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Ria de Bilbao – Ría del Nervión O de Bilbao – Le Fleuve Nervion – Nerbioi

Ria de Bilbao – Ría del Nervión O de Bilbao – Le Fleuve Nervion – Nerbioi

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Ria de Bilbao
Ría del Nervión O de Bilbao
Le Fleuve Nervion
Nerbioi 

Ria de Bilbao

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Ria de Bilbao

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Ria de Bilbao

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Une entrée stratégique
L’exemple des Carlistes

« Quant aux provinces basques, les carlistes les tiennent presque complètement. Tout récemment encore, ils viennent de s’emparer de la petite ville de Portugalette, qui, par sa position à l’embouchure du Nervion, est maîtresse des communications avec Bilbao par mer, de sorte que cette dernière ville se trouve maintenant tout à fait cernée. Si elle n’est promptement débloquée, elle tombera sous peu, et ce serait pour la cause carliste un succès des plus importans. »

Charles de Mazade
Chronique de la Quinzaine, Histoire politique et littéraire
31 janvier 1874
Revue des Deux Mondes
3e période
tome 1, 1874
pp. 699-710

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La Ria de Bilbao
en 1877

Après tant de vieilles cités, toutes couvertes encore de la poudre du passé, je fus heureux de retrouver dans Bilbao une ville vraiment moderne par son aspect, par son animation, par ses édifices. Quoique fondée, elle aussi, vers la fin du XIIIe siècle, elle a subi une série de transformations qui ont modifié complètement son caractère primitif, et sauf le vieux pont de pierre à trois arches inégales et l’église voisine de San-Antonio-Abad qui composent ensemble les armes de la cité, ou bien encore la basilique gothique de Santiago qui existait bien avant elle, on aurait peine à y relever un monument de quelque valeur. Aussi bien Bilbao peut s’en passer. Ses rues nettes et bien tracées, pavées en cailloux, forment l’éventail et remplissent tout l’espace compris par la courbe que suit la rive droite du Nervion. Cette disposition heureuse la met de tous côtés en rapport avec le fleuve qui est navigable jusqu’au Puente Viejo, c’est-à-dire jusqu’à l’extrémité méridionale de la ville. Le port proprement dit s’étend de ce point au môle de Portugalete, sur une longueur de plus de 11 kilomètres ; de très bonne heure, il avait acquis une importance considérable, et de grands travaux furent faits pour l’améliorer. Tout d’abord, au XVIe siècle, un système de digues est construit aux frais de la casa de contratacion ou chambre de commerce de Bilbao. Plus tard, en 1712, on met à exécution le gigantesque et coûteux projet de canalisation du cours du Nervion. Malheureusement les travaux n’ont pas été poursuivis depuis avec la méthode ou l’énergie nécessaire. La passe va s’obstruant chaque jour, et les navires de fort tonnage sont obligés de s’arrêter en avant de Portugalete. Néanmoins le port est fort animé ; en 1872, le chiffre des navires, tant nationaux qu’étrangers, a été de 2,419 à l’entrée et de 2,369 à là sortie ; pour sa part, Bilbao, avec une population qui n’atteint pas 20,000 âmes, compte près de 900 bâtimens inscrits, sans parler des menues barques. Les quais, que longent de magnifiques allées d’arbres, s’étendant à perte de vue, sont encombrés de fûts, de sacs et de ballots. Pour voiturer les marchandises, les gens du pays se servent communément d’une sorte de traîneau tiré par une paire de bœufs et composé de deux madriers parallèles que relient entre eux de courtes traverses : on l’appelle narria ; mais, comme le frottement du bois sur le pavé risquerait de l’enflammer, un petit baril, placé sur le devant de la machine, laisse tomber goutte à goutte l’eau dont il est rempli et qui sans cesse humecte les madriers. Les femmes, elles aussi, prennent part aux travaux du port : il semble même que les plus rudes leur soient réservés ; les unes, dans de grands paniers, transportent le charbon ou le minerai, les autres, coiffées d’un vaste chapeau de paille, une grosse corde passée en travers des reins, remorquent péniblement les bateaux. Vers le soir, à mesure que s’apaise le mouvement du port, commence une agitation d’un nouveau genre ; les promenades avoisinantes, celle de l’Arenal surtout, si ombreuse et si vaste, sont littéralement envahies par des bandes tapageuses de petites filles et de petits garçons. Que d’enfans ! Je ne me souviens pas d’en avoir jamais tant vu. Dans certaines provinces de l’intérieur, à Tolède par exemple, la vieille cité impériale, fauve amas de décombres d’où la vie semble bannie pour toujours, j’avais cherché en vain cette gaîté que répand dans les rues et sur les promenades la sortie des écoles ; les familles y sont stériles, les maisons sans enfans. Ici au contraire c’est une fécondité, une exubérance de sève qui vous jette dans les jambes à chaque pas une envolée de lutins frais et roses : tout ce petit monde crie, court, saute, se poursuit, tombe et se relève ; les rondes se forment, et les parties de paume s’organisent sous les yeux des parens, heureux de cette joie. En raison même de sa position au centre d’une petite plaine dominée de trois côtés par de hautes montagnes, Bilbao en temps de guerre se trouve toujours exposée. Du mois de juin 1835 au mois de décembre 1836, assiégée à trois reprises par les armées du prétendant Carlos V, elle repoussa toutes les attaques avec un héroïsme qui lui valut du gouvernement de la reine Isabelle le titre de très noble, très loyale et invincible cité. De nos jours, les carlistes eussent gagné à sa possession, en même temps qu’une capitale de premier ordre et une base solide d’opérations, une garantie devenue nécessaire pour leurs emprunts à l’étranger. Le 29 décembre 1873, on sut à Bilbao que le passage du fleuve venait d’être coupé à quelque distance avec les chaînes d’un chemin de fer aérien qui servait naguère au transport du minerai ; depuis plusieurs mois déjà, la circulation était interrompue sur la voie ferrée. Sans perdre de temps, les carlistes ouvrirent un feu très vif sur Portugalete, qui, coupé lui-même de ses communications avec la mer, dut capituler ; deux détachemens de troupes, postés en observation entre Portugalete et Bilbao, eurent le même sort : le siège allait sérieusement commencer. Les fortifications, mises en état dès le début de l’été, consistaient en trois forts détachés et huit batteries : tous ces ouvrages étaient par malheur beaucoup trop proches de la place ; la garnison se composait de deux régimens de ligne et d’un petit nombre de soldats des autres armes, plus 400 hommes choisis de garde forale ; les bourgeois de la ville formèrent un bataillon de milice qui, comme il arrive en pareil cas, ne tarda pas à jouer dans la défense le rôle le plus important. Du reste, toute la population, dévouée de longue date aux idées libérales, était décidée à une énergique résistance. Une première tentative faite, par Moriones pour débloquer la place du côté de la mer avait misérablement échoué. Pendant ce temps, les carlistes élevaient au-dessus de la ville leurs batteries de bombardement. Leurs principaux chefs étaient Andechaga et le marquis de Valdespina : l’un vieillard convaincu, austère, vétéran de l’ancienne guerre, devenu impitoyable avec l’âge, l’autre, bien connu à Bilbao, où il avait habité longtemps, honnête lui aussi, énergique, mais tête faible, et joignant à une surdité devenue légendaire une déplorable exaltation d’esprit. Le bombardement commença le 21 février et se poursuivit près d’un mois et demi avec une extrême vigueur. Non contens de cribler la ville de bombes et d’obus, les assiègeans entretenaient autour d’elle une fusillade ininterrompue. Les libéraux répondaient de leur mieux : successivement ils avaient appris, de la bouche même de leurs adversaires, que Moriones, accouru de nouveau, avait été arrêté le 25 février devant San-Pedro-Abanto, puis qu’un mois après, jour pour jour, dans cette même vallée de Somorrostro, le maréchal Serrano, à son tour, avait éprouvé un cruel échec ; les provisions s’épuisaient, on en était réduit au pain de fèves et à la viande de cheval : les cartouches mêmes allaient manquer. C’est alors qu’un messager du dehors, trompant la surveillance de l’assiégeant, parvint à s’introduire dans la place : il apportait l’annonce d’une prochaine délivrance, et en effet le maréchal Concha, avec une armée de 20,000 hommes, en grande partie composée de gardes civils et de carabiniers, se préparait à prendre à revers par Valmaseda la gauche des ennemis, tandis que Serrano immobilisait leur centre et leur droite. L’opération réussit presque sans combat, et, pour n’être pas coupés dans leur ligne de retraite, pendant la nuit du 1er mai, après avoir jusqu’au dernier moment fait feu de toutes leurs batteries, les carlistes se décidèrent à lever le siège. Le même jour, les deux généraux libérateurs faisaient ; leur entrée dans la ville : ce triomphe coïncidait avec une des fêtes nationales les plus populaires de l’Espagne, celle du Dos de mayo ; l’enthousiasme fut immense dans le pays.

….




Du petit plateau qu’occupe l’église de Begoña, l’œil embrasse d’un même coup toute la vallée du Nervion ou Ibaizabal, « la large rivière, » pour parler comme les Basques ; à droite et à gauche, reculant par échelons, des collines vertes piquées de murs blancs et de toits bruns ; dans le bas, le cours du fleuve qui brille au soleil comme une longue coulée de métal en fusion, et plus près, tout au bord de l’eau, aussi pressées qu’un troupeau de brebis qui vont à l’abreuvoir, les mille maisons de Bilbao. Cette église, dont le clocher pour la seconde fois vient d’être démoli par les obus carlistes, est un lieu fameux de pèlerinage : placée sous l’invocation de Notre-Dame de l’Assomption, elle possède une image miraculeuse de la Vierge, très vénérée des matelots, et qui fut trouvée, dit-on, dans l’intérieur d’un vieux chêne, à la place même où s’élève le maître-autel.

La Viscaye
Revue des Deux Mondes
tome 22
1877
L. Louis-Lande
Trois mois de voyage dans le pays basque

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Ria de Bilbao
Ría del Nervión O de Bilbao – Le Fleuve Nervion – Nerbioi

 

Plaza Circular de Bilbao – Don Diego López de Haro

 

Plaza Circular de Bilbao
Don Diego López de Haro
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  Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
de Don Diego López de Haro
en la Plaza Circular de Bilbao

Don Diego López de Haro
1250-1310
Seigneur de Biscaye
Señor de Vizcaya
Bizkaiko jauna

Naissance de la ville de Bilbao
Précédemment un village
le 15 juin 1300

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Plaza Circular de Bilbao
Don Diego López de Haro

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Dans la pièce de Tirso de Molina
1579-1648

La prudencia en la mujer
La prudence chez la femme
1622


Acto I – Escena I
Acte I – Scène 1

sobre la reina María de Molina
sur la reine Maria de Molina

DON DIEGO

Está vivo Don Diego López de Haro,
que vuestras pretensiones tendrá a raya,
y dando al tierno Rey seguro amparo,
casará con su madre, y cuando vaya
algún traidor contra el derecho claro
que defiendo, señor soy de Vizcaya.
Minas son las entrañas de sus cerros,
que hierro dan con que castigue yerros.

DON ENRIQUE

¿Qué es esto, Infante? ¿Vos osáis conmigo
oponeros al reino? ¿Y vos, Don Diego,
conmigo competís, y sois mi amigo?

DON JUAN

Yo de mi parte la justicia alego.

DON DIEGO

De mi lealtad a España haré testigo.

DON ENRIQUE

A la Reina pretendo.

DON JUAN

De su fuego
soy mariposa.

DON DIEGO

Yo del sol que miro,
yerba amorosa que a sus rayos giro.

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María de Molina presenta a su hijo Fernando IV en las Cortes de Valladolid de 1295
María de Molina présente son fils Fernand IV à la cour de Valladolid en 1295
Peint par Antonio Gisbert Pérez (1863)

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A la deriva José ZUGASTI – BILBAO

a-la-deriva-jose-zugasti-bilbao-espagne-artgitato-0  A la deriva -José Zugasti

José Zugasti
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  A LA DERIVA
JOSE ZUGASTI

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José Zugasti
Né en 1955 à Eibar
[Giupuscoa – Gipuzkoa -Guipúzcoa]

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A LA DERIVA

Noir un soir d’orage
Un éclair
A la dérive
Un trou dans le ciel

La pensée est tombée
Une énergie étoilée
La pensée est passée
Et tombée
Du côté de la rue

La bobine s’en est allée
Et personne n’est venu

Pas de commencement
Ni de fin
J’attends sur la ligne infinie
Les lignes qui se coupent
Se divisent
Personne n’a vu
Où les idées sont parties
L’espace est à nu
Près de la tour rectiligne

Dieu l’a oubliée
Avant de prendre la mer
Le temps s’est arrêté
Dans ce dédale de matière
Sur le côté

En tombant
Les voiles déchirées
Du navire chaviré
Se sont rendues dans les fonds

Dieu reviendra
La reprendra-t-il ?

Les idées se répandent
Depuis
L’esprit s’est étendu
La tête dans le musée
Les oreilles dans la ria
Le nez dans la tour

Dieu ne se dérangera plus
Et repart vers l’azur

La bobine
Infinie
Dessine le regard
D’un chacun elliptique

Poème de Jacky Lavauzelle

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Puente de San Antón BILBAO Pont de Saint Antoine

Puente de San Antón BILBAO
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Puente de San Antón
Pont de Saint Antoine

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Ría de Bilbao
Ría del Nervión
Ría del Ibaizábal

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Puente de San Antón


FRANK GEHRY MUSEE GUGGENHEIM BILBAO

FRANK GEHRY MUSEE GUGGENHEIM BILBAO
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 FRANK GEHRY
Frank Owen Goldberg
MUSEE GUGGENHEIM
BILBAO

né le 28 février 1929 à Toronto

Frank Gehry
Architecte – Arkitektoak
Arquitecto
建築家 – 建筑师 – архитектор

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Car votre belle vue admirable et fatale
Crée en nous les amours, les garde et Ies soutient,
Et tant de beaux pensers dont l’esprit s’entretient,
Ont leur mouvement d’elIe et leur forme idéale.bilbao-espagne-artgitato-frank-gehry-musee-guggenheim-2

À la beauté du Ciel votre beauté j’égale :
Le Ciel en sa rondeur toute forme contient,
Et par son mouvement crée, émeut et maintient ;
De semblables effets vous êtes libérale.

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Les soleils de vos yeux, mon esprit allumant,
Y produisent sans fin perles et diamants,
Dont J’espère en mes vers vous faire une couronne.

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Poème de Philippe Desportes
(1546-1606)

XX

À la beauté du Ciel votre beauté j’égale :
Le Ciel en sa rondeur toute forme contient,
Et par son mouvement crée, émeut et maintient ;
De semblables effets vous êtes libérale.

Car votre belle vue admirable et fatale
Crée en nous les amours, les garde et Ies soutient,
Et tant de beaux pensers dont l’esprit s’entretient,
Ont leur mouvement d’elIe et leur forme idéale.

Le clair soleil du Ciel fait naître en tournoyant
Les fleurs, l’or précieux, le rubis flamboyant,
Dont mainte Dame après son beau chef environne.

Les soleils de vos yeux, mon esprit allumant,
Y produisent sans fin perles et diamants,
Dont J’espère en mes vers vous faire une couronne.

