O femme, tu naquis d’une famille impure, D’infidèles parents qui trahissaient mes lois. L’art d’une habile main n’aida point la nature, Lorsque tu vis le jour pour la première fois.
Ni les eaux, ni le sel ne t’ont purifiée ; Ta mère avec regret te porta dans son flanc ; On te mit sur la terre, où tu fus oubliée ; J’approchai : tu pleurais, tu nageais dans ton sang.
J’en arrêtai le cours ; je l’essuyai moi-même ; Mon cœur fut attendri de ta misère extrême, Et je te dis : Vivez, vivez, trop faible enfant ; Sous l’aile du Seigneur dont le bras vous défend, Croissez et méritez qu’un tendre époux vous aime.
J’ai depuis ce moment veillé sur tes destins. Objet de mes désirs, sous mes yeux élevée, Mes regards paternels, mes soins t’ont cultivée Comme une jeune fleur qui croît dans les jardins.
Ton corps, fortifié par les progrès de l’âge, Atteignit ces beaux jours où ton sexe volage De ses charmes naissants connaît trop le pouvoir. Que les tiens étaient doux ! que j’aimais à les voir !
Nul mortel cependant ne cherchait à te plaire. Rebut de l’univers, tu ne trouvas que moi Qui vis avec pitié ta douleur solitaire. Ton maître, ton seigneur se déclara pour toi : Tu reçus mes serments, et j’acceptai ta foi.
Oh ! qu’alors avec complaisance Je te prodiguai mes bienfaits ! Qu’avec pompe et magnificence Je pris soin d’orner tes attraits ! J’instruisis ta faible jeunesse ; Des gages purs de ma tendresse Je t’embellissais chaque jour ; Je te donnai mon héritage, Et tu possédas sans partage Mes richesses et mon amour.
L’éclat célèbre de tes charmes Amena la terre à tes pieds. À ton char, vaincus par tes armes, De puissants rois furent liés. Tu mis alors ta confiance Dans les appas et la puissance Que tu devais à ma bonté. Tu conçus une folle joie, Et l’orgueil dont tu fus la proie Surpassa même ta beauté.
Cet orgueil engendra tes vices, Il alluma tes passions, Tu recherchas dans tes caprices Les esclaves des nations. Dans tes honteuses perfidies, Sur les femmes les plus hardies Tu l’emportas par ta noirceur ; Et les excès les plus coupables De tes amours abominables N’égaleront jamais l’horreur.
Tu dressas de superbes tentes Dans les bois et sur les hauts lieux. Là par des fêtes éclatantes Tu rendis hommage aux faux dieux. Leurs autels, que tes mains ornèrent, De mon or qu’elles profanèrent Impunément furent couverts. Pour leur consacrer des prémices, Tu dépouillais mes sacrifices Des tributs qui m’étaient offerts.
Mais d’offrandes plus criminelles Ces premiers dons furent suivis. Tes mains, oui, tes mains maternelles Ont immolé tes propres fils. Sans toi, sans pitié, sans tendresse, De Baal sanglante prêtresse, Tu déshonorais nos liens. O coups réservés à tes crimes ! Ces enfants choisis pour victime, Barbare, étaient aussi les miens.
Ma sévérité toujours lente N’a point éveillé tes remords. Tu quittes, transfuge insolente, Le Dieu vivant pour des dieux morts. Quoi donc ! oublieras-tu, perfide, Femme ingrate, mère homicide, Que je t’arrachai du tombeau, Et te sauvai par ma puissance Des opprobres de mon enfance, Et des douleurs de ton berceau ?
Malheur à toi, qui faisais gloire De ces attentats furieux, Dont tu conserves la mémoire, Dans des monuments odieux, Sur les marbres des portiques De tes iniquités publiques J’ai vu les symboles impurs : Et les nations étrangères Ont lu dans ces vils caractères Ta honte écrite sur tes murs.
Mais le jour luit où ma vengeance Ne suspendra plus son transport. Je t’abandonne à l’indigence, À l’ignominie, à la mort. Je susciterait, pour ta peine, Ces femmes, objets de ta haine, Les épouses des Philistins, Qui moins que toi licencieuses, De tes amours audacieuses Rougissaient avec tes voisins.
Dans l’art de plaire et de séduire, Tu vantais tes lâches succès. Ton cœur, que je n’ai pu réduire, Inventait de nouveaux excès. Tu rassemblais les Ammonites, Les Chaldéens, les Moabites, Les voluptueux Syriens ; Et toujours plus insatiable, Tu fis un commerce effroyable De tes plaisirs et de tes biens.
D’autres reçoivent des largesses Pour prix de leurs égarements, Mais toi, tu livras tes richesses Pour récompenser les amants. Tu laissais aux femmes vulgaires L’honneur d’obtenir des salaires Qui d’opprobre couvraient leur front. Pour mieux surpasser tes rivales, Tes tendresses plus libérales Achetaient le crime et l’affront.
Voici donc ton arrêt, femme parjure, écoute : Pour suivre des méchants la détestable route, Tu quittas les sentiers que j’avais faits pour toi, Ton audace adultère et ton idolâtrie Ont souillé mon autel, corrompu ta patrie, Égorgé tes enfants et renversé ma loi.
