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DOM CASMURRO Capítulo VII CHAPITRE DONA GLORIA

DONA GLORIA
DOM CASMURRO MACHADO DE ASSIS

L’Œuvre de Joaquim Maria Machado de Assis

Poema & Prosa de Machado de Assis




Dom Casmurro Machado de Assis

Littérature Brésilienne
Literatura Brasileira

Joaquim Maria Machado de Assis
 Rio de Janeiro 1839 – 1908 Rio de Janeiro


joaquim-maria-machado-de-assis-artgitato




 

L’Œuvre de Machado de Assis

*******************

DONA GLORIA
Dom Casmurro Machado de Assis

 DOM CASMURRO
VII
Roman – Romance

1899

Traduction Jacky Lavauzelle

*****

dom-casmurro-machado-de-assis-artgitato-joaquin-sorolla-paseo-par-la-playa-1909-museo-sorolla-madridJoaquin Sorolla
Paseo par la playa
1909
Museo Sorolla Madrid

 

Capítulo VII – Septième Chapitre

DONA GLORIA




Minha mãe era boa criatura.
Ma mère était une bonne créature.
Quando lhe morreu o marido, Pedro de Albuquerque Santiago, contava trinta e um anos de idade, e podia voltar para Itaguaí.
Quand son mari, Pedro de Albuquerque Santiago, est mort, elle avait trente et un ans, et aurait pu revenir à Itaguai.
Não quis; 
Elle ne voulait pas ;
preferiu ficar perto da igreja em que meu pai fora sepultado.
elle préféra rester près de l’église où mon père a été enterré.
Vendeu a fazendola e os escravos, comprou alguns que pôs ao ganho ou alugou, uma dúzia de prédios, certo número de apólices, e deixou-se estar na casa de Mata, onde vivera os dois últimos anos de casada. 
Elle vendit la fazenda et les esclaves, elle en acheta certains pour les faire travailler ou les louer, elle acheta aussi une douzaine de bâtiments, un certain nombre de titres de rente, et le droit de rester dans la maison de Matacavalos, où elle avait vécu ses deux dernières années de mariage.
Era filha de uma senhora mineira, descendente de outra paulista, a família Fernandes.
 Elle était la fille d’une dame du Minas, qui descendait de São Paulo, la famille Fernandes.

Ora, pois, naquele ano da graça de 1857, D. Maria da Glória Fernandes Santiago contava quarenta e dois anos de idade.
Mais depuis cette année de grâce 1857, Dona Maria da Gloria Fernandes Santiago était âgée alors de quarante-deux ans.
Era ainda bonita e moça, mas teimava em esconder os saldos da juventude, por mais que a natureza quisesse preservá-la da ação do tempo.
Elle était encore belle et jeune, mais elle insistait pour cacher les restes de la jeunesse, bien que la nature ait bien voulu la préserver des intempéries.
Vivia metida em um eterno vestido escuro, sem adornos, com um xale preto, dobrado em triângulo e abrochado ao peito por um camafeu.
Elle vivait cachée dans une éternelle robe sombre, sans fioritures, avec un châle noir, plié en triangle et fixé sur la poitrine par un camée.
Os cabelos, em bandós, eram apanhados sobre a nuca por um velho pente de tartaruga;
Les cheveux, en masse, étaient capturés sur le cou par un vieux peigne d’écaille ;
alguma vez trazia a touca branca de folhos.
parfois, elle portait une coiffe blanche à volants.
Lidava assim, com os seus sapatos de cordovão rasos e surdos, a um lado e outro, vendo e guiand todos da casa inteira, desde manhã até à noite.
Elle déambulait en silence aussi avec des chaussures de cuir au talon plat ici et là, de voir et dirigeant ainsi toute toute la maison, du matin au soir.
 

