*LITTERATURE ALLEMANDE
Dramatische Werke
Théâtre Allemand
Frank Wedekind
1864 Hannover Hanovre -1918 München Munich
L’EVEIL DU PRINTEMPS
Frühlings Erwachen
I-3
1891
Erscheinungsjahr
Année de publication
Franz Marc
Der Traum – Le Rêve
1912
Musée Thyssen-Bornemisza
Madrid
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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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Acte 1
Erster Akt
Scène 3
Dritte Szene
Thea, Wendla und Martha- kommen Arm in Arm die Straße herauf.
Théa, Wendla et Martha arrivent par la rue en se tenant les bras.
MARTHA
Wie einem das Wasser ins Schuhwerk dringt!
Comme l’eau rentre dans ces chaussures !
WENDLA
Wie einem der Wind um die Wangen saust!
Comme le vent souffle sur les joues !
THEA
Wie einem das Herz hämmert!
Comme le cœur bat !
WENDLA
Gehn wir zur Brücke hinaus!
Sortons et allons au pont !
Ilse sagte, der Fluß führe Sträucher und Bäume.
Il se dit que sur la rivière, ils transportent des arbustes et des arbres
Die Jungens haben ein Floß auf dem Wasser.
. Les garçons ont un radeau sur l’eau.
Melchi Gabor soll gestern abend beinah ertrunken sein.
Melchi Gabor s’est presque noyé hier soir.
THEA
O der kann schwimmen!
Il sait nager pourtant !
MARTHA
Das will ich meinen, Kind!
Je le pense aussi, mon enfant !
WENDLA
Wenn der nicht hätte schwimmen können wäre er wohl sicher ertrunken!
S’il n’avait pas su si bien nager, il se serait sûrement noyé !
THEA
Dein Zopf geht auf, Martha; dein Zopf geht auf!
Ta tresse s’en va, Martha, ta tresse s’en va !
MARTHA
Puh – laß ihn aufgehn!
Peuh ! laisse-la donc tranquille !
Er ärgert mich so Tag und Nacht.
Elle me le fait jour et nuit.
Kurze Haare tragen wie du darf ich nicht, das Haar offen tragen wie Wendla darf ich nicht, Ponyhaare tragen darf ich nicht, und zu Hause muß ich mir gar die Frisur machen
Je ne peux ni porter les cheveux courts comme toi ni comme Wendla, je ne peux pas porter les cheveux au vent comme Wendla, je ne suis pas autorisée à porter une frange et je dois me les coiffer seule
– alles der Tanten wegen!
– tout ça pour obéir à mes tantes !
WENDLA
Ich bringe morgen eine Schere mit in die Religionsstunde.
J’apporterai demain une paire de ciseaux au cours de religion.
Während du »Wohl dem, der nicht wandelt« rezitierst, werd’ ich ihn abschneiden.
Pendant que tu chanteras « Heureux l’homme qui ne s’égare pas» je te les couperai.
MARTHA
Um Gottes willen, Wendla!
Pour l’amour de Dieu, Wendla !
Papa schlägt mich krumm, und Mama sperrt mich drei Nächte ins Kohlenloch.
Papa me battra, et maman m’enfermera trois nuits dans le trou à charbon.
WENDLA
Womit schlägt er dich, Martha?
Il te bat ?
MARTHA
Manchmal ist es mir, es müßte ihnen doch etwas abgehen, wenn sie keinen so schlecht gearteten Balg hätten wie ich.
Parfois, il m’arrive de penser que sans moi, ils leur manqueraient quelque chose.
THEA
Aber Mädchen!
Mais ma fille !
MARTHA
Hast du dir nicht auch ein himmelblaues Band durch die Hemdpasse ziehen dürfen?
Est-ce que tu n’as pas pu glisser un ruban bleu à travers ton corsage ?
THEA
Rosa Atlas!
Rose satin !
Mama behauptet, Rosa stehe mir bei meinen pechschwarzen Augen.
Maman dit que le rose se marie bien à mes yeux de jais.
MARTHA
Mir stand Blau reizend!
Le bleu m’allait bien !
– Mama riß mich am Zopf zum Bett heraus.
– Maman m’a tirée par les tresses du lit.
So – fiel ich mit den Händen vorauf auf die Diele.
Alors – je suis tombée avec les mains sur le plancher.
– Mama betet nämlich Abend für Abend mit uns…
– Maman prie tous les soirs avec nous …
WENDLA
Ich an deiner Stelle wäre ihnen längst in die Welt hinausgelaufen.
Moi, depuis longtemps j’aurais lâché ça pour entrer dans le monde.
MARTHA
– o sie wolle noch sehen!
– Elle voudrait m’y voir !
Meiner Mutter wenigstens solle ich einmal keine Vorwürfe machen können…
Ma mère, qu’au moins une fois je ne puisse pas la blâmer …
THEA
Hu – Hu –
Hou ! Hou !
MARTHA
Kannst du dir denken, Thea, was Mama damit meinte?
Comprends-tu, Théa ce que maman voulait dire ?
THEA
Ich nicht.
Moi non.
– Du, Wendla?
– Et toi, Wendla ?