Tu vécus sans remords dans tes mœurs dépravées ; Mes rigueurs, que ton âme a si longtemps bravées, À tes forfaits sans nombre égaleront tes maux, Pour épuiser sur toi les plus cruels supplices, Tes propres alliés, tes amants, tes complices, Deviendront mes vengeurs et seront tes bourreaux.
Les peuples apprendront cet exemple sévère. Alors j’apaiserai ma trop juste colère, Ta mort rendra le calme au cœur de ton époux. Il aura satisfait sa vengeance et sa gloire, Et tes crime éteints, ainsi que ta mémoire, Ne seront plus l’objet de ses regards jaloux.
Tu n’as point démenti l’horreur de ta naissance ; Tes vices ont paru dès ta plus tendre enfance ; La fille suit les pas que la mère a tracés. Tu fus sœurs de tes sœurs, impudiques comme elles ; Et des femmes d’Ammon, au vrai Dieu tant rebelles, Leurs crimes par les tien ont été surpassés.
Ton sang a réuni les plus indignes races, Pères, mères, aïeux, qui bravaient mes menaces, Et dont tu vois encor les durables malheurs, Contre toi jusqu’au ciel leur voix s’élève et crie ; Pour tout dire, en un mot, Sodome et Samarie, Trouvent dans tes forfaits une excuse des leurs.
De Sodome si détestée Tu n’osais proférer le nom. Sais-tu quels fléaux l’ont jetée Dans ce déplorable abandon ? De l’orgueil l’insultante ivresse, L’intempérance, la mollesse, Le luxe et la cupidité, Le dur mépris qu’à l’indulgence Oppose l’altière opulence Qu’accompagne l’oisiveté.
Triste esclave des mêmes vices, Tu connais d’autres attentats, Des cruautés, des injustices Que Sodome ne connut pas. Et toutefois je l’ai détruite ; Comme elle tu seras réduite Aux dernières calamités. C’est toi qui m’outrages, me blesses ; Tu n’as pas gardé tes promesses, Et j’ai rompu tous nos traités.
Mais que dis-je ! Un sentiment tendre Me parle encor en ta faveur. Ah ! que ne dois-tu pas attendre De la pitié d’un Dieu sauveur ! Dans leurs demeures fortunées Tes sœurs, tes filles ramenées Couleront des jours triomphants. Je te rendrai ma confiance, Et dans ma nouvelle alliance, Vous serez toutes mes enfants.
(Petits Poëtes Français depuis Malherbe jusqu’à nos jours – Par Prosper Poitevin – Tome 1 – Paris – Chez Firmin Didot Frères, fils et Cie, Libraires – 1870)
Monument créé par Zurab Tsereteli en 1985 qui relate l’histoire de la Géorgie.
Point de vue sur la Mer de Tbilissi et en contre-bas sur la partie nord de Tbilissi.
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LA MER DE TBILISSI ou LAC DE TBILISSI
Le lac de Tbilissi est un lac artificiel servant de réservoir à une dizaine de kilomètres à l’est de Tbilissi.
თბილისის ზაქარია ფალიაშვილის სახელობის სახელმწიფო ოპერისა და ბალეტის თეატრი
Théâtre géorgien d’opéra et de ballet Paliachvili
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LE PARC RIKE
Rike Park ou Rhike Park
რიყის პარკი
Rike Park Concert Hall & Centre de Spectacles
Exhibition Center
Le bâtiment se compose de deux éléments qui sont connectés comme un corps unique au mur de soutènement. Chaque forme a sa propre fonction: le théâtre musical et le hall d’exposition. La partie nord du bâtiment comprend la salle de théâtre musical (566 places), le hall d’accueil et plusieurs installations, ainsi que des espaces techniques pour les machines de théâtre et divers rangements. Le hall d’exposition ouvre sa grande entrée avec une rampe qui amène les visiteurs au niveau de la rue.
Statue érigée en 1995 sur la Rue Nikoloz Baratashvili à Tbilissi ნიკოლოზ ბარათაშვილის ქუჩა.
Sculpteur მიქატაძე დიმიტრი (ჯუნა) Dimitri MIKATADZE ( 1932–2005)
Rue Gorgasali à Tbilisi გორგასლის ქუჩა თბილისში
Saint Abo ou saint Habo, jeune arabe chrétien, venu de Bagdad esclave qui mourut martyr par la main des musulmans.
Il est fêté le 6 janvier en Orient.
Il a confessé sa foi au procès et a été martyrisé le 6 janvier 786
A l’arrière plan, le wagon Konka კონკა, qui est apparu à Tbilissi pour la première fois en 1883. À l’origine, il servait à pour transporter des marchandises. En 1904, Konka a été remplacé par un tramway.
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გრიგოლ ორბელიანის ბაღი
Jardin Grigol Orbeliani 16 ანტონ ფურცელაძის ქუჩა
16 Rue Anton Purtseladze
Square des « Roses »
ვარდების მოედანი
Place « La Révolution des Roses »
„ვარდების რევოლუციის“ მოედანზე
LA BICYCLETTE GEANTE
ველოსიპედი
ჟან დუპა
Jean Dupal
2011
თბილისში, ”ვარდების რევოლუციის” მოედანზე, ფრანგი მოქანდაკის, ჟან დუპა გიგანტურის ველოსიპედის სკულპტურა იდგმება.
