Archives par mot-clé : douro

AU-DELÀ DU DOURO ET DU TAGE – OS LUSIADAS VI-54 – LES LUSIADES – Luís de Camões – Fortíssimos consócios

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Ferdinand de Portugal traduction Jacky Lavauzelle

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OS LUSIADAS CAMOES CANTO VI
CANTO SEXTO

Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS VI-54 LES LUSIADES VI-54

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LITTERATURE PORTUGAISE

Ferdinand de Portugal Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes

literatura português
Luis de Camões
[1525-1580]
Tradução – Traduction
Jacky Lavauzelle
texto bilingue

Traduction Jacky Lavauzelle

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-« Fortíssimos consócios, eu desejo
-« Vous, puissants compagnons , je souhaite
Há muito já de andar terras estranhas,
Depuis si longtemps parcourir des terres étrangères,


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LES CHEVALIERS QUITTENT LE DOURO – OS LUSIADAS VI-53 – LES LUSIADES – Luís de Camões – Já do seu Rei tomado têm licença

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Ferdinand de Portugal traduction Jacky Lavauzelle

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OS LUSIADAS CAMOES CANTO VI
CANTO SEXTO

Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS VI-53 LES LUSIADES VI-53

*
LITTERATURE PORTUGAISE

Ferdinand de Portugal Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes

literatura português
Luis de Camões
[1525-1580]
Tradução – Traduction
Jacky Lavauzelle
texto bilingue

Traduction Jacky Lavauzelle

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« Já do seu Rei tomado têm licença
« Déjà leur Roi Jean donne la permission
Para partir do Douro celebrado
De sortir du célèbre Douro…


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LA TROMPETTE CASTILLANE- OS LUSIADAS IV-28 LES LUSIADES LUIS DE CAMOES – Deu sinal a trombeta Castelhana

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traduction Jacky LavauzelleOS LUSIADAS CAMOES CANTO IV
Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS IV-28 LES LUSIADES IV-28
LITTERATURE PORTUGAISE

Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes




Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue




Luis de Camoes Les Lusiades Trad Jacky Lavauzelle

 Obra Poética  (1556)




OS LUSIADAS IV-28
A Epopeia Portuguesa

 

Traduction Jacky Lavauzelle

Camoes Traduction Jacky Lavauzelle
Vasco de Gama

 

Traduction Jacky Lavauzelle

 

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Le combat (1)
La Trompette Castillane

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« Deu sinal a trombeta Castelhana,
« La trompette Castillane donna le signal,
Horrendo, fero, ingente e temeroso;
Horrible, féroce, effrayant et phénoménal ;…



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Traduction Jacky Lavauzelle
Nuno Álvares Pereira

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OS LUSIADAS CANTO IV

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Traduction Jacky Lavauzelle

Vasco de Gama par Gregorio Lopes

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LA MORT DU VETERAN CAMOES

Et puis, pour qu’un royaume ait des gens de lettres, il lui faut de l’argent pour les pensionner. Le Portugal, qui épuisait son épargne en flottes, en armées, en constructions de citadelles, ne pouvait avoir dans son budget un chapitre d’encouragemens aux lettres et aux arts. Bientôt même l’état ruiné par ses conquêtes, obéré par la victoire, n’eut plus de quoi suffire aux besoins de ses armées : il finit par ne pouvoir plus nourrir ceux qui l’avaient servi. Camoens mourut à l’hôpital, ou à-peu-près ; mais ce ne fut pas comme poète ; ce ne fut pas comme Gilbert et Maifilâtre à côté d’autres écrivains largement rentes: ce fut comme un vétéran dont la solde manque, ou dont la pension de retraite est suspendue.il mourut comme beaucoup de ses compagnons d’armes, comme mouraient les vice-rois eux-mêmes, qui n’avaient pas toujours (témoin dom Joâo de Castro) de quoi acheter une pouie dans leur dernière maladie.

« Qu’y a-t-il de plus déplorable que de voir un si grand génie si mal récompensé ? Je l’ai vu mourir dans un hôpital de Lisbonne, sans avoir un drap pour se couvrir, lui qui avait si bravement combattu dans l’Inde orientale et qui avait fait cinq mille cinq cents lieues en mer. Grande leçon pour ceux qui se fatiguent à travailler nuit et jour et aussi vainement que l’araignée qui ourdit sa toile pour y prendre des mouches. »
Il peut résulter de cette apostille que José Indio a vu Camoens à l’hôpital, sans qu’il faille prendre à la lettre les mots je l’ai vu mourir.
Ce fut dans ces circonstances que le désastre d’AIkacer Kébir (4 août 1578) frappa de mort le Portugal. Il restait encore à Camoens une larme pour sa patrie : Ah ! s’écria-t-il, du moins je meurs avec elle ! Il répéta la même pensée dans la dernière lettre qu’il ait écrite. « Enfin, disait-il, je vais sortir de la vie, et il sera manifeste à tous que j’ai tant aimé ma patrie, que non-seulement je me trouve heureux de mourir dans son sein, mais encore de mourir avec elle. »
Il ne survécut que peu de mois à ce désastre, et mourut au commencement de 1579, à l’âge de cinquante-cinq ans.
Il fut enterré très pauvrement dans l’église de Santa Anna, dit Pedro de Mariz, à gauche en entrant et sans que rien indiquât sa sépulture. Ses malheurs firent une impression si profonde, que personne ne voulut plus occuper la maison qu’il avait habitée. Elle est restée vide depuis sa mort. Les prévisions de Camoens ne tardèrent pas à s’accomplir. Le Portugal, ce royaume né d’une victoire et mort dans une défaite, tomba bientôt sous le joug de Philippe IL Ce monarque visitant ses nouvelles provinces, s’informa du poète, et, en apprenant qu’il n’existait plus, il témoigna un vif regret….

