На поле жизненного боя, Sur le champ de bataille de la vie Где Рок влечет нас, как самум, – Où la Fatalité nous attire dans un déluge – Душа возжаждала покоя, L’âme aspire à la paix, Молитв и одиноких дум! Aux prières et aux pensées solitaires !
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И вот, презрев соблазн свободы Et donc, méprisant la tentation de la liberté И мира призрачную ширь, Et le monde, étendue fantomatique, Сошел я под глухие своды, Je suis descendu sous ta voûte aveugle, В твои затворы, монастырь! À tes portes, monastère !
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Вне стен – и ужас и веселье, Hors des murs – à la fois l’horreur et le plaisir, Пиры любви и красоты. Des fêtes d’amour et de beauté. Но здесь хранит ревниво келья Mais jalousement dans ma cellule Всегда спокойные мечты. Mes rêves sont toujours paisibles.
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Я жизни иноческой свято Je vis la vie monastique sainte Блюду определенный чин, Je sers un ordre certain, И дни, с восхода до заката, – Et du lever du jour au coucher du soleil, – Как ряд медлительных годин. Passe le temps linéaire.
* Люблю я благовест рассвета, J’aime l’évangile de l’aube Церковной службы череду, Les services religieux, Степенность братского привета, Les salutations fraternelles Ночь, посвященную труду. La nuit dédiée à l’étude.
* Мне хорошо, под буйство бури, Je me sens bien sous la tempête При кротком блеске ночника, A la douce lueur d’une lampe de nuit, На тщательной миниатюре Dessinant dans une pleine miniature Чертить узоры лепестка; Les motifs des pétales d’une fleur ;
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Иль, не спеша слагая главы Ou composer lentement des chapitres И им не ведая конца, Sans en connaître la fin, Припоминать о жажде славы, Se souvenir de la soif de gloire В миру сжигающей сердца. Dans ce monde de cœurs brûlants.
LOPE DE VEGA Félix Lope de Vega y Carpio Madrid 25 novembre 1562 – Madrid 27 août 1635
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Francisco de Zurbarán, Crucifixion, The Art Institute of Chicago
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Pastor, que con tus silbos amorosos Pasteur, de tes sifflets amoureux me despertaste del profundo sueño; tu m’as réveillé du profond sommeil ; tú, que hiciste cayado de este leño toi, toi qui as fabriqué une cicatrice de ce bois en que tiendes los brazos poderosos: dans lequel se sont étirés tes bras puissants: …
MA TRISTE MÉMOIRE SI A MI TRISTE MEMORIA EN HONDO OLVIDO
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Francisco de Zurbarán, Saint François en extase,1658, Alte Pinakothek, Munich
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Si a mi triste memoria en hondo olvido Si, dans un oubli profond, ma triste mémoire desierta sepultase sombra oscura, avait enterré la déserte ombre noire, jamás yo ausente en mísera figura Je n’aurai dans l’absence cette figure misérable lamentaría el daño no debido; regrettant à l’envi des dommages injustifiables ; …
Littérature espagnole Literatura española Poésie espagnole Poesía española Soneto Sonnet
FERNANDO DE HERRERA Séville 1534 – Séville 1597
************** TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE ******************************************** LA POESIA DE FERNANDO DE HERRERA LA POÉSIE DE FERNANDO DE HERRERA *********************************************
Joaquín Sorolla Joaquín Sorolla y Bastida Académie d’homme, musée des beaux-arts de Valence, Espagne 1887 Academia de los Hombres, Museo de Bellas Artes de Valencia, España
***************** LA POESIA DE FERNANDO DE HERRERA LA POÉSIE DE FERNANDO DE HERRERA
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L’AMITIÉ ENTRE CERVANTÈS ET FERNANDO DE HERRERA
Au milieu d’occupations si peu dignes de lui, Cervantès cependant n’avait pas dit aux muses le dernier adieu ; il leur conservait un culte secret, et entretenait soigneusement le feu sacré de son génie. La maison du célèbre peintre Francisco Pacheco, maître et beau-père du grand Velazquez, s’ouvrait alors à tous les genres de mérites ; l’atelier de ce peintre, qui cultivait aussi la poésie, était, au dire de Rodrigo Caro, l’académie ordinaire de tous les beaux-esprits de Séville. Cervantès comptait parmi les plus assidus visiteurs, et son portrait figura dans cette précieuse galerie de plus de cent personnages distingués qu’avait tracés et réunis le pinceau du maître. Il se lia d’amitié, dans cette académie, avec l’illustre poëte lyrique Fernando de Herrera, dont ses compatriotes ont presque laissé périr la mémoire, puisqu’on ne connaît ni la date de sa naissance, ni celle de sa mort, ni aucune particularité de sa vie, et dont les œuvres, ou plutôt celles qui restent, furent trouvées par fragments dans les portefeuilles de ses amis. Cervantès, qui fit un sonnet sur la mort d’Herrera, était également l’ami d’un autre poëte, Juan de Jauregui, l’élégant traducteur de l’Aminta du Tasse, dont la copie, égalant l’original, a le rare privilége d’être aussi comptée parmi les œuvres classiques. Le peintre Pacheco cultivait la poésie ; le poëte Jauregui cultivait la peinture, et fit également le portrait de son ami Cervantès.
Miguel de Cervantes Saavedra L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche Notice sur la vie et les ouvrages de Cervantès Traduction par Louis Viardot J.-J. Dubochet 1836 Tome 1
Louise Labe perguntou: « Quão grande é o homem venerável? Que tamanho? Que cabelo? Qual cor? Nós provavelmente só vemos a palma da mão de Deus. O próprio Deus não nos vê, escondidos por suas próprias mãos.
A mão que surge nos protege da luz celestial ou divina. Sem a mão de Deus nós queimaríamos!
Ou talvez a gente veja finalmente! Quem sabe?
E o Deus de Deus, quem é ele? Ele também tem uma mão descansando em sua cabeça? E Deus de Deus de Deus, quem é ele? Quão grande é o Deus venerável ? Que tamanho? Que cabelo? Qual cor?
Louise Labé fragte sich: « Wie groß ist der ehrwürdige Mann? Welche Größe? Was für Haare? Welche Farbe? Wir sehen wahrscheinlich nur die Handfläche Gottes.
Gott selbst sieht uns nicht.
Seine Hand schützt uns vor seinem großen Licht.
Die Hand, die aufsteht, schützt uns vor dem himmlischen oder göttlichen Licht. Ohne die Hand Gottes würden wir verbrennen!
Oder, vielleicht werden wir sehen, endlich! Wer weiß?
Und der Gott Gottes, wer ist er? Hat er auch eine Hand auf seinem Kopf ruhend? Und Gottes Gott Gottes, wer ist er? Wie groß ist ehrwürdiger Gott? Welche Größe? Was für Haare? Welche Farbe?
Der Vagabundengott
Louise Labé se demandait « Quelle grandeur rend l’homme vénérable ? Quelle grosseur ? Quel poil ? Quelle couleur ? » Nous ne voyons sans doute que la paume de la main de Dieu. Dieu lui-même ne nous voit pas, nous, qui sommes cachés par sa propre main.
La main qui se pose nous protège de la lumière céleste ou divine. Sans la main de Dieu nous brûlerions !
Ou alors, peut-être verrions-nous vraiment, enfin ! Qui sait ?
Et le Dieu de Dieu, qui est-il ? A-t-il aussi une main posée sur sa tête. Et le Dieu de Dieu de Dieu, qui est-il ? Quelle grandeur rend Dieu vénérable ? Quelle grosseur ? Quel poil ? Quelle couleur ?