Tenho ali na parede o retrato dela, ao lado do marido, tais quais na outra casa.
J’ai là, sur le mur, un portrait d’elle, auprès de son mari, comme dans l’autre maison.
A pintura escureceu muito, mas ainda dá idéia de ambos.
Le tableau trop sombre avec le temps, nous permet toutefois de toujours avoir une idée de cette époque.
Não me lembra nada dele, a não ser vagamente que era alto e usava cabeleira grande;
Je ne me rappelle rien de lui, sauf vaguement qu’il était grand et portait ses cheveux longs ;
o retrato mostra uns olhos redondos, que me acompanham para todos os lados, efeito da pintura que me assombrava em pequeno.
Le portrait le montre avec des yeux ronds qui me suivent partout, et, enfant, cet effet me hantait terriblement.
O pescoço sai de uma gravata preta de muitas voltas, a cara é toda rapada, salvo um trechozinho pegado às orelhas.
Le cou sort d’une cravate noire aux nombreuses ramifications, le visage est impeccablement rasé, sauf pour les favoris qui tombent de ses oreilles.
O de minha mãe mostra que era linda.
Comme ma mère était belle.
Contava então vinte anos, e tinha uma flor entre os dedos.
Elle avait vingt ans, et tenait une fleur entre ses doigts.
No painel parece oferecer a flor ao marido.
Sur le panneau, elle semble offrir la fleur à son mari.
O que se lê na cara de ambos é que, se a felicidade conjugal pode ser comparada à sorte grande, eles a tiraram no bilhete comprado de sociedade.
Ce qui se lit, c’est certain, sur les deux visages, si le bonheur conjugal peut être comparé à la bonne fortune, c’est que les deux avaient gagné le gros lot, indiscutablement.













Concluo que não se devem abolir as loterias.
J’en conclus qu’on devrait pas abolir les loteries.
Nenhum premiado as acusou ainda de imorais, como ninguém tachou de má a boceta de Pandora, por lhe ter ficado a esperança no fundo;
Aucun gagnant, du reste, ne les jugent immorales, comme aucun n’a cloué la boite de Pandore, qui a pourtant laissé, au fond, l’espérance ;
em alguma parte há de ela ficar.
elle se doit bien d’être quelque part.
Aqui os tenho aos dois bem casados de outrora, os bem-amados, os bem-aventurados, que se foram desta para a outra vida, continuar um sonho provavelmente. 
Ici, je les ai tous les deux, les mariés satisfaits, les amoureux, les bienheureux, qui sont passés à une autre vie, pour continuer un rêve sans doute.
Quando a loteria e Pandora me aborrecem, ergo os olhos para eles, e esqueço os bilhetes brancos e a boceta fatídica.
Lorsque la loterie et Pandore me fatiguent, je les regarde, et j’en oublie les billets blancs et la boîte fatidique.
São retratos que valem por originais. 
Ce sont des portraits tellement vivants.
O de minha mãe, estendendo a flor ao marido, parece dizer: 
Ma mère, qui tient la fleur à son mari, semble dire :
« Sou toda sua, meu guapo cavalheiro! »
«Je suis toute à toi, mon gentilhomme ! »
O de meu pai, olhando para a gente, faz este comentário: 
Mon père, en nous regardant, fait ce commentaire : 
« Vejam como esta moça me quer… »
« Voyez donc comment cette fille me désire… »
Se padeceram moléstias, não sei, como não sei se tiveram desgostos:
S’ils ont souffert de maladies, je ne sais pas ; ni s’ils ont eu des chagrins :
era criança e comecei por não ser nascido.
je n’étais qu’un enfant et avant ça, je n’étais même pas né.
Depois da morte dele, lembra-me que ela chorou muito;
Après sa mort à lui, je me rappelle qu’elle a beaucoup pleuré ;
mas aqui estão os retratos de ambos, sem que o encardido do tempo lhes tirasse a primeira expressão.
mais voici les photos des deux, sans que le temps crasseux n’enlève leur première expression.
São como fotografias instantâneas da felicidade.
Ce sont comme des instantanés de bonheur.

*******

DONA GLORIA
DOM CASMURRO MACHADO DE ASSIS

*********

dom-casmurro-machado-de-assis-la-denonciation-artgitato-victor-meirelles-de-lima-la-premiere-messe-au-bresil-1861Victor Meirelles de Lima
La Première messe au Brésil
A Primeira Missa no Brasil
1861
Museu Nacional de Belas Artes – MnBA
Rio de Janeiro

 

der Sarg HEINE INTERMEZZO LYRIQUE LXVI LE CERCUEIL

der Sarg Heine
Lyrisches Intermezzo

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine

der Sarg Heine

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
Lyrisches Intermezzo
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
der Sarg Heine
LE CERCUEIL




der-sarg-heine-artgitato-gaspar-david_friedrich-graveyard-under-snow-museum-der-bildenden-kunste Caspar_David_Friedrich
Friedhof im Schnee
1826

Cimetière sous la neige
Graveyard under Snow
Museum der bildenden Künste
Leipzig

*

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Lyrisches Intermezzo
der Sarg HEINE

Die alten, bösen Lieder,
Les vieilles et vilaines chansons,
Die Träume schlimm und arg,
Les nocifs et mauvais rêves,
Die laßt uns jetzt begraben,
Nous devons les ensevelir maintenant,
 Holt einen großen Sarg.
Dans un grand cercueil.