Charles Magnin
Luiz de Camoëns
Revue des Deux Mondes
Période Initiale, tome 6

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Traduction Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
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Camoes Os Lusiadas IV Traduction Jacky Lavauzelle

 OS LUSIADAS IV

LUIS DE CAMOES LES LUSIADES

Camoes Canto III

António Carvalho da Silva Porto – LE PEINTRE DE LA SERENIDADE

PORTUGAL
PORTO
Museu Nacional Soares dos Reis
silva-porto-signature-assinatura-artgitato

assinatura – signature de Silva Porto




Photo Jacky Lavauzelle

António Carvalho da Silva Porto

Musée national
Soares dos Reis 

SILVA PORTO
LE PEINTRE DE LA SERENIDADE

 11 novembre 1850 Porto – 11 juin 1893 Lisbonne
11 de novembro de 1850 Porto – 11 de junho de 1893 Lisboa
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Praia de Póvoa de Varzim
Plage de Póvoa de Varzim
Assinada Signé
1884
Óleo sobre Madeira – Huile sur bois

silva-porto-praia-de-povoa-de-varzim-plage-de-povoa-de-varzim-artgitato

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No Areinho – Douro
Assinada Signé
Óleo sobre Madeira – Huile sur bois

silva-porto-no-areinho-douro-artgitato

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Colheita – Ceifeiras
La Récolte
Óleo sobre tela – Huile sur toile
Assinada e datada 1893
Signé et daté

silva-porto-colheita-ceifeiras-artgitato

silva-porto-colheita-ceifeiras-artgitato-3 silva-porto-colheita-ceifeiras-artgitato-2

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Uma Marinha
Marine
Compondo as redes – Itália

silva-porto-uma-marinha-artgitato

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Cancela Vermelha
Porte Rouge
1878-1879
Assinada Signé
Óleo sobre Madeira – Huile sur bois

silva-porto-cancela-vermelha-artgitato

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Perfile – Profil
Retrato de Adelaide Porto
Portrait d’Adelaïde Porto
Datada – Daté 1882
Óleo sobre Madeira – Huile sur bois

silva-porto-profil-perfile-adelaide-porto-artgitato

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Costume de Capri
Cabeça – Tête
Assinada Signé
Datada – Daté 1877
Óleo sobre Madeira – Huile sur bois

silva-porto-costume-de-capri-cabeca-artgitato

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Silva Porto
Costume de Companha Romana
Costume de Campagne Roumaine
Assinada Signé
Óleo sobre Madeira – Huile sur bois

1-silva-porto-costume-de-campanha-romana-artgitato

 

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Paisagem
Paysage
Óleo sobre Madeira – Huile sur bois

1-silva-porto-paisagem-paysage-artgitato

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A tigela partida
La cruche brisée
Óleo sobre tela – Huile sur toile
Assinada Signé

1-silva-porto-a-tigela-partida-la-cruche-cassee-artgitato

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Paisagem – Paysage
Margens de rio Vizela
Au bord de la Vizela
[Rivière qui nait dans le Alto de Morgaír et qui coule dans la région de Braga – Guimarães]
Assinada
1884

silva-porto-margens-de-rio-vizela-artgitato

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Silva Porto
Cascata
Chute d’eau
Assinada Signé
Óleo sobre Madeira – Huile sur bois

silva-porto-cascata-chute-deau-artgitato

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Silva Porto
Conducão do rebanho
La conduite du troupeau
Óleo sobre tela – Huile sur toile
Assinada Signé
Datada – Daté 1893

silva-porto-conducao-do-rebanho-la-conduite-du-troupeau-artgitato

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Macieira em flor
Pommier en fleur
Óleo sobre tela – Huile sur toile
datada daté 1893

silva-porto-macieira-em-flor-pommier-en-fleur-artgitato silva-porto-macieira-em-flor-pommiers-en-fleurs-artgitato

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Apanha do Sargaço
La cueillette de sargasses
Assinada Signé
Óleo sobre Madeira – Huile sur bois

silva-porto-apanha-do-sargaco-la-cueillette-de-sargasses-artgitato-2 silva-porto-apanha-do-sargaco-la-cueillette-de-sargasses-artgitato

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Barcos
Les Barques
Assinada Signé
Óleo sobre Madeira – Huile sur bois

silva-porto-barcos-les-barques-artgitato

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Paisagem – Rio de Portuzelo
Paysage – La rivière Portuzelo
[Distrito de Viana do Castelo]
Óleo sobre tela – Huile sur toile
Assinada e datada 1892
Signé et daté

silva-porto-paisagem-rio-de-portuzelo-artgitato

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Canal
Veneza – Venise
Óleo sobre tela – Huile sur toile
Assinada e datada 1877
Signé et daté

silva-porto-canal-veneza-venise-artgitato

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Um Campo de Trigo
Un champ de blé
[Arredores de Paris – Dans les environs de Paris]
Óleo sobre tela – Huile sur toile
Assinada Signé
1878-1879

