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LES COULEMELLES : BALADE AUTOMNALE & BALLADE LITTÉRAIRE

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LES COULEMELLES
BALADE AUTOMNALE
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BALLADE LITTÉRAIRE

Photos Jacky Lavauzelle

Ferdinand de Portugal traduction Jacky Lavauzelle

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LES COULEMELLES
LES PAGES A UNE INCONNUE

Ce sont des lignes d’une aveugle évidence
Des fragiles pages au-dessous du grand chêne
Qui craquent et qui s’ouvrent
Des pages
Au-dessous du soleil fatigué par les durs premiers froids
Ce sont des lignes qui restent ouvertes
D’une rêverie de sentier à une rêverie de l’été
Des lignes au parfum de biche étonnée
Les pages de la forêt sont là
Qui se lisent comme de longues pages triomphales
Où sont contées les heures du petit matin
Des soirs hésitants
Et les déluges des vents
pages apparemment vides
Pages à une inconnue
Une feuille s’est posée
Pour rentrer dans l’histoire,
Une feuille collante comme la brume
Dans l’épaisseur de l’automne,
Collante et diaphane
Comme ta main au-dessus de la main des fougères
Ce sont à l’évidence des lignes

Jacky Lavauzelle

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DU CHAMPIGNON COMESTIBLE ET DU CHAMPIGNON VÉNÉNEUX
OU
DE LA MANIÈRE DE BIEN LES DISTINGUER

Le seul moyen de distinguer sûrement un champignon vénéneux d’un champignon comestible est de le connaître en particulier ; aucun caractère général, quel qu’il soit, ne peut remplacer cette connaissance spéciale. C’est un préjugé des plus funestes de croire qu’un champignon est comestible s’il ne noircit pas une cuillère d’argent, un oignon ou s’il ne possède ni verrues, ni lait, ni odeur désagréable, etc. Ces prétendus signes, presque aussi nombreux que ceux qui croient devoir y ajouter foi, sont certainement la cause de la plupart des empoisonnements produits par les champignons. Hâtons-nous de dire qu’ils n’ont aucune valeur. Ainsi l’amanite bulbeuse (Amanita phalloïdes et Am. mappa, voyez la figure ci-dessous), espèce dangereuse s’il en fut, ne noircit pas l’argent, elle n’a ni verrues, ni lait, ni suc apparent ; sa chair est d’un blanc fixe ; son aspect général est assez semblable à celui des champignons de couches. Il en est encore à peu près de même pour la fausse oronge (Am. muscaria) et en général pour toutes les amanites vénéneuses.
Alphonse Bertillon
Des Champignons comestibles et vénéneux
La Nature – Revue des sciences, 1, nos 1 à 26, 1873

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LES SPÉCIALISTES DE MYCOLOGIE

Pour nous, nous n’avons qu’un moyen d’apprendre à connaître les champignons, c’est de les voir et de les étudier un à un en nous aidant, pour plus de sûreté ou de commodité, soit d’un maître, soit d’un bon livre, Un professeur de cryptogamie se trouve difficilement. Il n’y a en France que très-peu de personnes qui connaissent bien les champignons. Comme professeur, il n’y a, je crois, en Europe, que l’illustre suédois Fries qui fasse un-cours de mycologie ; et c’est à Stockholm ! Les meilleurs livres à étudier sont en français la Mycologie suisse, de Secretan, les Champignons de France, du docteur Cordier ; les Champignons du Jura et des Vosges, du docteur Quelet, et les articles de mycologie du docteur Bertillon dans le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales (Agaric, Amanite, Bolet, Lactaires, Lépiotes, etc.).
Alphonse Bertillon
Des Champignons comestibles et vénéneux
La Nature – Revue des sciences, 1, nos 1 à 26, 1873

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LA GUERRE DU FEU
LORSQUE LA CHAIR MANQUAIT

Il y eut de grandes pluies. Naoh, Nam et Gaw s’embourbèrent dans des terres inondées, errèrent sous des ramures pourries, franchirent des cimes et se reposèrent à l’abri de branchages, aux creux des rochers, dans les fissures du sol. C’était le temps des champignons. Tous trois, sachant qu’ils sont perfides et peuvent tuer un homme aussi sûrement que le venin des serpents, ne mangeaient que ceux dont les vieillards leur avaient enseigné la forme et la nuance. Ils les discernaient aussi par l’odeur. Lorsque la chair manquait, ils allaient, selon les lieux et les altitudes, à la découverte des cèpes, des chanterelles, des morilles, des mousserons et des coulemelles. Ils les poursuivaient à l’ombre des futaies humides, parmi les chênes ruisselants, les ormes dévorés de mousses, les sycomores rouillés, sur les plantes visqueuses, dans la léthargie des combes, sous le surplomb des schistes, des gneiss et des porphyres.
J.-H. Rosny aîné
La Guerre du feu
Plon, 1920 (p. 128-136).


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DE COLOSSALES COULEMELLES

Jean haussa les épaules et se mit à rire.
Après que nous eûmes gravi une colline, une forêt se montra, forêt de pseudo-champignons, à la fois impressionnante et baroque.
— On dirait vraiment, fis-je, de gigantesques girolles et de colossales coulemelles, à part quelques festonnages inédits et quelques appendices en vrille… Un tissu unique… un thalle… rien qui rappelle des feuilles.
J.-H. Rosny aîné
Les Navigateurs de l’infini (1925)
La Nouvelle Revue Critique, 1927


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LA COLEMETTE
s. f., sorte de champignon, la coulemelle.

Frédéric Godefroy
Lexique de l’ancien français
de chevreson à contrecorre



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LES GOLMELLES OU COULEMELLES

Dans le bois, on recueille des champignons  » La JAUTERELLE «  (Chanterelle) très recherchée –  » Les LANGUES de BOEUF «  –  » Les CRÊTES de COQ «  –  » La BARBE de CAPUCIN «  –  » Les GOLMELLES «  (Coulemelles ) –  » Les AUBURONS «  sont négligés –  » Les VACHETTES «  (Lactaires) sont tenus en suspicion et laissées généralement.
Henri Fleisch
Vocabulaire de Français Régional
1951