Diktsamlingen Fridolins visor och andra dikter karlfeldt dikter Dikter av Erik Axel Karlfeldt
Traduction – Texte Bilingue Erik Axel Karlfeldts dikter Karlfeldt poet Poesi Poésie
LITTERATURE SUEDOISE POESIE SUEDOISE
–
Svensklitteratur svensk poesi –
Traduction Jacky Lavauzelle
Erik Axel Karlfeldt 1864 – 1931
översättning – Traduction
Diktsamlingen Fridolins visor och andra dikter CHANSONS DE FRIDOLIN & AUTRES POEMES 1898
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Soleienatt, Nikolai Astrup
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YTTERSTA DOMEN LE JUGEMENT DERNIER
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RECUEIL Fridolins lustgård och Dalmålningar på rim Le Jardin de Fridolin & Peintures Dalécarliennes en vers Maison d’Edition Wahlström & Widstrands 1901
Diktsamlingen Fridolins visor och andra dikter karlfeldt dikter Dikter av Erik Axel Karlfeldt
Traduction – Texte Bilingue Erik Axel Karlfeldts dikter Karlfeldt poet Poesi Poésie
LITTERATURE SUEDOISE POESIE SUEDOISE
–
Svensklitteratur svensk poesi –
Traduction Jacky Lavauzelle
Erik Axel Karlfeldt 1864 – 1931
översättning – Traduction
Diktsamlingen Fridolins visor och andra dikter CHANSONS DE FRIDOLIN & AUTRES POEMES 1898
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Soleienatt, Nikolai Astrup
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Yttersta domen LE JUGEMENT DERNIER
II
LE TEMPS DES SIGNES Tecknens tid
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RECUEIL Fridolins lustgård och Dalmålningar på rim Le Jardin de Fridolin & Peintures Dalécarliennes en vers Maison d’Edition Wahlström & Widstrands 1901
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Nu är de stora tecknens tid, C’est maintenant le temps des grands signes, de svåra, de många. sévères et nombreux. Nu svartna knopparna i lid Maintenant, les bourgeons noirs souffrent och sprida rutten ånga. et répandent leur dernière fragrance. Nu vissnar jordens gamla barm Maintenant le vieux sein de la terre se flétrit utsugen, saftlös, platt och arm. vidé, sans jus, plat et abattu.
* Nu dryper blod från månens horn, Maintenant du sang des cornes de la lune coule, o under, o under! ô mystère, ô mystère ! Nu går man ut att skära korn Maintenant, en sortant pour couper l’orge, och finner tistellunder, se croisent les chardons, och hunger, örlig, pestilens la faim, la pauvreté, la peste förhärja land från gräns till gräns. qui ravagent la terre de frontière en frontière. * Nu dansar gravölsfolket vals, Maintenant, dans le salon funéraire se danse la valse, se traven, hör trallen! voyez les passes, écoutez la mélodie ! Nu heter hätskhet arm om hals Maintenant, la haine se tient les bras autour des cous och kärlek dunk i skallen, et l’amour se prend des coups dans le crâne, och Antikrist i biskopsskrud et l’Antéchrist dans une tenue épiscopale går saklöst kring och hädar Gud. fait son tour et blasphème Dieu. * Nu växer lejonskägg på lamm Maintenant, la crinière du lion pousse sur l’agneau och vargungen smiler. et le loup sourit. Ur duvägg krypa drakar fram, Il sort des œufs des pigeons des dragons rampants, ur grodrom krokodiler. des crocodiles des œufs des grenouilles. I rena jungfrurs moderliv Dans la pure vie de la vierge hörs barnagråt och tvillingkiv. l’on peut entendre pleurer les enfants et les jumeaux.
*
Nu skiftar solen sin gestalt, Maintenant, le soleil change de forme, o fasa, o fasa, ô horreur, ô horreur, och ligger som en möglig palt et ment comme un caillot moisi i molnets tiggartrasa. au cœur de nuages en haillons. Nu är det skymning dagen om, Maintenant le crépuscule recouvre la journée, och natten växer småningom. et la nuit se développe progressivement. * Nu komma alla stygga djur, Maintenant, viennent tous les cruels animaux, se ulvar, hör uvar! voyez les loups, entendez les hiboux ! Nu rasslar tidens nötta ur Maintenant, les hochets du temps claquent med sina hjul och skruvar; avec ses rouages et ses poids ; dess lod stå nära världens golv, qui s’approchent du sol du monde, dess visare stå nära tolv. ses aiguilles se tiennent près du chiffre douze.
