Archives par mot-clé : Gange

ENTRE INDUS ET GANGE – LA TERRE AUX ABONDANTES RICHESSES – OS LUSIADAS VII-1- LES LUSIADES – Luís de Camões -Já se viam chegados junto à terra

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Ferdinand de Portugal traduction Jacky Lavauzelle

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LES LUSIADES VII
OS LUSIADAS
CANTO SÉTIMO 

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Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS VII-1 LES LUSIADES VII-1

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LITTERATURE PORTUGAISE

Ferdinand de Portugal Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes

literatura português
Luis de Camões
[1525-1580]
Tradução – Traduction
Jacky Lavauzelle
texto bilingue

Traduction Jacky Lavauzelle

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Brahma confundido por Camões com Jano
Brahma confondu par Camões avec Janus

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Já se viam chegados junto à terra,
Ils étaient déjà si près de cette terre,
Que desejada já de tantos fora,
Que tant désiraient ardemment atteindre,…


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LE GANGE & L’INDUS – LES RËVES DE MANUEL (7) – OS LUSIADAS IV-74 – LES LUSIADES – LUIS DE CAMOES – Eu sou o ilustre Ganges

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Ferdinand de Portugal traduction Jacky Lavauzelle

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OS LUSIADAS CAMOES CANTO IV
Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS IV-74 LES LUSIADES IV-74
LITTERATURE PORTUGAISE

Ferdinand de Portugal Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes

literatura português
Luis de Camões
[1525-1580]
Tradução – Traduction
texto bilingue

Traduction Jacky Lavauzelle

**

MANUEL Ier de Portugal
Emmanuel Ier

« Le Ventureux »
31 mai 1469 Alcochete – 13 décembre 1521 Lisbonne
Succède à Jean II le 27 octobre 1495

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– « Eu sou o ilustre Ganges, que na terra
« Je suis l’illustre Gange, qui sur la terre
Celeste tenho o berço verdadeiro;
Céleste trouve son véritable berceau ;…


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LE CHANSONNIER PÉTRARQUE POÉSIE CANZONIERE SONNET 148 (Première Partie) – CXLVIII

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FRANCESCO PÉTRARQUE POÉSIE

Francesco PETRARCA
1304 – 1374

Traduction Jacky Lavauzelle

——–


Canzoniere Petrarca  Sonetto 148

LE CHANSONNIER PÉTRARQUE Sonnet 148
CXLVIII

Rerum vulgarium fragmenta

Fragments composés en vulgaire

Rime In vita di Madonna Laura

PRIMA PARTE
Première Partie

148/263

Dante Boccace Petrarque Guido Cavalvanti Cino da Pistoia Guittone dArezzo Trecento Italien 1544 Giorgio Vasari

 

Non Tesin, Po, Varo, Adige et Tebro,
Ni Tessin, Po, Var, Adige et Tibre,
Eufrate, Tigre, Nilo, Hermo, Indo et Gange,
Euphrate, Tigre, Nil, Hermos*, Indus et Gange,
Tana, Histro, Alpheo, Garona, e ‘l mar che frange,
Don, Danube*, Alphée, Garonne, et Timave****,…

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Ritratto_di_francesco_petrarca,_altichiero,_1376_circa,_padova

canzoniere Petrarca 148
PÉTRARQUE POÉSIE CANZONIERE
le chansonnier Pétrarque Sonnet 148
canzoniere poet

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PÉTRARQUE POÉSIE
CANZONIERE

LA MAISON DU PÊCHEUR- HEINRICH HEINE – LE LIVRE DES CHANTS VII -Wir saßen am Fischerhause

LE LIVRE DES CHANTS
LITTERATURE ALLEMANDE






Christian Johann Heinrich Heine




*

 

Wir saßen am Fischerhause,
Assis à la maison du pécheur,
Und schauten nach der See;
Regardant la mer ;
  Die Abendnebel kamen,
La brume du soir s’annonçait
  Und stiegen in die Höh’.
Qui vers le ciel s’élevait.

*

Im Leuchtthurm wurden die Lichter
Dans le phare, les lumières,
Allmählig angesteckt,
Les unes après les autres, s’allumèrent,
Und in der weiten Ferne
Et au loin, au large
Ward noch ein Schiff entdeckt.
Nous découvrîmes un bateau.

*

Wir sprachen von Sturm und Schiffbruch,
Nous évoquions la tempête, le naufrage,
Vom Seemann, und wie er lebt,
Le marin, et comment il vit,
Und zwischen Himmel und Wasser,
Entre ciel et eau,
Und Angst und Freude schwebt.
Entre peur et joie.

*

Wir sprachen von fernen Küsten,
Nous évoquions les lointains rivages,
Vom Süden und vom Nord,
Ceux du sud et ceux du nord,
Und von den seltsamen Menschen,
Et les étranges peuplades,
Und seltsamen Sitten dort.
Aux insolites coutumes.