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Uma Paisagem representando a planicie
Un paysage de plaine
Détail – Detalhe
Óleo sobre tela – Huile sur toile
Assinada Signé
Datada – Daté 1876

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Entrada de uma aldeia
Entrée d’un village
Caminho na Normandia
Chemin de Normandie
Óleo sobre tela – Huile sur toile
Assinada Signé
Datada Daté 1877

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Estudo de Paisagem
Etude de Paysage
Óleo sobre tela – Huile sur toile
Assinada Signé
Datada – daté
1874

silva-porto-estudo-de-paisagem-auteuil-artgitato

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Floresta – Forêt
Óleo sobre tela – Huile sur toile
Assinada Signé
1874-1879

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Um pequeno esboço de paisagem
Un petit croquis de paysage
Assinada et datada
Signé et daté
1876
Óleo sobre tela – Huile sur toile

silva-porto-um-pequeno-esboco-de-paisagem-esquisse-de-paysage-artgitato-2 silva-porto-um-pequeno-esboco-de-paisagem-esquisse-de-paysage-artgitato

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As margem do Oise, em Auvers (Seine-et-Oise)
Les bords de l’Oise à Auvers
Óleo sobre tela – Huile sur toile
Assinada Signé
1876

silva-porto-as-margem-do-oise-em-auvers-artgitato-2 silva-porto-as-margem-do-oise-em-auvers-artgitato

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Silva Porto
Le peintre de la Serenidade

 

ALPHONSE II – ALFONSO II -Альфонс II- 阿方索二世- PLACE DE L’ORIENT -Плаза-де-Ориенте – 东方广场

Madrid – Мадрид – 马德里
Plaza de Oriente Madrid
——

Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Plaza de Oriente Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PLAZA DE ORIENTE
La place de l’Orient
Плаза-де-Ориенте
东方广场

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ALPHONSE II
Roi des Asturies
ALFONSO II
Rey de Asturias
Альфонс II
阿方索二世

vers 759- 842
759年-842年
Roi des Asturies de 791 à 842
阿斯图里亚斯791-842国王
Rey de Asturias 791-842
Король Астурии 791-842

ALPHONSE II Alfonso II Rey de Asturias Roi des Asturies Plaza de Oriente Madrid Artgitato

