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PLAZA MAYOR BURGOS

PLAZA MAYOR BURGOS

BURGOS
布尔戈斯
ブルゴス
Бургос
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Photos Jacky Lavauzelle
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PLAZA MAYOR BURGOS

 

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Casa Consistorial de Burgos
1791
Fernando González de Lara

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Monumento – Monument
CARLOS III
Charles III d’Espagne

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« La place de Burgos, au milieu de laquelle s’élève une assez médiocre statue en bronze de Charles III, est grande et ne manque pas de caractère. Des maisons rouges, supportées par des piliers de granit bleuâtre, la ferment de tous côtés. Sous les arcades et sur la place, se tiennent toutes sortes de petits marchands et se promènent une infinité d’ânes, de mulets et de paysans pittoresques. Les guenilles castillanes se produisent là dans toute leur splendeur. « 
Théophile Gautier

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LA PLAZA MAYOR
VUE PAR THEOPHILE GAUTIER

La place de Burgos, au milieu de laquelle s’élève une assez médiocre statue en bronze de Charles III, est grande et ne manque pas de caractère. Des maisons rouges, supportées par des piliers de granit bleuâtre, la ferment de tous côtés. Sous les arcades et sur la place, se tiennent toutes sortes de petits marchands et se promènent une infinité d’ânes, de mulets et de paysans pittoresques. Les guenilles castillanes se produisent là dans toute leur splendeur. Le moindre mendiant est drapé noblement dans son manteau comme un empereur romain dans sa pourpre. Je ne saurais mieux comparer ces manteaux, pour la couleur et la substance, qu’à de grands morceaux d’amadou déchiquetés par le bord. Le manteau de don César de Bazan, dans la pièce de Ruy Blas, n’approche pas de ces triomphantes et glorieuses guenilles. Tout cela est si râpé, si sec, si inflammable, qu’on les trouve imprudents de fumer et de battre le briquet. Les petits enfants de six ou huit ans ont aussi leurs manteaux, qu’ils portent avec la plus ineffable gravité. Je ne puis me rappeler sans rire un pauvre petit diable qui n’avait plus qu’un collet qui lui couvrait à peine l’épaule, et qui se drapait dans les plis absents d’un air si comiquement piteux, qu’il eût déridé le spleen en personne. Les condamnés au presidio (travaux forcés) balayent la ville et enlèvent les immondices sans quitter les haillons qui les emmaillottent. Ces galériens en manteaux sont bien les plus étonnantes canailles que l’on puisse voir. À chaque coup de balai, ils vont s’asseoir ou se coucher sur le seuil des portes. Rien ne leur serait plus facile que de s’échapper, et, comme j’en fis l’objection, on me répondit qu’ils ne le faisaient pas par un effet de la bonté naturelle de leur caractère.

Théophile Gautier
Voyage en Espagne
Chapitre IV – Burgos
charpentier, 1859
pp. 25-42

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charles-iii-despage-carlos-iiiCarlos III retratado hacia 1765
Peinture de Carlos III vers 1765
1716-1788
Anton Raphael Mengs
1728-1779
Museo del Prado
Musée du Prado

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CHARLES III
par Charles de Mazade
1860

