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HEINRICH HEINE – LE LIVRE DES CHANTS IV – Im Walde wandl’ ich und weine – LE MERLE AU-DESSUS DE MOI

LE LIVRE DES CHANTS
LITTERATURE ALLEMANDE






Christian Johann Heinrich Heine




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Im Walde wandl’ ich und weine,
Dans la forêt, je marche et je pleure,
Die Drossel sitzt in der Höh’;
Le merle au-dessus de moi ;
Sie springt und singt gar feine:
Saute et chante délicatement :
Warum ist dir so weh?
Pourquoi es-tu si triste ?

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« Die Schwalben, deine Schwestern,
« Les Hirondelles, tes sœurs,
Die können’s dir sagen, mein Kind;
Peuvent te le dire, mon enfant ;
Sie wohnten in klugen Nestern,
Dans des nids sages, elles logeaient
Wo Liebchens Fenster sind. »
Où se trouvaient non loin les fenêtres de mon aimée ».

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HEINRICH HEINE
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UNE HISTOIRE DE SOUFFRANCE

Les Mains & La Beauté musicale de Heine

Mais ce qui m’intéressait plus encore que les discours de Heine, c’était sa personne, car ses pensées m’étaient connues depuis longtemps, tandis que je voyais sa personne pour la première fois et que j’étais à peu près sûr que cette fois serait l’unique. Aussi, tandis qu’il parlait, le regardai-je encore plus que je ne l’écoutai. Une phrase des Reisebilder me resta presque constamment en mémoire pendant cette visite : « Les hommes malades sont véritablement toujours plus distingués que ceux en bonne santé. Car il n’y a que le malade qui soit un homme ; ses membres racontent une histoire de souffrance, ils en sont spiritualisés. » C’est à propos de l’air maladif des Italiens qu’il a écrit cette phrase, et elle s’appliquait exactement au spectacle qu’il offrait lui-même. Je ne sais jusqu’à quel point Heine avait été l’Apollon que Gautier nous a dit qu’il fut alors qu’il se proclamait hellénisant et qu’il poursuivait de ses sarcasmes les pâles sectateurs du nazarénisme : ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n’en restait plus rien alors. Cela ne veut pas dire que la maladie l’avait enlaidi, car le visage était encore d’une singulière beauté ; seulement cette beauté était exquise plutôt que souveraine, délicate plutôt que noble, musicale en quelque sorte plutôt que plastique. La terrible névrose avait vengé le nazarénisme outragé en effaçant toute trace de l’hellénisant et en faisant reparaître seuls les traits de la race à laquelle il appartenait et où domina toujours le spiritualisme exclusif contre lequel son éloquente impiété s’était si souvent élevée. Et cet aspect physique était en parfait rapport avec le retour au judaïsme, dont les Aveux d’un poète avaient récemment entretenu le public. D’âme comme de corps, Heine n’était plus qu’un Juif, et, étendu sur son lit de souffrance, il me parut véritablement comme un arrière-cousin de ce Jésus si blasphémé naguère, mais dont il ne songeait plus à renier la parenté. Ce qui était plus remarquable encore que les traits chez Heine, c’étaient les mains, des mains transparentes, lumineuses, d’une élégance ultra-féminine, des mains tout grâce et tout esprit, visiblement faites pour être l’instrument du tact le plus subtil et pour apprécier voluptueusement les sinuosités onduleuses des belles réalités terrestres ; aussi m’expliquèrent-elles la préférence qu’il a souvent avouée pour la sculpture sur la peinture. C’étaient des mains d’une rareté si exceptionnelle qu’il n’y a de merveilles comparables que dans les contes de fées et qu’elles auraient mérité d’être citées comme le pied de Cendrillon, ou l’oreille qu’on peut supposer à cette princesse, d’une ouïe si fine qu’elle entendait l’herbe pousser. Enfin, un dernier caractère plus extraordinaire encore s’il est possible, c’était l’air de jeunesse dont ce moribond était comme enveloppé, malgré ses cinquante-six ans et les ravages de huit années de la plus cruelle maladie. C’est la première fois que j’ai ressenti fortement l’impression qu’une jeunesse impérissable est le privilège des natures dont la poésie est exclusivement l’essence. Depuis, le cours de la vie nous a permis de la vérifier plusieurs fois et nous ne l’avons jamais trouvée menteuse.

Émile Montégut
Esquisses littéraires – Henri Heine
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 63
1884

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La Poésie de Ludwig Uhland – Die Gedichte von Ludwig Uhland

Ludwig Uhland

Traduction – Texte Bilingue

Traduction Jacky Lavauzelle


LITTERATURE ALLEMANDE
Deutsch Literatur

Gedichte – Poèmes

Ludwig Uhland Gedichte Poèmes Artgitato

 

Ludwig Uhland
 1787-1862

 

LES POEMES DE LUDWIG UHLAND

Die Gedichte von Ludwig Uhland

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Die Kapelle
La Chapelle

21. September 1805
21 septembre 1805

Droben stehet die Kapelle,
Là-haut se trouve la chapelle,
Schauet still ins Tal hinab.
Contemplant tranquillement la vallée.
Die Kapelle La Chapelle Ludwig Uhlland Artgitato Vincent van Gogh L'Eglise d'Auvers sur Oise
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Heilig ist die Jugendzeit !
Sainte est la jeunesse !

Heilig ist die Jugendzeit!
Sainte est la jeunesse !
Treten wir in Tempelhallen,
Entrons dans les salles du temple,

Heilig ist die Jugendzeit Sainte est la jeunesse Ludwig Uhland Artgitato saint-paul-de-mausole-amandiers

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Ich hatt’ einen Kameraden
J’avais un bon camarade
1809

Ich hatt’ einen Kameraden,
J’avais un camarade,
Einen bessern findst du nicht.
Le meilleur que l’on puisse trouver.

Ich hatt' einen Kameraden J'avais un bon camarade Ludwig Uhland 1809 Artgitato

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LIED EINES ARMEN
CHANSON D’UN PAUVRE

Ich bin so gar ein armer Mann
Je ne suis qu’un pauvre homme
Und gehe ganz allein.
Et vais, tout seul.

Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musÈe Picasso. MP4.

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Sterbeklänge (1)
Le Glas (1)

Das Ständchen
La Sérénade

Was wecken aus dem Schlummer mich
Qui me sort du sommeil
Für süße Klänge doch?
Par de si doux sons ?

La Sérénade Poème de Ludwig Uhland Das Ständchen Artgitato L'homme blessé de Gustave Courbet

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Sterbeklänge (2)
Le Glas (2)

Die Orgel
L’Orgue

»Noch einmal spielt die Orgel mir,
« Une fois encore jouez-moi de l’orge,
   Mein alter Nachbarsmann!
Mon vieux voisin !

L'Orgue Poème de LUDWIG ULHAND - Die Orgel Artgitato Titien Venus et Le Joueur D orgue

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Sterbeklänge (3)
Le Glas (3)

Die Drossel
La Grive

»Ich will ja nicht zum Garten gehn,
«Je ne veux plus sortir du jardin,
Will liegen sommerlang,
 Tant que durera l’été,

DIE DROSSEL LA GRIVE Ludwig Uhland Artgitato SNYDERS Frans Un Concert d'oiseaux sur un arbre

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