WENDLA
Ich hätte sie einfach gefragt.
Je lui aurais posé la question.
MARTHA
Ich lag auf der Erde und schrie und heulte.
J’étais sur le sol et je criais et je pleurais.
Da kommt Papa.
Alors Papa est arrivé.
Ritsch – das Hemd herunter.
Cratch- ma chemise s’est défaite et elle est tombée.
Ich zur Türe hinaus.
Moi, je suis restée devant la porte.
Da habe man’s.
Enfin, voilà.
Ich wolle nun wohl so auf die Straße hinunter…
Je voulais descendre comme ça dans la rue…
WENDLA
Das ist doch gar nicht wahr, Martha.
Non, ce n’est pas vrai, Martha.
MARTHA
Ich fror.
J’étais gelé.
Ich schloß auf.
Je suis rentrée.
Ich habe die ganze Nacht im Sack schlafen müssen.
J’ai dormi toute la nuit dans un sac.
THEA
Ich könnte meiner Lebtag in keinem Sack schlafen!
Moi, je ne pourrais jamais dormir dans un sac !
WENDLA
Ich möchte ganz gern mal für dich in deinem Sack schlafen.
J’aimerais bien dormir pour toi dans ton sac.
MARTHA
Wenn man nur nicht geschlagen wird.
Mais si on ne te bat pas.
THEA
Aber man erstickt doch darin!
Mais on y suffoque !
MARTHA
Der Kopf bleibt frei.
La tête reste libre.
Unter dem Kinn wird zugebunden.
Sous le menton, tu fais un nœud.
THEA
Und dann schlagen sie dich?
Et ensuite on te bat ?
MARTHA
Nein. Nur wenn etwas Besonderes vorliegt.
Non. Seulement si je fais quelque chose de spécial.
WENDLA
Womit schlägt man dich, Martha?
Avec quoi on te bat, Martha ?
MARTHA
Ach was – mit allerhand.
Ah ! Avec toutes sortes de choses
– Hält es deine Mutter auch für unanständig, im Bett ein Stück Brot zu essen?
– Et toi, ta mère trouve-t-elle indécent le fait de manger un morceau de pain au lit ?
WENDLA
Nein, nein.
Non, non.
MARTHA
Ich glaube immer, sie haben doch ihre Freude – wenn sie auch nichts davon sagen.
Je crois toujours qu’ils y prennent du plaisir- même s’ils ne disent rien.
– Wenn ich einmal Kinder habe, ich lasse sie aufwachsen wie das Unkraut in unserem Blumengarten.
Si j’ai des enfants, je les laisserai grandir comme des mauvaises herbes dans notre jardin fleuri.
Um das kümmert sich niemand, und es steht so hoch, so dicht – während die Rosen in den Beeten an ihren Stöcken mit jedem Sommer kümmerlicher blühn.
Personne ne s’en soucie, et elles s’élèvent hautes et poussent épaisses, alors que les roses dans les parterres de fleurs sur leurs bâtons fleurissent chaque été de plus en plus misérables.
THEA
Wenn ich Kinder habe, kleid’ ich sie ganz in Rosa, Rosahüte, Rosakleidchen, Rosaschuhe.
Si j’ai des enfants, ils auront du rose partout, des chapeaux roses, des robes roses, des chaussures roses.
Nur die Strümpfe – die Strümpfe schwarz wie die Nacht!
Seuls les bas ne seront pas roses- ce seront des bas noirs comme la nuit !
Wenn ich dann spazierengehe, laß ich sie vor mir hermarschieren.
En me promenant, je les laisserai gambader devant moi afin que je les admire.
– Und du, Wendla?
– Et toi, Wendla ?
WENDLA
Wißt ihr denn, ob ihr welche bekommt?
Vous ne savez même pas si vous en aurez ?
THEA
Warum sollten wir keine bekommen?
Pourquoi n’en n’aurions nous pas ?
MARTHA
Tante Euphemia hat allerdings auch keine.
Tante Euphémie n’en a pas.
THEA
Gänschen! – weil sie nicht verheiratet ist.
Gourde ! – parce qu’elle est pas mariée.
WENDLA
Tante Bauer war dreimal verheiratet und hat nicht ein einziges.
Tante Bauer n’en a pas non plus et pourtant elle a été mariée trois fois !
MARTHA
Wenn du welche bekommst, Wendla, was möchtest du lieber, Knaben oder Mädchen?
Et si tu en avais, Wendla, tu voudrais des garçons ou des filles ?
WENDLA
Jungens! Jungens!
Des garçons ! Des garçons !
THEA
Ich auch Jungens!
Moi aussi, je voudrais des garçons !
MARTHA
Ich auch.
Moi aussi.
Lieber zwanzig Jungens als drei Mädchen.
Vingt garçons plutôt que trois filles.
THEA
Mädchen sind langweilig!
Les filles sont vraiment ennuyeuses !
MARTHA
Wenn ich nicht schon ein Mädchen geworden wäre, ich würde es heute gewiß nicht mehr.
Si je ne n’étais pas déjà une fille, je ne voudrais certainement pas en être une.
WENDLA
Das ist, glaube ich, Geschmacksache, Martha!
