait comme neuves et qu’elle inspirait aux auditeurs de l’éloquence, de la bravoure et de la pitié.
Les épisodes du poëme avaient été lus au roi à mesure que le conteur les achevait, et la récitation en était accompagnée de musique et de danse. On trouve dans un des plus anciens manuscrits du Livre des Rois un dessin intéressant qui représente Firdousi déclamant des vers devant le sultan. Le poëte est assis sur un coussin et devant lui est placé son manuscrit sur une espèce de pupitre. En face de lui se tiennent des musiciens qui raccompagnent et des danseuses qui, se conformant au rythme de la musique, s’inclinent à droite et à gauche.
Mahmoud ordonna à Khodjah Hasan Meïmendi de payer au poêle mille pièces d’or pour chaque millier de distiques ; mais Firdousi demanda à ne recevoir qu’à la fin du poëme la somme totale qui lui serait due, dans Vintention d’accumuler un capital suffisant pour pouvoir bâtir la digue dont il avait tant désiré la construction dans son enfance.
Il était alors dans la première vogue de la faveur, et ne pensait pas qu’elle put changer, ne soupçonnant pas les haines de toute espèce dont il allait être l’objet. Le bienveillant accueil que lui avaient réservé les personnes les plus considérables de la cour n’avait point tardé, en effet, à exciter la jalousie de Hasan Meïmendi qui bientôt commença à refuser au poëte tout ce qu’il demandait, en sorte qu’il était réduit à se plaindre de manquer de pain, alors qu’il consacrait tout son temps au travail ordonné par le sultan. Il semble avoir eu à lutter presque continuellement contre le besoin ; ses plaintes sur la vie qu’il menait à la cour sont des plus amères.
Cependant sa gloire s’étendait rapidement ; à peine un épisode de son poëme était-il achevé que des copies s’en répandaient dans toute la Perse, et les plus généreux parmi les princes qui les recevaient, envoyaient en retour des présents à Fauteur. Mais ces ressources accidentelles ne l’enrichissaient pas, car comptant sur la promesse de Mahmoud il dépensait à mesure et n’amassait point. Quelques-uns de ces témoignages de sympathie fournirent même un nouvel aliment aux haines auxquelles il était exposé. Ainsi une copie de l’épisode de Rustem et d’Isfendiar ayant été apportée à Rustem, fils de Fakhr-al-daulet le Dilémite, celui-ci donna au porteur cinq cents pièces d’or et envoya le double de cette somme au poëte, l’invitant en outre à venir chez lui où il lui promettait la plus gracieuse réception. Hasan Meïmendi ne manqua pas de faire à Firdousi un crime d’avoir accepté cette faveur d’un prince dont Mahmoud était l’ennemi politique et religieux.
De leur côté, poètes et scribes, jaloux de Firdousi, discutaient, dans les assemblées du sultan, le mérite de son œuvre, allant jusqu’à prétendre qu’il était entièrement dû à l’intérêt des sources, et nullement à son talent poétique. Ses amis le défendaient, et, après une de ces discussions, le sultan et ses familiers convinrent de lui donner un épisode qu’il mettrait en vers le jour même, de façon à ce qu’on pût voir, par la comparaison de sa composition avec l’original, ce qui appartenait au mérite de l’exécution. On choisit l’histoire du combat de Rustem avec Aschkebous Keschani. Firdousi rédigea, le jour même, sa version poétique, telle qu’on la trouve dans le Livre des Rois, la lut devant le sultan, et excita l’étonnement et l’admiration de tous.
Au milieu de ces ennuis, de ces embarras et de ces afflictions, auxquelles la mort de son fils joignit une cuisante douleur, Firdousi passa à peu près douze ans à la cour et y acheva son ouvrage. Il le fit présenter à Mahmoud par Ayaz et le souverain ordonna à Hasan Meïmendi d’envoyer au poète autant d’or qu’un éléphant en pourrait porter ; mais Hasan persuada à son maître que c’était trop de générosité et qu’une charge d’argent suffirait. Il fit mettre soixante mille direms d’argent dans des sacs et les fil porter à Firdousi par Ayaz. Le poêle était, dans ce moment, dans son bain; quand il en sortit, ne doutant pas que ce fut de l’or, il reçut le présent avec grande joie ; mais s’étant aperçu de son erreur, il entra dans une violente colère et dit à Ayaz que ce n’était pas là ce que le roi avait ordonné de faire ; Ayaz lui conta tout ce qui s’était passé entre Mahmoud et Hasan. Firdousi lui donna alors vingt mille pièces et autant au baigneur ; puis il prit chez un marchand qui se tenait à la porte du bain un verre de fouka (espèce de bière), le but et le paya avec les vingt mille pièces qui lui restaient, en disant à Ayaz de retourner chez le sultan et de lui dire que ce n’était pas pour gagner de l’argent et de l’or qu’il s’était donné tant de peine.
Ayaz rapporta les paroles du poëte à Mahmoud qui reprocha à Hasan de lui avoir fait commettre une injustice. Hasan répondit que tout présent du roi, que ce fut une pièce d’argent ou cent mille, devait être également bien reçu ; et que s’il donnait une poignée de poussière, on devrait la placer sur ses yeux comme un collyre. Il réussit à détourner sur Firdousi la colère du sultan, de sorte que Mahmoud déclara que le lendemain matin il ferait jeter le poëte sous les pieds des éléphants.
Le condamné fut tôt informé de ce qui était advenu et il passa la nuit dans l’anxiété. Le lendemain matin il se rendit dans le jardin particulier que Mahmoud devait traverser pour se rendre à un pavillon où il avait l’habitude de faire ses ablutions : là, il se jeta aux pieds du prince, déclarant que ses ennemis l’avaient calomnié et qu’il avait manqué de respect au sultan en refusant son présent. Il réussit à apaiser la colère royale, mais ne pardonnant pas au sultan la manière dont il avait été traité, il se détermina sur-le-champ à quitter Ghaznin. Rentré chez lui, il prit les brouillons de quelques milliers de vers qui n’étaient pas encore copiés et les jeta au feu; puis, s’étant rendu à la grande mosquée de Ghaznin, il écrivit sur le mur, à l’endroit où son ancien protecteur avait l’habitude de se placer, les deux distiques suivants :