Ce n’est pas que tout fût facile. Cette politique réformatrice que les premiers Bourbons avaient portée au-delà des Pyrénées, et qui s’épanouissait sous Charles III, avait au contraire à vaincre de sourdes coalitions de haines et de méfiances. Le premier obstacle vint du clergé, qui se sentait menacé dans ses privilèges et dans ses excès de prépondérance. Qu’on se représente en effet un corps tout-puissant d’influence depuis deux cents ans, visant à une indépendance absolue même en matière civile, tenant le roi par les confesseurs, le peuple par le naïf et violent fanatisme de sa crédulité, dominant l’intelligence par l’inquisition, qui réduisait au silence toute voix s’élevant pour défendre l’état, — absorbant la fortune publique par la possession de bénéfices sans nombre, de domaines qui s’accroissaient toujours par les substitutions, restaient exempts de toute charge et n’étaient soumis qu’à sa seule juridiction. Il y avait encore au XVIIIe siècle plus de trois mille couvens. L’église était une armée de plus de deux cent mille personnes ; un cinquième du royaume se trouvait aliéné, immobilisé, soustrait à toute action de l’autorité publique. Cette masse vivant du pays et sur le pays ne s’y trompa point ; elle fut sourdement hostile à une dynastie venant de France et portant avec elle un certain sentiment des droits de la puissance civile. Elle eut particulièrement en haine Charles III, qui avait à Naples pour conseiller et pour ami le marquis Tanucci, cet esprit infesté de libéralisme. Aussi l’arrivée de Charles en Espagne fut-elle signalée par une sorte de conspiration insaisissable et active. On représentait la foi comme en péril ; les mœurs et tous les actes du prince étaient décriés dans les chuchotemens des conciliabules secrets et des correspondances. Les plus sinistres présages étaient habilement propagés. À Barbastro, on annonçait le renversement inévitable de la dynastie ; à Girone, l’apparition d’une comète fut représentée comme le signe de la mort prochaine du roi. Dans les provinces, on montrait Madrid prêt à s’enflammer, et à Madrid on grossissait complaisamment l’agitation des provinces. Cette conspiration atteignait jusqu’aux Indes, où s’étendait l’invisible action du clergé, surtout des jésuites, qui, en craignant le péril, s’y précipitaient avec un zèle dont ils furent bientôt récompensés.

La résistance venait d’ailleurs encore d’une certaine masse obscure et ignorante, du fanatisme de stagnation d’un peuple outré de voir changer ses habitudes par des actes qui étaient des améliorations, mais qui étaient aussi une atteinte portée à l’inviolabilité de son inertie héréditaire ; c’est ce qui faisait dire à Charles III : « Les Espagnols sont comme les enfans, qui pleurent quand on les lave. » Le fait est que le roi Charles voulait laver Madrid, et qu’il ne le put pas sans difficulté. Il trouva naturel de purger la ville de toutes les immondices qui en faisaient un foyer d’infection ; mais on lui objecta que, l’air de Madrid étant prodigieusement subtil à cause de la proximité du Guadarrama, cette infection même, en tempérant la subtilité de l’air, était une garantie de salubrité. On exhuma une consultation de médecins à l’appui de cette opinion. « Fort bien, répondit gaiement le roi ; maintenant qu’on me nettoie Madrid au plus vite, et au premier moment où je verrai vérifier ce que disent les médecins, j’y remédierai sans plus de retard en ordonnant qu’on jette tout par les fenêtres plus fort que jamais. » Il en fut de même quand il fallut éclairer la ville, où on ne pouvait se hasarder le soir. Un jour le roi eut l’idée de canaliser le Tage et de le rendre navigable. Une commission fut nommée : elle répondit que si Dieu, qui est tout-puissant, avait voulu rendre le Tage navigable, il le pouvait sans aucun doute, et que s’il ne l’avait pas fait, c’est que cela ne devait pas être.

Dans cette bizarre résistance, il y avait la haine de la nouveauté et il y avait aussi la haine des étrangers accourus en Espagne avec les Bourbons et associés à leur gouvernement. Cette haine se concentra surtout contre le marquis d’Esquilache, que Charles III avait amené de Naples et dont il avait fait son ministre des finances. Don Leopoldo de Gregorio, marquis d’Esquilache, de Valle Santorro et de Trentino, prince de Santa-Elia, était un Sicilien de parole exubérante, d’une prodigieuse activité d’esprit, nullement homme d’état, mais inventif et hardi dans le maniement des affaires. C’était, à vrai dire, un personnage curieux, lieutenant-général sans avoir jamais servi, qui avait fait de son fils encore au maillot un administrateur de la douane de Cadix, dont la femme, doña Pastora, était accusée de vendre les grâces, et qui à travers tout avait fait plus de bien que de mal par son zèle plein de ressources, par l’entrain avec lequel il s’appliquait à réorganiser les finances, à simplifier l’administration, à développer des institutions utiles et à faire vivre le peuple à bon marché. On lui en voulait peut-être moins du soin qu’il prenait de sa fortune que de son activité réformatrice et surtout de sa qualité d’étranger. C’était le vice irrémédiable qui attirait sur lui une effroyable impopularité.