Sur la place de la « révolution des roses » à Tbilissi, la sculpture d’un sculpteur français Jean Dupal
ის სიმაღლეში, დაახლოებით, 10 მეტრია, ხოლო სიგრძეში – 20 მეტრი.
Il mesure 10 mètres de hauteur et 20 mètres de longueur.
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ილიკო სუხიშვილის და ნინო რამიშვილის ძეგლი ზურაბ წერეთელისგან Monument de Iliko Sukhishvili (1907-1985) et Nino Ramishvili (1910-2000)
Sculpture de Zurab Tsereteli
Ils fondèrent en 1945 La Compagnie Géorgienne de Danse.
Nino est devenue soliste et professeur de danse jusqu’en 1972, chorégraphe en chef et responsable du Ballet national géorgien.
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TBILISSI
par PAOLO IASHVILI
მინდა ავვარდე მამადავითზე,
minda avvarde mamadavitze,
Je voudrais partir,
იქ აირჩიე, სულო ბინა შენ;
ik airchie, sulo bina shen;
Trouver un refuge ;
მინდა უეცრად მუხლზე დავეცე
minda uetsrad mukhlze davetse
Je veux soudainement m’agenouiller
ჩემი თბილისის და მზის წინაშე.
chemi tbilisis da mzis ts’inashe.
Devant toi, Tbilissi, et devant le soleil.
ჩემო ქალაქო! არ დამაკელი
chemo kalako! ar damak’eli
Ma ville ! Tu ne m’as rien caché
შენ სიხარული მზისგან ფერილი,
shen sikharuli mzisgan perili,
Tu es la joie qu’apporte le soleil,
თავზე გადგია, როგორც კანკელი,
tavze gadgia, rogorts k’ank’eli,
Sur le dessus de la croix,
ცა მოელვარე და აჟღერილი.
tsa moelvare da azhgherili.
Ton ciel est brillant et vibrant.
…
Poème de PAOLO IASHVILI
პაოლო იაშვილი 29 juin 1894 – 22 juillet 1937
29 ივნისი 1894 – 22 ივლისი 1937
Tiflis est bâtie sur les deux rives du Kour dans le site le plus sauvage et le plus désolé qui se puisse imaginer.
La partie principale de la ville est sur la rive droite de la rivière et s’étend jusqu’au pied d’une montagne schisteuse et pelée, sur laquelle est bâti le monastère de Saint-David .Au Sud-Est du monastère un éperon rocheux, la colline de Sololaky se détache de la montagne et, s’avançant vers le fleuve dans la direction Est, rétrécit la ville de ce côté. Elle porte les ruines de la forteresse de Narikala. Du haut de ces ruines, le panorama de Tiflis est fort beau. Par delà le fouillis des toits le regard se perd sur des steppes ondulés, gris et monotones, qu’anime parfois l’un ou l’autre pic neigeux du Caucase émergeant dans le lointain. Le quartier persan s’appuie à cette colline, la contourne même, et occupe avec le jardin botanique une partie de son revers sud. Ce quartier persan est un des plus anciens de Tiflis ; sa population, ses ruelles étroites et contournées, ses bazars, tout a gardé intacte la physionomie orientale. L’Avlabar, avec son ancienne citadelle, fait face au quartier persan sur la rive gauche du Kour. Entre les deux quartiers la rivière est très resserrée et profondément encaissée entre de hautes falaises ; un pont reliait dès l’origine la forteresse de Narykala aux fortifications de la rive gauche.
TIFLIS (Échelle de 1/36000)
On peut assez exactement dire que le vieux Tiflis groupait ses masures sur les deux rives du Kour, à l’abri des fortifications du Sololaky et de la citadelle d’Avlabar, tandis que le Tiflis moderne est bâti en amont de ces quartiers ; la rive droite est plus spécialement le quartier gouvernemental ; la rive gauche est préférée des colons allemands ; c’est aussi là que se trouve la station du chemin de fer.
Tiflis n’était à l’origine qu’une tête de pont fortifiée. En 455 de l’ère chrétienne, Vakhtan-Gourgaslan fonda le Tiflis actuel, et son fils Datchi transféra sa résidence de Mtzkhèt à Tiflis en 499. Mtzkhèt resta toutefois le centre religieux de la Géorgie et ne perdit que longtemps après son titre de capitale.
Tiflis tomba successivement aux mains de tous les conquérants qui ravagèrent l’Asie. « Le nom de Tiflis, dit Brosset, rappelle quarante générations héroïques, tantôt élevées au faîte de la gloire où peut atteindre un petit peuple doué d’énergie ; tantôt disparaissant dans l’abîme des catastrophes où s’engloutit tout son passé. Saccagée par les sauvages alliés de l’Empereur Héraclius, deux fois brûlée par Djelal-ed-din, puis dévastée par les Mongols sous Tamerlan ; dépouillée de ses nouveaux ornements par les Persans et par les Turcs ; aujourd’hui même se relevant à peine de ses cendres, il n’est pas étonnant que rien dans son enceinte ne réponde à la haute antiquité de son histoire.» Le dernier siège que Tiflis eut à supporter fut peut-être le plus terrible ; le 11 septembre 1795, Agha-Mohamed-Shah s’emparait de la ville, la réduisait en cendres et emmenait 30, 000 captifs. Les Russes occupent Tiflis depuis 1799.