Philppe Desportes
Premières Œuvres

Daniel Buren BILBAO -Arc Rouge – Arcos Rojos – Arku gorriak – – Puente Príncipes de España – LE PONT DE LA SALVE

 

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Daniel Buren
Né le 25 mars 1938
Boulogne-Billancourt
France

 Arc Rouge
Arcos rojos
Arku gorriak
Daniel Buren Bilbao
Le Pont de la Salve
Puente Príncipes de España 

Daniel Buren Bilbao

Personne pour entendre la couleur
Aucun reflet dans l’eau
Partie rejoindre l’océan





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Ce matin le pont s’éveille et craque

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Un double pont
Celui qui se jette vers les étoiles
Celui qui plonge dans le cœur de la terre

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Ce matin la lumière est immense

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Une goutte de sang répandue
Un peu de l’ikurriña de l’âme basque
Une goutte de soleil en force

Les courbes s’agitent

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Mais le blanc résiste
Au-delà du rouge
Il résiste toujours

Et revient divin
Incertain
Jaungoikoa
Des restes de courbes en lignes tendues

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Des restes de courbes en lignes tendues
Ce matin tout vient du rouge
De la rouge heure du jour




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L’Heure Rouge

Ce matin le pont s’éveille et craque
Un double pont
Celui qui se jette vers les étoiles
Celui qui plonge dans le cœur de la terre
Ce matin la lumière est immense
Une goutte de sang répandue
Un peu de l’ikurriña de l’âme basque
Une goutte de soleil en force

Les courbes s’agitent
Mais le blanc résiste
Au-delà du rouge
Il résiste toujours
Et revient divin
Incertain
Jaungoikoa
Des restes de courbes en lignes tendues
Ce matin tout vient du rouge
De la rouge heure du jour
Ce matin les membres endormis
Le pont reste seul
Personne n’entend la tension
Personne pour entendre la couleur
Aucun reflet dans l’eau
Partie rejoindre l’océan

Poème de Jacky Lavauzelle

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Daniel Buren Bilbao

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Musée Guggenheim – Museo Guggenheim Bilbao – Guggenheim Bilbao Museoan

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 Museo Guggenheim Bilbao
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Музей Гуггенхайма в Бильбао
古根海姆博物馆
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Frank Gehry
Architecte – Arkitektoak
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建築家 – 建筑师 – архитектор

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Maman
Louise Bourgeois
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Louise Bourgeois
Paris 1911 – New-York 2010

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Jenny Holzer
Installation pour Bilbao Musée Guggenheim

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Jenny Holzer
Née le 29 juillet 1950

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Jeff Koons

Tulips – Les Tulipes
Le Bouquet du Musée
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PUPPY
L’ange Gardien de Fleurs du Musée

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Jeff Koons
21 janvier 1955
York en Pennsylvanie

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Mark Rothko
Sans Titre

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Mark Rothko
1903- 1970

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Richard Serra
La Matière du Temps
The Matter of Time
1994-2005

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« Les flots du temps, mon amour, se montrent… »

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« Avec tes bras de marbre, avec ta longue blonde chevelure  – »

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Richard Serra
Né en 1939 à San Francisco

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Les Flots du Temps
Extrait du Poème de Mihai Eminescu

Din valurile vremii, iubita mea, răsai
Les flots du temps, mon amour, se montrent
Cu braţele de marmur, cu părul lung, bălai –
Avec tes bras de marbre, avec ta longue blonde chevelure  –
Şi faţa străvezie ca faţa albei ceri
Un visage pâle comme de l’albâtre
Slăbită e de umbra duioaselor dureri!
Affaiblie par les ombres de la douleur!

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CATHEDRALE DE BILBAO – Catedral de Santiago de Bilbao – Bilboko Katedraleko

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La Cathédrale de Bilbao
La Cathédrale de Saint Jacques
La Cathédrale de Saint Jacques
Catedral Basílica de Santiago  
 

Catedral de Santiago de Bilbao
Catedral de Bilbao
Bilboko Katedraleko
毕尔巴鄂大教堂
Бильбао собор
ビルバオ大聖堂 

 

XIIIe siècle

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Catedral Basílica de Santiago




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Portada de la fachada neogótica, lado oeste
Porte de la façade néo-gothique
Côté est




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saint Pierre

« Moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »
Matthieu, chapitre 16, 18-19

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saint Paul
Représenté avec son livre fermé et son épée
L’épée est l’instrument de son martyre
Les deux tranchants de l’épée représentent la destruction et la création
Elle symbolise aussi la parole et l’éloquence

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Pórtico, lado sur
Portique – Côté sud

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Portada del Pórtico, lado sur
Côté sud

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Rembrandt
Jacques de Zébédée

Jacques le Majeur
Sankt Jakobus der Ältere
Peinture de Saint Jacques
1661

Saint James the Greater *oil on canvas *92.1 x 74.9 cm *signed b.r.: Rembrandt f. 1661

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LA CATHEDRALE EN 1877

Après tant de vieilles cités, toutes couvertes encore de la poudre du passé, je fus heureux de retrouver dans Bilbao une ville vraiment moderne par son aspect, par son animation, par ses édifices. Quoique fondée, elle aussi, vers la fin du XIIIe siècle, elle a subi une série de transformations qui ont modifié complètement son caractère primitif, et sauf le vieux pont de pierre à trois arches inégales et l’église voisine de San-Antonio-Abad qui composent ensemble les armes de la cité, ou bien encore la basilique gothique de Santiago qui existait bien avant elle, on aurait peine à y relever un monument de quelque valeur. Aussi bien Bilbao peut s’en passer. Ses rues nettes et bien tracées, pavées en cailloux, forment l’éventail et remplissent tout l’espace compris par la courbe que suit la rive droite du Nervion.

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Bizkaia Delegation Palace

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La Cathédrale de Bilbao
Catedral de Bilbao
Bilboko Katedraleko
毕尔巴鄂大教堂
Бильбао собор
ビルバオ大聖堂

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El Arenal
 Paseo del Arenal

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Musée Guggenheim
Guggenheim Museoa
Музей Гуггенхайма
グッゲンハイム美術館
古根海姆博物馆

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Daniel Buren
Arc Rouge
Arcos Rojos
Arku gorriak
Puente Príncipes de España
LE PONT DE LA SALVE
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El Zubizuri
Puente blanco
Pont Blanc
Puente Peatonal del Campo de Volantín
ホワイトブリッジ
Белый мост
白渡桥

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Puente – Zubi – мост – 桥梁 – ブリッジ
Puente de San Antón
Pont de Saint Antoine

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Palacio Chávarri
Plaza Federico Moyúa

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劇場 – театр – 剧院
Le Théâtre Arriaga
Teatro Arriaga
Plaza Arriaga

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Tour Iberdrola
Iberdrola dorrea

Torre Iberdrola

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Ria de Bilbao
Ría del Nervión O de Bilbao
Le Fleuve Nervion
Nerbioi

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Puppy
Jeff Koons
L’Ange Gardien de fleurs du Musée Guggenheim

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Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
Tulips – Tulipes
Le Bouquet du Musée Guggenheim
Jeff Koons

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Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
A la deriva
José Zugasti

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Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
de Don Diego López de Haro
en la Plaza Circular de Bilbao
Place Circulaire de Bilbao

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Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
Giuseppe Verdi
Lourdes Umerez Arregi (1955)
Dentro del Parque de Doña

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Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
John Adams
deuxième président des États-Unis ()
segundo presidente de los Estados Unidos
Ameriketako Estatu Batuetako bigarren presidentea
Lourdes Umerez Arregi (1955)

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« Les faits sont têtus; quels que soient nos souhaits, nos inclinations ou les voeux de nos passions, ils ne peuvent changer l’état de fait et la preuve »
John Adams

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Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
Jesús María Loroño Elguezabal
1929 2008
Larrabetzu, 1929 – Bilbo, 2008
Musicien – Músico – Musikari
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Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
Jorge Oteiza

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Devant l’hôtel de ville de Bilbao
El Ayuntamiento de Bilbao
Bilboko Udala

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Estatua Statue 雕像 статуя 彫
José Antonio Aguirre y Lecube
1904 1960
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Estatua Statue 雕像 статуя 彫
Maman
Louise Bourgeois

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Oroitzapenaren Ibilbidea
Route de la Mémoire
Paseo de la Memoria
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Maia
William Tucker
(né le 28 février 1935  – Le Caire)

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Oroitzapenaren Ibilbidea
Route de la Mémoire
Paseo de la Memoria
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Judith Markus Lüpertz
1995

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Elisa – 教堂 -教会 – церковь
Iglesia del Sagrado Corazón
L’Église du Sacré Cœur

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Elisa – 教堂 – 教会 – церковь
Iglesia de San Antón
Église de saint Antoine

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Photos de Rues
Bilbao
Septembre 2016

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BILBAO
dans la Première Encyclopédie

 BILBAO, (Géog.) ville capitale & port de la Biscaye, à l’embouchure du Nervio qui s’y jette dans l’Océan, appellé en cet endroit mer de Biscaye. Il s’y fait un très-grand commerce. Long. 14. 30. lat. 43. 23.

Diderot
L’Encyclopédie, 1re édition
Texte établi par D’Alembert
 Diderot, 1751
Tome 2, p. 249

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BILBAO
dans le dictionnaire de 1771

BILBAO. Ville d’Espagne, dans la Biscaie, dont elle est capitale. Bilbaum. Quelques-uns la prennent pour la Floriobriga de Ptolomée. D’autres disent qu’elle ne fut fondée qu’en 1500 par Dom Diego Lopes de Haro. Elle est à l’embouchure de la rivière de Nerio, ou d’Ibaycaval ; & son port, qui est des meilleurs d’Espagne, est celui que les Anciens appeloient amanus portus.

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
Dictionnaire universel françois et latin
6e édition – 1771
Tome 1, p. 902

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BILBAO et le Pays Basque
en 1877

J’arrivai à Bilbao dans les derniers jours de juin ; la chaleur commençait à devenir désagréable. Depuis plus de deux mois déjà je parcourais les campagnes de l’intérieur ; d’autre part, la côte cantabrique m’était recommandée comme le but d’excursion le plus charmant du monde. Ma résolution fut bientôt prise, et, sans même me donner le temps de visiter la ville, je me dirigeai vers le nord. J’allais à pied, l’unique manière profitable de voyager, de bonnes cartes dans les poches, car mon intention n’était pas de suivre toujours les chemins tracés. C’est ainsi que, dans le courant de la première journée, non loin de la petite ville de Munguia, j’aperçus, entourées d’épaisses futaies de chênes et de châtaigniers, les ruines du château de Butron. Vers le milieu du XIIIe siècle, à la suite d’une discussion futile qui s’était élevée pendant une cérémonie religieuse, la guerre civile éclata dans le pays basque, et toute la noblesse se partagea en deux camps : gamboinos et oñecinos. Comme les guelfes et les gibelins, ils arborèrent des couleurs, les uns le noir, les autres le blanc, et désormais il n’y eut plus de réunion publique, quel qu’en fût l’objet, fête, noce ou enterrement, qui ne servît de prétexte à des conflits où le sang coulait à flots. Vainement les rois de Castille, avec l’aide des corregidors et des villes, voulurent-ils intervenir ; vainement don Enrique IV donna-t-il l’ordre de démanteler tous les châteaux-forts du pays avec défense de les relever en pierres de taille à partir du premier étage ; vainement les plus dangereux des perturbateurs furent-ils saisis et déportés à l’autre bout de la Péninsule dans des villes voisines des Mores, où ils pouvaient satisfaire à loisir leurs instincts batailleurs : ces guerres, suite ininterrompue de sacs, d’incendies, de massacres, durèrent, jusqu’à la fin du XVe siècle, et il fallut la forte main d’Isabelle la Catholique pour y mettre un terme. Les Gomez de Butron étaient les principaux chefs du parti oñecino. Leur repaire s’élevait sur une hauteur escarpée, à proximité de la rivière de Plencia, dont les eaux, par un tunnel habilement creusé sous la montagne, alimentaient les fossés du donjon. Rabaissé comme tous les autres, sur l’ordre, du roi de Castille, le château de Butron a depuis longtemps perdu ses hôtes seigneuriaux : de vrais arbres, poussés au hasard dans l’épaisseur des murs, disjoignent lentement les pierres sous l’effort de leurs racines, et les paysans voisins s’y viennent fournir de moellons comme dans une carrière ; un pauvre cultivateur occupe un coin du premier étage avec sa famille, l’immense salle du bas lui sert à loger ses bestiaux. Le brave homme avait voulu me faire lui-même l’honneur de ses ruines, et il me racontait à sa façon les terribles événemens dont elles avaient été les témoins. Il est une tour, la mieux conservée, dominant à droite un ravin profond ; un jour, serré de près par ses deux mortels ennemis, les seigneurs de Villela et de Avendaño, le châtelain de Butron avait dû se retirer dans sa forteresse ; le siège traînait en longueur et la garnison, à bout de vivres, allait être forcée de se rendre, quand un écuyer, apparaissant entre les créneaux de la tour, imagina de jeter par petites poignées aux pigeons et aux volatiles qui picoraient dans le ravin les dernières mesures de blé qui restaient. A cette vue, le découragement s’empara des assiègeans : de vive force le château était imprenable ; croyant que ses défenseurs avaient des provisions en abondance, ils se décidèrent à lever le blocus. De fait, la tour et le ravin sont encore là ; mais quoi, l’histoire ancienne ne cite-t-elle pas mille ruses analogues, celle des Romains entre autres qui, assiégés dans le Capitole et réduits aux dernières extrémités, jetèrent, pour tromper les Gaulois, des pains de froment par-dessus les murs ? Assurément mon homme ne connaissait même de nom ni les Romains ni Tite-Live. Par quel prodige le même récit se retrouvait-il à une pareille distance, et qui expliquera jamais cette diffusion des fables et des légendes qui établit entre les esprits des époques et des races les plus diverses une sorte de parenté ?

Après tant de vieilles cités, toutes couvertes encore de la poudre du passé, je fus heureux de retrouver dans Bilbao une ville vraiment moderne par son aspect, par son animation, par ses édifices. Quoique fondée, elle aussi, vers la fin du XIIIe siècle, elle a subi une série de transformations qui ont modifié complètement son caractère primitif, et sauf le vieux pont de pierre à trois arches inégales et l’église voisine de San-Antonio-Abad qui composent ensemble les armes de la cité, ou bien encore la basilique gothique de Santiago qui existait bien avant elle, on aurait peine à y relever un monument de quelque valeur. Aussi bien Bilbao peut s’en passer. Ses rues nettes et bien tracées, pavées en cailloux, forment l’éventail et remplissent tout l’espace compris par la courbe que suit la rive droite du Nervion. Cette disposition heureuse la met de tous côtés en rapport avec le fleuve qui est navigable jusqu’au Puente Viejo, c’est-à-dire jusqu’à l’extrémité méridionale de la ville. Le port proprement dit s’étend de ce point au môle de Portugalete, sur une longueur de plus de 11 kilomètres ; de très bonne heure, il avait acquis une importance considérable, et de grands travaux furent faits pour l’améliorer. Tout d’abord, au XVIe siècle, un système de digues est construit aux frais de la casa de contratacion ou chambre de commerce de Bilbao. Plus tard, en 1712, on met à exécution le gigantesque et coûteux projet de canalisation du cours du Nervion. Malheureusement les travaux n’ont pas été poursuivis depuis avec la méthode ou l’énergie nécessaire. La passe va s’obstruant chaque jour, et les navires de fort tonnage sont obligés de s’arrêter en avant de Portugalete. Néanmoins le port est fort animé ; en 1872, le chiffre des navires, tant nationaux qu’étrangers, a été de 2,419 à l’entrée et de 2,369 à là sortie ; pour sa part, Bilbao, avec une population qui n’atteint pas 20,000 âmes, compte près de 900 bâtimens inscrits, sans parler des menues barques. Les quais, que longent de magnifiques allées d’arbres, s’étendant à perte de vue, sont encombrés de fûts, de sacs et de ballots. Pour voiturer les marchandises, les gens du pays se servent communément d’une sorte de traîneau tiré par une paire de bœufs et composé de deux madriers parallèles que relient entre eux de courtes traverses : on l’appelle narria ; mais, comme le frottement du bois sur le pavé risquerait de l’enflammer, un petit baril, placé sur le devant de la machine, laisse tomber goutte à goutte l’eau dont il est rempli et qui sans cesse humecte les madriers. Les femmes, elles aussi, prennent part aux travaux du port : il semble même que les plus rudes leur soient réservés ; les unes, dans de grands paniers, transportent le charbon ou le minerai, les autres, coiffées d’un vaste chapeau de paille, une grosse corde passée en travers des reins, remorquent péniblement les bateaux. Vers le soir, à mesure que s’apaise le mouvement du port, commence une agitation d’un nouveau genre ; les promenades avoisinantes, celle de l’Arenal surtout, si ombreuse et si vaste, sont littéralement envahies par des bandes tapageuses de petites filles et de petits garçons. Que d’enfans ! Je ne me souviens pas d’en avoir jamais tant vu. Dans certaines provinces de l’intérieur, à Tolède par exemple, la vieille cité impériale, fauve amas de décombres d’où la vie semble bannie pour toujours, j’avais cherché en vain cette gaîté que répand dans les rues et sur les promenades la sortie des écoles ; les familles y sont stériles, les maisons sans enfans. Ici au contraire c’est une fécondité, une exubérance de sève qui vous jette dans les jambes à chaque pas une envolée de lutins frais et roses : tout ce petit monde crie, court, saute, se poursuit, tombe et se relève ; les rondes se forment, et les parties de paume s’organisent sous les yeux des parens, heureux de cette joie. En raison même de sa position au centre d’une petite plaine dominée de trois côtés par de hautes montagnes, Bilbao en temps de guerre se trouve toujours exposée. Du mois de juin 1835 au mois de décembre 1836, assiégée à trois reprises par les armées du prétendant Carlos V, elle repoussa toutes les attaques avec un héroïsme qui lui valut du gouvernement de la reine Isabelle le titre de très noble, très loyale et invincible cité. De nos jours, les carlistes eussent gagné à sa possession, en même temps qu’une capitale de premier ordre et une base solide d’opérations, une garantie devenue nécessaire pour leurs emprunts à l’étranger. Le 29 décembre 1873, on sut à Bilbao que le passage du fleuve venait d’être coupé à quelque distance avec les chaînes d’un chemin de fer aérien qui servait naguère au transport du minerai ; depuis plusieurs mois déjà, la circulation était interrompue sur la voie ferrée. Sans perdre de temps, les carlistes ouvrirent un feu très vif sur Portugalete, qui, coupé lui-même de ses communications avec la mer, dut capituler ; deux détachemens de troupes, postés en observation entre Portugalete et Bilbao, eurent le même sort : le siège allait sérieusement commencer. Les fortifications, mises en état dès le début de l’été, consistaient en trois forts détachés et huit batteries : tous ces ouvrages étaient par malheur beaucoup trop proches de la place ; la garnison se composait de deux régimens de ligne et d’un petit nombre de soldats des autres armes, plus 400 hommes choisis de garde forale ; les bourgeois de la ville formèrent un bataillon de milice qui, comme il arrive en pareil cas, ne tarda pas à jouer dans la défense le rôle le plus important. Du reste, toute la population, dévouée de longue date aux idées libérales, était décidée à une énergique résistance. Une première tentative faite, par Moriones pour débloquer la place du côté de la mer avait misérablement échoué. Pendant ce temps, les carlistes élevaient au-dessus de la ville leurs batteries de bombardement. Leurs principaux chefs étaient Andechaga et le marquis de Valdespina : l’un vieillard convaincu, austère, vétéran de l’ancienne guerre, devenu impitoyable avec l’âge, l’autre, bien connu à Bilbao, où il avait habité longtemps, honnête lui aussi, énergique, mais tête faible, et joignant à une surdité devenue légendaire une déplorable exaltation d’esprit. Le bombardement commença le 21 février et se poursuivit près d’un mois et demi avec une extrême vigueur. Non contens de cribler la ville de bombes et d’obus, les assiègeans entretenaient autour d’elle une fusillade ininterrompue. Les libéraux répondaient de leur mieux : successivement ils avaient appris, de la bouche même de leurs adversaires, que Moriones, accouru de nouveau, avait été arrêté le 25 février devant San-Pedro-Abanto, puis qu’un mois après, jour pour jour, dans cette même vallée de Somorrostro, le maréchal Serrano, à son tour, avait éprouvé un cruel échec ; les provisions s’épuisaient, on en était réduit au pain de fèves et à la viande de cheval : les cartouches mêmes allaient manquer. C’est alors qu’un messager du dehors, trompant la surveillance de l’assiégeant, parvint à s’introduire dans la place : il apportait l’annonce d’une prochaine délivrance, et en effet le maréchal Concha, avec une armée de 20,000 hommes, en grande partie composée de gardes civils et de carabiniers, se préparait à prendre à revers par Valmaseda la gauche des ennemis, tandis que Serrano immobilisait leur centre et leur droite. L’opération réussit presque sans combat, et, pour n’être pas coupés dans leur ligne de retraite, pendant la nuit du 1er mai, après avoir jusqu’au dernier moment fait feu de toutes leurs batteries, les carlistes se décidèrent à lever le siège. Le même jour, les deux généraux libérateurs faisaient ; leur entrée dans la ville : ce triomphe coïncidait avec une des fêtes nationales les plus populaires de l’Espagne, celle du Dos de mayo ; l’enthousiasme fut immense dans le pays.