« La cour fortunée de Mahmoud, roi de Zaboulistan, est comme une mer. Quelle mer ! on n’en voit pas le rivage. Quand j’y plongeais sans y trouver de perles, c’était la faute de mon étoile et non celle de la mer. »
Ensuite il donna à Ayaz un papier scellé, le pria de le remettre au sultan après un délai de vingt jours, l’embrassa et partit, un bâton à la main et couvert d’un manteau de derwisch. Vingt jours après, Ayaz remit la lettre qui lui avait été confiée au sultan qui, au lieu du placet qu’il pensait y trouver, lut une satire cinglante dont il fut longtemps parlé.
Mahmoud entra en fureur à cette lecture et envoya des hommes à pied et à cheval à la poursuite du fugitif, en promettant cinquante mille dinars à celui qui le ramènerait ; mais celui-ci avait une trop grande avance et F on ne réussit pas à le rejoindre.
Il s’était d’abord dirigé vers le Mazenderan, province qui était alors sous l’autorité de Kabous, prince du Djordan, il commença à y corriger le Livre des Rois et y composa en plus une pièce de vers en l’honneur de Kabous qui, sollicité par le poëte de l’autoriser à lui présenter son ouvrage, avait promis de pourvoir à tous ses besoins. Mais, ayant appris dans quelles conditions son hôte avait quitté Ghaznin, le prince se trouva fort embarrassé. Les considérations politiques l’emportèrent dans son esprit : il fit au poëte un magnifique présent mais le pria de choisir un autre séjour.
Firdousi se rendit à Baghdad. Il n’y connaissait personne et resta quelques jours dans la solitude jusqu’à ce qu’un marchand lui offrit sa maison, le consolant et lui faisant espérer du repos puisqu’il était arrivé « à l’ombre du maître des croyants. » Le vizir ou khalife, que connaissait ce marchand, s’intéressa au poëte errant, le recueillit chez lui et conta son histoire au khalife Kader-billah. Celui-ci, à son tour, voulut voir Firdousi qui lui remit un poëme en mille distiques en son honneur. Le Khalife le traita avec beaucoup de bonté, quoiqu’il trouvât mal qu’un croyant eût composé un ouvrage en l’honneur des anciens rois de Perse et des adorateurs du feu. Le coupable, pour faire oublier sa faute, se crut obligé d’écrire un nouveau poëme sur un thème emprunté au Koran ; il choisit Iousouf et Zouleïkha, et eut bientôt achevé ce nouvel ouvrage qui contenait neuf mille distiques en persan, composés dans le même mètre que le Livre des Rois.
Mahmoud avait cependant reçu la nouvelle de l’accueil fait au poëte à Baghdad. Il adressa au khalife une lettre menaçante pour demander que le fugitif lui fût livré. Cette demande décida probablement Firdousi à partir pour Ahivaz, capitale de la province d’Irak-Adjemi, et il dédia au gouverneur de cette province son poëme de Iousouf et Zouleïkha. De là, il se rendit dans le Kouhistan, dont le gouverneur, Nasir-Lek, lui était très dévoué. Nasir-Lek alla solennellement à sa rencontre et le reçut très gracieusement. Le voyageur lui confia qu’il allait écrire un livre pour éterniser le souvenir de son sort et de l’injustice du sultan ; mais Nasir, qui était ami de Mahmoud, l’en dissuada ; il lui donna cent mille pièces d’’argent en le conjurant de ne plus écrire, ni parler ou faire parler contre le sultan. Firdousi finit par lui livrer ce qu’il avait déjà rédigé, en lui permettant de le détruire, et composa une pièce de vers dans laquelle il déclara que son intention avait été de flétrir le nom, de ses ennemis, mais qu’il y renonçait sur la demande de son protecteur, et qu’il remettait son sort entre les mains de Dieu. Nasir-Lek adressa alors une lettre à Mahmoud dans laquelle il lui reprocha ses torts envers le poète disgracié, justifiant ainsi la satire que lui avaient inspiré les indignités qu’il avait subies.
Le messager qui portait cette lettre à Ghaznin y serait arrivé le jour même où, le sultan venait de lire, sur le mur de la mosquée, les deux distiques que Firdousi y avait écrits avant son départ. Mahmoud, déjà ébranlé par ces vers, le fut encore davantage par le message de Nasir-Lek. Les amis que le poëte avait laissés à Ghaznin saisirent cette occasion pour représenter au sultan tout le tort qu’il se faisait par cette persécution, dont ses ennemis ne manque- raient pas de se servir pour flétrir sa mémoire. Ils parvinrent à provoquer une telle colère du maître contre Hasan Meïmendi qu’incontinent il condamna à mort le courtisan qui avait abusé de sa bonne foi.
Firdousi, soit qu’il eût appris le changement des sentiments du sultan à son égard, soit que, bravant les risques qu’il courait, il eût voulu revoir son pays natal, avait regagné Thous. Mais, un jour, en passant par le bazar, il rencontra un enfant qui chantait les vers suivants de sa satire :
« Si le père du roi avait été un roi, son fils aurait mis sur ma tête une couronne d’or. »
Le vieillard en fut saisi, poussa un cri et s’évanouit. On le rapporta dans sa maison où il mourut, l’an 411 de l’hégire ; il était âgé de quatre-vingt-trois ans, et avait depuis onze ans achevé son ouvrage.
On l’enterra dans un jardin ; mais Abou’lkasim Gonrgani, principal scheikh de Thous, refusa de lire les prières sur sa tombe, en alléguant que le poëte avait abandonné la bonne voie et consacré son temps à parler des mécréants et des adorateurs du feu. La nuit suivante, il eut pourtant un rêve dans lequel il vit Firdousi au Paradis, vêtu d^une robe verte et portant sur la tête une couronne d’émeraudes. Il en demanda la raison à l’ange Rithwan et l’ange lui récita un tétrastique du Livre des Rois qui avait fait admettre le poëte. Après son réveil, le scheikh se rendit sur sa tombe et y prononça les prières.