Actuellement c’est une des grandes villes de l’Empire, car le recensement de 1886 lui donne 104, 000 habitants. C’est le rendez-vous des populations d’origine les plus diverses ; les Arméniens y forment un élément très important ; les Géorgiens n’y figurent en nombre qu’en seconde ligne ; beaucoup des habitants de Tiflis ne sont que des oiseaux de passage, ou autres, qui travaillent pendant quelques années à amasser un pécule pour le dissiper ensuite chez eux ; la plupart ne sont pas mariés, ou du moins n’ont point emmené
Luc
leurs femmes ; aussi l’immoralité est-elle fort grande et le tripot à l’ordre du jour.
Le nom géorgien de Tiflis, Tphilis ou Tphilis-Kalaki, signifie ville chaude ; ce nom lui vient sans doute de ses sources thermales, mais Tiflis mériterait déjà d’être appelée ainsi par les chaleurs qu’il y fait parfois en été. Nous n’eûmes heureusement pas trop à en souffrir ; mais dans un terrain absolument nu, entouré d’un cirque de montagnes schisteuses, la chaleur se con centre, et parfois la température s’élève à 410 centigrades à l’ombre. Pendant les mois de Juillet, Août et Septembre le thermomètre oscille longtemps entre 28° et 35°. L’hiver et le printemps y sont, dit-on, assez agréables. Le vent du Nord-Ouest y est très violent et, comme il chasse devant lui des nuages de poussière qui s’insinuent partout, très redouté ; les secousses de tremblements de terre n’y sont pas rares.
Comme Tiflis est la dernière ville où nous pourrons trouver les ressources européennes, il faut tout prévoir et acheter encore quelques objets indispensables. Nous sommes ainsi amenés à faire plus ample connaissance avec le Bazar. Il n’est pas aussi étroitement groupé que dans la plupart des villes d’Orient, ce qui lui enlève son cachet. On y trouve de fort beaux ouvrages en niellure ; cette industrie qui emploie d’ailleurs les procédés les plus primitifs, est une des plus développées du pays ; elle est vraiment une industrie nationale.
Non loin du Bazar sont les bains chauds de Tiflis. Ils sont très fréquentés ; leur température varie de 43° à 46° centigrades. Comme pour les bains on emploie l’eau au sortir même des sources, la première sensation du baigneur en y entrant, est horriblement désagréable ; pour achever de désorienter le pauvre malheureux, un masseur, lui mettant violemment la main sur la tête, le force à disparaître complètement sous l’eau ; cette précaution est, paraît-il, indispensable pour éviter les coups de sang. Après le bain, vous subissez un massage en règle, et vous sortez de là parfaitement réconforté. Il y a plusieurs établissements de bain, et il est bon de prendre ses renseignements à l’avance, car quelques-uns d’entre eux peuvent paraître suspects au point de vue de la moralité.
Parmi nos achats, l’un des plus utiles fut celui d’une outre en peau de mouton (tyky), remplie d’un excellent vin de Kakhétie. Soit pour couper l’eau souvent malsaine, soit comme réconfortant après une grosse fatigue, notre vin, savamment ménagé, nous rendit longtemps de bons services. Une outre plus petite fut remplie de wodky.
Rien de plus curieux que les caves où nous fîmes ces achats : pas trace de tonneaux ; mais le long des murs, couchés sur leur dos, une longue file d’outres en peau de buffle (bourdyouky). Elles se succédaient dans toutes les dimensions possibles. Le vin se vend au poids.
Dans le quartier du bazar se trouve la cathédrale géorgienne de Zion (ou Sion).
La première restauration de cette église date du VIe siècle ; mais de l’ancienne Zion il ne doit plus rester que le souvenir et quelques pierres. Au XIIe siècle Djelal-ed-din l’avait découronnée de sa coupole et jeté un pont aérien sur les toits de l’église pour avoir le plaisir de fouler aux pieds à son gré un temple chrétien. L’extérieur a été entièrement remis à neuf et couvert d’un revêtement de belles pierres de taille, aux assises de couleurs différentes. L’église est assez petite et l’intérieur en est richement décoré ; mais nous n’avons pu la visiter en détail, car on y célébrait un office solennel.
Hyvernat vient d’apprendre qu’il doit se trouver une inscription cunéiforme dans les ruines du vieux château de Séri-Zamok, aux environs de Tiflis, dans la vallée de Khrâm. Cette vallée joue un rôle important dans l’histoire de Géorgie. Des Touraniens, venus sous le règne de Cyrus s’y établirent comme alliés des Kartliens. Leurs chefs, les Orboulk ou Orbeliani, d’origine chinoise, étaient établis à Orpeth sur le Khràm ; ils furent pendant longtemps les seigneurs les plus puissants du Kartli, et possédaient plus de la moitié de la Géorgie. La plupart des ruines de la vallée du Khrâm, entre autres le château en question, sont les restes de leurs anciennes possessions. L’excursion est immédiatement décidée ; notre guide est un polonais, une de nos connaissances de chemin de fer, M. C…ki ; on le dit quelque peu « mâtiné de chevalier d’industrie ».