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EVENEMENTS DE 791 à 842

 791. Ambassade du calife Haroun-al-Raschid , qui envoie à Charlemagne les clefs du Saint-Sépulcre. Grande victoire remportée sur Issem, roi de Cordoue , par Bermude Ier , roi des Asturies ; 60.000 Maures restent sur le champ de bataille. Charlemagne porte la guerre en Pannonie, bat les Avares, les repousse jusqu’au delà du Raab, dont les rives deviennent les limites de ,l’empire des Francs. Conspiration de Pépin le Rossu, fils naturel de Charlemagne. Il est enfermé dans le monastère de Pruym, dans les Ardennes. Révolte des Saxons. Ils massacrent les Francs, près des bouches de l’Elbe, chassent leurs mis- sionnaires, brûlent les églises et retournent au paganisme. Charlemagne châtie les rebelles. Publication des livres Carolins, où les évêques , francs, comprenant mal la décision du concile tenu à Nicée en 787, où il avait été décidé que les images des saints devaient recevoir une adoration honoraire opposée à l’adoration de latrie, qui n’appartient qu’à Dieu seul, condamnent à la fois l’erreur des Iconoclastes et la décision de ce concile.
792. Charlemagne entreprend de joindre l’Océan germanique au Pont-Euxin, par un canal qui réunit le Rhin et le Danube. Les pluies et le défaut de machines l’empêchent d’achever cet ouvrage. Concile de Ratisbonne, où fut condamnée l’hérésie de Félix d’Urgel, qui soutenait que Jésus- Christ n’était fils de Dieu que par adoption. Alphonse le Chaste, roi des Asturies, transfère sa résidence à Oviédo.
793. Nouvelle expédition de Pépin, fils de Charlemagne, contre les Avares. Les limites de l’empire sont portées jusqu’à la Save. Le calife de Cordoue, Hescham Ier , reprend Barcelone. Son armée passe les Pyrénées et s’avance jusqu’à Narbonne. Charlemagne lui oppose son fils Louis.
794. Concile de Francfort sur le Mein, où fut condamnée l’hérésie d’Elipand, de Tolède, et de Félix d’Urgel, touchant l’adoption qu’ils attribuaient au fils de Dieu, et où fut rejeté de nouveau l’article du concile de Nicée sur les images, article encore mal compris par les évêques francs. Offa, roi de Mercie et d’Estanglie, étant allé à Rome, pour recevoir l’absolution d’un meurtre qu’il avait commis, ordonne que tous ses sujets contribueraient à l’entretien du collège fondé par Ina (voy. l’année 725) : cette contribution fut dans la suite regardée par les papes comme un tribut que l’Angleterre leur devait, et appelée le denier de saint Pierre.
795. Charlemagne marche contre les Saxons et les défait. Abdoulwaked, général d’Hescham, remporte, en Galice, une grande victoire sur les chrétiens; mais, dans le même temps, le roi Alphonse défait les Sarrasins à Lédos, sur les frontières des Asturies. Léon III, pape.
796. Les Saxons implorent la clémence de Charlemagne, qui disperse leurs principales familles dans les diverses provinces de son empire. Léon III, successeur d’Adrien Ier , reconnaît la souveraineté de Charlemagne. Mort d’Hescham Ier . Ce prince avait achevé la mosquée de Cordoue, commencée par Abdérame Ier . Il avait établi, à Cordoue et dans différentes villes, des écoles où l’on enseignait l’arabe; les chrétiens sont forcés d’apprendre cette langue et de renoncer au latin.
797 L’impératrice Irène fait crever les yeux à son fils, Constantin V. Soulèvement des Saxons, suivi d’une nouvelle dévastation de leur pays.
798. Alphonse le Chaste s’avance jusqu’à Lisbonne; mais le Douro redevient bientôt la limite de son royaume. Charlemagne bâtit, sur le Weser, le fort d’Héristal, destiné à contenir les Saxons.
799. Le pape Léon III vient à Paderborn réclamer l’appui de Charlemagne contre les parents d’Adrien I er , qui avaient tenté de le faire assassiner. Les îles de Majorque, de Minorque et d’Iviça, délivrées du joug des Sarrasins par les Francs, se soumettent à Charlemagne. Concile d’Aix-la-Chapelle, où Félix d’Urgel fut enfin déposé.
800. Le 24 novembre, Charlemagne arrive à Rome, où le pape Léon III se justifie des accusations de ses ennemis. Le jour de Noël, Charlemagne reçoit la couronne impériale des mains du pape, qui répand l’huile sainte sur sa tête et le proclame « toujours auguste, grand et pacifique. » — Pendant son séjour à Rome, Charlemagne reçoit une ambassade franque, qui avait été envoyée, en Palestine, à l’église du Saint-Sépulcre : elle rapporte de la part d’Haroun-al-Raschid l’étendard de Jérusalem, les clefs du Saint-Sépulcre un éléphant et une horloge à roue. Ibrahim-ben-Aglab est nommé gouverneur de l’Afrique par Haroun. Après la mort de ce calife il se rendra indépendant. Kairoan sera la capitale du nouvel Etat.
801. Louis, loi d’Aquitaine, enlève Barcelone aux musulmans, après 7 mois de siège.
802. Charlemagne envoie des ambassadeurs à Constantinople pour négocier un traité d’alliance avec Irène. Les grands se révoltent et proclament empereur le patrice Nicéphore. Irène est reléguée dans l’île de Lesbos. L’assemblée d’Aix-la-Chapelle étend à toutes les provinces l’institution des Missi Dominici, envoyés royaux chargés de surveiller toutes les parties de l’empire. — Célèbre capitulaire de Villis. renfermant des renseignements curieux sur les revenus de Charlemagne, qui consistent principalement dans les produits de ses fermes et de ses métairies. Haroun-al-Raschid extermine la famille des Barméeides. Egbert, roi de Wesséx ou des Saxons occidentaux.
803. Traité conclu entre Charlemagne et Nicéphore, pour régler les limites des deux empires. L’empire d’Occident obtient l’Istrie, la Liburnie et la Dalmatie, à l’exception des villes maritimes de cette dernière province, qui restent à l’empire grec. Dernière révolte des Saxons, qui se soumettent aux décrets de l’assemblée de Saltz, en Franconie, qui leur impose des prêtres et des juges. 10 000 familles sont transplantées sur différents points de l’empire.
804. 2 e voyage du pape Léon III en France. — Entrevue avec Charlemagne.
806. Diète de Thionville. Charlemagne fait le partage de sa monarchie entre ses trois fils, Charles, Louis et Pépin. — Charlemagne reçoit à Thionville Obelerio, doge de Venise, le duc de Dalmatie et l’évêque de Jadres, qui lui demandent son arbitrage dans leurs débats particuliers. — Décret de l’assemblée de Nimègue, qui interdit la conversion des terres bénéficiaires en terres allodiales, conversion préjudiciable aux intérêts de l’empereur. — Louis, roi d’Aquitaine, reprend Pampelune sur les musulmans. Guerre entre Nicéphore et Haroun-al-Raschid. Les Arabes s’avancent jusqu’à Héraclée, et forcent l’empereur à payer de nouveau le tribut qu’il refusait. Ils conquièrent l’île de Chypre et ravagent Rhodes.