J’avais fait la connaissance à Bilbao d’un des hommes les plus distingués et les plus instruits de la ville. Imprimeur de son état, don Juan Delmas avait compris le métier à la façon des grands travailleurs du XVIe siècle, les Alde, les Estienne, Il était fou d’antiquités, ami de tous les arts, très curieux surtout des choses de son pays, sur lequel il avait réuni des documens fort précieux qu’il se proposait de mettre en œuvre. Il avait même publié déjà un Guide pittoresque de la Vizcaye, livre intéressant et fort bien écrit. Après trente ans de persévérance et d’efforts, sa fortune faite, il allait se retirer des affaires quand la guerre civile était venue renverser l’édifice laborieusement élevé de toute sa vie. Dès le premier jour, il m’avait témoigné une confiance dont je ne saurais lui être trop reconnaissant, et comme je l’interrogeais : « C’est une douloureuse histoire que vous me demandez là, dit-il, hésitant à s’engager sur la pente de ses souvenirs. J’ai dans ma jeunesse vécu à Paris ; je suivais les cours de la Sorbonne, précisément avec Valdespina, un peu plus âgé que moi ; nous étions tous deux des auditeurs assidus de M. Villemain ; en même temps j’étudiais dans les ateliers de vos peintres les plus connus. Plus tard je voyageai beaucoup pour mes affaires, je visitai la plus grande partie de l’Europe, mais, toujours fidèle aux beaux-arts et à l’amour du sol natal ; je pus réunir ainsi, dans les Flandres principalement, outre une collection complète d’œuvres des maîtres de l’école espagnole, une foule de livres et d’objets intéressant l’histoire de l’Espagne ou du pays basque. Avec cela, mon commerce prospérait, l’âge et la fortune m’étaient venus à la fois ; je résolus de me faire construire un château ; est-ce bien pour moi qu’il faut dire ? Moi-même j’en dessinai le plan ; toutes mes collections y trouvaient place dans des salles aménagées, ornées, ajourées tout exprès. Ici les bijoux et les médailles, plus loin les aquarelles et les dessins ; ailleurs encore les tableaux. Bien des musées eussent fait triste figure à côté du mien ; mais ma bibliothèque était mon plus beau joyau ; pensez donc : 6,000 volumes, tous rares et longuement cherchés ; là-dessus 142 incunables ; les Décrétates de Venise, avec la date de 1477, sorties des presses de Jenson ; les 53 chroniques d’Espagne, imprimées en lettres gothiques à deux couleurs par Juan del Cano, à Médina del Campo, sur l’ordre de la grande Isabelle ; le Très heureux voyage du roi Philippe II dans les terres basses d’Allemagne, par le père Estrella ; le récit de l’expédition d’El Cano, par un de ses compagnons, volume écrit en espagnol et imprimé à La Rochelle en 1507. Combien d’autres encore ! Puis un grand nombre de manuscrits inédits : le Livre de Lope Garcia de Salazar, la Chronique de la maison de Vizcaye, par Padilla, une Chronique du Guipuzcoa, par le bachelier Zaldivia… Mon rêve était de me retirer définitivement du commerce, d’aller jouir en paix de mes trésors ; je m’étais promis de publier plus de trente volumes de documens curieux sur le Señorio, avec des notes de ma main auxquelles j’avais travaillé toute ma vie ; c’eût été mon œuvre à moi, un hommage rendu à mes concitoyens, en même temps qu’une marque durable de mon passage ici-bas. En attendant, j’étais heureux, je ne me connaissais que des amis : on se disputait bien un peu entre antiquaires sur quelque point douteux d’histoire, sur une étymologie, sur un mot, mais cela si courtoisement, et toujours à la plus grande gloire de la nationalité euskarienne !

Revue des Deux Mondes
 tome 22
 1877
L. Louis-Lande
Trois mois de voyage dans le pays basque

Bizkaia Delegation Palace – Palais du Conseil général – El palacio de la Diputación Provincial de Bilbao

Euskal Herria
Pays Basque
EUSKADI

BILBAO
毕尔巴鄂
ビルバオ
билбао
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Visite de BILBAO
Visita a Bilbao
Визит в Бильбао
参观毕尔巴鄂
ビルバオをご覧ください

Photos Jacky Lavauzelle
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Bizkaia Delegation Palace
El palacio de la Diputación Provincial de Bilbao
Le Palais du Conseil général
Palacio de la Diputación Foral de Vizcaya

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Bizkaia Delegation Palace

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Construit entre 1890 et 1900
Avenue Gran Vía de Don Diego López de Haro

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Architecte Luis Aladren
Arquitecto
Nacido en Zaragoza en 1852 y fallecido en 1902
1852-1902

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Bizkaia Delegation Palace