De Tiflis jusqu’à la plaine du Khrâm, la piste parcourt une steppe ondulée où l’on rencontre l’un ou l’autre petit lac ; pour trouver un gîte, il nous faut faire un détour de plusieurs verstes et venir coucher au moulin de Mamaï. Le lendemain la voiture peine pendant des heures au milieu de profonds fossés d’irrigation. Tout le pays est habité par des Tatars, et ces fossés arrosant leurs champs de pastèques. Les toits de leurs maisons s’élèvent seuls hors de terre ; la maison elle-même n’est qu’un trou creusé dans le sol ; aussi les villages entourés de quelques arbres, ne sont-ils visibles qu’au moment où on y touche. Les femmes sont vêtues d’une jupe rouge avec un sarrau bleu et une toque ; elles chargent leurs vêtements du plus grand nombre d’ornements métalliques possible, et le tout est fort gracieux.
Dans l’un de ces villages nous prenons pour guide un jeune Tatar à la mine éveillée, Ali. Il doit nous aider à nous tirer de ces malencontreux fossés. Nous arrivons enfin à Séri-Zamok.
…
Paul Müller-Simonis
Du Caucase au Golfe Persique
TIFLIS ET SES ENVIRONS
Chapitre III
Université catholique d’Amérique
1892
Cathédrale Saint-Jean
Cinquième arrondissement de Lyon Place Saint-Jean, 69005 Lyon
*****
« Paul. Est-ce qu’il y a beaucoup de petits prophètes ? Grand’mère. Il y en a douze : … Habacuc vécut du temps de Jérémie et de Daniel, entre 500 et 600 ans avant Jésus-Christ. »
Comtesse de Ségur
La Bible d’une grand’mère
L. Hachette et Cie
LA BIBLE
HABACUC
Chapitres I & II
Chapitre 1
1
Sentence dont Habacuc, le prophète, eut la vision.
2
Jusques à quand, Yahweh, t’implorerai-je, sans que tu m’entendes, crierai-je vers toi à la violence, sans que tu me délivres ?
3
Pourquoi me fais-tu voir l’iniquité, et contemples-tu la souffrance ? La dévastation et la violence sont devant moi, il y a des querelles et la discorde s’élève ;
4
à cause de cela la loi se meurt, et la justice ne voit plus le jour ; car le méchant circonvient le juste ; c’est pourquoi le droit sort faussé.
5
Jetez les yeux sur les nations et regardez ; soyez étonnés, stupéfaits. Car je vais faire en vos jours une œuvre, que vous ne croiriez pas si on vous la racontait.
6
Car voici que je suscite les Chaldéens, peuple féroce et impétueux, qui s’avance vers les larges espaces de la terre, pour s’emparer de demeures qui ne sont pas à lui.
7
Il est terrible et formidable, et c’est de lui-même que vient son droit et sa grandeur.
8
Ses chevaux sont plus légers que les léopards, plus ardents que les loups du soir. Ses cavaliers s’élancent, ses cavaliers viennent de loin, ils volent comme l’aigle pressé de dévorer.
9
Tout ce peuple vient pour exercer la violence ; leurs regards avides se portent en avant ; il amasse les captifs comme du sable.
10
Lui, il se moque des rois, et les princes sont sa risée ; il se rit de toutes les forteresses, il entasse de la poussière et les prend.
11
Puis l’ouragan s’avance et passe ; et il se rend coupable ; sa force à lui, voilà son Dieu !
12
N’es-tu pas dès le commencement, Yahweh, mon Dieu, mon saint ? Nous ne mourrons pas. Yahweh, tu as établi ce peuple pour le droit, ô mon Rocher, tu l’as affermi pour châtier.
13
Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, et tu ne peux contempler la souffrance. Pourquoi regarderais-tu les perfides, et te tairais-tu, quand le méchant dévore un plus juste que lui ?
14
Tu traiterais donc les hommes comme les poissons de la mer, comme les reptiles qui n’ont point de chef !…
15
Il prend le tout à l’hameçon, il le tire avec son filet, le rassemble dans ses rets ; et c’est pourquoi il est dans la joie, il jubile.
16
C’est pourquoi il sacrifie à son filet, et il offre de l’encens à ses rets ; car par eux sa portion est grasse, et sa nourriture succulente.
17
Continuera-t-il donc de vider son filet, et toujours égorgera-t-il sans pitié les nations !
Chapitre 2
1
Je veux me tenir à mon poste, et me placer sur la tour de garde ; et j’observerai pour voir ce que me dira Yahweh, et ce que je répondrai à la remontrance qui me sera faite. 2
Et Yahweh me répondit et dit :
Écris la vision et grave-la sur les tables, afin qu’on y lise couramment.
3
Car il y a encore une vision pour un temps fixé ; elle se hâte vers son terme et ne mentira pas ; si elle tarde, attends-là, car elle arrivera certainement, elle ne manquera pas :
4
Celui dont l’âme s’enfle au-dedans de lui n’est pas dans le droit chemin ; mais le juste vivra par sa foi.
