POEME D’EDGAR ALLAN POE
LITTERATURE AMERICAINE
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EDGAR ALLAN POE
1809-1849
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Helen, thy beauty is to me
Hélène, ta beauté est pour moi
Like those Nicéan barks of yore,
Ces barques Nicéennes d’autrefois,
That gently, o’er a perfumed sea,
Qui, doucement, sur une mer parfumée,
The weary, way-worn wanderer bore
Portaient le vagabond fatigué
To his own native shore.
Vers sa rive natale.
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On desperate seas long wont to roam,
Par des mers désespérées, après avoir longtemps erré,
Thy hyacinth hair, thy classic face,
Tes cheveux de hyacinthe, ton visage classique,
Thy Naiad airs have brought me home
Tes airs de Naïade m’ont porté dans mon foyer
To the glory that was Greece,
Pour la gloire de la Grèce antique,
And the grandeur that was Rome.
Et la grandeur de l’antique Rome.
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Lo! in yon brilliant window-niche
Là ! Dans l’embrasure éclatante
How statue-like I see thee stand,
Je te vois telle une statue,
The agate lamp within thy hand!
Dans ta main, la lampe d’agate !
Ah, Psyche, from the regions which
Ah ! Psyché, venue de régions
Are Holy-Land!
Qui sont Terre sainte !
LES PERSONNAGES DE POE
PAR
CHARLES BAUDELAIRE
Les personnages de Poe, ou plutôt le personnage de Poe, l’homme aux facultés suraiguës, l’homme aux nerfs relâchés, l’homme dont la volonté ardente et patiente jette un défi aux difficultés, celui dont le regard est tendu avec la roideur d’une épée sur des objets qui grandissent à mesure qu’il les regarde, — c’est Poe lui-même. — Et ses femmes, toutes lumineuses et malades, mourant de maux bizarres et parlant avec une voix qui ressemble à une musique, c’est encore lui ; ou du moins, par leurs aspirations étranges, par leur savoir, par leur mélancolie inguérissable, elles participent fortement de la nature de leur créateur. Quant à sa femme idéale, à sa Titanide, elle se révèle sous différents portraits éparpillés dans ses poésies trop peu nombreuses, portraits, ou plutôt manières de sentir la beauté, que le tempérament de l’auteur rapproche et confond dans une unité vague mais sensible, et où vit plus délicatement peut-être qu’ailleurs cet amour insatiable du Beau, qui est son grand titre, c’est-à-dire le résumé de ses titres à l’affection et au respect des poëtes.
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POEME D’EDGAR ALLAN POE