*

      Am Ganges duftet’s und leuchtet’s
Sur le Gange, fragrances et miroitements
  Und Riesenbäume blüh’n.
Où des arbres géants fleurissent.
Und schöne, stille Menschen
Et beaux, des hommes sereins
Vor Lotosblumen knie’n.
S’agenouillent devant des fleurs de lotus.

*

In Lappland sind schmutzige Leute,
En Laponie, des gens sales,
Plattköpfig, breitmäulig und klein;
Crasseux, crânes plats et petite tailles ;
  Sie kauern um’s Feuer, und backen
Se blottissent autour du feu et cuisent
Sich Fische, und quäken und schrei’n.
Leur pêche, et gloussent et crient.

*

Die Mädchen horchten ernsthaft,
Les filles écoutaient sérieusement,
Und endlich sprach Niemand mehr;
Et enfin le silence se fit ;
Das Schiff war nicht mehr sichtbar,
Le navire n’était plus visible,
   Es dunkelte gar zu sehr.
Il faisait nuit, complétement.

*






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HEINRICH HEINE
*************

UNE HISTOIRE DE SOUFFRANCE

Les Mains & La Beauté musicale de Heine

Mais ce qui m’intéressait plus encore que les discours de Heine, c’était sa personne, car ses pensées m’étaient connues depuis longtemps, tandis que je voyais sa personne pour la première fois et que j’étais à peu près sûr que cette fois serait l’unique. Aussi, tandis qu’il parlait, le regardai-je encore plus que je ne l’écoutai. Une phrase des Reisebilder me resta presque constamment en mémoire pendant cette visite : « Les hommes malades sont véritablement toujours plus distingués que ceux en bonne santé. Car il n’y a que le malade qui soit un homme ; ses membres racontent une histoire de souffrance, ils en sont spiritualisés. » C’est à propos de l’air maladif des Italiens qu’il a écrit cette phrase, et elle s’appliquait exactement au spectacle qu’il offrait lui-même. Je ne sais jusqu’à quel point Heine avait été l’Apollon que Gautier nous a dit qu’il fut alors qu’il se proclamait hellénisant et qu’il poursuivait de ses sarcasmes les pâles sectateurs du nazarénisme : ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n’en restait plus rien alors. Cela ne veut pas dire que la maladie l’avait enlaidi, car le visage était encore d’une singulière beauté ; seulement cette beauté était exquise plutôt que souveraine, délicate plutôt que noble, musicale en quelque sorte plutôt que plastique. La terrible névrose avait vengé le nazarénisme outragé en effaçant toute trace de l’hellénisant et en faisant reparaître seuls les traits de la race à laquelle il appartenait et où domina toujours le spiritualisme exclusif contre lequel son éloquente impiété s’était si souvent élevée. Et cet aspect physique était en parfait rapport avec le retour au judaïsme, dont les Aveux d’un poète avaient récemment entretenu le public. D’âme comme de corps, Heine n’était plus qu’un Juif, et, étendu sur son lit de souffrance, il me parut véritablement comme un arrière-cousin de ce Jésus si blasphémé naguère, mais dont il ne songeait plus à renier la parenté. Ce qui était plus remarquable encore que les traits chez Heine, c’étaient les mains, des mains transparentes, lumineuses, d’une élégance ultra-féminine, des mains tout grâce et tout esprit, visiblement faites pour être l’instrument du tact le plus subtil et pour apprécier voluptueusement les sinuosités onduleuses des belles réalités terrestres ; aussi m’expliquèrent-elles la préférence qu’il a souvent avouée pour la sculpture sur la peinture. C’étaient des mains d’une rareté si exceptionnelle qu’il n’y a de merveilles comparables que dans les contes de fées et qu’elles auraient mérité d’être citées comme le pied de Cendrillon, ou l’oreille qu’on peut supposer à cette princesse, d’une ouïe si fine qu’elle entendait l’herbe pousser. Enfin, un dernier caractère plus extraordinaire encore s’il est possible, c’était l’air de jeunesse dont ce moribond était comme enveloppé, malgré ses cinquante-six ans et les ravages de huit années de la plus cruelle maladie. C’est la première fois que j’ai ressenti fortement l’impression qu’une jeunesse impérissable est le privilège des natures dont la poésie est exclusivement l’essence. Depuis, le cours de la vie nous a permis de la vérifier plusieurs fois et nous ne l’avons jamais trouvée menteuse.

