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LES LUNATIQUES – POÈME DE FRIEDRICH HÖLDERLIN – Die Launischen

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*LITTERATURE ALLEMANDE
Deutsch Literatur

Friedrich Hölderlin
1770-1843

Traduction Jacky Lavauzelle

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die Gedichte
Les Poèmes

 

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LES LUNATIQUES
Die Launischen
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Chaïm Soutine, Paysage avec personnage, 1918, 1819,
huile sur toile, 60 × 80 cm, Orangerie, Paris

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Hör’ ich ferne nur her, wenn ich für mich geklagt,
Dans ma plainte, J’entends d’ici
  Saitenspiel und Gesang, schweigt mir das Herz doch gleich;
  Le jeu des cordes et les chants ; mon cœur devient alors silencieux ;
       Bald auch bin ich verwandelt,
Bientôt je serai changé aussi
          Blinkst du, purpurner Wein! mich an
Quand vers moi tu clignoteras, ô vin pourpre !

*


Unter Schatten des Walds, wo die gewaltige
A l’ombre de la forêt, où le puissant
   Mittagssonne mir sanft über dem Laube glänzt;
Soleil de midi sur la tonnelle brille aimablement ;
       Ruhig sitz ich daselbst, wenn
Je m’assieds là tranquillement
          Zürnend schwerer Beleidigung
Quand irrité vivement

*


Ich im Felde geirrt – Zürnen zu gerne doch
Je me mis à errer dans la campagne : trop enclin à la colère
 Deine Dichter, Natur! trauern und weinen leicht,
  Sont tes poètes, Nature ! comme ils pleurent et pleurent facilement,
  Die Beglückten; wie Kinder,
      Les bienheureux ; comme des enfants,
        Die zu zärtlich die Mutter hält,
  Que leur mère a élevés trop tendrement,

*


Sind sie mürrisch und voll herrischen Eigensinns;
Les voici grincheux et pleins d’entêtement dominateur ;
    Wandeln still sie des Wegs, irret Geringes doch
Les voilà silencieux le long du chemin, mais comme si peu de chose
  Bald sie wieder; sie reißen
  Les déconcentre ; ils se détournent
          Aus dem Gleise sich sträubend dir.
Du chemin, à t’irriter un peu plus.

*
Doch du rührest sie kaum, Liebende! freundlich an,
Mais si tu les touches à peine, aimablement ! en amie,
    Sind sie friedlich und fromm; fröhlich gehorchen sie;
Ils redeviennent paisibles et pieux ; ils t’obéissent joyeusement ;
    Du lenkst, Meisterin! sie mit
    Tu les conduis, Maîtresse ! désormais,
         Weichem Zügel, wohin du willst.
Avec tes rênes souples où tu désires.


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