Monumento a Petar II Petrovic Niegoš – Petar II Petrović Njegoš – Петар II Петровић Његош – Villa Borghese

ROME – ROMA
Monumento a Petar II Petrovic Niegoš
Petar II Petrović-Njegoš
Петар II Петровић Његош

LA VILLA BORGHESE

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La Villa Borghèse
Villa Borghèse

Monumento a Petar II Petrovic Niegoš
Petar II Petrović-Njegoš
Петар II Петровић Његош

Poète et Philosophe du Monténégro
Poeta del Monténégro

Souverain du Monténégro

 


Monumento a Petar II Petrovic Niegoš Petar II Petrovic Njegos artgitato 0

А ја што ћу, али са киме ћу? 
Et que vais-je faire et à qui me lier ?
Мало руках, малена и снага, 
Petites mains, petites et fortes,
једна сламка међу вихорове, 
une paille dans la tempête,
сирак тужни без нигђе никога… 
orphelin triste sans nulle part où aller…
Моје племе сном мртвијем спава, 
Ma tribu sommeille dans de lugubres rêves,
суза моја нема родитеља, 
Sans les larmes de mes parents,
нада мном је небо затворено, 
sur moi le ciel se ferme,
не прима ми ни плача ни молитве; 
Je ne reçois ni salaire ni prière ;
у ад ми се свијет претворио, 
le monde a mal tourné,
а сви људи паклени духови. 
et tous les gens deviennent des esprits infernaux.
Црни дане, а црна судбино! 
Jour noir, destin noir !
О кукавно Српство угашено, 
Ô Conscience Serbe étouffée,
зла надживјех твоја сваколика, 
survivre au mal de tous les jours,
а с најгорим хоћу да се борим! 
mais le pire est là et je dois me battre !
Да, кад главу раздробиш тијелу, 
Oui, lorsque vous écraser la tête des corps,
у мучењу издишу членови… 
expirent les membres en souffrance …
Куго људска, да те Бог убије! 
Peste humaine, que Dieu te tue!

Les Lauriers de la Montagne
Горски вијенац
Extrait
екстракт
Горскій віенацъ: историческо событіє при свршетку XVII віека
1847- Vienne
Traduction Jacky Lavauzelle

Monumento a Petar II Petrovic Niegoš Petar II Petrovic Njegos artgitato 1

 

Monumento Ahmed SHAWKY – Monument à Ahmed CHAWQI – Ahmed Chawki – VILLA BORGHESE

ROME – ROMA
monumento Ahmed Shawky
Ahmed Chawki – Ahmed Chawqi

LA VILLA BORGHESE

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La Villa Borghèse
Villa Borghèse

Poeta Egiziano Ahmed Shawky
Poète Egyptien Ahmed Chawqi
Ahmed Chawki
Egyptian poet Ahmad Shawqy
أحمد شوقي
1868-1932

Ahmed Shawky Ahmed Chawki Ahmed Chawqi Villa Borghese Rome Roma Artgitato 1 Ahmed Shawky Ahmed Chawki Ahmed Chawqi Villa Borghese Rome Roma Artgitato 2 Ahmed Shawky Ahmed Chawki Ahmed Chawqi Villa Borghese Rome Roma Artgitato 3

GOGOL A LA VILLA BORGHESE – Николай Гоголь -GOGOL ROME – GOGOL VILLA BORGHESE – MONUMENTO A NICOLAJ GOGOL

ROME – ROMA
Nicolas Vassiliévitch Gogol
Gogol Rome
Nicolas Gogol Villa Borghese

LA VILLA BORGHESE

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Nikolai Gogol par F Moller 1840 Otto Friedrich von Möller Tretyakov gallery


La Villa Borghèse
Villa Borghèse

Nicolas GOGOL
1809-1852

MONUMENTO A NICOLAJ GOGOL

Николай Васильевич Гоголь

Nikolaï Gogol
Микола Васильович Гоголь

Nikolai Gogol Nicolas Gogol Rome Roma Villa Borghese artgitato 2

« Cette vie consacrée à la contemplation de la nature, des antiquités, des œuvres de l’art, éveilla en lui, plus vif que jamais, le désir d’approfondir l’histoire de l’Italie, la connaissance fragmentaire qu’il en avait lui faisant paraître le présent incomplet. Il se rua donc avidement sur les archives, les chroniques, les mémoires. Il pouvait maintenant les lire non plus comme un Italien casanier qui se donne corps et âme à la lecture et, pressé par la foule des personnages et des épisodes, distingue mal l’ensemble des événements, cet ensemble qu’il était donné au prince de contempler comme d’une fenêtre du Vatican. Son séjour hors d’Italie, face au bruit et à l’agitation des nations agissantes, avait accentué la portée et l’acuité de son coup d’œil et lui permettait maintenant un contrôle sévère de toutes les déductions des historiens. Plus il lisait, plus il admirait – et cela en toute impartialité – le lustre et la grandeur de l’Italie d’autrefois. »

Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault

Nikolai Gogol Nicolas Gogol Rome Roma Villa Borghese artgitato 3

« Plus le prince poursuivait ses investigations, plus la fertilité de cette superbe époque le stupéfiait. « Où donc ont-ils trouvé le temps de produire tous ces chefs d’œuvre ? » s’exclamait-il. Ce côté admirable de Rome s’amplifiait tous les jours devant ses yeux. Les galeries se succédaient sans fin ; ici, cette église conservait une merveille de la peinture ; là, sur cette muraille qui s’effritait, une fresque à demi effacée captivait encore le regard ; plus loin, au-dessus de ces marbres, de ces colonnes, dépouilles d’anciens temples païens, resplendissait un plafond d’une immarcescible fraîcheur. Le prince ressemblait à un chercheur d’or qui découvre un gisement sous une couche de terre fort ordinaire. Et combien le sentiment de plénitude, de sérénité qu’il éprouvait en regagnant son palais différait du tumulte d’impressions qui l’assaillait à Paris quand il rentrait chez lui exténué, recru, impuissant le plus souvent à mettre de l’ordre dans ce chaos ! »

Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault

Nikolai Gogol Nicolas Gogol Rome Roma Villa Borghese artgitato

« Il traversa ensuite les Apennins, toujours dans une excellente disposition d’esprit et quand, après six jours de voyage, il vit onduler au loin la célèbre coupole, une foule de sentiments l’assaillirent qu’il eût été bien impuissant à exprimer. Il contemplait avidement chaque colline, chaque pli de terrain. Enfin, après avoir franchi le Ponte Molle et les portes de la ville, la belle adorable qu’est la Piazza del Popolo lui ouvrit ses bras sous les regards du Monte Pincio, de ses terrasses, de ses escaliers, de ses statues, de ses promeneurs. Dieu, que son cœur battit fort ! Cependant le vetturino l’entraînait dans ce Corso où, jadis, il flânait avec son abbé, alors qu’innocent, ingénu, il savait pour tout potage que la langue latine est la mère de la langue italienne…
« Ce n’est pas une femme, c’est la lueur fulgurante de la foudre », s’allait-il répétant, en ajoutant chaque fois non sans orgueil : « C’est une Romaine ; pareille femme ne peut naître qu’à Rome. Il me faut à tout prix la revoir, sinon pour l’aimer du moins pour la contempler à loisir, sinon pour l’embrasser du moins pour repaître mon regard de ses yeux, de ses bras, de ses doigts, de sa chevelure flamboyante. Il en doit être ainsi, la nature l’exige. La beauté parfaite s’incarne à seule fin que chacun puisse la voir et en conserver à jamais l’idée dans son cœur. Si cette femme n’était point le comble de la perfection, elle aurait le droit d’appartenir à un seul homme, de se laisser entraîner par lui loin de tous yeux humains. Mais une beauté accomplie doit se laisser voir à tous. Un architecte dissimule-t-il le plus beau des temples au fond d’une ruelle ? Non, il l’édifie sur une grande place où chacun peut l’admirer sous toutes ses faces. Allume-t-on une lampe pour la mettre sous le boisseau ? a dit le divin Maître.  »
Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault

LES PLACES DE ROME : Piazza Colonna – La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle – Colonna di Marco Aurelio – ROMA – ROME

Les Places de Rome – le Piazze di Roma
PIAZZA COLONNA
Colonna di Marco Aurelio





ROME – ROMA

Armoirie de Rome

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LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (1)

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le piazze di Roma
PIAZZA COLONNA
Place de la Colonne
La Colonne Marc-Aurèle
Colonna di Marco Aurelio

fine del Cinquecento da Papa Sisto V
Fin du XVIe siècle – Pape Sixte V

papa Sixtus V Sixte V Sixte quint



LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (2)

Achille ESSEBAC
L’Elu – 1902 – Chapitre XIV

« Ils descendirent vers la place du Peuple par la via Sistina, la place d’Espagne, la via Babuino et, sans se presser, flânèrent dans le Corso jusqu’au glacier Aragno. Ils s’assirent dehors. L’air était tiède et la foule se pressait du côté de la place Colonna. Pierre fit servir à Djino une « cassolette sicilienne » et s’amusa du soin que prenait l’enfant de ne pas geler la petite langue tiède sur quoi, tout comme ce joli monstre de Manlio, il déposait délicatement les pétales blancs que sa cuiller prélevait sur la crème glacée de la cassolette.
À cet endroit du Corso, la via del Tritone déverse aussi vers la place Colonna un mélange de ce qu’il y a de moins bon et de pire à Rome. Une partie stagne sur le terre-plein ou sur les trottoirs en face du palais Chigi, le reste s’émeut vers la place du Peuple, mais le tout quête des distractions, des aventures ou des clients… Et Pierre instinctivement se rapprocha de Djino. De petits gamins vendaient des allumettes ou criaient « la Tribuna », « il Giornale d’Italia » ou offraient de tristes fleurs fanées chauffées depuis le matin dans la poussière et le soleil, ou proposaient cent cartes postales pour « due lire, moussié » qui descendaient, les pauvres, jusqu’à « cinquanta centesimi » sans trouver preneur. Pauvres petits drôles ! »

  LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (3)

ROME
18 décembre 1988
« Faisons cependant remarquer, en passant, qu’en dehors des nouveaux quartiers, les rues de Rome sont très étroites et que le fameux Corso, avec toutes ses richesses artistiques et ses souvenirs historiques, n’est pas plus large que notre rue St. Laurent, dans son état actuel. Il en est de même des autres rues et places, qui sont relativement très restreintes. En longeant le Corso, on traverse la place Colonna, où se dresse la colonne de Marc-Aurèle ; puis la place de Venise, près de laquelle se trouve l’église du Gésu, l’une des plus magnifiques de Rome, et l’on arrive au Capitole, où sont situées l’église d’Ara Cœli et la place du Capitole. »
Honoré de Beaugrand
Lettres de Voyages
Presses de La Patrie, 1889
Pages 157-167

 

LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (4)

« Ni espace libre, ni horizons vastes, ni verdure rafraîchissante ! Rien que la bousculade, l’entassement, l’étouffement, le long des petits trottoirs, sous une mince bande de ciel ! Et Dario eut beau lui nommer les palais historiques et fastueux, le palais Bonaparte, le palais Doria, le palais Odescalchi, le palais Sciarra, le palais Chigi ; il eut beau lui montrer la place Colonna, avec la colonne de Marc Aurèle, la place la plus vivante de la ville, où piétine un continuel peuple debout, causant et regardant ; il eut beau, jusqu’à la place du Peuple, lui faire admirer les églises, les maisons, les rues transversales, la rue des Condotti, au bout de laquelle se dressait, dans la gloire du soleil couchant, l’apparition de la Trinité-des-Monts, toute en or, en haut du triomphal escalier d’Espagne… »
EMILE ZOLA
Les Trois Villes : Rome
Chapitre IV
Charpentier et Fasquelle – 1896
Pages 127-168

LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (5)

« Saint Paul, dans la Rome moderne, ne se reconnaîtrait pas plus sur la colonne de Marc Aurèle, qu’il ne reconnaîtrait sur la colonne Trajane son vieil ennemi Kephas.  »
ANATOLE FRANCE
Sur la Pierre Blanche (III)
Calmann-Lévy – 1921
Pages 136 – 189

LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (6)
« Mais, pour toute réponse, le prince se plongea dans la contemplation de la Ville Éternelle, qui déroulait à ses pieds un éblouissant panorama. Églises et monuments, aiguilles et coupoles formaient sous les rayons de feu du couchant une masse étincelante d’où émergeaient, solitaires ou groupés, les toits et les statues, les terrasses et les galeries. À travers la fantasmagorie chatoyante, capricieuse comme une lanterne ajourée, des clochers et des dômes, on apercevait ici les formes sévères d’un palais, là-bas la voûte aplatie du Panthéon, plus loin le faîte ouvragé de la colonne de Marc-Aurèle, supportant la statue de saint Paul, sur la droite les bâtiments du Capitole sommés de coursiers et de statues. « 

Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault

LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (7) LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (8) LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (9) LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (10) LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (11) LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (12) LES PLACES DE ROME Piazza Colonna - La Place de la Colonne et la colonne Marc-Aurèle - Colonna di Marco Aurelio - ROMA - ROME artgitato (13)

CAVASPINA – LE TIREUR D’EPINE – Boy Picking a Thorn from his Foot – GALLERIA GALERIE BORGHESE

ROME – ROMA
CAVASPINA
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE

CAVASPINA
LE TIREUR D’EPINE
Boy Picking a Thorn from his Foot

Copia della Spinario in bronzo del Pallazzo del Conservatori

Fine del Secolo XVI
Fin du XVIe siècle
Anonimo – Anonyme- Anonymous

Marbre
Marmo Statuario – Marble

CAVASPINA - LE TIREUR D'EPINE - Boy Picking a Thorn from his Foot artgitato 1

Symbole la douleur de celui qui tombe amoureux – L’épine renvoie à la rose.
« au lieu de me plaindre de ce que la rose a des épines, je me félicite de ce que l’épine est surmontée de roses et de ce que le buisson porte de fleurs. »
Joseph Joubert
Moraliste (1754-1824)

« On trouve mainte épine où l’on cherchait des roses »
Jean-François Regnard (1655-1709)
Le Distrait (1697)

« On dit que le rossignol se perce la poitrine avec une épine quand il chante son chant d’amour. Il en est ainsi de nous. Comment chanterions-nous autrement ? »
Khalil Gibran
Le Sable et l’Ecume – 1926

Petite cause et grands effets.
Cette minuscule épine concentre notre attention jusqu’à nous faire oublier le monde environnant.
Et si elle ne nous le fait pas oublier, elle nous change notre perception du monde.

« C’est parfois une épine cachée et insupportable que nous avons dans la chair qui nous rend difficiles et durs avec tout le monde. »
Paul Valéry
Mauvaises Pensées et autres

CAVASPINA - LE TIREUR D'EPINE - Boy Picking a Thorn from his Foot artgitato 2

L’épine est ce qui gêne, ce qui empêche de marcher droit, mais aussi l’épine peut nous protéger d’un grand danger.
L’épine dans ce sens est le moindre mal, comme dans ce passage des Contemplations.

Victor HUGO
Les Contemplations (1830-1855)
EGLOGUE XII
Nelson, 1911 (p. 99)
« Pareils à deux oiseaux qui vont de cime en cime,
Nous parvînmes enfin tout au bord d’un abîme.
Elle osa s’approcher de ce sombre entonnoir ;
Et, quoique mainte épine offensât ses mains blanches,
Nous tâchâmes, penchés et nous tenant aux branches,
D’en voir le fond lugubre et noir. »

 

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX – La Vénus Borghèse – La Venere Vincitrice – GALERIE BORGHESE – GALLERIA BORGHESE

ROME – ROMA –
罗马(四)—博吉斯画廊和几个教堂
Venus Venitrix Antonio Canova
拿破伦妹妹的雕像
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
博吉斯画廊

Antonio CANOVA
1757-1822

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (15)

VENUS VENITRIX
LA VENUS BORGHESE
La Venere Vincitrice
拿破伦妹妹的雕像

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (1)

Paolina Borghese Bonaparte
rappresenta come Venere Vincitrice

Pauline Bonaparte Borghèse
Représentée comme Vénus Venitrix

Sœur de Napoléon Bonaparte
1780-1825



François-Joseph Kinson Pauline_Bonaparte Pauline Bonaparte, principessa Borghese, duchessa di Guastalla
peinture de 1808 de François-Joseph Kinson

Marbre
Marmo Statuario
1805-1808

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (4)

LA RENCONTRE DE CANOVA AVEC BONAPARTE

« Antonio Canova était âgé de quarante ans, et commençait déjà à régner sans rival dans l’art italien de son temps lorsque, le 6 août 1797, il entra pour la première fois en rapports avec le futur empereur. Il était né dans un village des environs de Venise, d’une humble famille de paysans ; et sa rapide fortune avait eu comme point de départ un Lion de Saint Marc qu’il avait sculpté dans une motte de beurre, pour décorer la table d’un dîner dans la villa d’un sénateur vénitien, — début auquel l’on serait tenté d’attribuer une portée presque symbolique si l’on ne se rappelait qu’à la mollesse, vraiment un peu « beurrée, » d’un trop grand nombre des gracieuses productions du sculpteur, s’est plus d’une fois substituée, dans son art, la simple et virile beauté de figures du genre du Napoléon milanais ou des admirables lions couchés du monument funéraire du pape Clément XIII…
Mais cinq années devaient se passer encore avant que Canova fût admis à connaître personnellement son glorieux admirateur. Celui-ci, du reste, à la date de cette première lettre, n’avait guère eu l’occasion d’apprécier par soi-même les « grands talens » d’un artiste dont la renommée seule était parvenue jusqu’à lui ; et ce n’est sans doute que durant l’été de 1802 que l’œuvre du sculpteur s’est vraiment révélée à lui, sous les espèces de ces deux groupes de Psyché et l’Amour qui, aujourd’hui encore, représentent pour nous au Louvre l’art du maître vénitien, — aussi fidèlement admirés des visiteurs du dimanche qu’ils sont désormais dédaignés du public, plus « raffiné, » des jours de semaine. Les deux groupes, en effet, avaient été rapportés de Rome par le général Murat, qui les avait somptueusement installés dans sa maison de Villiers ; et à peine Napoléon les eut-il aperçus, qu’aussitôt le désir lui vint de s’attacher, en qualité de « sculpteur ordinaire, » l’auteur de compositions où il croyait retrouver la plus pure fleur du génie antique. Au début de septembre 1802, Canova apprit de l’ambassadeur français à Rome, François Cacault, que le Premier Consul voulait bien l’appeler à Paris, afin d’y exécuter à la fois son buste et sa statue. Le pauvre Canova eut beau, à l’extrême étonnement du diplomate, essayer par tous les moyens de se dérober à cet honneur imprévu, qu’il considérait comme incompatible avec ses sentimens de patriote vénitien : force lui fut d’obéir à la volonté formelle de son maître, le pape Pie VII, et d’accepter enfin une tâche qui devait, d’ailleurs ; lui être payée avec une libéralité toute princière, 120 000 francs et le remboursement de tous les frais du voyage. »
Théodore de Wyzewa
Revues étrangères

