Archives par mot-clé : Érinnyes

Les Pas – Poème de Cavafy – Τα Βήματα – 1911

Poème de Cavafy
Gr
èce – Ελλάδα

***

Traduction Jacky Lavauzelle*******

**
Constantin Cavafy poèmes
**

LITTERATURE GRECQUE
POESIE GRECQUE

Ελληνική λογοτεχνία
Ελληνική ποίηση

**

Constantin Cavafy
Καβάφης
1863 – 1933

Traduction Jacky Lavauzelle

**

Traduction Jacky Lavauzelle


LES POEMES GRECS

 LES PAS
Τα Βήματα 

*1911*

**

Traduction Jacky Lavauzelle
William Bouguereau, Les Remords d’Oreste, 1862

 

**

Σ’ εβένινο κρεββάτι στολισμένο
Dans son lit d’ébène décoré
 με κοραλλένιους αετούς, βαθυά κοιμάται
d’aigles de corail, profondément endormi,
ο Νέρων — ασυνείδητος, ήσυχος, κ’ ευτυχής·
Néron, inconscient, calme et heureux ;
ακμαίος μες στην ευρωστία της σαρκός,
dans la force épanouie de sa chair triomphante,
 και στης νεότητος τ’ ωραίο σφρίγος.
et dans la belle sève de sa jeunesse.

*

Aλλά στην αίθουσα την αλαβάστρινη που κλείνει
Mais dans la pièce d’albâtre qui renferme
των Aηνοβάρβων το αρχαίο λαράριο
l’antique sanctuaire des dieux du foyer
τι ανήσυχοι που είν’ οι Λάρητές του.
Qu’elles paraissent anxieuses les Lares protectrices ?
Τρέμουν οι σπιτικοί μικροί θεοί,
Ces petites divinités accueillantes,
και προσπαθούν τ’ ασήμαντά των σώματα να κρύψουν.
tentent de cacher leurs corps insignifiants.
Γιατί άκουσαν μια απαίσια βοή,
Elles entendent un terrible vacarme,
θανάσιμη βοή την σκάλα ν’ ανεβαίνει,
tragique dans les escaliers qui s’amplifie,
βήματα σιδερένια που τραντάζουν τα σκαλιά.
des pas métalliques frappent les marches.
Και λιγοθυμισμένοι τώρα οι άθλιοι Λάρητες,
Et maintenant, les frêles Lares,
μέσα στο βάθος του λαράριου χώνονται,
se réfugient dans les profondeurs du sanctuaire,
ο ένας τον άλλονα σκουντά και σκουντουφλά,
l’un d’eux crie et neige légèrement,
ο ένας μικρός θεός πάνω στον άλλον πέφτει
une divinité sur l’autre tombe ;
γιατί κατάλαβαν τι είδος βοή είναι τούτη,
elles comprennent l’origine de ce tumulte :
τάνοιωσαν πια τα βήματα των Εριννύων.
ces pas sont ceux des Erinyes, les  déesses infernales .

****
Καβάφης
Traduction Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
**********************

LA POESIE GRECQUE EN GRECE 

Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.

Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…

Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844

***

Καβάφης
Constantin Cavafy
Έλληνα ποιητή
Poème de Cavafy

************************************************