Émile Montégut
Esquisses littéraires – Henri Heine
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 63
1884

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LE PURGATOIRE DANTE – PURGATORIO CANTO II CHANT II

***
LE PURGATOIRE DANTE

 

LA DIVINE COMEDIE – Divina Commedia
Traduction – Texte Bilingue
LITTERATURE ITALIENNE
Letteratura Italiana

DANTE ALIGHIERI
Firenze 1265 Florence – Ravenna 1321 Ravenne

Portrait de Dante de la Chapelle du Palais de Bargello Florence
Cappella del Podestà Firenze
attribué à Giotto di Bondone
Il ritratto di Dante in un’elaborazione grafica
Détail
& Representación artística del purgatorio
Représentation artistique du purgatoire

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Traduction  Traduzione Jacky Lavauzelle

——–



DANTE ALIGHIERI

LA DIVINE COMEDIE
Divina Commedia
1303 – 1321
LE PURGATOIRE
PURGATORIO

CANTO 2
CHANT 2

 ******

Già era ‘l sole a l’orizzonte giunto
Déjà le soleil avait atteint l’horizon
lo cui meridïan cerchio coverchia
où le cercle méridien couvre
   Ierusalèm col suo più alto punto;
Jérusalem à son point le plus élevé ;

*

e la notte, che opposita a lui cerchia,
et la nuit, parcourant le cercle opposé,
uscia di Gange fuor con le Bilance,
sortait du Gange avec les Balances
che le caggion di man quando soverchia; 
qui chutent de ses mains quand elle s’allonge ;

*

sì che le bianche e le vermiglie guance,
qu’alors les blanches et vermeilles joues,
là dov’i’ era, de la bella Aurora
d’où j’étais, de la belle Aurore
per troppa etate divenivan rance.
en vieillissant se changeaient en orange.

*

Noi eravam lunghesso mare ancora,
Nous étions encore non loin de la mer,
come gente che pensa a suo cammino,
Comme ces gens qui pensent à leur route,
che va col cuore e col corpo dimora.
qui y vont avec le cœur et demeurent avec le corps.

*

Ed ecco, qual, sorpreso dal mattino,
Et ici, quand, surpris sur le matin,
per li grossi vapor Marte rosseggia
par les lourdes vapeurs Mars rougeoie
giù nel ponente sovra ’l suol marino,
sur le couchant sur le sol marin,


*

cotal m’apparve, s’io ancor lo veggia,
m’apparut, je la vois à nouveau,
un lume per lo mar venir sì ratto
une lumière de la mer galopant
che ’l muover suo nessun volar pareggia.
qu’aucun autre vol ne peut égaler.

*

 Dal qual com’io un poco ebbi ritratto
Je détournai d’elle un instant mon regard
l’occhio per domandar lo duca mio,
Afin de questionner mon guide,
rividil più lucente e maggior fatto.
Je la revis ensuite et plus lumineuse et plus grande.

*

Poi d’ogne lato ad esso m’appario
Puis de chaque côté m’apparut
un non sapeva che bianco, e di sotto
un je ne sais quoi de blanc, et au-dessous
a poco a poco un altro a lui uscìo.
Peu à peu, il en sortit un autre.

*

Lo mio maestro ancor non facea motto,
Mon maître n’avait pas prononcé encore un seul mot,
mentre che i primi bianchi apparver ali;
quand la première blancheur devenait des ailes ;
allor che ben conobbe il galeotto,
Mais quand il reconnu clairement le pilote,

*

gridò: « Fa, fa che le ginocchia cali.
il cria : « Dépêche-toi, à genoux.
Ecco l’angel di Dio: piega le mani;
 Voici l’Ange de Dieu : joins tes mains !
omai vedrai di sì fatti officiali.
 désormais, tu verras de tels officiers. 


*




Vedi che sdegna li argomenti umani,
 Vois comme il se moque des arguments humains,
sì che remo non vuol, né altro velo
 il ne veut ni rame ni voile
 che l’ali sue, tra liti sì lontani.
il ne veut que ses propres ailes entre les rivages si lointains.

*

Vedi come l’ ha dritte verso ’l cielo,
 Vois comme il les pointe vers le haut du ciel,
 trattando l’aere con l’etterne penne,
 frappant l’air de ses plumes éternelles,
che non si mutan come mortal pelo ».
 qui jamais ne muent comme le poil des mortels ».

*




Poi, come più e più verso noi venne
Puis, comme de plus en plus près de nous s’approchait
l’uccel divino, più chiaro appariva:
l’oiseau divin, il apparaissait plus encore rayonnant
  per che l’occhio da presso nol sostenne,
que l’œil ne pouvait le supporter,

*

ma chinail giuso; e quei sen venne a riva
mais je les baissais ; et il appareilla à terre
 con un vasello snelletto e leggero,
avec un vaisseau rapide et léger,
tanto che l’acqua nulla ne ’nghiottiva.
que nulle eau n’en pouvait en submerger la coque.




