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LE PROPHETE JEREMIE A LA CATHEDRALE SAINT JEAN DE LYON

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PROPHETE JEREMIE

Jérémie Photo Jacky Lavauzelle

FRANCE – LYON

CATHEDRALE SAINT-JEAN
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne
1175-1480
Prophète Jérémie Photo Jacky Lavauzelle Cathédrale Saint-Jean

  


Photo Jacky Lavauzelle Cathédrale Saint-Jean Lyon PHOTOS JACKY LAVAUZELLE

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LYON

LA CATHEDRALE SAINT-JEAN
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne
LE PROHETE JEREMIE

Cathédrale Saint-Jean
Cinquième arrondissement de Lyon
Place Saint-Jean, 69005 Lyon

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« Jérémie est le plus grand prophète après Isaïe ; il vivait presque en même temps qu’Isaïe, un peu plus tard cependant, car il commençait à être connu quand Isaïe finissait ses prédications. Jérémie commença à prophétiser à l’âge de quatorze ans ; il prédit la prise et la ruine de Jérusalem et de sa patrie, l’esclavage des Juifs, la reconstruction des murs de Jérusalem, de son temple, et le retour des Juifs du royaume de Juda. »

Comtesse de Ségur
La Bible d’une grand’mère
L. Hachette et Cie

    Jérémie Photo Jacky Lavauzelle

LA BIBLE
Jérémie
CHAPITRES I & II

Chapitre 1

1
Paroles de Jérémie, fils d’Helcias, un des prêtres qui habitaient à Anathoth, au pays de Benjamin.
2
La parole de Yahweh lui fut adressée aux jours de Josias, fils d’Amon, roi de Juda, la treizième année de son règne ;
3
et elle le fut aux jours de Joakim, fils de Josias, roi de Juda, jusqu’à la fin de la onzième année de Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, jusqu’à la déportation de Jérusalem au cinquième mois.
4
La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes :
5
 » Avant de te former dans le ventre de ta mère, je t’ai connu, et avant que tu sortisses de son sein, je t’ai consacré ; je t’ai établi prophète pour les nations.  »
6
Et je dis :  » Ah  ! Seigneur Yahweh, je ne sais point parler, car je suis un enfant !  »
7
Et Yahweh me dit :  » Ne dis pas : Je suis un enfant, car tu iras vers tous ceux à qui je t’enverrai, et tu diras tout ce que je t’ordonnerai.
8
Sois sans crainte devant eux, car je suis avec toi pour te délivrer, — oracle de Yahweh.  »
9
Puis Yahweh étendit sa main et toucha ma bouche ; et Yahweh me dit :  » Voici que je mets mes paroles dans ta bouche ;
10
vois, je t’établis en ce jour sur les nations et sur les royaumes, pour arracher et pour abattre, et pour perdre et pour détruire, et pour planter et pour bâtir.  »
11
Et la parole de Yahweh me fut adressée en ces termes :  » Que vois-tu, Jérémie ?  » Et je dis :  » Je vois une branche d’amandier.  »
12
Et Yahweh me dit :  » Tu as bien vu, car je veille sur ma parole pour l’accomplir.  »
13
Et la parole de Yahweh me fut adressée une seconde fois en ces termes :  » Que vois-tu ?  » Et je dis :  » Je vois une chaudière qui bout, et elle vient du côté du septentrion.  »
14
Et Yahweh me dit :  » C’est du septentrion que le malheur se répandra sur tous les habitants du pays.
15
Car me voici qui appelle toutes les familles des royaumes du septentrion, — oracle de Yahweh. Et elles viendront, et ils placeront chacun leur trône à l’entrée des portes de Jérusalem, devant toutes ses murailles à l’entour, et devant toutes les villes de Juda.
16
Et je prononcerai mes sentences contre eux, pour toute leur méchanceté, parce qu’ils m’ont abandonné, qu’ils ont offert de l’encens à d’autres dieux et adoré l’ouvrage de leurs mains.
17
Et toi, ceins tes reins, lève-toi et dis-leur tout ce que je t’ordonnerai. Ne tremble pas devant eux, de peur que je ne te laisse trembler devant eux.
18
Et moi, voici que je t’établis en ce jour comme une ville forte, une colonne de fer et une muraille d’airain, devant tout le pays, devant les rois de Juda, devant ses princes, devant ses prêtres et devant le peuple.
19
Ils te feront la guerre, mais ils ne pourront rien sur toi, car je suis avec toi pour te délivrer, — oracle de Yahweh. « 

Chapitre 2

1
La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes :
2
Va et crie aux oreilles de Jérusalem en ces termes : Ainsi parle Yahweh : Je me suis souvenu de la piété de ta jeunesse, de l’amour de tes fiançailles, alors que tu me suivais au désert, au pays qu’on n’ensemence pas.