* Då syns ett starkt och fjärran sken, Ensuite, voyez cette lumière forte et distante, nej skåda, nej skåda! non, non, regardez-là ! Ur molnen sträcks ett mäktigt ben, Des nuages s’étend une puissante jambe, som drivor skina båda; brillante et glaciale à la fois ; och väldigt gapar lurens tratt et s’ouvre le pavillon de la trompette, med guldmun över jordens natt. une bouche d’or sur la nuit de la terre. * Blås, Gabriel, i din basun, Souffle, Gabriel, dans ta trompette, tra rara, tra rara! taratata, taratata ! Blås hop all världens folk som dun Regroupe tous les gens du monde att stå till doms och svara, pour les juger et qu’ils répondent de leurs actes, tills rymden ligger öde kvar, jusqu’à ce que l’espace soit désert, ett sprucket, skakat bolstervar. comme un traversin fissuré et vidé.
La Scapigliata
Leonard de Vinci – Leonardo da Vinci
1508 Galleria Nazionale di Parma
*
XVI
Liebste, sollst mir heute sagen:
Chère, me diras-tu aujourd’hui : Bist du nicht ein Traumgebild’,
N’es-tu pas un rêve Wie’s in schwülen Sommertagen
Qui, dans les journées étouffantes d’été, Aus dem Hirn des Dichters quillt?
Gonfle du cerveau du poète ?
*
Aber nein, ein solches Mündchen,
Mais non, une telle bouche, Solcher Augen Zauberlicht,
De tels yeux magiques, Solch ein liebes, süßes Kindchen,
Une si chère, douce enfant, Das erschafft der Dichter nicht.
Ne peuvent pas venir du poète.
*
Basilisken und Vampyre,
Basilics et vampires, Lindenwürm’ und Ungeheu’r,
Monstres et dragons, Solche schlimme Fabelthiere,
Ces bêtes mythiques démoniaques, Die erschafft des Dichters Feu’r.
Sont des créations du poète.
*
Aber dich und deine Tücke,
Mais toi et ta malice, Und dein süßes Angesicht,
Et ton doux visage, Und die falschen, frommen Blicke –
Et les faux et pieux regards Das erschafft der Dichter nicht.
Ne viennent pas du poète.
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XVI Liebste sollst mir heute sagen
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LA POESIE DE HEINE
A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzoest pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».
René Doumic Revue littéraire La poésie de Henri Heine d’après un livre récent Revue des Deux Mondes 4e période tome 140 1897 pp. 457-468
Vorige.Ein Rekrut.Ein Bürger.Dragoner Les mêmes, plus une Recrue, un Bourgeois et des Dragons
Rekrut Une Recrue
tritt aus dem Zelt, eine Blechhaube auf dem Kopfe, eine Weinflasche in der Hand
elle sort de latente,un casque sur la tête, une bouteille devin à la main
Grüß den Vater und Vaters Brüder! Salut au paternel et aux frères de mon père! Bin Soldat, komme nimmer wieder. Je suis un soldat, jamais je ne reviendrai.
Erster Jäger Le Premier Chasseur
Sieh, da bringen sie einen Neuen! Je vois que tu nous apportes quelqu’un de nouveau!…
L’imagination du monstre, de l’animation chimérique, l’art de peindre les peurs qui s’approchent de l’homme, le jour avec le féroce et le reptile, la nuit avec les apparitions troubles ; la faculté de figurer et d’incarner ces paniques de la vision et de l’illusion, dans des formes et des constructions d’êtres membrés, articulés, presque viables, c’est le génie du Japon.
Le Japon a créé et vivifié le Bestiaire de l’hallucination. On croirait voir jaillir et s’élancer du cerveau de son art, comme de la caverne du cauchemar, un monde de démons animaux, une création taillée dans la turgescence de la difformité, des bêtes ayant la torsion et la convulsion de racines de mandragores, l’excroissance des bois noués où le cinips [Cynips : insectes – Sa piqûre provoque de la galle sur les végétaux] a arrêté la sève, des bêtes de confusion et de bâtardise,…
… mélangées de saurien et de mammifère, greffant le crapaud au lion, bouturant le sphinx au cerbère, des bêtes fourmillantes et larveuses, liquides et fluentes, vrillant leur chemin comme le ver de terre, des bêtes crêtées à la crinière en broussaille, mâchant une boule avec des yeux ronds au bout d’une tige, des bêtes d’épouvante, hérissées et menaçantes, flamboyantes dans l’horreur, dragons et chimères des Apocalypses de là-bas.
Nous, Européens et Français, nous ne sommes pas riches d’invention, notre art n’a qu’un monstre, et c’est toujours ce monstre du récit de Théramène, qui, dans les tableaux de M. Ingres, menace Angélique de sa langue en drap rouge.
AuJapon, le monstre est partout. C’est le décor et presque le mobilier de la maison. Il est la jardinière et le brûle-parfums. Le potier, le bronzier, le dessinateur, le brodeur, le sème autour de la vie de chacun. Il grimace, les ongles en colère, sur la robe de chaque saison. Pour ce monde de femmes pâles aux paupières fardées, le monstre est l’image habituelle, familière, aimée, presque caressante, comme est pour nous la statuette d’art sur notre cheminée : et qui sait, si ce peuple artiste n’a pas là son idéal ?