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J’IRAI PLEURER SUR TA TOMBE – HEINE POÉSIE GEDICHTE -LE LIVRE DES CHANTS XLI – Im Traum sah ich die Geliebte

HEINE POÉSIE
HEINRICH HEINE GEDICHTE
DIE HEIMKEHR HEINE
LE LIVRE DES CHANTS
LITTERATURE ALLEMANDE

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Christian Johann Heinrich Heine


Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine GedichteHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

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Übersetzung
Traduction Jacky Lavauzelle




Buch der Lieder
Die Heimkehr
XLI
LE LIVRE DES CHANTS
LE RETOUR
 
1823-1824

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HEINRICH HEINE GEDICHTE

Im Traum sah ich die Geliebte
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J’IRAI PLEURER SUR TA TOMBE
***

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Im Traum sah ich die Geliebte,
En rêve, j’ai vu la bien-aimée,
Ein banges, bekümmertes Weib,
Une femme agitée et troublée,
Verwelkt und abgefallen
Relâché et flétri
Der sonst so blühende Leib.
Ce corps autrefois épanoui.

*

Ein Kind trug sie auf dem Arme,
Un enfant dans son bras était porté,
Ein andres führt sie an der Hand,
Un autre par la main était agrippé,
Und sichtbar ist Armuth und Trübsal
Sa pauvreté et son affliction étaient révélées
Am Gang und Blick und Gewand.
Tant par regard que son aspect.

*

Sie schwankte über den Marktplatz,
Elle traversa vacillante la Place du Marché,
Und da begegnet sie mir,
Et c’est à ce moment que je la rencontrai,
Und sieht mich an, und ruhig
Et me regardant, calmement,
Und schmerzlich sag’ ich zu ihr:
Je lui dis tristement :

*


Komm mit nach meinem Hause,

« Viens chez moi,
Denn du bist blaß und krank;
Car tu es pâle et malade ;
Ich will durch Fleiß und Arbeit
Je veux par ma persévérance et mon travail
Dir schaffen Speis’ und Trank.
T’apporter des vivres et des boissons.

*

Ich will auch pflegen und warten
Je veux aussi nourrir et élever
Die Kinder, die bei dir sind,
Les enfants qui sont avec toi,
Vor Allem aber dich selber,
Mais surtout, c’est toi que j’aiderai,
Du armes, unglückliches Kind.
Toi pauvre et misérable enfant.

*

Ich will dir nie erzählen,
Je ne te dirai jamais,
Daß ich dich geliebet hab’,
Que je t’ai aimé,
 Und wenn du stirbst, so will ich
Et si tu meurs, j’irai
Weinen auf deinem Grab.
Sur ta tombe pleurer.

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POÈMES HEINE

HEINRICH HEINE GEDICHTE
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UNE HISTOIRE DE SOUFFRANCE

Les Mains & La Beauté musicale de Heine

Mais ce qui m’intéressait plus encore que les discours de Heine, c’était sa personne, car ses pensées m’étaient connues depuis longtemps, tandis que je voyais sa personne pour la première fois et que j’étais à peu près sûr que cette fois serait l’unique. Aussi, tandis qu’il parlait, le regardai-je encore plus que je ne l’écoutai. Une phrase des Reisebilder me resta presque constamment en mémoire pendant cette visite : « Les hommes malades sont véritablement toujours plus distingués que ceux en bonne santé. Car il n’y a que le malade qui soit un homme ; ses membres racontent une histoire de souffrance, ils en sont spiritualisés. » C’est à propos de l’air maladif des Italiens qu’il a écrit cette phrase, et elle s’appliquait exactement au spectacle qu’il offrait lui-même. Je ne sais jusqu’à quel point Heine avait été l’Apollon que Gautier nous a dit qu’il fut alors qu’il se proclamait hellénisant et qu’il poursuivait de ses sarcasmes les pâles sectateurs du nazarénisme : ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n’en restait plus rien alors. Cela ne veut pas dire que la maladie l’avait enlaidi, car le visage était encore d’une singulière beauté ; seulement cette beauté était exquise plutôt que souveraine, délicate plutôt que noble, musicale en quelque sorte plutôt que plastique. La terrible névrose avait vengé le nazarénisme outragé en effaçant toute trace de l’hellénisant et en faisant reparaître seuls les traits de la race à laquelle il appartenait et où domina toujours le spiritualisme exclusif contre lequel son éloquente impiété s’était si souvent élevée. Et cet aspect physique était en parfait rapport avec le retour au judaïsme, dont les Aveux d’un poète avaient récemment entretenu le public. D’âme comme de corps, Heine n’était plus qu’un Juif, et, étendu sur son lit de souffrance, il me parut véritablement comme un arrière-cousin de ce Jésus si blasphémé naguère, mais dont il ne songeait plus à renier la parenté. Ce qui était plus remarquable encore que les traits chez Heine, c’étaient les mains, des mains transparentes, lumineuses, d’une élégance ultra-féminine, des mains tout grâce et tout esprit, visiblement faites pour être l’instrument du tact le plus subtil et pour apprécier voluptueusement les sinuosités onduleuses des belles réalités terrestres ; aussi m’expliquèrent-elles la préférence qu’il a souvent avouée pour la sculpture sur la peinture. C’étaient des mains d’une rareté si exceptionnelle qu’il n’y a de merveilles comparables que dans les contes de fées et qu’elles auraient mérité d’être citées comme le pied de Cendrillon, ou l’oreille qu’on peut supposer à cette princesse, d’une ouïe si fine qu’elle entendait l’herbe pousser. Enfin, un dernier caractère plus extraordinaire encore s’il est possible, c’était l’air de jeunesse dont ce moribond était comme enveloppé, malgré ses cinquante-six ans et les ravages de huit années de la plus cruelle maladie. C’est la première fois que j’ai ressenti fortement l’impression qu’une jeunesse impérissable est le privilège des natures dont la poésie est exclusivement l’essence. Depuis, le cours de la vie nous a permis de la vérifier plusieurs fois et nous ne l’avons jamais trouvée menteuse.

Émile Montégut
Esquisses littéraires – Henri Heine
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 63
1884

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