Rassemblez maintenant ces quelques traits d’une situation compliquée, l’animosité batailleuse d’un clergé menacé dans sa domination, l’antipathie aveugle du peuple contre les nouveautés, l’aversion d’un certain instinct national irréconciliable pour tout ce qui est étranger ; vous aurez le secret d’un des plus étranges épisodes de ce moment du XVIIIe siècle espagnol, d’une de ces explosions subites où le peuple porte son impétuosité furieuse, et où se dissimulent souvent d’autres calculs, d’autres ambitions, qui n’attendent que le succès pour s’emparer des événemens et avouer leur complicité.

Une des plus merveilleuses fatuités de notre temps est de croire qu’il a tout inventé, même l’émeute. Nous avons vu de nos jours, il est vrai, pour ne point sortir de l’Espagne, des reines changer des cabinets, signer des constitutions sous l’étreinte de la sédition, le peuple armé parcourir les rues et demander la vie des ministres dont il commençait par brûler les maisons ; ce n’était, à tout prendre, que la reproduction de ce qui se passa un jour de l’année 1766, en plein règne de Charles III. On va voir comment. Au commencement du XVIIIe siècle, un des plus habiles conseillers de Philippe V, Macanaz, avait dit avec une clairvoyance prophétique : « Que le souverain ne permette pas à ses ministres de changer le costume national du peuple pour lui substituer quelque mode étrangère ! Ces dispositions seront reçues du public comme violentes et tendant à en finir avec le costume espagnol, et en irritant les esprits elles pousseront à des désordres difficiles à apaiser. » À quarante-quatre ans de distance, un ordre du roi interdisait l’usage des capes longues et des chapeaux à bords rabattus. Ce fut le prétexte qui fit jaillir la flamme de la sédition de ce foyer de mécontentemens que j’essayais de dépeindre. La lutte s’engagea le 23 mars 1766, le dimanche des Rameaux, entre des hommes de troupe chargés de faire exécuter l’ordre du roi et quelques bravaches du peuple qui affectaient de se promener enfoncés dans leur mante et le chapeau sur les yeux. Le sang coula, et Madrid fut aussitôt enflammé. En peu d’instans, l’émeute se grossit de tous les vagabonds qui parcouraient les rues en criant : Vive le roi ! vive l’Espagne ! meure Esquilache ! Le mot d’ordre était donné. Les insurgés coururent au palais du ministre, qu’ils pillèrent et qu’ils dévastèrent, jetant par les balcons tous les objets précieux. Ils auraient bien brûlé la maison ; mais on les arrêta avec le mot sacramentel : « respect à la propriété ! » C’était d’ailleurs la maison d’un Espagnol. Le soir, après cette singulière victoire, campés sur la place Mayor, ils se contentèrent de brûler l’effigie du ministre, qui avait été averti fort à propos, et qu’ils n’avaient pas trouvé. Ce n’était que le prologue.

La lutte se ranima plus ardente le lendemain. Les insurgés étaient exaltés de leur succès de la veille ; ils ramassèrent tout ce qu’ils purent trouver d’auxiliaires, de femmes et d’enfans, et ils marchèrent sur le palais, où ils furent arrêtés par le feu des gardes wallones, qui les tint à distance. Le tumulte d’ailleurs remplissait Madrid, que la multitude menaçait de livrer aux flammes. Jusque-là, le programme de l’insurrection était assez obscur, lorsque l’intervention d’un frère gilite, religieux à la mine ascétique et sévère, qui haranguait la foule dans les rues, servit à préciser le sens des réclamations populaires. On se mit à rédiger une pétition que le père Yecla, transformé en parlementaire, offrit de porter au roi. Cette pétition, qui invoquait la sainte Trinité et la vierge Marie, demandait impérieusement l’exil du marquis d’Esquilache et de sa famille ; l’exonération de tous les ministres étrangers et leur remplacement par des Espagnols, l’expulsion des gardes wallones, la liberté pour le peuple de se vêtir à sa fantaisie, et l’abaissement du prix des denrées. Ces conditions enfin, le roi devait venir les ratifier lui-même sur la place Mayor en présence du peuple.

Si ce mouvement n’eût été que le coup de tête de quelques fanatiques de la cape longue et du chapeau à larges bords, tout eût été bientôt fini ; mais ici se dévoilait le lien de la sédition avec l’état réel de l’Espagne. D’un côté, l’émeute du 23 mars n’était point évidemment l’œuvre du hasard ; elle avait son organisation et son mot d’ordre. « Il y a ici plus qu’il ne paraît ; ce qui compte le moins est la canaille, » disait un homme de la cour. L’argent était répandu à profusion dans les masses. Le caractère religieux se laissait voir dans l’émeute. On promenait un drapeau qu’on appelait l’étendard de la foi. Les insurgés blessés refusaient l’absolution sous prétexte que, mourant en martyrs, ils n’en avaient pas besoin. D’un autre côté, ce que demandait le peuple révolté trouvait de l’écho jusque dans les conseils du roi. Lorsque Charles, réunissant autour de lui les principaux personnages de sa cour, mettait en délibération ce qu’il y avait à faire de ces propositions portées par le père Yecla, deux opinions, on pourrait dire deux politiques éclataient aussitôt. Les uns, le marquis de Priego, qui était Français et colonel des gardes wallones, le comte de Gazzola, le duc d’Arcos, demandaient simplement que la sédition fût domptée par les armes. Le vieux marquis de Casa-Sarria au contraire, se jetant aux pieds du roi, déclara que si on devait agir par la rigueur, il déposerait aussitôt ses emplois et ses dignités. « Je suis d’avis, dit-il, qu’on donne satisfaction au peuple en tout ce qu’il demande, d’autant plus que ce qu’il demande est juste. » Le comte d’Ouate s’écriait à son tour que l’heure était venue de parler clairement, et que les plaintes populaires étaient fondées. Placé entre l’effusion du sang et la nécessité d’une transaction, Charles III céda. Il se présenta au balcon du palais, accordant tout ce qu’on lui demandait. Il eut même à écouter de nouveau les propositions populaires d’un autre personnage plus bizarre encore que le père Yecla : c’était un échappé des présides de Malaga, calesero de profession et l’un des plus ardens émeutiers. Puis les insurgés se répandirent dans Madrid, s’enivrant de leur triomphe et prolongeant pendant la nuit leurs démonstrations, tandis que Charles restait sérieux et triste.

Tout n’était pas fini encore. Le lendemain, la scène avait changé. Le roi était parti secrètement pour Aranjuez, et l’émeute retrouvait sa fureur, croyant voir dans ce départ un moyen d’éluder les promesses de la veille. Les insurgés reprirent les armes et campèrent dans la ville, prêts à se défendre. En même temps ils s’adressaient au président du conseil de Castille : c’était un évêque qui, au fond, voyait sans déplaisir cette insurrection du sentiment populaire, et qui ne demandait pas mieux que de la servir auprès du roi par un exposé nouveau des griefs du pays. Il rédigea un mémoire ridicule où il se plaignait, au nom du peuple, des impôts établis pour ouvrir des chemins, des mesures adoptées pour éclairer et assainir Madrid. Le roi se borna à renouveler la promesse d’exécuter les conditions qu’il avait acceptées, ajoutant qu’il ne rentrerait à Madrid que quand la paix serait rétablie. C’était assez ; l’effervescence populaire tomba, et les habitans de Madrid revinrent plus dévotement que jamais aux cérémonies de la semaine sainte, qui finit pour eux mieux qu’elle n’avait commencé. L’insurrection de la capitale n’était point isolée ; elle se liait à tout un ensemble de mouvemens qui éclataient à la fois à Saragosse, à Cuença, à Palencia, et même à Barcelone et dans le Guipuzcoa. Cette agitation tomba du même coup. Une mesure presque puérile en avait été le prétexte ; au fond, je l’ai dit, elle était l’expression incohérente de tous les mécontentemens d’ambitions ou d’intérêts ligués dans un effort de résistance à un mouvement de transformation, et c’est ce qui lui donne un sens politique dans ce XVIIIe siècle que M. Ferrer del Rio décrit d’un trait intelligent en ravivant les hommes et les événemens. Le pauvre marquis d’Esquilache, qui se plaignait fort dans son exil d’être abandonné, qui accusait assez plaisamment le peuple de Madrid d’ingratitude, paya pour tous dans cette échauffourée de 1766, ébauche de tant d’autres semblables ; la politique de Charles III resta debout.