3
Israël était la chose consacré à Yahweh, les prémices de son revenu ; quiconque en mangeait se rendait coupable ; le malheur fondait sur lui, — oracle de Yahweh.
4
Écoutez la parole de Yahweh, maison de Jacob, et vous toutes, familles de la maison d’Israël :
5 Ainsi parle Yahweh : Quelle iniquité vos pères ont-ils trouvé en moi, pour s’éloigner de moi, pour suivre la vanité et devenir eux-mêmes vanité ?
6
Ils n’ont pas dit :  » Où est Yahweh, qui nous a fait monter du pays d’Égypte, qui nous a guidés dans le désert, dans le pays aride et crevassé, dans le pays de sécheresse et d’ombre de mort, dans le pays où nul homme ne passe, et où personne n’habite ?  »
7
Et je vous ai fait venir dans un pays semblable à un verger, pour en manger les fruits et les biens, et, une fois entrés, vous avez souillé mon pays, et fait de mon héritage une abomination.
8
Les prêtres n’ont pas dit :  » Où est Yahweh ?  » Les dépositaires de la loi ne m’ont pas connu ; les pasteurs m’ont été infidèles, et les prophètes ont prophétisé par Baal ; et ils ont suivi ceux qui ne sont d’aucun secours.
9
Aussi je veux encore plaider contre vous, — oracle de Yahweh, et je plaiderai contre les enfants de vos enfants.
10
Passez donc aux îles de Céthim et regardez ; envoyez à Cédar et observez bien ; et voyez s’il y a là rien de semblable.
11
Une nation change-t-elle de dieux ? — Et encore ce ne sont pas des dieux !… Et mon peuple a changé sa gloire contre ce qui ne sert à rien !
12
Cieux, étonnez-vous-en, frémissez d’horreur et soyez stupéfaits, oracle de Yahweh !
13
Car mon peuple a fait double mal : ils m’ont abandonné, moi, la source des eaux vives, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l’eau.
14
Israël est-il un esclave, est-il né d’un esclave dans la maison ? Pourquoi donc est-il traité comme un butin ?
15
Contre lui les lionceaux rugissent, poussent leurs cris, et ils mettent son pays en dévastation. Ses villes sont incendiées, sans d’habitants.
16
Même les fils de Noph et de Taphnès te tondent le crâne !
17
Cela ne t’arrive-t-il pas parce que tu as abandonné Yahweh, ton Dieu, au temps où il te dirigeait dans la voie ?
18
Et maintenant qu’as-tu à faire sur la route de l’Égypte, pour aller boire l’eau du Nil, et qu’as-tu à faire sur la route de l’Assyrie, pour aller boire l’eau du fleuve ?
19
Ton impiété te châtie et tes rébellions te punissent ! Sache donc et vois combien il est mauvais et amer d’avoir abandonné Yahweh, ton Dieu, et de n’avoir de moi aucune crainte, — oracle du Seigneur Yahweh des armées.
20
Car depuis longtemps tu as brisé ton joug, tu as rompu tes liens et tu as dit :  » Je ne servirai plus !  » Car sur toute colline élevée et sous ton arbre vert tu t’es étendue, comme une courtisane.
21
Et moi, je t’avais plantée comme une vigne excellente, tout entière d’une souche franche. Comment t’es-tu changée pour moi en sarments bâtards d’une vigne étrangère ?
22
Oui, quand tu te laverais à la soude, et que tu prodiguerais la potasse, ton iniquité ferait tache devant moi, — oracle du Seigneur Yahweh.
23
Comment dis-tu :  » Je ne me suis point souillée ; je ne suis point allée après les Baals ?  » Vois les traces de tes pas dans la Vallée ; reconnais ce que tu as fait !
Chamelle légère, croisant ses pas en tout sens,
24
onagre habituée au désert, dans l’ardeur de sa passion, elle aspire l’air : qui l’empêchera de satisfaire son désir ? Nul de ceux qui la recherchent n’a à se fatiguer ; ils la trouvent en son mois.
25
Prends garde que ton pied ne se trouve à nu, et que ton gosier ne se dessèche ! Mais tu dis :  » Inutile ! Non, car j’aime les étrangers et j’irai après eux !  »
26
Comme un voleur pris sur le fait est couvert de honte, ainsi ont été confondus la maison d’Israël, eux, leurs rois, leurs chefs, leurs prêtres et leurs prophètes,
27
qui disent au bois :  » Tu es mon père,  » et à la pierre :  » Tu m’as mis au monde.  »
Car ils m’ont tourné le dos, et non la face, et au temps de leur malheur ils disent :  » Lève-toi et sauve-nous !  »
28
Où sont donc les dieux que tu t’es faits ? Qu’ils se lèvent, s’ils peuvent te sauver au temps de ton malheur ! Car aussi nombreux que tes villes sont tes dieux, ô Juda.
29 Pourquoi plaidez-vous contre moi ? Vous m’avez tous été infidèles, — oracle de Yahweh.
30
C’est en vain que j’ai frappé vos fils ; ils n’en ont pas retiré d’instruction ; votre épée a dévoré vos prophètes, comme un lion destructeur.
31
Quelle race vous êtes ! Considérez la parole de Yahweh : Ai-je été pour Israël un désert, un pays d’épaisses ténèbres ? Pourquoi mon peuple a-t-il dit :  » Nous sommes libres, nous ne reviendrons pas à vous ?  »
32
Une vierge oublie-t-elle sa parure, une fiancée sa ceinture ? Et mon peuple m’a oublié depuis des jours sans nombre !
33
Que tu sais bien disposer tes voies pour chercher l’amour ! Pour cela, même avec le crime tu familiarises tes voies !
34
Jusque sur les pans de tes vêtements, on trouve le sang des pauvres innocents ; tu ne les avais pas surpris en délit d’effraction, mais tu les as tués pour toutes ces choses.
35
Et tu dis :  » Oui, je suis innocente ; certainement sa colère s’est détournée de moi.  » Me voici pour te faire le procès sur ce que tu dis :  » Je n’ai pas péché !  »
36
Quelle hâte tu mets à changer ta voie ! Tu seras rendue confuse par l’Égypte, comme tu l’as été par l’Assyrie.
37
De là aussi tu reviendras, les mains sur la tête ; car Yahweh a rejeté ceux en qui tu mets ta confiance, et tu ne réussiras pas avec eux.