807. Le Franc Burchard cause de grandes pertes aux Sarrasins, qui faisaient de fréquentes des- centes dans les îles de Sardaigne et de Corse.
808. l ve descente des Normands en France, sous la conduite de Godefried, roi de Danemark. — Charlemagne fait construire des vaisseaux pour défendre tout le littoral, depuis l’embouchure du Tibre jusqu’à celle de l’Elbe. Importante station de Boulogne. Construction de l’église de Saint-Jacques de Compostelle.
809. Mort du calife Haroun-il-Raschid. — Amin, son fils aîné, lui succède. Le 2 e concile d’Aix-la-Chapelle adopte le sentiment de l’Église d’Espagne, qui faisait procéder le Saint-Esprit à la fois du Père et du Fils, et qui ajoutait le mot filioqne au symbole de Nicée. Cette addition, toujours combattue par les Grecs, ne fut acceptée en Italie qu’en 1055, au concile de Florence. Guerre de Nicéphore contre les Bulgares.
810. Godefried, roi de Danemark, remonte la Moselle avec 200 navires. Il est repoussé par Charlemagne. Son neveu, Fleming, lui succède. Abdérame, fils d’Al-Hakem, roi de Cordoue, soumet Huesca et Saragosse. Traité de paix conclu entre Charlemagne et Al-Hakem. Le roi d’Italie, Pépin, s’empare, sur les Vénitiens, de Brendolo, de Chiozza, de Pellestiïne et de Malamocco, mais ne peut prendre l’île de Rialto. Il meurt peu après, à l’âge de 34 ans. Comme il ne laissait point d’enfants légitimes, Charlemagne reste seul roi d’Italie.
811. Fleming, roi de Danemark, conclut la paix avec Charlemagne. X’Eyder devient la limite des deux Etats. Les Frisons, qui s’étaient unis aux Danois, sont privés par Charlemagne du droit de succession. Charlemagne conclut la paix avec le calife de Cordoue. L’Èbre est fixé comme limite des deux États. Les Bulgares, après une horrible dévastation de leur pays, implorent inutilement la paix; mais bientôt après ils exterminent l’empereur Nicéphore, avec son armée. Staurace, son fils, essaye de lui succéder, mais est renversé par son beau-frère, Michel Curopalate. Mort de Charles, fils aîné et héritier présomp- tif de Charlemagne. Le doge de Venise, Angelo Particiaco, transfère son siège de l’île de Malamocco, presque entièrement ruinée dans la dernière guerre contre Pépin, à Rialto, et y fait bâtir un palais qui subsista durant plusieurs siècles.
812. Michel I er fait la paix avec les Bulgares et envoie une ambassade à Charlemagne. Celui-ci ratifie le traité fait avec Nicéphore et ratifié par Michel. Par ce traité, Charlemagne rend les îles vénitiennes à l’empereur grec, qui est toujours le souverain nominal de Venise, et qui même confère le titre de consuls aux doges. Bernard, fils naturel de Pépin, est déclaré roi d’Italie.
813. Charlemagne fait couronner son fils Louis et se l’associe dans l’assemblée d’Aix-la-Chapelle. Le concile de Tours prescrit au clergé de prêcher en langue tudesque. aussi bien qu’en latin et en langue romane vulgaire. Michel I er recommence la guerre avec les Bulgares. Il est vaincu et abdique. Un de ses officiers, Léon V l’Arménien, lui succède. Amin, calife de Bagdad, est vaincu et mis à mort par son frère, Almamon, qui lui succède.
814. Charlemagne meurt à Aix-la-Chapelle. Il a eu pour historien Ëginhard, qui fut peut-être son gendre. — Louis le Pieux (le Débonnaire), son fils, lui succède. Il s’attache les Saxons et les Frisons en leur rendant le droit de succession, que Charlemagne leur avait ôté. — Il se plaint de ce que le pape Léon III ait puni les auteurs d’une conspiration sans en référer à l’empereur, patrice de Rome. Taher est chargé par le calife Almamon d’apaiser les révoltes qui s’étaient élevées en Orient.
815. Les Vénitiens enlèvent d’Alexandrie et transportent dans leur ville les reliques de saint Marc, que la république adopte pour patron.
816. Louis le Pieux est couronné empereur, à Reims, par le pape Etienne IV. Un concile, tenu à Rome, reconnaît que le pape, élu par les évêques et le clergé, doit être consacré devant les députés de l’empereur. Léon V, empereur d’Orient, repousse les Bulgares.
817. Louis le Pieux associe son fils Lothaire à l’empire. Il donne à Pépin l’Aquitaine, à Louis le Germanique la Bavière. Mécontentement et révolte de Bernard, fils de Pépin, roi d’Italie. Il est fait prisonnier et con- damné à perdre les yeux. Concile d’Aix-la-Chapelle, où Louis le Pieux travaille, avec le concours de Benoît d’Aniane, à établir l’uniformité dans les monastères des États francs, qu’on soumet universellement à la règle de saint Benoît. Pascal I er , pape, qui se fait ordonner sans attendre le consentement de l’empereur. Celui-ci lui laisse néanmoins le gouvernement de la ville et du duché de Rome, en gardant la souveraineté.
818. Mort d’Irmengarde, Ière femme de Louis le Pieux. Révolte de Cordoue, comprimée par Al-Hakem.
819. Louis le Pieux épouse Judith, fille de Welf, comte de Bavière. Fin des royaumes d’Essex et de Kent, qu’Egbert, roi de Wessex, réunit à ses États.
820. Les Normands ravagent les côtes de France, entre les embouchures de la Seine et de la Garonne. Michel le Bègue, officier de Léon V, conspire contre la vie de ce prince , qui le condamne à être brûlé vif. Ses complices poignardent Léon V. Avènement de Michel le Bègue. Taher, ayant obtenu du calife Almamon le gouvernement du Khorasan, le convertit en une souveraineté dont il transmet la possession à ses descendants. Il commence la dynastie des Tahériens.
821. Michel le Bègue s’associe son fils Théophile.
822. Louis le Pieux se soumet à une pénitence publique à Attigny, pour expier la mort de Bernard, son neveu. Mort d’Al-Hakem, calife de Cordoue. Son fils Abdérame II lui succède. Louis le Pieux envoie son fils Lothaire commander en Italie.
823. Lothaire est couronné empereur à Rome par le pape Pascal. — Naissance de Charles le Chauve, fils de Louis le Débonnaire et de Judith. Thomas, esclave fugitif, se fait passer pour Constantin V, fils d’Irène. Soutenu par les Arabes, il assiège Constantinople. Il est vaincu, puis livré par les habitants d’Andrinople, où il se défendit pendant 5 mois, à Michel le Bègue qui le fait mutiler.
824. Michel le Bègue envoie une ambassade à Louis le Pieux au sujet des Iconoclastes. Eugène II, pape. Vers cette époque, des Sarrasins d’Espagne forcés de quitter Cordoue à la suite d’une sédition et qui s’étaient retirés à Alexandrie s’emparent de l’île de Crête sur les Grecs et y fondent Candie, qui donnera son nom à toute l’île.