C’est, je pense, une question de goût, Martha!
Ich freue mich jeden Tag, daß ich ein Mädchen bin.
Je suis heureuse moi tous les jours d’être une fille.
Glaub’ mir, ich wollte mit keinem Königssohn tauschen.
Crois-moi, je ne voudrais pas échanger avec le fils d’un roi.
– Darum möchte ich aber doch nur Buben!
– C’est pourquoi je voudrais n’avoir que des garçons!
THEA
Das ist doch Unsinn, lauter Unsinn, Wendla!
C’est un non-sens, un non-sens, Wendla !
WENDLA
Aber ich bitte dich, Kind, es muß doch tausendmal erhebender sein, von einem Manne geliebt zu werden, als von einem Mädchen!
Mais je t’en prie, mon enfant, c’est mille fois plus exaltant d’être aimé par un homme que par une fille !
THEA
Du wirst doch nicht behaupten wollen, Forstreferendar Pfälle liebe Melitta mehr als sie ihn!
Tu penses que Pfälle, le stagiaire forestier, aime plus Melitta qu’elle ne l’aime !
WENDLA
Das will ich wohl, Thea!
Probablement, Thea !
– Pfälle ist stolz.
– Pfälle est fier.
– Pfälle ist stolz darauf, daß er Forstreferendar ist – denn Pfälle hat nichts.
– Pfälle est fier d’être un stagiaire forestier – car Pfälle n’a rien d’autre.
– Melitta ist selig, weil sie zehntausendmal mehr bekommt, als sie ist.
Melitta est bénie car elle recevra dix mille fois plus que sa valeur.
MARTHA
Bist du nicht stolz auf dich, Wendla?
N’es-tu pas fière de toi, Wendla ?
WENDLA
Das wäre doch einfältig.
Ce serait stupide.
MARTHA
Wie wollt’ ich stolz sein an deiner Stelle!
A ta place, comme je voudrais être fière !
THEA
Sieh doch nur, wie sie die Füße setzt
Il suffit de voir comment elle met ses pieds
– wie sie geradeaus schaut
– comme elle regarde droit devant elle
– wie sie sich hält, Martha!
– comme elle se tient, Martha.
– Wenn das nicht Stolz ist!
– Si ce n’est pas la fierté ça !
WENDLA
Wozu nur?
Pourquoi ?
Ich bin so glücklich, ein Mädchen zu sein;
Je suis tellement heureuse d’être une fille ;
wenn ich kein Mädchen wär’, brächt’ ich mich um, um das nächste Mal…
si je n’étais pas une fille, je me tuerais, et la prochaine fois …
Melchior geht vorüber und grüßt.
Melchior arrive et salue.
THEA
Er hat einen wundervollen Kopf.
Il a un esprit merveilleux.
MARTHA
So denke ich mir den jungen Alexander, als er zu Aristoteles in die Schule ging.
Je pense au jeune Alexandre, lorsqu’il allait à l’école d’Aristote.
THEA
Du lieber Gott, die griechische Geschichte!
Divin Dieu, de l’histoire grecque !
ich weiß nur noch, wie Sokrates in der Tonne lag, als ihm Alexander den Eselsschatten verkaufte.
Je ne sais que Socrate vivait dans un tonneau quand Alexandre lui vendait l’ombre de son âne.
WENDLA
Er soll der Drittbeste in seiner Klasse sein.
Il doit être le troisième meilleur élève dans sa classe.
THEA
Professor Knochenbruch sagt, wenn er wollte, könnte er Primus sein.
Professeur Knochenbruch a pourtant bien dit que s’il voulait, il serait premier.
MARTHA
Er hat eine schöne Stirn, aber sein Freund hat einen seelenvolleren Blick.
Il a un visage agréable, mais son ami a un regard mélancolique.
THEA
Moritz Stiefel? – Ist das eine Schlafmütze!
Moritz Stiefel? – C’est un doux rêveur !
MARTHA
Ich habe mich immer ganz gut mit ihm unterhalten.
Je me suis toujours très bien entendue avec lui.
THEA
Er blamiert einen, wo man ihn trifft.
Il te fait honte quand tu le croises.
Auf dem Kinderball bei Rilows bot er mir Pralinés an.
Au bal des enfants des Rilows, il m’a offert des chocolats.
Denke dir, Wendla, die waren weich und warm.
Imagine, Wendla, ils étaient doux et chauds.
Ist das nicht…?
N’est-ce pas …?
– Er sagte, er habe sie zu lang in der Hosentasche gehabt.
-Il a dit qu’il les avait dans sa poche depuis trop longtemps.
WENDLA
Denke dir, Melchi Gabor sagte mir damals, er glaube an nichts – nicht an Gott, nicht an ein Jenseits – an gar nichts mehr in dieser Welt.
Sais-tu que Melchi Gabor m’a dit qu’il ne croyait en rien – qu’il ne croyait pas en Dieu, ni à l’au-delà – à rien dans ce monde.
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Frank Wedekind
Frühlings Erwachen
L’Eveil du Printemps
Acte 1 Erster Akt
Scène 3 Dritte Szene