5
Et de plus le vin est perfide ! L’homme arrogant ne subsistera pas, lui qui s’est fait un appétit large comme le schéol, qui, comme la mort, est insatiable ; il rassemble vers lui toutes les nations, et ramasse à lui tous les peuples.
6
Est-ce que ceux-ci, eux tous, ne prononceront pas à son sujet des sentences, des fables et des énigmes à son adresse ? On dira : Malheur à qui amasse ce qui n’est pas à lui, – jusques à quand ? – à qui met sur soi un fardeau de gages !
7
Tes créanciers ne se lèveront-ils pas soudain, tes bourreaux ne se réveilleront-ils pas, et ne deviendras-tu pas leur proie ?
8
Parce que tu as dépouillé beaucoup de nations, tous les peuples qui restent te dépouilleront, à cause du sang humain répandu, des violences faites à la terre, à la ville et à tous ses habitants.
9
Malheur à qui amasse pour sa maison des gains iniques, afin de placer son nid bien haut, pour échapper à l’atteinte du malheur !
10
Tu as médité la honte de ta maison ; en détruisant beaucoup de peuples, tu as péché contre toi-même.
11
Car la pierre criera de la muraille, et la poutre lui répondra de la charpente.
12
Malheur à qui bâtit une ville dans le sang, et fonde une cité sur l’injustice !
13
N’est-ce pas, ceci, la volonté de Yahweh des armées : que les peuples travaillent pour le feu, et que les nations se fatiguent pour le néant ?14
Car la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de Yahweh, comme les eaux recouvrent le fond de la mer.
15
Malheur à qui fait boire son prochain, à toi qui lui verses ta fureur jusqu’à l’enivrer, pour regarder sa nudité !
16
Tu t’es rassasié d’opprobre, au lieu de gloire ; bois, toi aussi, et montre ton incirconcision ; la coupe de la droite de Yahweh se retournera sur toi ; l’ignominie couvrira ta gloire.
17
Car la violence faite au Liban retombera sur toi, ainsi que la destruction des animaux frappés d’épouvante, à cause du sang humain répandu, des violences faites à la terre, à la ville et à tous ses habitants.
18
A quoi sert l’image taillée, pour que son auteur la taille, l’idole de fonte, et l’oracle de mensonge, pour que l’auteur de cet ouvrage se confie en lui, en façonnant des divinités silencieuses ?
19
Malheur à qui dit au bois : » Lève-toi ! » » Réveille-toi ! » à la pierre muette.
Enseignera-t-elle ?… Voici qu’elle est plaquée d’or et d’argent, et il n’y a pas au dedans d’elle un souffle de vie.
20
Mais Yahweh est dans son saint temple ; tais-toi, devant lui, ô terre toute entière !
La Bible
Traduite par
Augustin Crampon
Édition de 1923
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LE PROPHETE HABACUC
LA CATHEDRALE SAINT-JEAN LYON
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne
Ézéchiel a prophétisé pendant vingt-deux années ; il a commencé onze ans avant la mort de Jérémie. Il descendait aussi des princes de Juda, il fut transporté à Babylone quand Nabuchodonosor emmena les Juifs en captivité. Il prophétisa la fin de la captivité qui devait durer soixante-dix ans, le retour des Juifs à Jérusalem, le rétablissement du Temple, le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ, la conversion des gentils ou païens. On ne sait d’autres détails sur sa vie que ce qu’il a laissé dans ses admirables écrits.
On y voit, entre autres choses, le récit des visions d’Ézéchiel, mais elles sont généralement difficiles à comprendre ; en voici une pourtant plus facile à expliquer, que le Seigneur lui envoya pour lui faire comprendre la résurrection des corps à la fin du monde et au jugement dernier, quand chaque âme retrouvera son corps.
Ézéchiel fut transporté par l’Esprit de Dieu dans une grande plaine, remplie d’une multitude innombrable d’ossements desséchés depuis des siècles. L’Esprit lui fit faire le tour de cette plaine immense et lui dit : « Commande à tous ces os de s’approcher les uns des autres, comme ils étaient durant leur vie. »
Dès qu’Ézéchiel eut fait ce commandement de la part de Dieu, il entendit un bruit effroyable. Tous ces os se relevaient, se rejoignaient, et reformaient les corps tels qu’ils avaient été durant leur vie. Ensuite les nerfs, les muscles, les chairs et la peau recouvrirent ces squelettes comme du temps où ils avaient vécu.
Ézéchiel, par un nouvel ordre de l’Esprit de Dieu, commanda aux âmes qui avaient habité ces corps, de venir les animer. Aussitôt ces corps se levèrent tout debout et furent pleins de vie, Ézéchiel comprit alors comment se ferait la résurrection de la chair, comme nous le disons dans notre Credo. »
Comtesse de Ségur
La Bible d’une grand’mère
L. Hachette et Cie
LA BIBLE
Ézéchiel
Chapitre 1
1
Et la trentième année, au quatrième mois, le cinquième jour du mois, comme j’étais parmi les captifs, près du fleuve Chobar, les cieux s’ouvrirent et je vis des visions de Dieu.