825. Capitulaire de Louis le Pieux sur les obligations des MissiDominici.
826. Hériolt, roi d’une partie du Jutland, vient recevoir à Mayence le baptême avec sa famille et ses compagnons d’armes. Ses sujets mécontents refusent de le reconnaître, et il est obligé de se fixer avec ses partisans dans le comté de Rhius- tri (Rustringen) , canton de l’Ost-Frise , que Louis le Pieux lui donna pour asile. Saint Anschaire et saint Autbert, tous 2 moines de Corbie, accompagnent Hériolt dans cette contrée et y forment l’école des missionnaires qui devaient prêcber le christianisme aux Normands.
827. Egbert le Grand, roi des 4 royaumes saxons, étend sa suprématie sur les 3 royaumes des Angles : ils payent tribut, mais conservent des rois particuliers. L’abbé Anségise compose le premier recueil des Capitulaires de Charlemagne, y compris ceux de Louis le Débonnaire. Avènement du pape Valentin, et de son successeur Grégoire IV.
828. Euphémius, général du patrice Photin, gouverneur de Sicile, que celui-ci avait chargé de diriger une attaque contre les Aglabites d’Afrique, se révolte, se fait proclamer empereur, puis, menacé par un rival, appelle les Aglabites d’Afrique qui s’empareront peu à peu de toute la Sicile. Révolte de Mérida comprimée par Abdérame II.
829. Mort de Michel le Bègue. Son fils Théophile lui succède sous la régence de sa mère Théodore. Saint Anschaire prêche le christianisme en Suède. Louis le Pieux assemble une diète à Worms et donne à son 4e fils Charles le Chauve l’Alémanie et la Rhétie avec une partie de la Bourgogne. Mécontentement de ses autres fils.
830. Saint Anschaire est nommé archevêque de Hambourg et légat du pape pour tout le N. de l’Europe. Les fils de Louis le Pieux, Lothaiffe, Louis et Pépin, se révoltent, s’avancent jusqu’à Verberie, font enfermer leur père à Soissons, et Judith leur belle-mère à Poitiers. L’empereur, soutenu par le clergé, est rétabli au mois d’octobre de la même année, dans une assemblée tenue à Nimègue. Le calife Almamon déclare la guerre à l’empereur Théophile, qui avait refusé de laisser partir pour Bagdad le savant archevêque de Thessalonique mandé par le calife.
831. Les Gascons de la Navarre secouent le joug des Francs sous le comte Aznar. Ils s’allient tantôt avec le roi des Asturies, tantôt avec les Arabes. Le gouverneur de la Catalogne se rend indépendant de Louis le Pieux. Louis le Pieux retire Judith de son couvent. Il renvoie ses fils dans leurs provinces. Les chefs de la dernière révolte sont condamnés à moi t. Louis se contente de les exiler.
832. Pépin, de retour en Aquitaine, prépare une nouvelle révolte contre son père qui le fait arrêter. Il est délivré par ses partisans. Les Arabes s’emparent de toute la Cilicie.
833. Louis le Pieux donne l’Aquitaine à son 4 e fils Charles. — Nouvelle révolte de Lothaire, de Louis et de Pépin. — Ils réunissent leurs troupes dans la haute Alsace. Avec le secours du pape Grégoire IV, ils s’emparent de la personne de leur père qui est abandonné par ses troupes au champ du Mensonge. Conduit à Soissons, il est soumis à une pénitence publique, dégradé, déposé, comme coupable des calamités publiques. Lothaire reprend le titre d’empereur que lui donnait l’acte de partage de l’empire de 817. Le calife Almamon meurt à Tarse, en Cilicie. Cette même année, il avait fait exécuter la mesure de deux degrés du méridien au désert de Sandjar entre Racca et Palmyre, pour servir à la détermination de la grandeur de la terre. Sous le règne de son frère et successeur Motassem les Turcs commencèrent à entrer au service des califes.
834. Louis et Pépin, irrités de la hauteur de Lothaire, se liguent contre lui. — Louis le Pieux est rétabli dans une assemblée d’évêques tenue à Saint-Denis. Il pardonne à Lothaire qui retourne en Italie. 835. Mort d’Alphome le Chaste. — Ramire I  lui succède. Diète de Thionville. Tout ce qui avait été dé- crété contre Louis le Pieux est déclaré nul. Le calife Motassem fonde sur le Tigre, à 10 kilomètres de Bagdad, la ville de Samarah ou Sermenrai, dont il fera sa capitale. — Prise de Palerme par les Sarrasins après un siège de 5 ans.
836. Baldimer, roi des Bulgares, renvoie sans rançon les prisonniers grecs. Abdérame II s’empare après un siège de 3 ans de Tolède révoltée.
837. Assemblée d’Aix-la-Chapelle où l’empereur donne à Charles la meilleure partie de la France, à l’instigation de Judith. L’empereur Théophile marche en personne contre les Arabes. Il s’avance jusqu’à Sozopetia et Mélitène, dévastant tout sur son passage. Les pirates normands s’établissent dans l’île de Walcheren, d’où ils remontent l’Escaut, la Meuse et le Wahal.
838. Descente des Normands en France, par la Loire, sous la conduire d’Hastings, qui pille Tours. Mort d’Egbert le Grand, roi d’Angleterre. Ethelwulf lui succède. Les Normands commencent à faire des descentes en Angleterre. Les Sarrasins surprennent et pillent Marseille. L’empereur Théophile est forcé à la retraite par les troupes de Motassem qui brûlent Amorium et Ancyre.
839. 3ème partage de l’empire des Francs entre Lothaire et Charles. Louis n’obtient que la Bavière. Révolte des fils de Pépin en Aquitaine. Elle est réprimée. Révolte de Louis le Germanique.
840. Louis le Pieux marche contie Louis le Germanique, le bat et meurt bientôt après de douleur, dans une île du Rhin près de Mayence. Charles le Chauve, fils de Judith, est reconnu roi de France. Il fait alliance avec Louis le Germanique contre Lothaire qui réclame tout l’héritage de Charlemagne et contre les fils de Pépin. Les Normands profitent de ces dissensions. Ils remontent la Seine jusqu’à Rouen, sous la conduite d’Oger le Danois.
841. Charles le Chauve et Louis le Germanique gagnent sur Lothaire et Pépin, leur neveu, la mémorable victoire de Fontanet (aujourd’hui Fontaines, petit bourg de l’Auxerrois, à 28 kilomètres S. 0. d’Auxerre).
842. Charles et Louis renouvellent solennellement leur alliance à Strasbourg. Les serments qu’ils prononcent en présence de leurs troupes sont les plus anciens monuments de la langue française et de la langue allemande. Avènement de la dynastie de Piast au trône de Pologne. Mort de l’empereur d’Orient Théophile. Son fils Michel III, l’Ivrogne, lui succède à l’âge de 6 ans, sous la tutelle de sa mère Théodora. — Rétablissement du culte des images. Extinction de l’hérésie des iconoclastes qui avait trouble l’empire pendant plus de 120 ans. Mort du calife Motassem. Son fils Watek-Billan lui succède. 

Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet – Atlas universel d’histoire et géographie, 1865 (1865)
1865 – pp. 151-158
VIIIe siècle après Jésus-Christ
IXe siècle après Jésus-Christ


Alfonso_II_of_Asturias_tumbo Alphonse II, manuscrit de Saint-Jacques-de-Compostelle

 

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Alphonse II Espagne


Santuário de Nossa Senhora dos Remédios (LAMEGO) L’ESCALIER INVISIBLE

LAMEGO (Portugal)

Santuário de Nossa Senhora
dos Remédios

Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 3L’ESCALIER
INVISIBLE

Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 2Moins de 150 kilomètres séparent le Sanctuaire de Notre Dame des Remèdes (Santuário de Nossa Senhora dos Remédios) de Lamego au Sanctuaire du bon Jésus du Mont (Santuário do Bom Jesus do Monte) à Braga. Deux styles monumentaux, néo-classiques et baroques. Les courbes et les lignes s’entremêlent pour donner une image de perfection et d’unité.

Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 1Mais de l’ensemble, des forêts, des chapelles, des fontaines et des sculptures, c’est l’escalier qui donne le ton. Avancer par graduation successive ; une marche après l’autre. C’est avancer vers le but mais pas de façon droite, de côté. Comme si nous devions nous éloigner un peu chaque fois en ne nous dirigeant pas directement vers la chapelle. C’est aussi faire le tour, en partant symboliquement vers le bois qui l’entoure. Les paliers successifs sont autant d’étapes qui permettent autant de reprendre le souffle, d’admirer les tableaux d’azulejos,  de contempler la ville à chaque fois dans un nouvel ensemble, en découvrant de nouveaux quartiers, que de réfléchir sur son ascension, sur le but de cet effort.

Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 13Ce que nous avons parcouru est plus visible que ce qui reste à parcourir, mais nous voyons le clocher toujours d’un peu plus près, qui attend imperturbablement. Pour chaque étape un instant, un moment de la journée où les arbres dessinent sur nous les contours d’ombres des statues tout autant que des frondaisons. Le sensible nous amène vers l’intelligible. « Tout ce que je regarde me regarde » (Gaston Bachelard, la poétique de la rêverie). Et quand nous arrivons, nous arrivons un peu plus près du soleil, un peu moins loin du savoir et  l’escalier s’efface alors, fantôme devenu inutile, comme s’il n’avait jamais existé, comme par enchantement ne laissant que le dessus décoratif qui embellit encore un peu plus la ville. C’est le temps alors du plein, du plein de ce soleil et de cette grappe abstraite et tellement présente qui envahissent la scène.Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 1

 Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 10

En un sens, la beauté est déjà accessible. D’en bas. D’un avant l’ascension. Nous voyons une partie structurée et parfaite de l’ensemble, mais nous ne nous voyons pas. Nous ne voyons pas la ville. La chapelle se trouve suspendue au-dessus des blocs de pierre. Il nous manque alors la narration. L’aventure des mots de l’ascension qui s’ouvre sur nos maux qui seront donnés pour y trouver remèdes auprès de Nossa Senhora dos Remédios. Il nous manque le regard d’en haut, cette demande de prise de hauteur, de changement de point de vue. Cette demande de différence. Cette offre d’inversion. De la beauté à la foi, de la foi aux remèdes. La ville devient comme offerte à nos regards, à nous. Elle est posée-là dans l’attente d’une réponse qu’apporterait le silence des cimes.

Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 6Mais ce que nous découvrons vraiment c’est que le plus important c’est le chemin. L’Escalier. Il est ce qui provoque l’ascension. Il est ce qui en reste. En paraphrasant Merleau-Ponty sur ses propos relatifs au tableau, dans l’Oeil et l’Esprit, nous pourrions dire en parlant de l’Escalier : Je serai bien en peine de dire où est l’Escalier que je regarde. Car je ne le regarde pas comme on regarde une chose, je ne le fixe pas en son lieu, mon regard erre en lui comme dans les nimbes de l’Être, je vois selon ou avec lui plutôt que je ne le vois.

En fait, nous ne voyons pas les marches, nous ne voyons jamais ce qui compose l’Escalier. D’en haut ou d’en bas, il est invisible. Restent les sculptures. L’Escalier est suspendu dans les bois, comme la chapelle est suspendue dans le ciel.

Le fini est dans la suspension. Le fini est dans le vide.
Le plein est dans les airs.Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 11

Lamego offre une au fil des azulejos bleus et charnels une teinte plus gaie, plus lumineuse qu’à Braga. L’ensemble ne se dévoilant jamais complétement à nos regards. Les paliers se succédant au rythme des découvertes des scènes bibliques.

Nous découvrons dans les escaliers de Lamego, cette évidente similitude avec les vignobles de porto en escaliers qui descendent quelques kilomètres au nord vers le Douro. Avec ce même soleil qui nous aveugle au-delà des vasques, des fontaines, des statues tournées fièrement vers la ville.Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 5

Sur cette butte qui surplombe la ville basse, se tenait une chapelle consacrée à saint Etienne, Santo Estevão, protomartyr, premier martyr de la chrétienté. A l’origine sur la butte se tenait l’origine du culte des saints. Nous étions au XVe siècle. Le martyre de saint Etienne vient de la parole libre qu’il a eue auprès de l’assemblée du Sanhédrins et  qui lui valut la lapidation.

Saint Etienne fait partie de la première communauté chrétienne de Jérusalem. Il était un chef helléniste, un des Juifs de langue grecque de la diaspora, un des chefs qui sera le premier à quitter la ville pour répandre l’Evangile.  Accusé, avec certains de ses compagnons, d’avoir une attitude subversive vers la Torah et le Temple (cf. Actes des Apôtres 6, 8-15, 7, 54 -59 : « Etienne, plein de grâce et de force, opérait des prodiges et des miracles éclatants parmi les peuples. Or quelques membres de la synagogue dite des Affranchois, des Cyrénéens, des Alexandrins ainsi que des juifs de Cilicie et d’Asie, en vinrent à disputer avec lui : mais ils ne pouvaient tenir tête à sa sagesse et à l’Esprit qui inspirait ses paroles. Alors ils soudoyèrent des individus qui prétendirent l’avoir entendu des propos blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. Ils ameutèrent ainsi le peuple, les anciens et les scribes qui accoururent, l’appréhendèrent et l’emmenèrent devant le Grand Conseil. Là, ils produisirent de faux-témoins… »Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 12

Si saint Etienne nous transporte dans les débuts du catholicisme, le XVe nous envoie aux temps des grandes découvertes, de Vasco de Gama et de Pedro Álvares Cabral.Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 7

Suite à l’achat par l’évêque de Lamego, Manuel de Noronha, celui-là même qui fit compléter la partie supérieure de la Sé Cathédrale de Lamego située en contre-bas, d’une image de la Vierge, commandée à Rome,  qui remédierait à tous les mots, il fallut construire une nouvelle chapelle au XVIe siècle. Puis vint deux siècles plus tard, la construction de l’escalier monumental au-dessus de la ville.

L’enveloppe architecturale court donc à travers les siècles et les époques. La construction de la chapelle a débuté en 1750, pour finir près de trente ans plus tard. Date à laquelle, 1777-1778 commença les travaux de l’escalier. Les travaux durèrent près d’un siècle et finirent en 1868, date à laquelle débuta par Dominique Barrière les travaux de l’ancienne et de la nouvelle sacristie.

Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 4Architectes: António Mendes Coutinho (1750), Domingos Francisco Rente (1750) et Augusto Matos Cid (1880) ; la fontaine a été conçue par l’architecte Nicolau Nasoni (1691-1773).

Jacky Lavauzelle

Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 8Santuário de Nossa Senhora dos Remédios Lamego 9