*

Da poppa stava il celestial nocchiero,
Le céleste nocher tenait la poupe
tal che faria beato pur descripto;
envahi d’une pure béatitude ;
 e più di cento spirti entro sediero.
à ses côtés, une centaine d’esprits étaient assis.


*

’In exitu Isräel de Aegypto’
‘In exitu Israel de Aegypto »
[Quand Israël sortit d’Egypte]
cantavan tutti insieme ad una voce
scandaient-ils tous ensemble d’une seule voix
con quanto di quel salmo è poscia scripto.
et suivait la suite du psaume.

*

Poi fece il segno lor di santa croce;
Puis il fit le signe de la sainte croix ;
ond’ei si gittar tutti in su la piaggia:
tous se ruèrent sur le rivage:
ed el sen gì, come venne, veloce.
et lui partit, comme il était venu.

*

La turba che rimase lì, selvaggia
La foule paraissait étrangère
parea del loco, rimirando intorno
à ces lieux, regardant tout autour
come colui che nove cose assaggia.
comme celui qui découvre une chose nouvelle.

*

Da tutte parti saettava il giorno
De tous côtés, pointait la lueur
lo sol, ch’avea con le saette conte
du soleil, qui avait, par sa foudre cinglante,
di mezzo ’l ciel cacciato Capricorno,
du milieu du ciel, chassé le Capricorne,





*

quando la nova gente alzò la fronte
Lorsque les nouveaux arrivants levèrent leurs visages
 ver’ noi, dicendo a noi: « Se voi sapete,
vers nous, en nous disant : « Si vous savez,
mostratene la via di gire al monte ».
Montrez-nous le chemin jusqu’à la montagne « .




*

E Virgilio rispuose: « Voi credete
Et Virgile répondit: « Vous croyez
forse che siamo esperti d’esto loco;
Que nous connaissons ces lieux ;
ma noi siam peregrin come voi siete.
nous sommes des pèlerins tout comme vous.

*

Dianzi venimmo, innanzi a voi un poco,
Nous sommes arrivés ici peu avant vous,
per altra via, che fu sì aspra e forte,
par une autre route,  si rude et escarpée,
 che lo salire omai ne parrà gioco ».
que grimper désormais nous paraîtrait un jeu».

*

gridò: « Fa, fa che le ginocchia cali.
Il a crié: « Dépêche-toi, à genoux !
 
Ecco l’angel di Dio: piega le mani;
Voici l’Ange de Dieu : joins tes mains ;
  omai vedrai di sì fatti officiali.
désormais, tu verras d’autres officiels de la sorte.

*




Vedi che sdegna li argomenti umani,
Vois comme il se moque des arguments humains,
sì che remo non vuol, né altro velo
il ne veut ni rame ni voile
 che l’ali sue, tra liti sì lontani.
 Que ses propres ailes, entre les lointains rivages.


*

Vedi come l’ ha dritte verso ’l cielo,
Vois comme il les pointe vers le haut du ciel,
  trattando l’aere con l’etterne penne,
Frappant l’air avec ses plumes éternelles,
che non si mutan come mortal pelo ».
  Qui ne poussent pas comme un mortel poil».

*




L’anime, che si fuor di me accorte,
Les âmes qui avaient remarqué,
per lo spirare, ch’i’ era ancor vivo,
que je respirais encore, que j’étais encore en vie,
maravigliando diventaro smorte.
pâlir d’étonnement.

*

E come a messagger che porta ulivo
Et comme à messager portant l’olivier
tragge la gente per udir novelle,
Les gens se pressent pour entendre les nouvelles,
 e di calcar nessun si mostra schivo,
et personne n’a plus de peur de la foule,

*




così al viso mio s’affisar quelle
ainsi sur mon visage se fixèrent
anime fortunate tutte quante,
les âmes  fortunées attentives,
  quasi oblïando d’ire a farsi belle.
oubliant presque d’aller se faire belles.

*

Io vidi una di lor trarresi avante
Une d’entre elles se détacha des autres
per abbracciarmi, con sì grande affetto,
pour m’embrasser, avec tant d’affection,
che mosse me a far lo somigliante.
qu’elle m’incita à en faire autant.

*

Ohi ombre vane, fuor che ne l’aspetto!
O vaines ombres, sauf en apparence !
tre volte dietro a lei le mani avvinsi,
trois fois derrière elle je posai mes bras,
e tante mi tornai con esse al petto.
mais toujours je les ramenai sur ma poitrine.


*

Di maraviglia, credo, mi dipinsi;
Je pense que l’étonnement se voyait sur mon visage ;
 
per che l’ombra sorrise e si ritrasse,
sur quoi l’ombre sourit et prit la fuite ;
  e io, seguendo lei, oltre mi pinsi.
et moi, la suivant, je la dépassai.