La Bible
Traduite par
Augustin Crampon
Édition de 1923

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LE PROPHETE JEREMIE
LA CATHEDRALE SAINT-JEAN LYON
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne

Prophète Jérémie LA CATHEDRALE SAINT-JEAN Photo Jacky Lavauzelle

LE PROPHETE DANIEL A LA CATHEDRALE SAINT JEAN DE LYON

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PROPHETE DANIEL

FRANCE – LYON

CATHEDRALE SAINT-JEAN
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne
1175-1480
Prophète Daniel Photo Jacky Lavauzelle Cathédrale Saint-Jean

  


Photo Jacky Lavauzelle Cathédrale Saint-Jean Lyon PHOTOS JACKY LAVAUZELLE

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LYON

LA CATHEDRALE SAINT-JEAN
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne
LE PROHETE DANIEL

Cathédrale Saint-Jean
Cinquième arrondissement de Lyon
Place Saint-Jean, 69005 Lyon

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    Prophète daniel Cathedrale saint-jean Photo Jacky Lavauzelle

LA BIBLE

DANIEL
Chapitre 1

1 La troisième année du règne de Joakim, roi de Juda, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint contre Jérusalem et l’assiégea.
2
Le Seigneur livra entre ses mains Joakim, roi de Juda, et une partie des vases de la maison de Dieu ; et il les emporta au pays de Sennaar, dans la maison de son dieu, et il déposa les vases dans le trésor de son dieu.
3 Le roi dit à Asphenez, chef de ses eunuques, d’amener d’entre les enfants d’Israël, de la race royale ou de la noblesse,
4 d
es jeunes gens sans aucun défaut, beaux de figure, doués de toutes sortes de talents, instruits et intelligents, pleins de vigueur, pour qu’ils se tinssent dans le palais du roi et qu’on leur enseignât la littérature et la langue des Chaldéens.
5
Le roi leur assigna pour chaque jour une portion des mets royaux et du vin dont il buvait, afin que, ayant été élevés pendant trois ans, ils se tinssent au bout de ce temps devant le roi.
6
Il y avait parmi eux, d’entre les enfants de Juda, Daniel, Ananias, Misaël et Azarias.
7
Le chef des eunuques leur donna des noms ; il appela Daniel Baltassar, Ananias Sidrac, Misaël Misac, et Azarias Abdénago.
8
Daniel résolut en son cœur de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont il buvait, et il demanda au chef des eunuques de ne pas l’obliger à se souiller.
9
Et Dieu fit trouver à Daniel grâce et faveur auprès du chef des eunuques.
10
Le chef des eunuques dit à Daniel :  » Je crains le roi, mon maître, qui a fixé ce que vous devez manger et boire ; car pourquoi verrait-il vos visages plus défaits que ceux des jeunes gens de votre âge ? Vous mettriez en danger ma tête auprès du roi.  »
11
Alors Daniel dit au maître d’hôtel, que le chef des eunuques avait établi sur Daniel, Ananias, Misaël et Azarias :
12
 » Fais, je te prie, un essai avec tes serviteurs pendant dix jours, et qu’on nous donne des légumes à manger et de l’eau à boire.
13
Après cela, tu regarderas nos visages et le visage des jeunes gens qui mangent les mets du roi, et, selon que tu auras vu, tu agiras avec tes serviteurs.  »
14
Il consentit à leur demande et les éprouva pendant dix jours.
15
Au bout de dix jours, ils se trouvèrent avoir meilleur visage et plus d’embonpoint que tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi.
16