Charles de Mazade
La Monarchie absolue en Espagne.
Les Trois Charles, les Habsbourg et les Bourbons dans la Péninsule
Revue des Deux Mondes
2e période, tome 28, 1860
pp. 704-728

CATHEDRALE DE BURGOS – Catedral de Santa María de Burgos – 布尔戈斯圣玛丽大教堂 – ブルゴス大聖堂の聖マリア

CATHEDRALE DE BURGOS

BURGOS
布尔戈斯
ブルゴス
Бургос
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Photos Jacky Lavauzelle
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LA CATHEDRALE  de BURGOS
Cathédrale Sainte-Marie de Burgos
Catedral de Santa María de Burgos
布尔戈斯圣玛丽大教堂
ブルゴス大聖堂の聖マリア
Собор Святой Марии Бургос

1221

 

 Puerta del Perdón
La Porte du Pardon
Fachada principal
Façade Principale 
Fachada occidental
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LE PORTAIL DU SARMENTAL
DE LA CATHEDRALE  de BURGOS
Puerta del Sarmental
La Porte du Serment

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PUERTA O PÓRTICO DE PELLEJERÍA

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EXTERIEUR DE LA COUPOLE DE BURGOS
Exterior del Cimborrio de Burgos
 Transepto
Transept

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INTERIEUR DE LA COUPOLE DE BURGOS
 Interior del Cimborrio de Burgos
Transepto
Transept

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CAPILLA DE SANTA ANA
CHAPELLE DE SAINTE ANNE
La Concepción
La Conception

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LA ESCALERA DORADA 
L’ESCALIER DORE A DOUBLE VOLEE

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CAPILLA DE SAN ENRIQUE
CHAPELLE DE SAINT HENRI

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CAPILLA DE SAN JUAN DE SAHAGÚN
Y LAS RELIQUIAS
XIVe XVIIIe

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Capilla de San Nicolás
Chapelle de saint Nicolas

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Maqueta de la Catedral
Maquette de la Cathédrale

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 Aquí ve a Dios mi alma
Ici Dieu voit mon âme
(El drama del alma – José Zorrilla)

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Claustro – Cloître
Martín Chirino 
el árbol de la Cruz
l’arbre de la Croix
2006

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Lettre de voyage
Honoré Beaugrand

La Cathédrale de Burgos
le 12 février 1889

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La cathédrale de Burgos, fondée en 1221, par le roi Ferdinand-III-le-Saint, est un chef d’œuvre de l’art gothique merveilleusement sculpté. On admire surtout sa façade, véritable dentelle de pierre ; ses clochers hauts de 84 mètres et dominant majestueusement la ville de ses flèches et clochetons d’une légèreté extrême ; sa rose ; les richesses artistiques de l’intérieur ; de magnifiques vitraux, statues, mausolées, bas reliefs, tableaux de maître, etc. Parmi les autres monuments de Burgos, on doit citer : l’hôtel de ville, qui renferme les restes du Cid ; les églises San-Gil, San-Esteban, San-Nicolas, Santa-Agenda ; un arc de triomphe ; la porte Santa-Maria, etc.

Honoré Beaugrand
Lettres de voyages
TRENTE-ET-UNIÈME LETTRE
Presses de La Patrie, 1889
pp. 302-311

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El drama del alma
José Zorrilla

Libro quinto. ¡Væ victis!
«En la catedral de Burgos»
I-XXVII

 

en la catedral de burgos
19 Junio 1867




I

Honda inquietud el alma me atribula,
Vago terror el corazón me prensa:
Miro al cielo, y el aire que le azula
Ennegrece a mis ojos niebla densa:
Sondeo el porvenir, y se acumula
En su horizonte tempestad inmensa;
Quiero cantar, y el llanto me sofoca:
Orar, y no hallo preces en mi boca.

II

Vuelvo tras larga ausencia a ver a España
Con el placer que un náufrago la orilla,
Y me acoge al volver de tierra extraña
En su regazo maternal Castilla:
Mas un genio fatal que me acompaña
Mi lengua anuda y mi cabeza humilla,
Y mal mi pecho en su pavor alienta,
Y de pesar mi corazón revienta.

III

¿Qué es de mi gratitud y mis cantares?
Vuelvo tal vez sin alma y sin aliento,
O desdeño la tierra y los solares
Dó fui feliz y amé y viví contento?
¿Dejé mi alma allende de los mares
Y quedaron allá mi fe y mi acento?
No, todo en mi alma por Castilla aboga:
Es mi duelo interior el que me ahoga.