*

Soavemente disse ch’io posasse;
Doucement, elle me dit d’arrêter ;
allor conobbi chi era, e pregai
je la reconnus alors, et je la priai
che, per parlarmi, un poco s’arrestasse.
que de parler un peu avec moi.

*




Rispuosemi: « Così com’io t’amai
Elle me réponduit : « comme je t’ai aimé
nel mortal corpo, così t’amo sciolta:
Dans le corps mortel, mais je t’aime libérée de ce corps :
però m’arresto; ma tu perché vai? »
cependant, je m’arrête; mais toi pourquoi vas-tu ? « 

*

« Casella mio, per tornar altra volta
« Mon Casella ! c’est pour revenir encore
 
là dov’io son, fo io questo vïaggio »,
 de là d’où je suis, que je fais ce voyage,  »
diss’io; « ma a te com’è tanta ora tolta? »
lui dis-je ; « Mais pourquoi avoir pris tant de temps ? »

*

Ed elli a me: « Nessun m’è fatto oltraggio,
Et lui me dit alors : « aucun outrage ne m’a été fait,
  se quei che leva quando e cui li piace,
quand celui qui prend qui il veut et quand il veut,
 più volte m’ ha negato esto passaggio;
me refusa à plusieurs reprises le passage ;

*

ché di giusto voler lo suo si face:
car sa volonté profonde est juste ;
 
veramente da tre mesi elli ha tolto
il a vraiment depuis trois mois fait monter 
  chi ha voluto intrar, con tutta pace.
ceux qui le voulaient et cela très sereinement.




*

Ond’io, ch’era ora a la marina vòlto
et moi, qui maintenant m’étais tourné vers ce rivage
dove l’acqua di Tevero s’insala,
 où les eaux du Tibre se salent,
benignamente fu’ da lui ricolto.
Bénignement il m’a reçu.




A quella foce ha elli or dritta l’ala,
Ses ailes dominent désormais l’embouchure,
però che sempre quivi si ricoglie
 car en ce lieu toujours il recueille
qual verso Acheronte non si cala ».
ceux qui ne descendent pas vers l’Achéron ».

*

E io: « Se nuova legge non ti toglie
Et moi : « Si une nouvelle loi ne t’a pas enlevé
 
memoria o uso a l’amoroso canto
 la mémoire ou la pratique de la chanson galante
  che mi solea quetar tutte mie doglie,
qui calmait d’habitude tous mes désirs,




*

di ciò ti piaccia consolare alquanto
qu’il serait bon que tu consoles un peu
l’anima mia, che, con la sua persona
mon âme, qui, avec le corps
venendo qui, è affannata tanto! ».
est venue au coeur de tant de détresse ».


*

’Amor che ne la mente mi ragiona’
« Amour qui en mon âme raisonne »
cominciò elli allor sì dolcemente,
chanta-t-il si mélodieusement ;
che la dolcezza ancor dentro mi suona.
combien cette douce mélodie retentit toujours en moi.

*




Lo mio maestro e io e quella gente
Mon maître et moi et ces gens
 ch’eran con lui parevan sì contenti,
qui étaient là avec lui, étions satisfaits
come a nessun toccasse altro la mente.
comme si rien d’autre ne pouvait toucher l’esprit.

*

Noi eravam tutti fissi e attenti
Nous prêtions tous une attentive oreille
 
a le sue note; ed ecco il veglio onesto
dans ses notes ; et voici alors que le vénérable
gridando: « Che è ciò, spiriti lenti?
cria : « Qu’est-ce  donc là, esprits indolents ?




*

qual negligenza, quale stare è questo?
Quelle négligence en tout ceci ?
Correte al monte a spogliarvi lo scoglio
Courez vers la montagne pour enlever les souillures de vos péchés
ch’esser non lascia a voi Dio manifesto ».
qui empêchent qu’à vous Dieu ne se manifeste ».

*

Come quando, cogliendo biado o loglio,
Comme dans la collecte du grain ou de la paille,
 
li colombi adunati a la pastura,
Les colombes partent ensemble dans les pâtures,
queti, sanza mostrar l’usato orgoglio,
sans montrer de fierté ordinaire,

*

se cosa appare ond’elli abbian paura,
si une chose apparaît provoquant de la peur,
subitamente lasciano star l’esca,
elles laissent tomber subitement l’appât,
attention;perch’assaliti son da maggior cura;
car assaillies par une plus grande préoccupation ;

*

così vid’io quella masnada fresca
ainsi, je vis cette nouvelle troupe
lasciar lo canto, e fuggir ver’ la costa,
cesser le chant et fuir vers la côte,
com’om che va, né sa dove rïesca;
comme un homme totalement désorienté ;




*

né la nostra partita fu men tosta.
et notre départ ne fut pas moins précipité.

 

********************
LE PURGATOIRE DANTE

Sri Mahamariamman Temple Kuala Lumpur 马里安曼兴都庙

L’entrée du plus vieux temple hindou de Kuala Lumpur situé dans le Centre de la vieille ville, Jalan Tun H S Lee.

Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE

 




 

 

Sri Mahamariamman Temple

 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

 Fondé par Thambusamy Pillai
1873 

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Sri Mahamariamman Temple
ஸ்ரீ மகாமாரியம்மன் திருக்கோவில்
கோலா லம்பூர்
马里安曼兴都庙

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Ganesha, le protecteur du foyer, le seigneur des catégories, appelé aussi Ganapati dans le sud de l’Inde
« Nous voyons les autels des dieux moindres avant de pénétrer dans le saint des saints. C’est d’abord l’idole-Éléphant au fond d’un réduit noirâtre. Elle est noire elle-même avec sa trompe, et des obscénités s’entrelacent autour d’elle en nimbe infâme. Heureusement qu’il faut être familier avec les symboles hindous pour comprendre. Et pourtant il ne s’agit que du dieu de la sagesse, le bon Ganesh ! …

…Les Européennes qui nous accompagnent s’étonnent, leurs robes, tirées par les doigts précautionneux afin d’éviter les salissures. Elles ne voient que des courbes dans les ténébreuses lueurs. Les autres autels sont distants, enfoncés dans des sanctuaires qu’un pied d’Européen contaminerait à jamais. Moi, je devine là-bas Krisna et Rada enlacés, dans l’ombre abjecte…  »
Jules Bois
Visions de l’Inde
Chapitre I
La Cité aux nuits terribles
Société d’Editions Littéraires et Artistiques 1903

« Quelques prêtres hindous viennent prier quotidiennement devant le Dieu Ganesh, qui est respectueusement placé à l’entrée de l’escalier. Il a la tête d’un éléphant et le corps d’un homme, il est peint d’un rouge écarlate et couvert de parures de fleurs blanches très odorantes. Les Hindous le considèrent comme leur porte-bonheur. Ils le placent généralement au-dessus de la porte d’entrée, persuadés qu’ils seront protégés contre toutes les méchancetés et qu’il leur fera prévoir tout ce qui peut leur arriver dans l’avenir.  »
Anita Delgado
Notre Visite au Palais
Impressions de mes voyages aux Indes
Sturgis & Walton company – 1915

Les sept chevaux conduit par Aruna ou Arun, la Rose ou l’Aurore, sur le char de Surya

« 11. Enfin Aruṇa et d’autres solitaires, les plus nobles parmi les Rǐchis des Dêvas, des Brâhmanes et des rois : à la vue de tant de personnages, chefs de nombreuses familles de Rǐchis, le roi se prosterna devant eux et toucha la terre de son front. »
Le Bhâgavata Purâna, ou Histoire poétique de Krichna
Traduction par Eugène Burnouf .
Chapitre XIX – ARRIVÉE DE ÇUKA
Imprimerie royale, 1840 -tome 1

« Sûryâ fit cabrer les sept Cavales rousses,
Rétives sous le mors, au zénith enflammé ;
Et l’Aurore arrêta dans le ciel parfumé
Les Vaches du matin, patientes et douces »
Leconte de Lisle
La Vision de Brahma – Poèmes antiques
Alphonse Lemerre, éditeur, s.d.
après 1886 ou 1891

Le joyeux Nandi avec un corps d’homme et une tête de taureau.
Le fabuleux Garuda गरुड ,homme-oiseau, fils de Kashyapa et de Vinatâ.
Le « sombre » dieu Krishna   कृष्ण, bleu-noir, huitième avatar (incarnation) de Vishnou

Le dieu créateur en rouge sur la gauche : Brahmā  ब्रह्मा
Dieu à quatre têtes et quatre bras
Une tête pour chacun des quatre Veda
Une tête représente le Manas मनस् = l’esprit
Une autre le Buddhi  बुद्धि = l’intellect
Une troisième l’Ahaṃkāra  अहंकार = l’égo
la dernière la Chitta चित्त = le cœur la conscience

« Tandis qu’enveloppé des ténèbres premières,
Brahma cherchait en soi l’origine et la fin,
La Mâyâ le couvrit de son réseau divin,
Et son cœur sombre et froid se fondit en lumières.

Mais Brahma, dès qu’il vit l’Être-principe en face,
Sentit comme une force irrésistible en lui,
Et la concavité de son crâne ébloui
Reculer, se distendre, et contenir l’espace.