2
Le cinquième jour du mois, — c’était la cinquième année de la captivité du roi Joachin, —
3
la parole de Yahweh fut adressée à Ezéchiel, fils de Buzi, prêtre, dans le pays des Chaldéens, prés du fleuve Chobar, et là, la main de Yahweh fut sur lui.
4
Je vis, et voici qu’un vent de tempête venait du septentrion, et une grande nuée, et une masse de feu qui resplendissait alentour ; et au milieu d’elle on voyait comme l’aspect d’un métal plongé dans le feu.
5
Et au milieu, je vis la ressemblance de quatre êtres vivants, et voici quel était leur aspect : ils avaient une ressemblance humaine.
6
Chacun avait quatre faces, et chacun avait quatre ailes.
7
Leurs pieds étaient des pieds droits, et la plante de leurs pieds était comme la plante du pied d’un veau ; ils étincelaient comme l’aspect de l’airain poli.
8
Des mains d’hommes sortaient de dessous leurs ailes, sur leurs quatre côtés ; et tous les quatre avaient leurs faces et leurs ailes.
9
Leurs ailes étaient jointes l’une à l’autre ; ils ne tournaient point en marchant ; chacun allait devant soi.
10
Et voici quelle était la ressemblance de leurs faces : une face d’homme par devant, une face de lion à droite à tous les quatre, une face de taureau à gauche à tous les quatre, et une face d’aigle à tous les quatre.
11
Et telles étaient leurs faces. Leurs ailes se déployaient au-dessus d’eux ; chacun avait deux ailes qui rejoignaient celles de l’autre, et deux ailes qui couvraient son corps.
12
Chacun allait devant soi ; là où l’esprit les faisait aller, ils allaient ; ils ne tournaient pas en allant.
13
L’aspect de ces êtres vivants ressemblait à des charbons ardents ; c’était comme l’aspect des lampes ; le feu circulait entre les êtres, le feu était éblouissant, et du feu sortaient des éclairs.
14
Et les êtres vivants couraient en tous sens, comme l’aspect de la foudre.
15 Et je regardai les êtres vivants, et voici une roue à terre auprès d’eux, devant leurs quatre faces.
16
L’aspect des roues et leur forme étaient ceux de la pierre de Tharsis, et toutes quatre étaient semblables ; leur aspect et leur forme étaient comme si une roue était au milieu d’une autre roue.
17
En avançant, elles allaient sur leurs quatre côtés et ne se retournaient pas dans leur marche.
18
Leurs jantes étaient d’une hauteur effrayante, et les jantes des quatre roues étaient remplies d’yeux tout autour.
19
Quand les êtres allaient, les roues allaient aussi à côté d’eux, et quand les êtres s’élevaient de terre, les roues s’élevaient aussi.
20
Là où l’esprit les poussait à aller, ils y allaient, l’esprit les y poussant, et les roues s’élevaient avec eux ; car l’esprit de l’être vivant était dans les roues.
21
Quand ils allaient, elles allaient ; quand ils s’arrêtaient, elles s’arrêtaient ; et quand ils s’élevaient de terre, les roues s’élevaient avec eux ; car l’esprit de l’être vivant était dans les roues.
22
Au-dessus des têtes des êtres vivants, était la ressemblance d’un firmament, pareil à un cristal éblouissant ; il était étendu au-dessus de leurs têtes.
23
Et sous le firmament se dressaient leurs ailes, l’une vers l’autre, et chacun en avait deux qui lui couvraient le corps de chaque côté.
24
Et j’entendis le bruit de leurs ailes, quand ils allaient, comme le bruit des grandes eaux, comme la voix du Tout-Puissant, un bruit tumultueux comme celui d’un camp ; quand ils s’arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes.
25
Et il se faisait un bruit, partant du firmament étendu sur leurs têtes ; quand ils s’arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes.
26
Au-dessus du firmament qui était sur leurs têtes, il y avait comme l’aspect d’une pierre de saphir, en forme de trône ; et sur cette ressemblance de trône, il semblait y avoir comme une figure d’homme au-dessus.
27
Au-dedans et alentour, je vis comme une forme de métal, comme un aspect de feu, depuis ce qui paraissait ses reins et au-dessus ; et depuis ce qui paraissait ses reins et au-dessous, je vis comme l’aspect du feu, et il y avait de l’éclat tout autour de lui.
28
Comme l’aspect de l’arc qui est dans la nuée en un jour de pluie, tel était l’aspect de l’éclat tout autour de lui. Tel était l’aspect de la ressemblance de la gloire de Yahweh.
A cette vue, je tombai sur ma face, et j’entendis la voix de quelqu’un qui parlait.
Chapitre 2
1
Il me dit : » Fils de l’homme, tiens-toi sur tes pieds, et je te parlerai. »
2
Et comme il me parlait, l’Esprit entra en moi et me fit tenir sur mes pieds, et j’entendis celui qui me parlait.
3
Il me dit : » Fils de l’homme, je t’envoie vers les enfants d’Israël, vers les peuples rebelles qui se sont révoltés contre moi ; eux et leurs pères ont péché contre moi, même jusqu’à ce jour.
4
Ces fils à la face impudente et au cœur endurci, c’est vers eux que je t’envoie. Et tu leur diras : Ainsi a parlé le Seigneur Yahweh.
5
Pour eux, qu’ils écoutent ou n’écoutent point — car c’est une maison de rebelles, — ils sauront qu’il y a eu un prophète au milieu d’eux.
6
Et toi, fils de l’homme, ne les crains pas et n’aie pas peur de leurs paroles, car tu es avec des chardons et des épines, et tu habites avec des scorpions. N’aie pas peur de leurs paroles et ne redoute pas leurs faces, car c’est une maison de rebelles.
7
Et tu leur diras mes paroles, qu’ils écoutent ou n’écoutent pas, car ce sont des rebelles.
8
Et toi, fils de l’homme, écoute ce que je te dis : Ne sois pas rebelle comme la maison rebelle. Ouvre ta bouche et mange ce que je te donne. »
9
Je regardai, et voici qu’une main était tendue vers moi, et voici qu’elle tenait un livre roulé.
10
Il le déroula devant moi, et il était écrit en dedans et en dehors ; et ce qui y était écrit était des chants de deuil, des lamentations et des plaintes…
La Bible
Traduite par
Augustin Crampon
Édition de 1923
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Le prophète Ézéchiel
LA CATHEDRALE SAINT-JEAN LYON
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne
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PROPHETE DANIEL
FRANCE – LYON CATHEDRALE SAINT-JEAN La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne
1175-1480
PHOTOS JACKY LAVAUZELLE
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LYON
LA CATHEDRALE SAINT-JEAN
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne
LE PROHETE DANIEL
Cathédrale Saint-Jean
Cinquième arrondissement de Lyon Place Saint-Jean, 69005 Lyon
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LA BIBLE
DANIEL
Chapitre 1
1 La troisième année du règne de Joakim, roi de Juda, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint contre Jérusalem et l’assiégea.
2
Le Seigneur livra entre ses mains Joakim, roi de Juda, et une partie des vases de la maison de Dieu ; et il les emporta au pays de Sennaar, dans la maison de son dieu, et il déposa les vases dans le trésor de son dieu.
3 Le roi dit à Asphenez, chef de ses eunuques, d’amener d’entre les enfants d’Israël, de la race royale ou de la noblesse,
4 d
es jeunes gens sans aucun défaut, beaux de figure, doués de toutes sortes de talents, instruits et intelligents, pleins de vigueur, pour qu’ils se tinssent dans le palais du roi et qu’on leur enseignât la littérature et la langue des Chaldéens.
5
Le roi leur assigna pour chaque jour une portion des mets royaux et du vin dont il buvait, afin que, ayant été élevés pendant trois ans, ils se tinssent au bout de ce temps devant le roi.
6
Il y avait parmi eux, d’entre les enfants de Juda, Daniel, Ananias, Misaël et Azarias.
7
Le chef des eunuques leur donna des noms ; il appela Daniel Baltassar, Ananias Sidrac, Misaël Misac, et Azarias Abdénago.
8 Daniel résolut en son cœur de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont il buvait, et il demanda au chef des eunuques de ne pas l’obliger à se souiller.
9
Et Dieu fit trouver à Daniel grâce et faveur auprès du chef des eunuques.
10
Le chef des eunuques dit à Daniel : » Je crains le roi, mon maître, qui a fixé ce que vous devez manger et boire ; car pourquoi verrait-il vos visages plus défaits que ceux des jeunes gens de votre âge ? Vous mettriez en danger ma tête auprès du roi. »
11
Alors Daniel dit au maître d’hôtel, que le chef des eunuques avait établi sur Daniel, Ananias, Misaël et Azarias :
12
» Fais, je te prie, un essai avec tes serviteurs pendant dix jours, et qu’on nous donne des légumes à manger et de l’eau à boire.
13 Après cela, tu regarderas nos visages et le visage des jeunes gens qui mangent les mets du roi, et, selon que tu auras vu, tu agiras avec tes serviteurs. »
14
Il consentit à leur demande et les éprouva pendant dix jours.
15
Au bout de dix jours, ils se trouvèrent avoir meilleur visage et plus d’embonpoint que tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi.
16
Et le maître d’hôtel emportait les mets et le vin qu’ils devaient boire, et leur donnait des légumes.
17
A ces jeunes gens, à tous les quatre, Dieu donna du savoir et de l’habileté dans toute la littérature et en toute sagesse, et Daniel avait l’intelligence de toutes sortes de visions et de songes.
18
Au bout du temps fixé par le roi pour les amener, le chef des eunuques les amena devant Nabuchodonosor.
19
Le roi s’entretint avec eux, et il ne se trouva personne parmi eux tous comme Daniel, Ananias, Misaël et Azarias ; ils furent donc admis au service du roi.
20
Sur tous les sujets qui réclamaient de la sagesse et de l’intelligence, et sur lesquels le roi les interrogeait, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les lettrés et magiciens qui étaient en tout son royaume.
21 Daniel fut ainsi jusqu’à la première année du roi Cyrus.
La Bible
Traduite par
Augustin Crampon
Édition de 1923
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LE PROPHETE DANIEL
LA CATHEDRALE SAINT-JEAN LYON
La primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne