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LA DESTRUCTION DE JÉRUSALEM PAR TITUS – OS LUSIADAS CANTO 3 -117 – E se tu tantas almas só pudeste

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OS LUSIADAS CANTO 3
LES LUSIADES CHANT 3Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-117 LES LUSIADES III-117
LITTERATURE PORTUGAISE

Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes




Os Lusiadas Canto III Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue




Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES III-117




OS LUSIADAS III-117
A Epopeia Portuguesa

 

CHANT III
Canto Terceiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso 117
Strophe 117

III-117

Camoes os lusiadas canto III

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

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Luís de Camões Os Lusiadas
OS LUSIADAS III-117
LES LUSIADES III-117
OS LUSIADAS CANTO III

 

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« E se tu tantas almas só pudeste
« Et si toi seul tant d’âmes ta conduite
Mandar ao Reino escuro de Cocito,
Pu envoyer dans le sombre Royaume de Cocyte,
Quando a santa Cidade desfizeste
Quand la sainte Ville fut détruite
Do povo pertinaz no antigo rito:
Du peuple attaché à l’antique rite :
Permissão e vingança foi celeste,
La permission et la vengeance vinrent des nues,
E não força de braço, ó nobre Tito,
Et non de la force de ton bras, ô noble Titus,
Que assim dos Vates foi profetizado,
C’est ce que les Prophètes avait annoncé ,
E depois por Jesu certificado.
Et Jésus ensuite avait confirmé.

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LES LUSIADES CHANT 3

***
ALPHONSE XI DE CASTILLE
(13 août 1311 Salamanque – 26 mars 1350 Gibraltar)
Le Justicier – El Justiciero

Os Lusiadas Canto III Camoes Canto IIIAlphonse XI de Castille
Alfonso XI
Peinture de Francisco Cerdá de Villarestan
Musée du Prado  – Madrid

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Camoes Canto IIIMarie-Constance de Portugal
Femme d’Alphonse XI de Castille (1328)
Fille d’Alphonse IV du Portugal et de Béatrice de Castille
(1313 – 1357)
Alphonse XI préférait sa maîtresse Leonor de Guzmán à Marie-Constance (celle-ci assassina Leonor à la mort d’Alphonse XI)

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Alphonse IV Le Brave
( Lisbonne – )
Roi de Portugal et de l’Algarve par la grâce de dieu

Alphonse IV
Alfonso IV
Peinture du XVIIIe siècle

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LES LUSIADES CHANT 3

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Précisions historiques
et
Retour sur les versets précédents


Sonnet 1 à Sonnet 94 : la naissance du Portugal – Règnes d’Alphonse I, Sanche I, Alponse II et Sanche II. Le sonnet 94 évoque la passation de pouvoir de Sanche II à Alphonse III en 1247, un an avant la mort de Sanche II.
Sonnet 94 : nous partons pour les 32 années de règne d’Alphonse III qui nous conduirons jusqu’en 1279, date du nouveau règne de Denis Ier.
Sonnet 95 : Camoes évoque les prises guerrières d’Alphonse III en Algarve sur les Maures.
Sonnet 96 : le règne de Denis Ier-  Second fils d’Alphonse III. Son règne s’étalera de 1279 à sa mort, le 7 janvier 1325. Il nomme déjà son successeur Alphonse IV Le Brave qui règnera 32 ans de 1325 à 1357. Denis Ier va pacifier son pays – Poète et troubadour, il laissera de nombreux cantigas : cantigas de amor, cantigas de amigo, cantigas de escarnio y maldecir.
Sonnet 97 : création de l’Université de Coimbra sur les bords du Mondego -A Leiria, Denis Ier signera le Scientiae thesaurus mirabilis. L’université de Coimbra est créée en 1290.
Sonnet 98 : Denis Ier reconstruit et renforce son pays. Atropos, une des trois Moires, coupe son fil de vie en 1325. (les 3 Moires : Clotho, celle qui tisse le fil de la vie, Lachésis, celle qui déroule et qui répare le fil et la dernière Atropos, celle qui coupe). Voici venu le règne d’Alphonse IV.

Les Moires
Francisco de Goya
1820-1823
Musée du Prado – Madrid

Sonnet 99 : la traditionnelle opposition entre les Castillans et les Lusitaniens. Mais celle-ci n’empêche pas la solidarité et l’entraide, notamment lors de l’invasion Mauritanienne en terre Castillane.
Sonnet 100 : Les troupes d’invasion sont énormes. Camoes évoque la reine légendaire de Babylone, Sémiramis, celle qui créa Babylone et ses fameux jardins suspendus. L’Hydapse décrit est l’actuel Jhelum (Inde & Pakistan). Les Sarrasins se rassemblent dans le Tartèse (Andalousie).
Sonnet 101 : Alphonse XI de Castille est dépassé par l’armée imposante de l’ennemi sarrasin. Il envoie Marie-Constance, sa femme, pour avoir le soutien d’Alphonse IV du Portugal, qui n’est autre que sa propre fille (que celui-ci a eu avec Béatrice de Castille). Ce n’était pas tout à fait « a caríssima consorte » d’Alphonse XI puisqu’il lui préférait sa maîtresse, Leonor de Guzmán.
Sonnet 102 : Arrivée de la belle Marie-Constance en sanglots devant son père Alphonse IV.
Sonnet 103 : Un rassemblement gigantesque d’armées venues d’Afrique sont derrière le grand Roi du Maroc.
Sonnets 104 & 105 : La supplique de Marie-Constance à son père Alphonse IV. S’il ne vient pas à l’aide d’Alphonse XI de Castille, Marie aura tout perdu.
Sonnet 106 : Camoes compare la demande de Marie à celle de Vénus pour Énée devant Jupiter.
Sonnet 107 : Alphonse IV accepte et regroupe ses forces dans les plaines d’Évora.
Sonnet 108 : Alphonse IV à la tête des troupes lusitaniennes pénètre en Castille avec sa fille Marie-Constance.
Sonnet 109 : 1340 La bataille de Tarifa (Province de Cadix) ou bataille du Salado (30 octobre 1340) se prépare entre les deux Alphonse (IV du Portugal et XI de Castille) face aux armées menées par Abu al-Hasan ben Uthman et Yusuf Ier de Grenade.
Sonnet 110 : Camoes évoque les troupes agaréenne (des descendants d’Agar). Agar, servante d’Abraham donne naissance à Ismaël considéré comme Prophète par les musulmans (Cf. la Sourate Ibrahim). Camoes fait un rapprochement audacieux et fallacieux entre les termes Sarrasins et Sarah. On retrouve couramment cette méprise, par exemple chez  Isidore de Séville (VIe et VIIe siècle, Étymologies, IX,2,57.
Sonnet 111 : Comparaison avec David et Goliath. La foi supérieure à la force.
Sonnet 112 : Avec l’aide de Dieu, les Castillans et les Portugais sont prêts à affronter les armées du Roi du Maroc (Abu al-Hasan ben Uthman) et du Souverain de Grenade (Yusuf Ier de Grenade).
Sonnet 113 : Au cœur du combat. 30 octobre 1340, bataille de Tarifa.
Sonnet 114 et Sonnet 115 : Défaite du Río Salado : Alphonse IV bat les armées de Grenade de Yusuf Ier et part ensuite aider son beau-père Alphonse XI de Castille qui lutte encore contre les Mauritaniens et les troupes de Abu al-Hasan ben Uthman.
Sonnet 116 : Camoes fait référence à deux batailles célèbres pour les comparer à la bataille de Salado : la première, la bataille  de Verceil où les Romains, menés par le général Marius  (157 av. J.-C.- 86 av. J.-C.) écrasèrent les Cimbres, originaire du Jutland, le
30 juillet de l’an 101 av. J.-C., et la Bataille de Cannes (en Italie, Cannæ en Apulie), une des grandes batailles de la deuxième guerre punique où Hannibal Barca et les Carthaginois démantelèrent les troupes de la République Romaine le 2 août 216 av. J.-C. menés par consuls Caius Terentius Varro et Lucius Æmilius Paullus.
Sonnet 117 : Bataille de Salado Seul Titus a tué autant d’âmes. Titus en 70 détruira Jérusalem et incendiera le Temple d’Hérode. Référence à  Daniel IX – 26 [26 Et après soixante et deux semaines le Christ sera mis à mort ; et le peuple qui le doit renier ne sera point son peuple. Un peuple avec son chef qui doit venir détruira la ville et le sanctuaire ; elle finira par une ruine entière, et la désolation qui lui a été prédite arrivera après la fin de la guerre. – La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy]
Le Cocyte :  fleuve des Enfers, affluent de l’Achéron ou du Styx.

Jacky Lavauzelle
Camoes Les Lusiades

OS LUSIADAS CANTO 3
LES LUSIADES CHANT 3

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os lusiadas canto 3

Vasco de Gama par Gregorio Lopes

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Luís Vaz de Camões Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-117 CAMOES LUSIADES III-117
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Les Lusiades Chant 3 Camoes Canto III

 OS LUSIADAS III CANTO 3
LES LUSIADES CHANT 3
LA BATAILLE DE TARIFA
LUIS DE CAMOES LES LUSIADES

Camoes os lusiadas canto III

Reviczky Gyula LA MORT DE PAN Pán halála Poème Hongrois

 

LA MORT DE PAN
Reviczky Gyula
TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

 

Reviczky Gyula
Vitkóc, 1855. április 9. – Budapest, 1889. július 11.
19 avril 1855 – 11 juillet 1889
magyar költő, író
Poète et écrivain hongrois




——–


Hongrie- Magyarországon
Szöveggyûjtemény
A magyar irodalom








Traduction – Texte Bilingue
Fordítás –  Kétnyelvű szöveget

Traduction Jacky Lavauzelle


LITTERATURE HONGROISE
POESIE HONGROISE

A Magyar Irodalom
Magyar Költészet

Flag_of_Hungary_(1920–1946)_svg

 

Magyar Költő
Poète Hongrois








Pán halála  

La Mort de Pan

Jacob Jordaens
Le Satyre et le Paysan
Munich Alte Pinakothek

**

 

Alkonybiborban úszik a hajó.
Le pourpre nocturne flotte autour du bateau,
A tenger keble álmodón piheg.
Que soulèvent les rêves intimes de la mer.
Csélcsap Zefír, az arra illanó,
Le coquet Zéphyr volatile,
Hableplét pajkosan lebbenti meg.
Le frôle malicieusement.
Langyos párázat rezg a légben;
De tièdes vapeurs vibrent dans l’azur ;
A holdtányér az alkonyégen
La lune dans le ciel crépusculaire
Bágyadt szinéből lángba olvad át…
Jette à travers des languissantes flammes…
Köröskörül merengő némaság.
Tout autour le silence couve.

*

Lent a hajóba’
Au fond du navire
  Pattog a nóta.
Chavire la chanson.
Durva hajósnak
Les marins rugueux
Víg lakomátul
Joyeusement gueuletonnent
Keble kitágul;
Les poitrines s’entrouvrent ;
Szűk nyaku korsók összekoczódnak.
Les cruches au col étroit sensuellement se choquent.
Perdül a koczka, csalfa szerencse
Les dés se frôlent, la fortune trompeuse
 Pörgeti arra, pörgeti erre.
Passe par ici, passe par là.
Ölben a lányok,
Autour des filles
Ing a ruhájok,
Frissonnent les tuniques,
  Szív az ajak hiblájai mézet.
Aux lèvres au goût du miel d’Hybla.
« Lezbia, csókolj! éljen az élet!
« Lesbie, embrasse-moi ! Vive la vie !
 Éljen a kedvnek mámora, gőze
Vive le frisson vaporeux de mon désir,
Éljen a vágy, mely minden időbe’
Vive le désir qui tout le temps s’abreuve 
 Inni mohón kéjserleget unszol.
Goulûment à la fontaine des voluptés.
Nincs zene, bor, lány, hol Koczitusz foly! »
Plus de musique, de vin, plus de fille, où continue le Cocyte ! « 

*

S még hangosabb lesz a hajófenék.
Des huées plus fortes encore dans le fond du navire.
Szitok, kurjantás röpköd szerteszét.
Le vacarme partout dans l’espace.
Padlóra öntik a caecubumit,
Du vin sur le sol se verse,
  Tiberiust, a császárt így köszöntve.
Tibère l’empereur est salué.
Egy ifju pár függöny mögé buvik;
Derrière le rideau se caresse un jeune couple ;
 Pajkos manó incselkedik körötte.
Un malicieux elfe autour d’eux s’affaire.
  Mások szilaj cordaxot lejtenek,
D’autres s’inclinent dans une sauvage ronde,
S a gondtalan, a dévaj istenek
Et les dieux, au milieu des plaisirs insouciantes
 Látatlanul vegyülnek el e körbe.
S’introduisent invisibles dans le cercle.








*

És hallga, a hajó kormányosa
Et le commandant entend
Hangot hall, mely nevén szólítja zordul.
Une voix l’appelant sinistrement.
« Thamus! »… Ki az? Ki volna! Nem csoda.
« Thamus! » … Qui est-ce ? Qui sait ! Rien d’étonnant.
Csak feje zúg, csak füle cseng a bortul.
Seule la clameur dans sa tête, où le vin chante encore.
  De ni! Nem volt ez az előbbi hang?
Une voix à nouveau ! Différente de la première voix ?
  « Thamus! »… No várj, nem tréfálsz meg, bitang!
« Thamus! « … Non, attends, je ne plaisante plus, maraud !
 S fölmegy, hogy lássa. Gyönyörű az éj:
Il remonte sur le pont. Une belle nuit :
Ezüstszegélyü a hullámkarély.
Lumineux scintillement des vagues.
A tengerből lágyan kirezgenek
La mer doucement redessine
A csillagok, vagy tán najád-szemek?
Les étoiles, ou peut-être les yeux des naïades ?
S távol, hová a szem sötétben ér,
Et au loin, là où l’œil atteint l’obscurité,
Etóliának partja feketél.
Les côtes d’Étolie se cachent.

*

Thamus körültekint figyelmesen.
Thamus regarde tout autour.
Lélek se. Minden néma, nesztelen.
Personne. Tout est silencieux, calme.
Csalódott mégis; s már indulna vissza.
Encore déçu, il redescend.
  Lent koczka várja, bor s tüzes Melissza.
Le vin est là et la chaude Mélissa.
De ím, a titkos hang az éjhomályba’
Mais la voix secrète énigmatique
Harmadszor is Thamus nevét kiáltja.
Souffle une troisième fois le nom de Thamus.
  « A földi hang embertől jő; ez égi.
  « Toi, la voix qui provient pas de la terre, voix céleste,
Ki vagy? Mi kell? » – Thamus szepegve kérdi.
Qui es-tu ? Que veux-tu ? »- Demande Thamus agacé.
Harsány szózat zúg erre át a légen;
La voix forte traverse alors les airs ;
Meghallják lent is, a hajófenéken.
Et s’entend même au fond du navire.
  S ez íge hallik: « Thamus, vén hajós,
Et dit : « Thamus, vieux marin,
Légy tudtodon kivűl ma jós.
 Tu deviendras oracle aujourd’hui.
Elérve Palodesz magaslatot,
 En atteignant le haut lieu de Pallentès,
Add hírűl: « A nagy Pán halott! »
Et tu proclameras alors : Le grand Pan est mort! »

*

S elnémul a duhajkodó csapat.
L’équipage se tut.
Nem kell a korty, nem izlik a falat.
Plus aucunes gorgées, plus rien ne passe.
Thamusnak nem jön álom a szemére;
Les rêves pénètreront les yeux de Thamus ;
Magába száll, merengő, meghatott;
Troublé et perdu ;
S midőn Palodeszt a hajó elérte:
Le navire atteignit Pallentès :
A part felé
S’approchant de la côte
Kiáltja, mint a szózat rendelé:
Il cria à pleins poumons :
« Meghalt a nagy Pán! A nagy Pán halott! »
  « Le grand Pan est mort ! Le grand Pan est mort ! » 

*

S egyszerre – ily csodát ugyan ki látott? –
Et soudain- a-t-on vu déjà un tel miracle ? –
Megindulnak fák, bokrok és kövek.
Les arbres se pliant, des buissons et des rochers.
Halk zokogás kél; elhaló sirámot
Sanglots silencieux ; sombres lamentations
Kinos nyöszörgés, jajgatás követ.
Gémissements, rochers en pleurs.
Velőt rázó, mély sóhajok keringnek,
Des secousses et des valses de profonds soupirs,
Sirás hangzik fel, csukló, szakgatott.
Des sons déchirants, des sanglots frémissants.
De kétségb’esve túlzokogja mindet:
Mais cette voix encore les dépasse :
« Meghalt a nagy Pán! A nagy Pán halott! »
  « Le grand Pan est mort ! Le grand Pan est mort ! » 

*








Némán hever hétcsővü fuvolája,
La flûte aux sept tuyaux sonores s’est éteinte,
A mellyel nimfákat rémítgetett.
Celle qui effarouchait les nymphes.
A föld mátul rideg, zord, néma, árva;
La terre est froide, sombre, orpheline muette ;
Nem élnek rajt’ a játszi istenek.
Ils ne vivent pas ici les dieux rieurs.
A szatirok, szilvánok és najádok
Les satyres, les sylvains et les naïades
– Minden bokorban istenség lakott –
– Chaque divinité habitait dans les buissons –
Ott hagytak fát, füvet, forrást, virágot…
Il ont déserté désormais les arbres, les herbes et les fleurs…
Meghalt a nagy Pán! A nagy Pán halott!
Le grand Pan est mort ! Le grand Pan est mort !

*

A természetből elszállott a lélek.
L’âme de la nature s’est envolée :
Eztán a földön isten nem mulat.
La terre n’amuse plus les dieux.
Nem lesznek többé gondtalan kedélyek;
Elle n’a plus la même insouciance ;
Jön a szivet fásító öntudat.
La conscience dans le cœur s’est installée.
Egyhanguság, elmélkedés unalma…
Uniforme, la pensée ennuie …
Óh Thamus, ezt jelenti jóslatod!
Oh Thamus, voilà ta prédiction !
Megszünt az istenek pogány uralma.
Les dieux païens ont cessé de régner.
Meghalt a nagy Pán! A nagy Pán halott!
Le grand Pan est mort ! Le grand Pan est mort !

*

Hallják ezt a hajósok, de nem értik.
Les marins entendent, mais ne comprennent pas.
« Meghalt a nagy Pán? » Álmélkodva kérdik.
« Il est mort le grand Pan ? » demandent-ils étonnés.
Ki fejti meg e százhangú siralmat?…
S’expliquent-ils ce deuil unanime ? …
Ti embersorsot intéző hatalmak,
Vous les puissances souveraines,
Óh, küldjetek fényjelt e vak homályba,
Oh ! envoyez un signal lumineux dans cette aveugle obscurité,
Hogy mit jelent a természet siráma.
Expliquez-nous d’où proviennent ces lamentations.

*

És zúg az erdő, hűs szellőcske támad,
Et un murmure frissonne dans la forêt, un vent passe,
Az éj sötétje szürkeségre bágyad.
L’obscurité de la nuit devient gris doré.
A lejtőn fínom ködburok lapul,
Une fine nuée tombe
S titkos szózat kél íme válaszul:
Et une voix secrète donna la réponse suivante :

*

« Pán és családja meghalt. Él az Isten:
 « Pan et sa famille sont morts dans le Dieu vivant :
Nem fűben, fában, kőben, de a szivben.
Il ne se trouve ni dans les herbes, ni dans les bois, ni dans la pierre, mais dans le cœur.
A kicsapongó istenek halottak,
Les dieux paillards sont morts,
Kora lejárt a dölyfös boldogoknak,
  L’ère heureuse des gens arrogants est terminée,
A szenvedők birják eztán a földet.
  Maintenant, la terre s’ouvre désormais à la souffrance.
  Édes gyönyör leszen hullatni könnyet.
Il y aura un doux plaisir versé de larmes.
  Az erdő hallgatag, szelid magánya
La calme forêt, la solitude douce
A búsulóknak lesz vigasztalása.
Consoleront les peines.
  Ki szomorú nem volt, az mind pogány,
 Ceux qui n’éprouvent pas de tristesse sont païens,
Ő rendelé ezt így a Golgothán.
Voici Ses révélations des hauteurs du Golgotha.
Ő, a ki jámbor, irgalmas, szelid
 Lui, saint, miséricordieux, doux
 S elvette a világnak bűneit. »
Qui enleva les péchés du monde « .

*

És ím kelet felől, a hol pirosra
Et de l’Est, où le rouge
Leget, párát a hajnal fénye fest:
Teinte le brouillard aux premières lueurs de l’aube :
Az ég alján, a földdel összefolyva
Du fond du ciel au plus profond de la terre
Feltűnik a kereszt.
Apparaît la croix.

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Reviczky Gyula
LA MORT DE PAN