Un vaste étonnement surgit ainsi de tout
Quand Brahma se fut tu dans l’espace suprême :
Le Géant affamé, le Destructeur lui-même,
Interrompit son œuvre et se dressa debout. »

Leconte de Lisle
La Vision de Brahma -Poèmes antiques
Alphonse Lemerre, éditeur, s.d.
après 1886 ou 1891

La déesse MāriMariamman
La Mère Mari
மாரியம்மன்
Déesse-mère
Déesse de la pluie, de la fertilité et des maladies

Durga  दुर्गा
Assise sur son lion qui symbolise le courage et munie d’un trident
Est associée à Mariamman la déesse de la fertilité-
La déesse Māri –  மாரி

 

« — Va, répondit Priyamvada, sois terrible comme Durga plongeant son trident au cœur du vice, féroce comme Narsingha, l’homme-lion, déchirant les entrailles d’Hiranyacasipu. »
Théophile Gautier
Les Deux Étoiles
Chapitre XIII
Librairie de Tarride – 1848

Elle eDurga sur son fidèle lion chasse le mal.
Durga possède les dix bras que des divinités lui ont donnée.
Vishnu विष्णु   விஷ்ணு  , dieu de la stabilité du monde, lui a donnée le disque chakra aux six rayons
Le fulgurant Shiva शिव, celui qui porte bonheur,  lui a donnée un trident – Trishula  त्रिशूल,  » trois pointes  »
Sūrya सूर्य,, le dieu soleil, législateur de l’humanité et père de Manu le premier homme, lui a donnée un arc avec ses flèches
La lumineuse Chandra, déesse lunaire, lui a donnée une hache
Karttikeya ou Kumara, qui monte Paranî le paon, a donné une lance
Vâyu, le dieu du vent, une conque
.

Karttikeya, le Fils des Krittikâ, ou Skanda, la descendance du Feu, ou Murugan, « la semence », sorti du Gange, fils de Shiva et de Parvatî
Skanda est le dieu de la guerre et de la chasteté, alors que la paix revient à son demi-frère de Ganesha (fils de Parvati).
Il tient d’une main sa lance, Sakti
Il est accompagné de Parvani le paon

« 312. Ô les plus grands des rois, ayant mis ce roi à la tête de l’armée, la victoire peut être obtenue par nous, comme elle le fut par les dieux (quand ils eurent choisi pour chef) l’invincible Skanda. »
Le Mahâbhârata
Chapitre VI – DISCOURS DE DOURYODHANA
Traduction L. Ballin
Paris E. Leroux – 1899

Une autre référence intéressante se trouve dans le XIIIe chapitre du Mahâbhârata, महाभारत, La Grande Guerre des Bhārata.

     

 

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Auf Flügeln des Gesanges HEINE INTERMEZZO LYRIQUE VIII

Auf Flügeln des Gesanges

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
Auf Flügeln des Gesanges




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
VIII

Auf Flügeln des Gesanges

Lyrisches Intermezzo VIII
Sur les ailes des chansons

1823

Auf Flügeln des Gesanges
VIII

Auf Flügeln des Gesanges,
Sur les ailes des chansons,
Herzliebchen, trag’ ich dich fort,
Mon cher cœur, je t’emporterai,
Fort nach den Fluren des Ganges,
Sur le rivage du Gange,
Dort weiß ich den schönsten Ort.
Où je connais un si bel endroit…

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Auf Flügeln des Gesanges

PLACE NAVONE – PIAZZA NAVONA : LA FONTAINE DU MAURE & LA FONTAINE DE NEPTUNE & LA FONTAINE DES QUATRES FLEUVES

LES PLACES DE ROME
PIAZZE DI ROMA
ROME – ROMA

Armoirie de Rome

Photos Jacky Lavauzelle

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Flag_of_Lazio

PIAZZA NAVONA
PLACE NAVONE

VUE GENERALE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 29

« Nous aimons à rôder sur la place Navone.
Ah ! le pied n’y bat point l’asphalte monotone,
Mais un rude pavé, houleux comme une mer. »
Sully Prudhomme

LA FONTAINE DU MAURE
Fontana del Moro
The Moor Fontain

LA FONTAINE DU MAURE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 24 LA FONTAINE DU MAURE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 25 LA FONTAINE DU MAURE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 35 LA FONTAINE DU MAURE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 36

LA FONTAINE DE NEPTUNE
La fontana del Nettuno
the Neptune Fountain

LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 16 LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 17 LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 18

« Un cheval qui s’élance en ouvrant les narines… »
Sully Prudhomme
LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 19 LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 20 LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 21 LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 22 LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 23 LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 26 LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 27 LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 28 LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 30 LA FONTAINE DE NEPTUNE Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 33

« Au beau milieu surgit un chaos où l’on voit
Dans un antre de pierre un gros lion qui boit… »
Sully Prudhomme