Et le maître d’hôtel emportait les mets et le vin qu’ils devaient boire, et leur donnait des légumes.
17
A ces jeunes gens, à tous les quatre, Dieu donna du savoir et de l’habileté dans toute la littérature et en toute sagesse, et Daniel avait l’intelligence de toutes sortes de visions et de songes.
18
Au bout du temps fixé par le roi pour les amener, le chef des eunuques les amena devant Nabuchodonosor.
19
Le roi s’entretint avec eux, et il ne se trouva personne parmi eux tous comme Daniel, Ananias, Misaël et Azarias ; ils furent donc admis au service du roi.
20
Sur tous les sujets qui réclamaient de la sagesse et de l’intelligence, et sur lesquels le roi les interrogeait, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les lettrés et magiciens qui étaient en tout son royaume.
21
Daniel fut ainsi jusqu’à la première année du roi Cyrus.

La Bible
Traduite par
Augustin Crampon
Édition de 1923

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LE PROPHETE DANIEL
LA CATHEDRALE SAINT-JEAN LYON
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne

Prophète Daniel LA CATHEDRALE SAINT-JEAN Photo Jacky Lavauzelle

JEAN et LES SEIGNEURS DU ROYAUME – OS LUSIADAS IV-13 LES LUSIADES LUIS DE CAMOES – Não falta com razões quem desconcerte

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OS LUSIADAS CAMOES CANTO IV
Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS IV-13  LES LUSIADES IV-13
LITTERATURE PORTUGAISE

Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes




Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue




Luis de Camoes Les Lusiades Trad Jacky Lavauzelle

 Obra Poética  (1556)




OS LUSIADAS IV-13
A Epopeia Portuguesa

 

Traduction Jacky Lavauzelle

Camoes Traduction Jacky Lavauzelle
Vasco de Gama

 

Traduction Jacky Lavauzelle

 

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Les préparatifs au combat
Jean face à des seigneurs tétanisés par la peur

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« Não falta com razões quem desconcerte
« Il ne manque pas de seigneurs qui restent perplexes
Da opinião de todos, na vontade,
Sur la volonté de combattre,…



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OS LUSIADAS CANTO IV

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Traduction Jacky Lavauzelle

Vasco de Gama par Gregorio Lopes

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LA MORT DU VETERAN CAMOES

Et puis, pour qu’un royaume ait des gens de lettres, il lui faut de l’argent pour les pensionner. Le Portugal, qui épuisait son épargne en flottes, en armées, en constructions de citadelles, ne pouvait avoir dans son budget un chapitre d’encouragemens aux lettres et aux arts. Bientôt même l’état ruiné par ses conquêtes, obéré par la victoire, n’eut plus de quoi suffire aux besoins de ses armées : il finit par ne pouvoir plus nourrir ceux qui l’avaient servi. Camoens mourut à l’hôpital, ou à-peu-près ; mais ce ne fut pas comme poète ; ce ne fut pas comme Gilbert et Maifilâtre à côté d’autres écrivains largement rentes: ce fut comme un vétéran dont la solde manque, ou dont la pension de retraite est suspendue.il mourut comme beaucoup de ses compagnons d’armes, comme mouraient les vice-rois eux-mêmes, qui n’avaient pas toujours (témoin dom Joâo de Castro) de quoi acheter une pouie dans leur dernière maladie.