IV

Algo a mi superior me paraliza,
Mi inspiración poética impotente
Torna, y mi pobre ingenio esteriliza:
No brotan las ideas en mi mente,
Mi voz mi antigua fe no vigoriza,
Presa del miedo el corazón se siente,
Y la tristeza que me roe el alma
Silencio, exige y soledad y calma.

V

A través de los mares, de un amigo
Espero oír la voz, y… ¡tarda mucho!
En vano tras sus nuevas me fatigo,
La tierra exploro y el silencio escucho:
Y en la esperanza que de oírla abrigo,
Con mi pavor desesperado lucho.
¿Qué es lo que oculta en Méjico ¡Dios bueno!
Este silencio de amenazas lleno?

VI

¡Insoportable afán! La noche oscura
No trae ya para mí la paz del sueño:
De día entre las gentes con premura
Paso como visión de torvo ceño:
Me enoja quien consuelos me procura:
Frío, el amor y la amistad desdeño,
Y espero de esperar desesperado.
¡Oh si estuviera el globo taladrado!

VII

Tanta nueva invención… tanto adelanto,
Tanta electricidad, telegrafía,
Globos, vapores… ¡y silencio tanto
Y tanta soledad… tanta agonía!
¡Y no poder en mi inquietud, Dios santo,
La pena revelar del alma mía!
¡Y creer en ti, buen Dios, con fe sincera
Y no poderte ni rezar siquiera!

VIII

Porque yo vengo al templo y sin rezarte
Que estoy hincado ante tu altar advierto,
Que está mi pensamiento en otra parte,
Y que con frases para orar no acierto:
Y mis vagas ideas ni aun del arte
Con el primor multíplice divierto:
Yo, que entro en esta Catedral bendita
Y el mundo de delante se me quita.

IX

Yo que he venido a ella pequeñuelo
Con mi madre infeliz, que me enseñaba
A oír la misa y a invocar al cielo:
Mientras yo, ignaro aún, solo saciaba
De ver el templo mi infantil anhelo,
Y sus palabras santas no escuchaba;
Y en lugar de atender al sacrificio,
Admiraba encantado el edificio.

X.

Yo que por fe, placer, arte y costumbre,
Cuando de Burgos la ciudad habito,
Vengo a soliviantar la pesadumbre
Del corazón en su ámbito bendito:
Y esquivo la devota muchedumbre
Aquí cual fuera la mundana evito,
Para dejar que se apacente el alma
De triste paz y religiosa calma.

XI

¡Cuan poético es Dios! ¡y cuan poético
Es un templo católico, que encierra
Cuanto conmovedor, grande y magnético
Podemos concebir sobre la tierra:
Desde el libro y el cántico profético,
Hasta el grosero material de tierra:
Desde la prueba real, hasta el misterio;
Todo, desde el bautismo, al cementerio.

XII

La Catedral de Burgos, maravilla
Del arte, de la tierra castellana
Gloria y joyel, y fuera de Castilla
Muestra sin par de fábrica cristiana,
Es el templo ojival donde mas brilla
La fe de una nación en su arte humana;
Modelo de arte y fé, yo la contemplo
De ellas a par como museo y templo.

XIII

Percibe en sus católicos santuarios
La presencia de Dios el alma mía:
Aspira en sus andenes solitarios
Inspiración y fe mi poesía:
Exaltan sus prodigios estatuarios
Al éxtasis tal vez mi fantasía…
¡Con la imaginería de un retablo,
Delirando tal vez, plática entablo!

XIV

Solo a quedarme en su recinto espero
O a él cuando solo le supongo acudo:
Y olvidándome aquí del mundo entero,
Aquí al arte y a Dios adoro mudo:
Sonrío a los relieves del crucero;
Los bustos de los túmulos saludo:
Canto en el coro, beso los altares,
Y abrazo las estatuas y pilares.




XV

Y platico en espíritu a mis solas
Con cuantos en su fábrica pusieron
Las manos. Con sus mitras y sus colas
Vienen tras mí arzobispos y arcedianos;
Salen con sus perillas y sus golas
A hablarme con sus obras, castellanos
Y extranjeros a un tiempo, entalladores,
Plateros, arquitectos y escultores.