A propos d’une nouvelle biographie de Canova
Revue des Deux Mondes
6ème période – Tome 2
publication 1911 – Paris (p911-922)

 

 

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (6)

« Si la princesse Pauline Borghèse a posé sans voile devant Canova pour la Vénus Victrix, placée aujourd’hui à la villa Borghèse, pourquoi Diane de Poitiers n’aurait-elle pas posé aussi librement devant Jean Goujon ? Quant à la fidélité de l’imitation, je ne suis pas disposé à l’accepter. »

Peintres et sculpteurs modernes de la France – Jean Goujon
Gustave Planche
Revue des Deux Mondes
Tome 7 – 1850

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (7)

« Le rais incandescent traversa le centre impressionné du verre par l’ouverture qui lui faisait face, ressortit, coloré, par l’autre jour qu’entourait le cône évasé d’un projectif, ― et, dans un vaste cadre, sur une toile de soie blanche, tendue sur la muraille, apparut alors, en grandeur naturelle, la lumineuse et transparente image d’une jeune femme, ― statue charnelle de la Venus Victrix, en effet, s’il en palpita jamais une sur cette terre d’illusions. »
Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
L’Eve future – III – Apparition
Bibliothèque-Charpentier
Eugène Fasquelle éditeur, 1909 (nouv. éd.) (pp. 89-93).

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (8)

« George, qui tout un soir a soudain rajeuni
Un parterre de rois qu’on vit tressaillir d’aise ;
La reine Caroline et Pauline Borghèse,
Ces déesses qu’aimaient dans un siècle fini
Les héros disparus, et la Celiani
Que Prudhon fait sourire au soleil qui la baise. »

Théodore de Banville
Œuvres de Théodore de Banville
Alphonse Lemerre, éditeur, 1890
(Le Sang de la coupe. Trente-six Ballades joyeuses.
Le Baiser, pp. 3-165).

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (9) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (11) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (12) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (13)

Dictionnaire Universel d’Histoire et de Géographie
Bouillet Chassang
1878
Lettre C
Pages 309 à 488
CANOVA (Antoine), sculpteur italien,ne en 1757 à Possagno, dans l’Etat vénitien, mort à Venise en 1822, fut appelé à Rome en 1779, après avoir remporté plusieurs prix à l’Académie des beaux-arts de Venise. Il y donna successivement plusieurs ou-vragesquilemirent bientôt au premier ranç des scui-teurs modernes, et dans lesquels il sut allier limitation de la nature avec les beautés idéales de 1 antique. Ses principaux ouvrages sont : Thésée assis sur le Minotaure vaincu; le mausolée de Clément III, dans la basilique de Saint-Pierre, le mausolée de Clément XIV, en marbre, dans l’église des Saints-Apôtres; Psyché enfant, debout, tenant par les ailes un papillon posé dans sa main ; le mausolée d’Alfieri, dans l’église de Santa-Croce à Florence; Washington, pour le sénat de la Caroline, la Madeleine, Orphée et Eurydice, Dédale et Icare, Adonis et Vénus, Endymion , Vénus victorieuse (Pauline Bonaparte), Polymnie (ÉUsa Bonaparte),etc. Il cultiva aussi la peinture avec succès. Canova avait été appelé plusieurs fois à Paris par Bonaparte : il revint en 1815, chargé par le pape de présider à la reconnaissance et à la translation des monuments enlevés à l’Italie et que réclamait le gouvernement pontifical. Cet artiste se distingue par la pureté des contours, l’élégance des formes, la sagesse de la composition, l’expression des physionomies, l’habileté à donner au marbre le poli et le moelleux de la nature vivante ; quelques-uns lui refusent la vigueur et l’originalité. Il était associé étranger de l’Institut. Son OEuvre a été publiée en 1824 par Réveil et Dela-touche. Quatremère de Quincy a donné une étude sur Canova et ses ouvrages, et le comte de Cico-gnara sa Biographie, Venise, 1825.  Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (16) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (18) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (19)

LES RELATIONS ENTRE CANOVA ET L’EMPEREUR

La vérité est que ces « dispositions » du tout-puissant Empereur eurent pour effet d’épouvanter le pauvre Canova. ainsi que nous le prouve assez clairement sa réponse affolée à la lettre de Daru. « Sa Majesté, y écrivait-il, peut me commander de consacrer à son service exclusif tout le reste de mes jours : j’obéirai, car ma vie lui appartient. Mais Elle ne saurait, sans contredire son cœur magnanime et sans violer la splendeur de son nom, Elle ne saurait, dis-je, vouloir vraiment que je renonce à moi-même, à mon art, à ma gloire. Si seulement mes travaux ont mérité d’obtenir d’Elle un gracieux égard, Elle daignera consentir à me laisser dans ma pacifique retraite, en songeant que cette retraite m’est indispensable pour me rendre moins indigne de sa protection. » Et peut-être cet homme d’un cœur doux et timide aurait-il trouvé le courage de résister jusqu’au bout à la volonté du vainqueur de l’Europe, sans l’énergique-pression exercée sur lui par tous ses confrères de Rome et de Florence, désireux d’exploiter à leur propre profit l’influence de leur glorieux ami auprès de l’Empereur.
Théodore de Wyzewa
Revues étrangères
A propos d’une nouvelle biographie de Canova
Revue des Deux Mondes
6ème période – Tome 2
publication 1911 – Paris (p911-922)

BERNINI La Verità – LA VERITE LE BERNIN 济安·贝尼尼 GALLERIA BORGHESE 博吉斯画廊 GALERIE BORGHESE

ROME – ROMA – 罗马
Bernini la verità 
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
博吉斯画廊
GALLERIA BORGESE

BERNINI La Verità
LE BERNIN

济安·贝尼尼
Gian Lorenzo Bernini
1598-1680la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (1)

La Verità
La VERITE
environ 1645-1652 circa

doveva insere integrata dall’allegoria mai eseguita, del Tempo que svela la Verità
devait être intégrée à l’allégorie, jamais réalisée, Le Temps révèle la Vérité
MARBRE
MARMO STATUARIO

