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GOGOL A LA VILLA BORGHESE – Николай Гоголь -GOGOL ROME – GOGOL VILLA BORGHESE – MONUMENTO A NICOLAJ GOGOL

ROME – ROMA
Nicolas Vassiliévitch Gogol
Gogol Rome
Nicolas Gogol Villa Borghese

LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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Flag_of_Lazio

Nikolai Gogol par F Moller 1840 Otto Friedrich von Möller Tretyakov gallery


La Villa Borghèse
Villa Borghèse

Nicolas GOGOL
1809-1852

MONUMENTO A NICOLAJ GOGOL

Николай Васильевич Гоголь

Nikolaï Gogol
Микола Васильович Гоголь

Nikolai Gogol Nicolas Gogol Rome Roma Villa Borghese artgitato 2

« Cette vie consacrée à la contemplation de la nature, des antiquités, des œuvres de l’art, éveilla en lui, plus vif que jamais, le désir d’approfondir l’histoire de l’Italie, la connaissance fragmentaire qu’il en avait lui faisant paraître le présent incomplet. Il se rua donc avidement sur les archives, les chroniques, les mémoires. Il pouvait maintenant les lire non plus comme un Italien casanier qui se donne corps et âme à la lecture et, pressé par la foule des personnages et des épisodes, distingue mal l’ensemble des événements, cet ensemble qu’il était donné au prince de contempler comme d’une fenêtre du Vatican. Son séjour hors d’Italie, face au bruit et à l’agitation des nations agissantes, avait accentué la portée et l’acuité de son coup d’œil et lui permettait maintenant un contrôle sévère de toutes les déductions des historiens. Plus il lisait, plus il admirait – et cela en toute impartialité – le lustre et la grandeur de l’Italie d’autrefois. »

Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault

Nikolai Gogol Nicolas Gogol Rome Roma Villa Borghese artgitato 3

« Plus le prince poursuivait ses investigations, plus la fertilité de cette superbe époque le stupéfiait. « Où donc ont-ils trouvé le temps de produire tous ces chefs d’œuvre ? » s’exclamait-il. Ce côté admirable de Rome s’amplifiait tous les jours devant ses yeux. Les galeries se succédaient sans fin ; ici, cette église conservait une merveille de la peinture ; là, sur cette muraille qui s’effritait, une fresque à demi effacée captivait encore le regard ; plus loin, au-dessus de ces marbres, de ces colonnes, dépouilles d’anciens temples païens, resplendissait un plafond d’une immarcescible fraîcheur. Le prince ressemblait à un chercheur d’or qui découvre un gisement sous une couche de terre fort ordinaire. Et combien le sentiment de plénitude, de sérénité qu’il éprouvait en regagnant son palais différait du tumulte d’impressions qui l’assaillait à Paris quand il rentrait chez lui exténué, recru, impuissant le plus souvent à mettre de l’ordre dans ce chaos ! »

Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault

Nikolai Gogol Nicolas Gogol Rome Roma Villa Borghese artgitato

« Il traversa ensuite les Apennins, toujours dans une excellente disposition d’esprit et quand, après six jours de voyage, il vit onduler au loin la célèbre coupole, une foule de sentiments l’assaillirent qu’il eût été bien impuissant à exprimer. Il contemplait avidement chaque colline, chaque pli de terrain. Enfin, après avoir franchi le Ponte Molle et les portes de la ville, la belle adorable qu’est la Piazza del Popolo lui ouvrit ses bras sous les regards du Monte Pincio, de ses terrasses, de ses escaliers, de ses statues, de ses promeneurs. Dieu, que son cœur battit fort ! Cependant le vetturino l’entraînait dans ce Corso où, jadis, il flânait avec son abbé, alors qu’innocent, ingénu, il savait pour tout potage que la langue latine est la mère de la langue italienne…
« Ce n’est pas une femme, c’est la lueur fulgurante de la foudre », s’allait-il répétant, en ajoutant chaque fois non sans orgueil : « C’est une Romaine ; pareille femme ne peut naître qu’à Rome. Il me faut à tout prix la revoir, sinon pour l’aimer du moins pour la contempler à loisir, sinon pour l’embrasser du moins pour repaître mon regard de ses yeux, de ses bras, de ses doigts, de sa chevelure flamboyante. Il en doit être ainsi, la nature l’exige. La beauté parfaite s’incarne à seule fin que chacun puisse la voir et en conserver à jamais l’idée dans son cœur. Si cette femme n’était point le comble de la perfection, elle aurait le droit d’appartenir à un seul homme, de se laisser entraîner par lui loin de tous yeux humains. Mais une beauté accomplie doit se laisser voir à tous. Un architecte dissimule-t-il le plus beau des temples au fond d’une ruelle ? Non, il l’édifie sur une grande place où chacun peut l’admirer sous toutes ses faces. Allume-t-on une lampe pour la mettre sous le boisseau ? a dit le divin Maître.  »
Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault