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但丁 DANTE ALIGHIERI 但丁·阿利吉耶里 VILLA BORGHESE – 贝佳斯别墅 – ROME – ROMA – 罗马

ROME – ROMA – 罗马
LA VILLA BORGHESE
贝佳斯别墅

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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Les Bustes de la Villa Borghèse
贝佳斯别墅
I busti della villa Borghèse

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DANTE ALIGHIERI
但丁·阿利吉耶里

 

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Les Italiens d’aujourd’hui
RENE BAZIN
REVUE DES DEUX MONDES
Tome 118, 1893

 Il m’apprit qu’il était de Pistole, venu à Sienne à cause de la modicité des prix, — vingt francs une chambre, soixante francs de pension, — tandis que Bologne et Padoue entraînaient à d’assez fortes dépenses ; qu’il avait un grand amour pour l’antique cité toscane, et pour l’histoire, et pour Dante. « Je suis un passionné des études dantesques, me dit-il. J’ai étudié le point de savoir si jamais Dante était venu à Sienne, comme certains le prétendent, à cause du passage sur Pietro Vanucci. On veut qu’il ait passé dans toutes les villes dont il a parlé. Mais je conclus à la négative, dans une brochure. — Et comment est né cet amour ? — Très jeune, j’ai lu, là-haut, dans nos montagnes de Pistole, les passages de la Divine comédie où il était question de ma ville. Cela m’a conduit à fouiller tout le poème. J’aime Dante à ce point, monsieur, que j’ai réuni chez moi, — a casa, — plus de deux cents volumes sur mon poète. J’ai vingt bustes et médailles qui le représentent. Je collectionne les gravures où sa belle figure est dessinée. Et je fais une thèse de doctorat sur ce sujet : le Droit dans la Divine comédie et dans la Somme de saint Thomas. »

Codice miniato raffigurante Brunetto Latini, Biblioteca Medicea-Laurenziana, Plut. 42.19, Brunetto Latino, Il Tesoro, fol. 72, secoli XIII-XIV Dante Alighieri Villa Borghese Rome Roma artgitato 2 Dante Alighieri Villa Borghese Rome Roma artgitato

manca dida
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Sandro Botticelli, Dante Alighieri, olio su tela, 1495, Ginevra, collezione privata

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Saint-René Taillandier
Dante Alighieri et la Littérature dantesque en Europe au xixe siècle, à propos d’un livre du roi de Saxe
REVUE DES DEUX MONDES
2e période, tome 6, 1856
pp. 473-520

Ce serait une curieuse histoire que celle des commentateurs de Dante ; on saisirait sans peine dans leurs explications l’esprit parti culier de chaque époque. Le XIVe siècle et le commencement du XVe produisent des gloses naïves où la biographie, la linguistique et la capricieuse recherche des allégories s’entremêlent au hasard. Au premier rang sont les commentateurs contemporains, les deux fils de Dante, Pietro et Jacopo, l’écrivain anonyme à qui l’on doit l’Ottimo Comento, le franciscain Accorso de Bonfantini, le chanoine Micchino da Mezzano, le carme Riccardo, et les six interprètes (deux théologiens, deux philosophes et deux lettrés de Florence), à qui Jean Visconti, archevêque et seigneur de Milan, demanda en 1350 l’explication de la trilogie dantesque. Tous ces commentaires ne pouvaient être connus que des lettrés ; mais voici l’heure où Dante va être expliqué au public italien dans les chaires des églises. Florence donne l’exemple de cette institution ; par un décret du 9 août 1373, elle accorde un traitement annuel de 100 ducats d’or au savant qui sera chargé de traduire, pour la foule les enseignemens de la Divine Comédie. Boccace, avec Pétrarque son maître, est le plus célèbre écrivain du XIVe siècle, c’est à lui que ce ministère est confié ; il hésite, mais bientôt, vaincu par les instances de la cité, il ouvre son cours le 3 octobre de cette même année dans l’église San-Stefano. Malheureusement Boccace n’était plus jeune, il avait plus de soixante ans, et sa santé était ébranlée par le travail ; il meurt deux ans après, n’ayant fait qu’un petit nombre de leçons et commenté que les dix-sept premiers chants de l’Enfer. Boccace mort, maints érudits se disputent l’honneur de continuer son œuvre. Il y a déjà sur pied toute une phalange de rapsodes. Dante appartient à l’Italie entière, et tandis que le chroniqueur Philippe Villani et plus tard le grand philologue Francesco Filelfo s’asseoient dans la chaire de Boccace, Bartolo da Buti à Pise, Gabriello Squaro à Venise, Philippe de Reggio à Plaisance, surtout Benvenuto d’Imola à Bologne, expliquent aussi devant la foule la poétique encyclopédie du Florentin. Ce mouvement d’études occupait tellement les esprits, que le bruit s’en répandit bientôt dans les autres contrées de l’Europe. Ce fut à l’occasion du concile de Constance, au commencement du siècle suivant. Deux évêques anglais qui siégeaient au concile, Nicole Bubwich et Robert Halm, demandèrent à Jean de Serravalle, évêque et prince de Fermo, de leur donner une traduction latine de la Divine Comédie avec des explications et des notes. L’évêque de Fermo se mit à l’œuvre, le 1er février 1416, et impatient de répondre au désir des deux prélats anglais, il eut tout terminé le 16 février de l’année suivante. Ne vous étonnez pas qu’il leur demande grâce pour tout ce qu’Il y a de rustique dans son latin et de maladroit dans sa traduction (de rusticana latinitate, incomptaque et inepta translatione) : le temps qui lui a été accordé, dit-il, ne suffisait guère à une telle tâche. La plupart des commentateurs de cette période auraient besoin de la même excuse. De Boccace à Serravalle l’intelligence du grand poème italien a-t-elle fait des progrès ? Non certes. Ce qu’Il y a de plus curieux chez tous ces commentateurs, ce sont les renseignemens biographiques : encore tout près de l’époque de Dante, ils ont pu recueillir la tradition, et leur témoignage est précieux sur maintes questions de détail. Quant à l’interprétation du poème, ce n’est guère autre chose qu’un amas de subtilités pédantesques. On peut répéter hardiment la phrase dédaigneuse de Tiraboschi, applicable aussi, il faut bien le dire, à plus d’un commentaire de Dante au XIXe siècle : E chi sa quanti pensieri hanno essi attribuiti à Dante, che a lui non erano mai passati pel capo !