XVI

Sánchez, Diego de Siloe, Vallejo,
Gil, Berruguete, el Borgoñón, Camargo…
Toda gente leal del tiempo viejo
Que vivirá en la historia tiempo largo,
Salen conmigo a plática o consejo
Rompiendo un punto su mortal letargo,
Y a hacerme imaginaria compañía,
Dándoles voz mi ignara poesía.

XVII

La Catedral de Burgos abre ahora
De consuelo a mi espíritu un tesoro:
Aquí ve a Dios mi alma, aquí le adora,
Aquí su amparo omnipotente imploro:
Y en la inquietud aquí que me devora,
Por los que en riesgo están le ruego y lloro;
Y aquí a solas a Dios pregunto en vano
¿Qué es ¡oh buen Dios! del buen Maximiliano?

XVIII

Aquí frente a la mágica escultura,
Obra del Borgoñón incomparable,
Me siento a ver cerrar la noche oscura
Al umbral del cancel del Condestable:
Y espero que del Cristo la figura
De su relieve se desprenda y hable;
Y le pregunto en mi delirio insano,
¿Qué es, buen Jesús, del buen Maximiliano?

XIX

Todas las tardes vengo: todas miro
Mientras hay luz el Cristo del relieve:
Y en vano todas a sus pies suspiro,
Porque ni me habla el Cristo ni se mueve.
Todas esperanzado me retiro
De que alguna por fin moverse debe
Y darme nuevas de él… ¡delirio insano
De mi afán por el buen Maximiliano!

XX

Es una tarde parda; centellea
El sol entre los cárdenos celajes
De un aplomado nubarrón que ondea
Ante él, cuyos flotantes cortinajes
Entoldan su fulgor; amarillea
Desgarrándole el sol por mil parajes
Con mil rayos de luz de cuando en cuando:
Mas el nublado ante él se va cuajando.

XXI

Penetran en las naves, por los huecos
De sus ojivos dobles ajimeces,
Los relámpagos vagos y los secos
Truenos, roncos aún: siéntese a veces
De las hondas capillas a los ecos
Ir por las insondables lobregueces
El trueno a repetir que afuera zumba
De rincón en rincón, de tumba en tumba.

XXII

A la luz temerosa y fugitiva
Del rápido relámpago brillante,
Los arquitrabes en que el templo estriba
Vacilan desquiciados un instante.
Toda imagen de altar salta de él viva:
No hay busto que no marche o se levante,
Pareciendo en redor por un momento
Toda inmovilidad en movimiento.

XXIII

Parece la calada crestería
De los arcos y nichos ojivales
Ondulante y flexible encajería:
Las verjas y barreados barandales
Lanzas de militar caballería
Que avanza en escuadrones desiguales:
Y los tubos del órgano salientes
Crestas de grifos, colas de serpientes.

XXIV

Tórnanse a su fulgor los rosetones,
Ojos de leviatán que parpadean:
La labor de hojarasca y canelones,
Reptiles que en los muros culebrean:
Las capillas profundas, panteones
Donde libres los muertos se pasean:
Las ventanas de vidrios losangeados,
Hornos de salamandras atestados.

XXV

Al lejano rumor de un ronco trueno,
Miles de voces de invisibles bocas
Pueblan del aire el impalpable seno,
Incoherentes, gárrulas y locas.
Allí resuena un, ¡ay! de angustia lleno,
Allá muge un torrente entre las rocas,
Allá el crujido del incendio estalla,
Allá rompe el clamor de una batalla.

XXVI

Gime allí un moribundo que se queja,
Allá rechina un cable que se amarra;
Una ráfaga silba en una reja,
Una tela se rasga en una barra,
Canta en una cornisa una corneja
Y el ruido del turbión que se desgarra,
En los huecos del órgano gorjea,
Bufa, muge, relincha y cacarea.

XXVII

Del trueno al son y al resplandor del cielo
Nada queda sin voz ni yace inerte.
¡Un relámpago!… y pueblan aire y suelo
Móviles bultos mil—¡un trueno!… y vierte
Su voz en él mil ecos de odio, anhelo,
Triunfo terror, placer, victoria o muerte.
Pasan… y pasa cuanto suena y gira,
La calma torna y el rumor espira.

José Zorrilla y Moral
Valladolid 1817 –  Madrid 1893

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Cathédrale de Burgos
Catedral de Burgos