LES PLACES DE ROME
piazza foro traiano
Forum de Trajan
ROME – ROMA
Photos Jacky Lavauzelle
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piazza foro traiano
Forum de Trajan
LA COLONNE TRAJANE Columna Traiani LA COLONNA TRAIANA
Forum de Trajan – Rome Célèbre la prise de la Dacie [actuelle Roumanie] et la victoire sur les Daces
Trajan (53-117)
La Colonne mesure 40 mètres
Installation en 1587 d’une statue de saint-Pierre à son sommet par le Pape Sixte V (pontificat de 1585à 1590)
« Mais, presque tout de suite, il se trouva dans la rue Nationale, qu’il avait descendue en voiture, la veille, à son arrivée ; et il reconnut les jardins verts montant au Quirinal, la banque blafarde et démesurée, le pin en plein ciel de la villa Aldobrandini. Puis au détour, comme il s’arrêtait pour revoir la colonne Trajane qui maintenant se détachait en un fût sombre, au fond de la place basse déjà envahie par le crépuscule, il fut surpris de l’arrêt brusque d’une victoria, d’où un jeune homme, courtoisement l’appelait d’un petit signe de la main. »
EMILE ZOLA
Les Trois Villes : Rome
Chapitre IV
Charpentier et Fasquelle – 1896
Pages 127-168
« Saint Paul, dans la Rome moderne, ne se reconnaîtrait pas plus sur la colonne de Marc Aurèle, qu’il ne reconnaîtrait sur la colonne Trajane son vieil ennemi Kephas. Le dôme de Saint Pierre, les stances du Vatican, la splendeur des églises et la pompe papale, tout offusquerait ses yeux clignotants. A Londres, à Paris, à Genève, il chercherait en vain des disciples. Il ne comprendrait ni les catholiques ni les réformés qui citent à l’envi ses épitres vraies ou supposées. Il ne comprendrait pas mieux les esprits affranchis de tout dogme, qui fondent leur opinion sur les deux forces qu’il méprisait et haïssait le plus : la science et la raison. »
ANATOLE FRANCE
Sur la Pierre Blanche (III)
Calmann-Lévy – 1921
Pages 136 – 189
« ROME, (Géog. anc.) la ville éternelle. Les anciens auteurs latins l’ont nommée Urbs, c’est-à-dire la ville par excellence, à cause du rang qu’elle tenoit sur toutes les autres villes du monde ; le nom de Rome, en latin Roma, lui a toujours été conservé. Envain l’empereur Commode voulut lui faire porter le nom de Colonie commodienne ; envain le roi des Goths l’appella Gothie ; envain même l’appella-t-on la ville d’Auguste, par flaterie pour ce prince ; l’intention de tous les souverains qui prétendirent lui donner leurs noms, n’a point été suivie par leurs successeurs. »
JAUCOURT – L’ENCYCLOPEDIE Première édition 1751 – Tome 14
« Ces méditations amenèrent le prince à soupçonner que l’expression « Rome éternelle » devait contenir un sens secret ; et il décida de se livrer à une étude approfondie de son peuple. Il l’observa dans les rues, dans les cafés, dont chacun avait ses pratiques attitrées, celui-ci les antiquaires, celui-là les chasseurs, un troisième les domestiques de cardinaux, un quatrième les artistes, un cinquième les jeunes gens et les petits-maîtres ; dans les auberges, ces osterie romaines où ne pénètre jamais l’étranger, où le nobile prend parfois place auprès du minente, où pendant les fortes chaleurs les clients mettent bas vestes et cravates ; dans les médiocres mais pittoresques guinguettes aux fenêtres sans carreaux, où familles et sociétés vont, comme ils disent, far allegria…
Mais, pour toute réponse, le prince se plongea dans la contemplation de la Ville Éternelle, qui déroulait à ses pieds un éblouissant panorama. Églises et monuments, aiguilles et coupoles formaient sous les rayons de feu du couchant une masse étincelante d’où émergeaient, solitaires ou groupés, les toits et les statues, les terrasses et les galeries. À travers la fantasmagorie chatoyante, capricieuse comme une lanterne ajourée, des clochers et des dômes, on apercevait ici les formes sévères d’un palais, là-bas la voûte aplatie du Panthéon, plus loin le faîte ouvragé de la colonne de Marc-Aurèle, supportant la statue de saint Paul, sur la droite les bâtiments du Capitole sommés de coursiers et de statues. «
Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault
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« Plus le prince poursuivait ses investigations, plus la fertilité de cette superbe époque le stupéfiait. « Où donc ont-ils trouvé le temps de produire tous ces chefs d’œuvre ? » s’exclamait-il. Ce côté admirable de Rome s’amplifiait tous les jours devant ses yeux. Les galeries se succédaient sans fin ; ici, cette église conservait une merveille de la peinture ; là, sur cette muraille qui s’effritait, une fresque à demi effacée captivait encore le regard ; plus loin, au-dessus de ces marbres, de ces colonnes, dépouilles d’anciens temples païens, resplendissait un plafond d’une immarcescible fraîcheur. Le prince ressemblait à un chercheur d’or qui découvre un gisement sous une couche de terre fort ordinaire. Et combien le sentiment de plénitude, de sérénité qu’il éprouvait en regagnant son palais différait du tumulte d’impressions qui l’assaillait à Paris quand il rentrait chez lui exténué, recru, impuissant le plus souvent à mettre de l’ordre dans ce chaos ! »
Nicolas Vassiliévitch GOGOL
Rome
Traduction par Henri Mongault
« Rome moderne, (Géog. mod.) C’est toujours la plus fameuse ville de l’univers, quoique l’empire romain soit détruit. On sait quelle est située sur le Tibre, environ à 155 lieues de Turin, à 300 de Madrid, à 330 au sud-est de Paris, à 340 d’Amsterdam, à 310 nord-ouest de Constantinople, & à 190 sud-ouest de Vienne. Long. suivant Cassini & Bianchini, 30. 10′. 30″. Latit. 41. 54. selon Gréave, 41. 46. La différence de méridiens entre Paris & Rome, est de 10. 19. 30. dont Rome est plus orientale que Paris.
Rome est non-seulement aujourd’hui la capitale de l’Italie dans l’état de l’Eglise, mais elle est encore à plus d’un égard, la capitale de tous les royaumes catholiques, puisque chacun d’eux a le droit d’y nommer un ministre, & que leurs causes ecclésiastiques, même leurs causes temporelles ; y sont jugées par le tribunal de la Rote, composé de juges de chaque nation. Dans cette ville,
Près de ce capitole, où regnoient tant d’allarmes, Sur les pompeux débris de Bellone & de Mars, Un Pontife est assis au trône des Césars. Des prêtres fortunés foulent d’un pié tranquille Les tombeaux des Catons, & la cendre d’Emile ; Le trône est sur l’autel, & l’absolu pouvoir Met dans les mêmes mains le sceptre & l’encensoir. Voltaire.
La différence est néanmoins bien grande entre Rome ancienne, & Rome moderne ; je ne dirai pas avec Vopiscus, qui vivoit sous l’empire de Dioclétien, que les murailles de l’ancienne Rome avoient un circuit de cinquante milles, parce que je crois que c’est une faute des copistes ; je ne suis pas moins éloigné d’adopter les extravagantes exagérations de Vossius, qui donne à l’ancienne Rome plusieurs millions d’habitans ; mais en supposant qu’elle fût à-peu-près aussi peuplée que peut l’être Paris, il est certain que Rome moderne n’a pas cent quarante mille ames. »
JAUCOURT – L’ENCYCLOPEDIE Première édition 1751 – Tome 14
CHATEAUBRIAND Poésies diverses Les Alpes ou l’Italie
L’Italie à mes pieds, et devant moi le monde, Quel champ pour mes désirs ! Je volai, j’évoquai cette Rome féconde En puissants souvenirs.
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ROME 18 décembre 1888 HONORE BEAUGRAND Lettres de Voyages Presses de la Patrie 1889 – Pages 157-167
« Je commence la première qui pourra avoir de l’intérêt, comme réminiscences, pour ceux qui ont déjà visité la Ville Éternelle.
Capitale du royaume d’Italie et métropole de l’univers catholique, Rome, avec une population de 300,000 habitants, est la ville du monde dont le nom éveille les plus nombreux et les plus grandioses souvenirs. Nulle cité n’est plus riche en monuments du passé ni en chefs-d’œuvre de l’art.
La ville est entourée de murailles percées de douze portes. Le Tibre la traverse du nord au sud et la divise en deux parties inégales, différentes d’aspect, mais l’une et l’autre intéressantes à divers titres. Sur la rive gauche, se trouvent la Rome des Césars, avec ses sept collines, aujourd’hui presque inhabitée, et la ville relativement moderne, qui est le centre du commerce. »