Francis Jammes
De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir
Je t’aime…

 La vérité est nue et mets-toi nue aussi.
Les épis crépiteront sous ton corps durci
par la jeunesse de l’amour qui le blanchit.

 la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (2)

L’art de la Révolution française
Marcel Reymond
LA REVUE DES DEUX MONDES
1914 – Tome 22
Dans son amour de la nudité féminine, dans son désir de rendre la chair vivante que ses yeux d’artiste ont caressée, Clodion surpassera tous ses prédécesseurs et les Grecs eux-mêmes.
Or cela, la Rome papale ne le veut pas : elle est hostile à la nudité de la femme qui choque la pudeur chrétienne. A Rome, après la Vérité du Bernin, je ne sais si, pendant tout un siècle, on pourrait citer une seule statue de femme nue. Et, comme en Italie, partout en Europe, dans les Pays-Bas, en Allemagne, en Espagne, les statues de femmes nues sont proscrites.

la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (3)

« Vérité dans un temps, erreur dans un autre »
Charles de Montesquieu
la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (4)

« La vérité est trop nue, elle n’excite pas les hommes »
Jean Cocteau

la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (5)

« Tous ceux qui veulent dire une vérité avant son heure risquent de se retrouver hérétiques. »
Pierre Teilhard de Chardin  la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (7)

BERNINI ET LA RUINE DE LA SCULPTURE
Le Point de Vue de Nietzsche


Friedrich Nietzsche
LE CAS WAGNER
Der Fall Wagner
DEUXIÈME POST-SCRIPTUM
Zweite Nachschrift

Der Verfall ist allgemein.
La décadence est générale.
Die Krankheit liegt in der Tiefe.
La maladie se trouve dans les profondeurs.
Wenn Wagner der Name bleibt für den Ruin der Musik, wie Bernini für den Ruin der Skulptur, so ist er doch nicht dessen Ursache.
Si le nom de Wagner s’applique à la ruine de la musique, comme Bernini pour la ruine de la sculpture, il n’en est pas la cause.
Er hat nur dessen tempo beschleunigt, – freilich in einer Weise, dass man mit Entsetzen vor diesem fast plötzlichen Abwärts, Abgrundwärts steht 
Il a seulement accéléré ce phénomène – quoique d’une manière telle que l’on se tient horrifié devant cette descente subite aux abîmes.
Er hatte die Naivetät der décadence: dies war seine Überlegenheit. Il avait la naïveté de cette décadence : ce fut sa supériorité.
Abgrundwärts steht.
Il croyait en elle.
Traduction Jacky Lavauzelle

la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (8)

 
DE LA RECHERCHE DE LA VERITE
Nicolas Malebranche
Livre Premier
Des erreurs des sens
Chapitre I

C’est à peu près la même chose de la connaissance de la vérité que de l’amour du bien. Nous aimons la connaissance de la vérité, comme la jouissance du bien, par une impression naturelle ; et cette impression, aussi bien que celle qui nous porte vers le bien, n’est point invincible ; elle n’est telle que par l’évidence ou par une connaissance parfaite et entière de l’objet ; et nous sommes aussi libres dans nos faux jugements que dans nos amours déréglés,

la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato (9)

LA VERITE TOUTE NUE vue par de Florian

FABLES DE FLORIAN – Volume 9
Jean-Pierre Claris de Florian ()
Ed Louis Fauché-Borel 1793 Neufchâtel
LA FABLE ET LA VERITE (p35-36)

La vérité, toute nue,
Sortit un jour de son puits.
Ses attraits par le temps étoient un peu détruits ;
Jeune & vieux fuyoient à sa vue.
La pauvre vérité restoit là morfondue,
Sans trouver un asile où pouvoir habiter.
A ses yeux vient se présenter
La fable, richement vêtue,
Portant plumes & diamants,
La plupart faux, mais très brillants.
Eh ! Vous voilà ! Bon jour, dit-elle :
Que faites-vous ici seule sur un chemin ?
La vérité répond : vous le voyez, je gêle ;

Aux passants je demande en vain
De me donner une retraite,
Je leur fais peur à tous : hélas ! Je le vois bien,
Vieille femme n’obtient plus rien.
Vous êtes pourtant ma cadette,
Dit la fable, &, sans vanité,
Partout je suis fort bien reçue :
Mais aussi, dame vérité,
Pourquoi vous montrer toute nue ?
Cela n’est pas adroit : tenez, arrangeons-nous ;
Qu’un même intérêt nous rassemble :
Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble.
Chez le sage, à cause de vous,
Je ne serai point rebutée ;
A cause de moi, chez les fous
Vous ne serez point maltraitée :
Servant, par ce moyen, chacun selon son goût,
Grâce à votre raison, & grâce à ma folie,
Vous verrez, ma sœur, que partout
Nous passerons de compagnie.

la verità bernini La Vérité Bernin Villa Borghese galleria galerie borghese artgitato 9 (1)

JAUCOURT
L’ENCYCLOPEDIE
1ère édition – 1765 – Tome 11
« 
Bernini (Jean-Laurent, surnommé le Cavalier) né en 1598, mort en 1680, étoit un génie bien rare par ses talens merveilleux dans la Sculpture & l’Architecture. Il a embelli Rome de plusieurs monuments d’architecture qui font l’admiration des connaisseurs ; tels sont le maître autel, le tabernacle, & la chaire de l’église de saint Pierre, la colonade qui environne la place de cette église, les tombeaux d’Urbain VIII. & d’Alexandre VII. la statue équestre de Constantin, la fontaine de la place Navone, &c. tous ces ouvrages ont une élégance, une expression dignes de l’antique. Personne n’a donné à ses figures plus de vie, plus de tendresse, & plus de vérité. Louis XIV. l’appella à Paris en 1665, pour travailler au dessein du Louvre, & le récompensa magnifiquement, quoique les desseins de Claude Perrault aient été préférés aux siens pour la façade de ce bâtiment du côté de saint Germain l’Auxerrois. »

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BERNINI
济安·贝尼尼
La Verità
博吉斯画廊

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LE TIBRE – ROME – FIUME TEVERE – ROMA