LA FONTAINE DES QUATRE-FLEUVES
Fontana dei Quattro Fiumi
The Fountain of the Four Rivers

Œuvre du Bernin
4 fleuves des 4 Continents sont représentés :
– Le Nil (Afrique) : celui qui se cache les yeux (on ne connaît pas alors la source du Nil)
– Le Rio del Plata (Amérique)
– Le Gange (Asie)
– Le Danube (Europe)

Allégories aussi sont de l’œuvre de Borromini

LA FONTAINE DES QUATRE-FLEUVES Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 10 LA FONTAINE DES QUATRE-FLEUVES Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 11 LA FONTAINE DES QUATRE-FLEUVES Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 12 LA FONTAINE DES QUATRE-FLEUVES Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 13 LA FONTAINE DES QUATRE-FLEUVES Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 14 LA FONTAINE DES QUATRE-FLEUVES Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 15 LA FONTAINE DES QUATRE-FLEUVES Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 31 LA FONTAINE DES QUATRE-FLEUVES Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 32 LA FONTAINE DES QUATRE-FLEUVES Piazza Navona Place Navone Rome Roma artgitato 34

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JAUCOURT
L’ENCYCLOPEDIE
1ère édition
Tome 14
1751
ROME

« La place Navone s’appelloit autrefois platea agonalis, c’est-à-dire, la place des combats, parce que c’étoit un cirque bâti par Alexandre Severe. Elle est cinq ou six fois plus longue que large. & une de ses extrémités est un arc de cercle. On y voit le palais du prince Pamphile, ainsi que la belle église qu’il a fait bâtir en l’honneur de sainte Agnès.

Le milieu de la place Navone est moins élevé que les bords ; de maniere qu’on en peut faire une espece de lac, en fermant les conduits par lesquels s’écoule l’eau des trois grandes fontaines qui sont sur cette place. On a mis au pié du rocher, quatre figures colossales qui représentent les quatre grands fleuves des quatre parties du monde ; le Gange pour l’Asie, le Nil pour l’Égypte, le Danube pour l’Europe, & le Rio de la Plata pour l’Amérique. On peut donner trois piés d’eau au milieu de la place Navone, & c’est ce qu’on fait fréquemment dans les grandes chaleurs, une heure avant le coucher du Soleil.

Le college de la Sapienza n’est pas éloigné de la place Navone. »

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LA PLACE NAVONE
Poésie de SULLY PRUDHOMME
1872

Nous aimons à rôder sur la place Navone.
Ah ! le pied n’y bat point l’asphalte monotone,
Mais un rude pavé, houleux comme une mer.
Des maraîchers y font leurs tentes tout l’hiver,
Et les enfants, l’été, s’ébattent dans l’eau, bleue,
Sous le triton qui tient un dauphin par la queue.
Au beau milieu surgit un chaos où l’on voit
Dans un antre de pierre un gros lion qui boit,
Près d’un palmier, parmi des floraisons marines ;
Un cheval qui s’élance en ouvrant les narines ;
Un obélisque en l’air sur un tas de récifs,
Flanqué de quatre dieux aux gestes sans motifs.
Nous aimions ce grand cirque à fortune inégale
Où le taudis s’accote à la maison ducale.
Nous y venions surtout dans les jours de marché :
C’est là que nous avons avec amour cherché
Quelque précieux tome, embaumé dans sa crasse,
De Marsile Ficin, de Quinault ou d’Horace,
Et, parmi les chaudrons, les vestes, les fruits secs,

Les poignards et les clefs, ces lampes à trois becs,
De forme florentine, aux supports longs et minces,
Où pend tout un trousseau d’éteignoirs et de pinces,
Et qui, flambeaux naïfs des poètes fameux,
Nous font croire, la nuit, que nous pensons comme eux.

CUAL DEL GANGES MARFIL, o cuál de Paro DE GONGORA Texte et Traduction

Cuál del Ganges marfil o cuál de Paro Luis de Góngora y Argote Artgitato Soneto Sonnet

Luis de Góngora y Argote
Literatura
española – Littérature Espagnole
Siècle d’or espagnol -Siglo de Oro 

 

Luis de Góngora y Argote
1561-1627

Sonetos – Sonnets

 

  ¿ Cuál del Ganges marfil, o cuál de Paro-
Quel est cet ivoire du Gange ou de Paros
1583

¿ Cuál del Ganges marfil, o cuál de Paro
Par quel ivoire du Gange, ou de Paros
blanco mármol, cuál ébano luciente,
le marbre blanc, par quel brillant ébène,
cuál ámbar rubio o cuál oro excelente,
par quel excellent ambre doré ou par quel or raffiné,
cuál fina plata o cuál cristal tan claro,
par quel argent fin ou ce cristal si clair,…

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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