« Qu’y a-t-il de plus déplorable que de voir un si grand génie si mal récompensé ? Je l’ai vu mourir dans un hôpital de Lisbonne, sans avoir un drap pour se couvrir, lui qui avait si bravement combattu dans l’Inde orientale et qui avait fait cinq mille cinq cents lieues en mer. Grande leçon pour ceux qui se fatiguent à travailler nuit et jour et aussi vainement que l’araignée qui ourdit sa toile pour y prendre des mouches. »
Il peut résulter de cette apostille que José Indio a vu Camoens à l’hôpital, sans qu’il faille prendre à la lettre les mots je l’ai vu mourir.
Ce fut dans ces circonstances que le désastre d’AIkacer Kébir (4 août 1578) frappa de mort le Portugal. Il restait encore à Camoens une larme pour sa patrie : Ah ! s’écria-t-il, du moins je meurs avec elle ! Il répéta la même pensée dans la dernière lettre qu’il ait écrite. « Enfin, disait-il, je vais sortir de la vie, et il sera manifeste à tous que j’ai tant aimé ma patrie, que non-seulement je me trouve heureux de mourir dans son sein, mais encore de mourir avec elle. »
Il ne survécut que peu de mois à ce désastre, et mourut au commencement de 1579, à l’âge de cinquante-cinq ans.
Il fut enterré très pauvrement dans l’église de Santa Anna, dit Pedro de Mariz, à gauche en entrant et sans que rien indiquât sa sépulture. Ses malheurs firent une impression si profonde, que personne ne voulut plus occuper la maison qu’il avait habitée. Elle est restée vide depuis sa mort. Les prévisions de Camoens ne tardèrent pas à s’accomplir. Le Portugal, ce royaume né d’une victoire et mort dans une défaite, tomba bientôt sous le joug de Philippe IL Ce monarque visitant ses nouvelles provinces, s’informa du poète, et, en apprenant qu’il n’existait plus, il témoigna un vif regret….

Charles Magnin
Luiz de Camoëns
Revue des Deux Mondes
Période Initiale, tome 6

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Traduction Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
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Camoes Os Lusiadas IV Traduction Jacky Lavauzelle

 OS LUSIADAS IV

LUIS DE CAMOES LES LUSIADES

Camoes Canto III

INVASIONS SARRASINES EN CASTILLE – OS LUSIADAS III-100 LES LUSIADES CAMOES – Nunca com Semirâmis gente tanta

* Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-100 LES LUSIADES III-100
LITTERATURE PORTUGAISE





Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue




Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES III-100




OS LUSIADAS III-100
A Epopeia Portuguesa

 

CHANT III
Canto Terceiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso 100
Strophe 100

III-100

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

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Luís de Camões Os Lusiadas
OS LUSIADAS III-100
LES LUSIADES III-100

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Sémiramis
Reine Légendaire de Babylone
Semmiramide Regina di Babillone
XVIIIe

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« Nunca com Semirâmis gente tanta
« Jamais tant de guerriers avec Semiramis
Veio os campos idáspicos enchendo,
N’avaient pénétré les rivages de l’Hydaspe,…

 

 OS LUSIADAS
LES LUSIADES CAMOES

UN DISCOURS MAJESTUEUX – WILLIAM WORDSWORTH POEMS RÉSOLUTION & INDÉPENDANCE XIV

 ** 
Poésie anglaise
William Wordsworth
7 April 1770 – 23 April 1850
7 avril 1770 – 22 avril 1850
*

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English Text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE WILLIAM WORDSWORTH

*******

William Wordsworth’s poems
POEMS
POEMES

*******
*

 RESOLUTION AND INDEPENDENCE

*
RÉSOLUTION & INDÉPENDANCE

 

XIV
UN DISCOURS MAJESTUEUX

 
 His words came feebly, from a feeble chest,
Ses paroles sortaient faiblement d’une faible poitrine,
But each in solemn order followed each,
Mais chacun des mots se suivait dans un ordre solennel,
With something of a lofty utterance drest—
Avec quelque chose de ces grands discours,
Choice word and measured phrase, above the reach
Choix des mots et phrases mesurées, hors de portée
Of ordinary men; a stately speech;
Des hommes ordinaires ; Un discours majestueux;
Such as grave Livers do in Scotland use,
Comme l’utilisent certains en Écosse,
Religious men, who give to God and man their dues. 
Hommes religieux par excellence, qui rendent à Dieu et à l’homme leurs dus.
 

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POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORTH POEMS

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UN STYLE SANS ARTIFICE

Une poésie sans cesse recommencée

Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :

To the bare trees and mountains bare.
And grass in the green field.

Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.

Antoine Fontaney
(poète romantique français ())
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835

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WORDSWORTH POEMS
RÉSOLUTION ET INDÉPENDANCE
RESOLUTION AND INDEPENDENCE

LUIS DE CAMOES – OS LUSIADAS III-82 LES LUSIADES – Logo todo o restante se partiu De Lusitânia

*Luís de Camões Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-82 LES LUSIADES III-82
LITTERATURE PORTUGAISE









Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue








Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES III-82








OS LUSIADAS III-82

A Epopeia Portuguesa

 

CHANT III
Canto Terceiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso 82
Strophe 82

III-82

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

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Luís de Camões Os Lusiadas
OS LUSIADAS III-82
LES LUSIADES III-82

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Sancho Primeiro

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« Logo todo o restante se partiu
« Bientôt, les restes de l’armée brisée
De Lusitânia, postos em fugida;
Furent mis en fuite hors de Lusitanie ;…

White_Fawn_Drawing Faon Diane

LUIS DE CAMOES OS LUSIADAS LES LUSIADES

YEATS SAILING TO BYZANTIUM III- LA TRAVERSEE VERS BYZANCE – O sages standing in God’s holy fire

*

YEATS
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William Butler Yeats
Irish poet – Poète Irlandais
English literature English poetry


SAILING TO BYZANTIUM

 

WILLIAM BUTTLER YEATS
1865-1939


LA TRAVERSEE DE BYZANCE
SAILING TO BYZANTIUM
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III
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O sages standing in God’s holy fire
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O sages, debout devant le saint feu de Dieu
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O sages standing in God’s holy fire
O sages, debout devant le saint feu de Dieu
As in the gold mosaic of a wall,
Comme une mosaïque d’or sur un mur,
Come from the holy fire, perne in a gyre,
Sortez du feu sanctifié, rentrez dans le gyre océanique ,
And be the singing-masters of my soul.
Et soyez les maîtres-chanteurs de mon âme.
Consume my heart away; sick with desire
Consumez mon cœur ; malade par le désir
And fastened to a dying animal
Et attaché à un animal mourant
It knows not what it is; and gather me
Il ne sait pas ce que qu’il est ; et prenez-moi
Into the artifice of eternity.
Dans l’artifice de l’éternité.



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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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LA POESIE DE YEATS
VUE
PAR OSCAR WILDE

Les livres de poésie des jeunes écrivains sont d’ordinaire des billets qui ne sont jamais payés.
Néanmoins, on rencontre de temps en temps un volume si supérieur à la moyenne, qu’on résiste à grand’peine à la tentation attrayante de prophétiser étourdîment un bel avenir pour son auteur.
Le livre de M. Yeats : Les Voyages d’Oisin est certainement un de ceux-là.
Ici nous trouvons un noble sujet noblement traité, la délicatesse de l’instinct poétique, et la richesse d’imagination.
Une bonne partie de l’œuvre est inégale, peu soutenue, il faut le reconnaître.
M. Yeats n’essaie pas de dépasser Wordworth en enfance, nous sommes heureux de le dire, mais de temps à autre il réussit à « surpasser Keats en brillant » et il y a, çà et là, dans son livre des choses d’une étrange crudité, des endroits d’une recherche irritante. Mais dans les meilleurs passages, il est excellent.
S’il n’a pas la grandiose simplicité de la facture épique, il a au moins quelque chose de la largeur de vision qui appartient au caractère épique.
Il ne diminue point la stature des grands héros de la mythologie celtique.
Il est très naïf, très primitif et parle de ses géants de l’air d’un enfant.
Voici un passage caractéristique du récit où Oisin revient de l’Île de l’oubli.
  Et je suivis les bords de la mer, où tout est nu et gris,
    sable gris sur le vert des gazons, et sur les arbres imprégnés d’eau,
    qui suintent et penchent du côté de la terre, comme s’ils avaient hâte de partir,
    comme une armée de vieillards soupirant après le repos loin de la
      plainte des mers.
    Les flocons d’écume fuirent longtemps autour de moi ; les vents fuirent loin de l’étendue
    emportant l’oiseau dans leurs plis, et je ne sus point, plongé dans mes
      pensées à l’écart,
    quand ils gelèrent l’étoffe sur mon corps comme une cuirasse fortement rivée,
    Car la Souvenance, dressant sa maigreur, gémit dans les portes de mon cœur,
    jusqu’à ce que chargeant les vents du matin, une odeur de foin fraîchement coupé,
    arriva, mon front s’inclina très bas, et mes larmes tombèrent comme des baies.
    Plus tard ce fut un son, à demi perdu dans le son d’un rivage lointain.
    C’était la grande barnacle qui appelait, et plus tard les bruns vents de la côte.
    Si j’étais comme je fus jadis, les fers d’or écrasant le sable et les coquillages,
venant de la mer, comme le matin avec des lèvres rouges murmurant un chant,
    ne toussant pas, ma tête sur les genoux, et priant, et irrité contre les cloches,
    je ne laisserais à aucun saint sa tête sur son corps, lors même que ses terres seraient grandes et fortes.
     M’éloignant des houles qui s’allumaient, je suivis un sentier de cheval,
    m’étonnant beaucoup de voir de tous côtés, faites de roseaux et de charpentes
    des églises surmontées d’une cloche, et le cairn sacré et la terre sans gardiens,
    et une petite et faible populace courbée, le pic et la bêche à la main.

Dans un ou deux endroits, la mélodie est fautive, la construction est parfois trop embrouillée, et le mot de populace du dernier vers est mal choisi, mais quand tout cela est dit, il est impossible de ne pas sentir dans ces stances la présence du véritable esprit poétique.

Oscar Wilde
Derniers essais de littérature et d’esthétique
Trois Nouveaux Poètes
1913

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YEATS SAILING TO BYZANTIUM

LUIS DE CAMOES OS LUSIADAS III-72 LES LUSIADES – Posto que a rica Arábia e que os ferozes

*Luís de Camões Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-72 LES LUSIADES III-72
LITTERATURE PORTUGAISE









Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue








Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES III-72








OS LUSIADAS III-72

A Epopeia Portuguesa

 

CHANT III
Canto Terceiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso 72
Strophe 72

III-72

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

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Luís de Camões Os Lusiadas
OS LUSIADAS III-72
LES LUSIADES III-72

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Le siège de Lisbonne
O Cerco de Lisboa

Alfredo Roque Gameiro
1917

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« Posto que a rica Arábia e que os ferozes
« Depuis que la riche Arabie et que les féroces
 Eníocos e Colcos, cuja fama
  Hénioques et Colchidiens, rendus célèbres…



White_Fawn_Drawing Faon Diane

LUIS DE CAMOES OS LUSIADAS LES LUSIADES

EMILY DICKINSON (1860) A little East of Jordan – UN PEU A L’EST DU JOURDAIN

LITTERATURE AMERICAINE

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EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 






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A LITTLE EAST OF JORDAN




UN PEU A L’EST DU JOURDAIN

1860

 




A little East of Jordan,
Un peu à l’est du Jourdain,
Evangelists record,
Les Evangélistes enregistrent,…

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EMILY DICKINSON

EMILY BRONTË (1846) No Coward Soul Is Mine – L’ÂME ARDENTE

LITTERATURE ANGLAISE -English Literature – English poetry

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EMILY BRONTË
30 July 1818 – 19 December 1848
30 Juillet 1818 – 19 décembre 1848

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


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No Coward Soul Is Mine

L’ÂME ARDENTE

1846

 




No coward soul is mine
Mon âme n’est pas lâche
No trembler in the world’s storm-troubled sphere
Elle ne tremble pas dans ce tumultueux monde troublé
I see Heaven’s glories shine
Je vois scintiller les gloires du Ciel
And Faith shines equal arming me from Fear
Et la Foi brille tout autant en m’apaisant contre la Peur

*

O God within my breast
O Dieu dans ma poitrine
Almighty ever-present Deity
Déité omnipotente, omniprésente
Life, that in me hast rest,
La vie, en moi, s’apaise,
As I Undying Life, have power in Thee
Comme, Immortelle Vie, j’ai force en Toi






*

Vain are the thousand creeds
Vaines sont les mille croyances
That move men’s hearts, unutterably vain,
Qui chamboulent les cœurs des hommes, inutilement vaines,
Worthless as withered weeds
Inutiles comme des mauvaises herbes séches
Or idlest froth amid the boundless main
Ou l’écume fougueux des mers sans bornes

*

To waken doubt in one
Pour immiscer le doute en une âme
Holding so fast by thy infinity,
Collée à son infinité,
So surely anchored on
Aussi sûrement ancrée sur
The steadfast rock of Immortality.
Le ferme rocher de l’Immortalité

*

 





*

With wide-embracing love
Avec cet amour si large,
Thy spirit animates eternal years
Ton esprit anime les éternelles années
Pervades and broods above,
Au sommet, au-dessus, tout en haut,
Changes, sustains, dissolves, creates and rears
Il change, soutient, dissout, il crée, il s’ouvre

*

Though earth and moon were gone
Même si la terre et la lune étaient parties
And suns and universes ceased to be
Et les soleils et les univers avaient cessé d’être
And Thou wert left alone
Et qu’il ne resterait que Toi
Every Existence would exist in thee
Toute existence existerait en toi




There is not room for Death
Il n’y a pas de place pour la Mort
Nor atom that his might could render void
Ni atome que sa puissance pourrait éclater
Since thou art Being and Breath
Puisque tu es Être et Souffle
And what thou art may never be destroyed.
Et que ce que tu es ne peut jamais être détruit.


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SUPPLEMENT

LES SOEURS BRONTË
EN 1846
LA CONDUITE DE BRANWELL
LE TERRIBLE HIVER 1846

« 3 mars 1846. J’entrai dans la chambre de Branwell pour lui parler, une heure environ après mon retour : ce fut peine perdue. J’aurais pu m’épargner cet embarras : il ne fit pas attention à moi ; et ne me répondit pas ; il était stupéfié. Mes craintes n’étaient pas vaines. J’apprends que pendant mon absence il s’est procuré un souverain sous prétexte de payer une dette ; il est sorti immédiatement, a fait changer le souverain à la première taverne, et en a fait l’emploi que vous pouvez supposer. *** a conclu son rapport en disant que c’était un être désespéré, ce qui n’est que trop vrai. Dans son état présent, il est presque impossible de rester dans la même chambre que lui. Ce que l’avenir nous réserve, je ne le sais pas. »

« 31 mars 1846. Papa continue d’aller assez bien, sauf les fréquents chagrins que lui cause la misérable conduite de Branwell. Ici il n’y a de changement qu’en pis… »

 






« 19 décembre 1846…… J’espère que vous n’êtes pas complètement gelée ; le froid est ici terrible. Je ne me rappelle pas un tel hiver ; il est digne du pôle. L’Angleterre, dirait-on, a glissé dans la zone arctique ; le ciel semble couvert de glace, la terre est gelée, le vent est pénétrant comme une lame à double tranchant. Nous avons eu, en conséquence de cette température, des rhumes et des toux terribles. La pauvre Anne a souffert cruellement de son asthme ; maintenant elle va beaucoup mieux. Il y a eu deux nuits la semaine dernière où sa toux et sa difficulté de respirer faisaient peine à voir et à entendre, et où elle a dû beaucoup souffrir ; elle supporte cela comme elle supporte toutes les afflictions, sans se plaindre, en se contentant de soupirer de temps à autre, lorsque la douleur est trop vive. Elle a un héroïsme de résignation extraordinaire ; je l’admire, mais je ne saurais l’imiter.

Vous dites que je dois avoir des masses de choses à vous raconter que voulez-vous que je vous raconte ; il ne se passe rien ici, rien qui soit d’une nature agréable à raconter. Un petit incident est venu la semaine dernière nous rappeler à la vie ; mais s’il ne vous donne pas plus de plaisir qu’il ne nous en a donné, vous n’aurez pas à me remercier de vous en avoir fait part. Cet incident était tout simplement l’arrivée d’un officier du shérif qui était venu rendre une visite à B… pour l’inviter à payer ses dettes, ou à faire un tour à York. Nécessairement il a fallu payer ses dettes. Il n’est pas agréable de perdre ainsi de l’argent de temps à autre ; mais à quoi servirait-il d’insister sur ce sujet ? Cela ne le rendra pas meilleur. »

Émile Montégut
critique français (1825 – 1895)
Miss Brontë, sa Vie et ses Œuvres
II. — La Vie littéraire et la Mort de Miss Brontë
Revue des Deux Mondes
2e, tome 10, 1857






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LES TROIS SOEURS BRONTË
par/by Branwell Brontë
From left to right: Anne, Emily and Charlotte
De gauche à droite : Anne, Emily et Charlotte

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