*

Hinein leg’ ich gar manches,
J’y mettrai tant de choses,
Doch sag’ ich noch nicht was;
Mais je ne dis pas tout encore ;
 Der Sarg muß seyn noch größer
Le cercueil doit être plus large encore
Wie’s Heidelberger Faß.
Que ne l’est la tonne de Heidelberg.

*

*

*******

LXVI

der Sarg Heine

Heinrich Heine
INTERMEZZO LYRIQUE
Lyrisches Intermezzo

********

Lyrisches Intermezzo

*********
LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une «critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une «critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

***************************

INTERMEZZO LYRIQUE
Lyrisches Intermezzo
LXVI
der Sarg Heine
Poésie HEINRICH HEINE

das Grab HEINE INTERMEZZO LYRIQUE LXV LA TOMBE

das Grab Heine
Lyrisches Intermezzo

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine

das Grab Heine

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
Lyrisches Intermezzo
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
das Grab Heine
LA TOMBE




das-grab-heine-la-tombe-artgitato-caspar_david_friedrich

Caspar David Friedrich
Klosterfriedhof im Schnee
Cimetière de cloître sous la neige
1819

 

*

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Lyrisches Intermezzo
das Grab HEINE

Nacht lag auf meinen Augen,
La nuit gisait sur mes yeux,
Bley lag auf meinem Mund,
Ma bouche était de plomb,
  Mit starrem Hirn und Herzen
Le cerveau et le cœur secs,
Lag ich in Grabesgrund.
Dans la tombe, je gisais.

*

Wie lang kann ich nicht sagen
Je ne sais combien de temps
Daß ich geschlafen hab’;
J’ai dormi;
Ich wachte auf und hörte
Me réveillant, j’entendais
Wie’s pochte an mein Grab.
Que l’on frappait à ma tombe.

*

„Willst du nicht aufstehn, Heinrich?
« Tu ne veux pas te lever, Heinrich ?
Der ew’ge Tag bricht an,
 Le jour éternel brille désormais,
Die Todten sind erstanden,
  Les morts se sont levés,
Die ew’ge Lust begann.“
  La joie éternelle commence ».

*

Mein Lieb, ich kann nicht aufstehn,
 « Mon aimée, je ne peux me lever,
Bin ja noch immer blind;
 Je suis toujours aveugle ;
Durch Weinen meine Augen
 Mes yeux, de pleurer,
Gänzlich erloschen sind.
Se sont éteints à jamais. »

*

„Ich will dir küssen, Heinrich,
«Je veux t’embrasser, Heinrich,
Vom Auge fort die Nacht;
 Pour qu’enfin de tes yeux la nuit s’éloigne ;
Die Engel sollst du schauen,
  Tu verras alors les anges,
 Und auch des Himmels Pracht.“
 Et la splendeur du ciel. »

*

Mein Lieb, ich kann nicht aufstehn,
« Mon aimée, je ne peux me lever,
Noch blutet’s immerfort,
 Je saigne encore constamment,
Wo du in’s Herz mich stachest
De cette blessure dans mon cœur
 Mit einem spitz’gen Wort’.“
Faite par un de tes mots ».

*

„Ganz leise leg’ ich, Heinrich,
« Tranquillement je resterai, Heinrich,
Dir meine Hand auf’s Herz;
 Je poserai ma main sur ton cœur ;
Dann wird es nicht mehr bluten,
Ainsi, il ne sera saignera plus,
Geheilt ist all sein Schmerz.“
 Il n’aura plus de douleur. »

*

Mein Lieb, ich kann nicht aufstehn,
« Mon aimée, je ne peux me lever,
Es blutet auch mein Haupt;
Ma tête aussi est blessée ;
Hab’ ja hinein geschossen
 Par le coup pris
 Als du mir wurdest geraubt.
Quand un autre t’a conquise. »

*

„Mit meinen Locken, Heinrich,
« Avec mes boucles, Heinrich,
Stopf’ ich des Hauptes Wund’,
 Je protégerai ta blessure à la tête »
Und dräng’ zurück den Blutstrom,
Et empêcherai le sang de s’écouler,
 Und mache dein Haupt gesund.“
Et je te la rendrai saine. »

*

Es bat so sanft, so lieblich,
La demande était si douce et lumineuse,
Ich konnt’ nicht widerstehn;
Que d’y résister, je ne pus ;
Ich wollte mich erheben,
Je voulais me lever,
Und zu der Liebsten gehn.
Et rejoindre mon aimée.

