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DER SCHEMEL HEINE INTERMEZZO LYRIQUE XXXIII LE TABOURET

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine
der Schemel – Le Tabouret

 

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
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Christian Johann Heinrich Heine
der Schemel – le Tabouret




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
XXXIII

der Schemel

 

Lyrisches Intermezzo
XXXIII
LE TABOURET

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
der Schemel Le Tabouret
Heinrich Heine

*

XXXIII

   (Der Kopf spricht:)
La tête parle et dit :

Ach, wenn ich nur der Schemel wär’,
Ah, si j’étais le tabouret, seulement,
Worauf der Liebsten Füße ruhn!
Où les pieds de ma tendre aimée reposent !
Und stampfte sie mich noch so sehr,
Et elle pourrait à sa guise me piétiner,
Ich wollte doch nicht klagen thun.
Aucune plainte ne sortirait.

*

 (Das Herz spricht:)
Le cœur parle et dit :

Ach, wenn ich nur das Kißchen wär’,
Ah, si j’étais la pelote, seulement,
Wo sie die Nadeln steckt hinein!
Où elle plante les aiguilles !
Und stäche sie mich noch so sehr,
Elle pourrait à sa guise me piquer,
Ich wollte mich der Stiche freu’n.
Que du point je me réjouirais.

*

  (Das Lied spricht:)
La chanson parle et dit :

Ach, wär’ ich nur das Stück Papier,
Ah, si j’étais le morceau de papier, seulement
Das sie als Papillote braucht!
Qu’elle prend pour ses papillotes !
Ich wollte heimlich flüstern ihr
Je lui murmurerais en secret
In’s Ohr, was in mir lebt und haucht.
Dans l’oreille, ce qui vit et ce qui respire en moi.

 

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XXXIII
der Schemel
HEINRICH HEINE
INTERMEZZO LYRIQUE

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
XXXIII
der Schemel – le Tabouret
HEINRICH HEINE