Publilius Syrus
IN LUXURIAM
Contre le luxe
Traduction Jacky Lavauzelle – artgitato.com
Luxurie victa Martis marcent moenia.
Rome est affaiblie par le luxe.
Tuo palato clausus pavo pascitur,
Pour ton palais, le paon est mis en cage,
Plumato amictus aureo, Babylonico ;
Cet oiseau aux plumes dorées, de Babylone ;
Gallina tibi Numidica, tibi gallus spado ;
Pour vous la pintade de Numidie, pour vous le chapon ;
Ciconia etiam grata, peregrina hospita,
La cigogne est la bienvenue aussi, cet étranger dans ta maison,
Pietaticultrix, gracilipes, crotalistria,
Qui a de la piété filiale, grêle, joueuse de castagnettes,
Avis exsul hiemis, titulus tepidi temporis,
Cette exilée de l’hiver, qui annonce la saison chaude,
Nequitiae nidum in cacabo fecit meo.
La dépravation le niche maintenant dans ton chaudron.
Quo margarita cara, tribacca, et Indica ?
Pourquoi vendre si chères les perles, les pendants d’oreilles ?
Au ut matrona ornata phaleris pelagiis
La matrone ornée de coquillages s’encanaille
Tollat pedes indomita in strato extraneo ?
Prenant son pied avec un étranger dans son lit ?
Smaragdum ad quam rem viridem, pretiosum vitrum ?
La verte émeraude, ce verre précieux, la posséder, mais dans quel but ?
Quo Carchedonios optas ignes lapideos,
Nous voulons des agates, ces pierres au feu ressemblantes,
Nisi ut scintillent ? Probitas est carbunculus.
N’est-ce pas pour qu’elles nous fassent scintiller? L’honnêteté est la plus belle des pierres.
Aequum est induere nuptam ventum textilem ?
Est-il juste que la tenue de la mariée laisse ainsi passer le vent ?
Palam prostare nudam in nebula linea ?
Et elle, manifestement exposée nue dans un nuage de lin ?
Affiche à partir du tableau de Thomas Couture, Les Romains de la décadence, Musée Orsay 1847