*

Da brachen auf die Wunden,
Cela rouvrit les plaies,
Da stürzt’ mit wilder Macht
D’un jet d’une puissance sauvage
Aus Kopf und Brust der Blutstrom,
Le sang, de la tête et de la poitrine, gicla,
Und sieh! – ich bin erwacht.
Et voyez ! – Je suis éveillé.

*******

LXV

das Grab Heine

Heinrich Heine
INTERMEZZO LYRIQUE
Lyrisches Intermezzo

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Lyrisches Intermezzo

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une «critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une «critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
Lyrisches Intermezzo
LXV
das Grab Heine
Poésie HEINRICH HEINE

Lyrisches Intermezzo HEINE INTERMEZZO LYRIQUE LXIII Die Armesünderblum’

Lyrisches Intermezzo
INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine

Die Armesünderblum’

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
Lyrisches Intermezzo
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
Die Armesünderblum’
LA FLEUR DES PAUVRES PECHEURS




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LXIII

Die Armesünderblum’

 

Lyrisches Intermezzo
LXIII
LA FLEUR DES PAUVRES PECHEURS

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Lyrisches Intermezzo
Die Armesünderblum’
Poésie HEINRICH HEINE

Am Kreuzweg wird begraben
Au carrefour sont enterrés
Wer selber sich brachte um;
Les suicidés ;
Dort wächst eine blaue Blume,
Il y pousse une fleur bleue,
Die Armesünderblum’.
La fleur des pauvres pécheurs.

*

*******

LXIII

Die Armesünderblum’

Heinrich Heine
INTERMEZZO LYRIQUE
Lyrisches Intermezzo

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Lyrisches Intermezzo

*********
LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
Lyrisches Intermezzo
LXIII
Die Armesünderblum’
Poésie HEINRICH HEINE

Der Traumgott HEINE INTERMEZZO LYRIQUE LXI UN RÊVE DIVIN

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine

Der Traumgott

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
Der Traumgott
UN RÊVE DIVIN




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LXI

Der Traumgott

 

Lyrisches Intermezzo
LXI
Un Rêve divin

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Der Traumgott
Poésie HEINRICH HEINE

*

intermezzo-lyrique-heine-artgitato-marie-kroyer_1889_-_interior_med_marie_kroyerPeder Severin Krøyer
1889
Intérieur avec Marie Kroyer
Interiør med Marie Krøyer

*

Der Traumgott bracht’ mich in ein Riesenschloß,
Un divin rêve m’a transporté dans un immense château,
Wo schwüler Zauberduft und Lichterschimmer,
Où régnaient d’étouffants parfums et des lumières magiques,
Und bunte Menschenwoge sich ergoß
Où erraient des tragiques vagues humaines
Durch labyrinthisch vielverschlungne Zimmer.
A travers de vastes salles labyrinthiques.
Die Ausgangspforte sucht der bleiche Troß,
Cette masse humaine cherchait désespérément
Mit Händeringen und mit Angstgewimmer.
Avec les membres tordus et avec une angoisse absolue.
  Jungfrau’n und Ritter ragen aus der Menge,
Dames et cavaliers se détachaient de la foule,
Ich selbst bin fortgezogen im Gedränge.
Moi aussi, je me trouvais happé dans la foule…

*

*******

LXI

Der Traumgott 

Heinrich Heine
INTERMEZZO LYRIQUE

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
LXI
Der Traumgott
Poésie HEINRICH HEINE

das Schwanenlied HEINE INTERMEZZO LYRIQUE LX LE CHANT DU CYGNE

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine

das Schwanenlied

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
das Schwanenlied
LE CHANT DU CYGNE




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LX

das Schwanenlied

 

Lyrisches Intermezzo
LX
LE CHANT DU CYGNE

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
das Schwanenlied Poésie HEINRICH HEINE Le Chant du Cygne

*

  Es fällt ein Stern herunter
Il tombe une étoile
Aus seiner funkelnden Höh’;
Des cieux pétillants ;
Das ist der Stern der Liebe,
Voici l’étoile de l’amour,
Den ich dort fallen seh’.
Que je vois tomber.