ROME – ROMA
TEVERE
Ponti Roma

Ponte Sant'Angelo Pont Saint Ange artgitato Rome Roma 00

Armoirie de Rome

Photos Jacky Lavauzelle

« Tandis que ces soins guerriers occupent loin du Tibre le héros troyen, la fille de Saturne, du haut des sphères étoilées, envoie Iris vers l’audacieux Turnus…Une sueur brûlante coule de tout son corps, et le sillonne en longs ruisseaux, noircis de sang et de poussière : épuisé, haletant, il ne respire qu’avec effort ; et sa bruyante haleine fait palpiter ses flancs. Alors enfin, s’élançant tout armé, il se précipite dans le Tibre : le fleuve, ouvrant ses nappes d’or, reçoit le héros dans sa chute, le porte mollement sur ses ondes paisibles, et le rend à ses compagnons, triomphant et purifié des souillures du carnage.  »

« Je suis le Tibre, ce fleuve bienfaiteur que tu vois rouler à pleins bords les trésors de son onde, et porter l’abondance aux fertiles contrées qu’il arrose ; le Tibre aux flots d’azur, aux rives aimées des cieux. Ici Rome, cité pompeuse, naîtra pour embellir mes plages et commander au monde. »
À ces mots, le dieu se replonge au fond de son liquide palais ; la Nuit s’envole, et le héros s’éveille. Énée se lève ; il adore l’astre matinal qui déjà brille à l’orient ; puis, courbé vers le fleuve où ses mains se sont purifiées, il implore les divinités tutélaires de ces lieux : « Nymphes, ô Nymphes de Laurente, dont le limpide cristal nourrit les lacs d’alentour ! toi surtout, dieu du Tibre ! et vous, ondes sacrées dont le Tibre est le père ! recevez le fils d’Anchise, et sauvez-nous enfin des coups de la Fortune.
L’ENEIDE
Virgile
HUITIEME LIVRE
Traduction Jean-Nicolas-Marie Deguerle
Delalain, 1825 – 2

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Fiume Tevere
LE TIBRE à Rome

 

 Le Tibre au XIXe siècle devant le Château Saint-Ange Veduta generale del Ponte e Castel Sant Angelo

« L’embarras du choix tenait ma plume suspendue. Le Tibre, le Rhône, le Pô semblaient se disputer qui auraient la préférence.
Le Tibre m’avait appris l’état déplorable d’une ville infortunée qui m’a bien traité et dont je ne puis entendre les calamités sans répandre un torrent de larmes. »

Ricordi sulla vita di Messer Francesco Petrarca
Mémoires pour la vie de Pétrarque
LIVRE III

 Ponte Margherita Roma Rome 5 Fiume tevere

« Dans ces entrefaites arrive de Rome un homme appelé Patrice, qui, au nom des académies de cette capitale du monde chrétien, invite le Tasse à aller recevoir dans le Capitole la couronne poétique, dont avait été honoré Pétrarque. Le Tasse préférant l’honneur à tout autre intérêt, accepte la proposition ; il quitte le rivage du Pô pour aller chercher la consolation sur le Tibre, et l’aurait trouvée, peut-être, si la mort n’eût pas tranché le fil de ses jours et de ses espérances. »
Mémoires de Goldoni

Ponte Margherita Roma Rome 2

**

« Mais les destins devaient sans doute au monde la naissance d’une ville si grande, et l’établissement de cet empire, le plus puissant après celui des dieux. Devenue par la violence mère de deux enfants, soit conviction, soit dessein d’ennoblir sa faute par la complicité d’un dieu, la Vestale attribue à Mars cette douteuse paternité. Mais ni les dieux ni les hommes ne peuvent soustraire la mère et les enfants à la cruauté du roi : la prêtresse, chargée de fers, est jetée en prison, et l’ordre est donné de précipiter les enfants dans le fleuve. Par un merveilleux hasard, signe éclatant de la protection divine, le Tibre débordé avait franchi ses rives, et s’était répandu en étangs dont les eaux languissantes empêchaient d’arriver jusqu’à son lit ordinaire ; cependant, malgré leur peu de profondeur et la tranquillité de leur cours, ceux qui exécutaient les ordres du roi les jugèrent encore assez profondes pour noyer des enfants. Croyant donc remplir la commission royale, ils les abandonnèrent aux premiers flots, à l’endroit où s’élève aujourd’hui le figuier Ruminal, qui porta, dit-on, le nom de Romulaire. »
TITE-LIVE
HISTOIRE ROMAINE
Traduction Nisard de 1864
LIVRE I
Romulus et Rémus

Ponte Sant'Angelo Pont Saint Ange artgitato Rome Roma 0

Quand la révolte a éclaté, Tullus donne ordre à Mettius de venir avec ses troupes, marche ensuite aux ennemis, traverse l’Anio, et vient camper au confluent de cette rivière et du Tibre. Les Véiens avaient passé le Tibre entre ce point et la ville de Fidènes. Leurs lignes formaient l’aile droite, et se déployaient sur les bords du fleuve ; à l’aile gauche étaient les Fidénates, plus rapprochés des montagnes.
TITE-LIVE
HISTOIRE ROMAINE
Traduction Nisard de 1864
LIVRE I – 27

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Photos Jacky Lavauzelle
Artgitato

Fiumicino Zona Roma Rome artgitato 2016 Il porto di Fiumicino 2

L’ENEIDE
Virgile
HUITIEME LIVRE
Traduction Jean-Nicolas-Marie Deguerle
Delalain, 1825 – 2
La nuit régnait, et tout ce qui respire sur la terre, au sein de l’onde, au haut des airs, goûtait dans un sommeil profond l’oubli des travaux et des peines. Assis sur le rivage, seul, et n’ayant pour toit que la voûte des cieux, Énée lui-même, Énée qu’assiègent tant de sombres images, ferme enfin la paupière, et cède en soupirant aux charmes du repos. Cependant le dieu de ces bords, le Tibre aux ondes fortunées, lève à travers le feuillage des peupliers voisins sa tête majestueuse, et, sous la forme d’un vieillard vénérable, apparaît en songe au héros. Un lin diaphane l’entoure de ses plis azurés, et son humide chevelure est ombragée d’une couronne de roseaux. Il parle ; et sa voit consolante calme ainsi de justes alarmes.

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Ponte Vittorio Emanuele II - Pont Victor-Emmanuel II -12