*

*******

LX

das Schwanenlied
Le Chant du Cygne
Heinrich Heine
INTERMEZZO LYRIQUE

********

*********
LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

***************************

INTERMEZZO LYRIQUE
LX

das Schwanenlied LE CHANT DU CYGNE
Poésie HEINRICH HEINE

Der Herbstwind HEINE INTERMEZZO LYRIQUE LIX VENT D’AUTOMNE

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine

Der Herbstwind
VENT D’AUTOMNE

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
 Der Herbstwind
Vent d’automne




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LIX

Der Herbstwind

 

Lyrisches Intermezzo
LIX
LE VENT D’AUTOMNE

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Der Herbstwind Poésie HEINRICH HEINE Chaque nuit

*

Der Herbstwind rüttelt die Bäume,
Le vent d’automne agite les arbres,
Die Nacht ist feucht und kalt;
La nuit est froide et humide ;
Gehüllt im grauen Mantel,
Enveloppé dans un manteau gris,
Reite ich einsam im Wald!
Je monte seul dans la forêt !

*

Und wie ich reite, so reiten
Et comme je galope, à cheval
Mir die Gedanken voraus;
Mes idées me devancent ;
Sie tragen mich leicht und luftig
Elles me transportent léger et aérien
Nach meiner Liebsten Haus.
Vers la demeure de ma bien-aimée.

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LIX

Der Herbstwind 
Le Vent d’Automne
Heinrich Heine
INTERMEZZO LYRIQUE

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
LIX
Der Herbstwind
Le vent d’automne
Poésie HEINRICH HEINE

Brausen und Heulen HEINE INTERMEZZO LYRIQUE LVIII

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine

Brausen und Heulen

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
Brausen und Heulen
Hurlements et Gémissements




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LVIII

Brausen und Heulen

 

Lyrisches Intermezzo
LVIII
Rugissements & Hurlements

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Brausen und Heulen
Poésie HEINRICH HEINE Hurlement & Gémissement

*

Das ist ein Brausen und Heulen,
C’est un hurlement et un gémissement,
  Herbstnacht und Regen und Wind;
Que cette nuit d’automne, cette pluie et ce vent ;
Wo mag wohl jetzo weilen
Où pourrais-je bien trouver
Mein armes, banges Kind?
Ma pauvre, mon enfant anxieuse ?

*

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LVIII

Brausen und Heulen

Heinrich Heine
INTERMEZZO LYRIQUE

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
LVIII
Brausen und Heulen
Poésie HEINRICH HEINE

Allnächtlich HEINE INTERMEZZO LYRIQUE LVII

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine

Allnächtlich

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
Allnächtlich
Chaque Nuit




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LVII

Allnächtlich 

 

Lyrisches Intermezzo
LVII
Chaque Nuit

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Allnächtlich Poésie HEINRICH HEINE Chaque nuit

*

Allnächtlich im Traume seh’ ich dich,
Chaque nuit, dans mes rêves, je te vois,
Und sehe dich freundlich grüßen,
Et je vois ton amical salut,
  Und lautaufweinend stürz’ ich mich
Et, pleurant, je me jette
Zu deinen süßen Füßen.
A tes doux pieds.

*

LVII

Allnächtlich 
Chaque nuit
Heinrich Heine
INTERMEZZO LYRIQUE

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
LVII
Allnächtlich  Chaque nuit
Poésie HEINRICH HEINE

Die Mitternacht HEINRICH HEINE MINUIT INTERMEZZO LYRIQUE LXII

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine

Die Mitternacht

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
Die Mitternacht
Minuit




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LXII

Die Mitternacht

 

 

Lyrisches Intermezzo
LXII
MINUIT

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Die Mitternacht Poésie HEINRICH HEINE

*

Die Mitternacht war kalt und stumm;
Minuit était froid et silencieux ;
Ich irrte klagend im Wald herum.
Je promenais ma plainte dans les bois.
Ich habe die Bäum’ aus dem Schlaf’ gerüttelt;
J’ai attrapé les arbres afin de les réveiller ;
Sie haben mitleidig die Köpfe geschüttelt.
Ils ont gentiment secoué leurs branchages.

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LXII

Die Mitternacht 
Minuit
Heinrich Heine
INTERMEZZO LYRIQUE

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
LXII
Die Mitternacht Minuit
Poésie HEINRICH HEINE