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Муза La Muse de Taras Chevtchenko – Musa Taras Shevchenko – Вірші Тараса Шевченка- 1858

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Taras Chevtchenko
Taras Shevchenko
Тарас Григорович Шевченко
Вірші Тараса Шевченка

Taras Shevchenko Taras Chevtchenko - Trad Jacky Lavauzelle - Вірші Тараса Шевченка

 


 TRADUCTION FRANCAISE & PORTUGAISE
Tradução Francês e Português
JACKY LAVAUZELLE

 
 Тарас Григорович Шевченко
TARAS CHEVTCHENKO
Taras Shevchenko
25 février 1814 Moryntsi (près de Tcherkassy) – 26 février 1861 Saint-Pétersbourg

Тарас Григорович Шевченко Taras Chevtchenko Тарас Григорович Шевченко Taras Chevtchenko


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Poème – Poema – вірш 
Вірші Тараса Шевченка
Os poemas de Taras Shevchenko
Les Poèmes de Taras Chevtchenko
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Муза
Muse
Musa
9 лютого 1858
9 février 1858
9 de fevereiro de 1858
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Катерина олія, Catherine huile, 1842 – Catarina óleo, 1842- Тарас Григорович Шевченко Taras Chevtchenko Taras Shevchenko

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А ти, пречистая, святая,
Ô toi, pure et sainte,
Você, puro e santo,
Ти, сестро Феба молодая!
Toi, sœur de Phébus bien-aimée !
Você, amada irmã de Phoebus!
Мене ти в пелену взяла
Tu m’as pris sur ta poitrine
Você me pegou no seu peito
  І геть у поле однесла.
Et porté à travers champ.
E transportado pelo campo.
І на могилі серед поля,
Et sur une tombe tu m’as déposé
E em um túmulo você me depositou
Як тую волю на роздоллі,
Tel un thuya en pleine croissance,
Como um thuja em pleno crescimento,
Туманом сивим сповила.
D’un brouillard, tu m’as recouvert.
De um nevoeiro, você me cobriu.
І колихала, і співала,
Et tu m’as réveillé et tu as chanté
E você me acordou e cantou
І чари діяла… І я…
Et la magie a agi … Et moi…
E a mágica agiu … E eu …
О чарівниченько моя!
Ô mon enchanteresse !
Ó minha feiticeira!
  Мені ти всюди помагала,
Tu m’as secouru partout,
Você me salvou em todos os lugares
Мене ти всюди доглядала.
Tu as pris soin de moi toujours.
Você cuidou de mim sempre.
В степу, безлюдному степу,
Dans la steppe, la steppe désertique,
Na estepe, o estepe do deserto,
В далекій неволі,
Dans ma longue captivité,
No meu longo cativeiro,
Ти сіяла, пишалася,
Tu as illuminé fièrement
Você tem orgulhosamente iluminado
 Як квіточка в полі!
Comme une fleur dans un champ !
Como uma flor em um campo!
Із казарми нечистої
De mon odieuse caserne
Dos meus quarteis odiosos
Чистою, святою
Pur, saint
Puro, santo
Пташечкою вилетіла
L’oiseau s’est envolé
O pássaro voou para longe
  І понадо мною
Et avec moi
E comigo
Полинула, заспівала
Tu es sorti et tu as chanté
Você saiu e cantou
Ти, золотокрила…
Toi, d’or …
Você, ouro …
Мов живущою водою
Comme de l’eau vive
Como a água viva
Душу окропила.
Tu as lavé mon âme.
Você lavou minha alma.
І я живу, і надо мною
Et je vis, et au-dessus de moi
E eu vivo e acima de mim
  З своєю божою красою
De toute ta beauté divine
Com toda sua beleza divina
Гориш ти, зоренько моя,
Tu illumines, tendre
Você ilumina, doce
Моя порадонько святая!
Etoile magnifique !
Bela Estrela!
Моя ти доле молодая!
Qui me guide depuis toujours !
Quem sempre me guiou
Не покидай мене. Вночі,
Ne me quitte pas. La nuit
Não me deixe. Noite
І вдень, і ввечері, і рано
Le jour et le soir, et à l’aube
Dia e noite e ao amanhecer
Витай зо мною і учи,
Sois toujours à mes coté, dirige-moi,
Que você está sempre ao meu lado, me direcione,
Учи неложними устами
Apprends à mes lèvres
Aprende aos meus lábios
Сказати правду. Поможи
A ne dire que la vérité. Aide moi
Para dizer a verdade. Me ajude
Молитву діяти до краю.
Pour que ma prière arrive à destination.
Para minha oração chegar ao seu destino.
А як умру, моя святая!
Et si je meurs, mon saint !
E se eu morrer, meu santo!
Моя ти мамо! положи
Ma mère ! Mettez
Minha mãe! Por favor coloque
Свого ти сина в домовину
Votre fils dans son petit cercueil
Seu filho em seu pequeno caixão
І хоть єдиную сльозину
Et qu’au moins une larme
E que pelo menos uma lágrima
В очах безсмертних покажи.
Sorte de tes yeux immortels.
Sair de seus olhos imortais.

 Нижній Новгород
Nijni Novgorod
Nizhny Novgorod

 

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Taras Chevtchenko
Taras Shevchenko
Тарас Григорович Шевченко
Вірші Тараса Шевченка
JAN HUS L'HERETIQUE de Taras Chevtchenko - Trad Jacky Lavauzelle

 


 TRADUCTION FRANCAISE & PORTUGAISE
Tradução Francês e Português
JACKY LAVAUZELLE

GIOSUÈ CARDUCCI Poème – ÇA IRA (1883)- SONNET III – Da le ree Tuglieri di Caterina

Traduction – Texte Bilingue
CARDUCCI POÈME


 

Giosuè Carducci
1835- 1907

Prix Nobel de Littérature 1906

Traduction Jacky Lavauzelle

Sélection de poèmes de
Giosuè Carducci
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ÇA IRA
III

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Da le ree Tuglieri di Caterina
Des Tuileries de Catherine de Médicis
Ove Luigi inginocchiossi a i preti,
Louis le seizième devant les prêtres s’est soumis,
E a’ cavalier bretanni la regina
Et aux cavaliers Bretons, Marie-Antoinette, la reine
 Partia sorrisi e lacrime e segreti,
Essayait d’apporter sourires, secrets et peines,

*

Tra l’afosa caligin vespertina
Dans les chaudes et lourdes soirées
 Sorge con atti né tristi né lieti
Se dresse la loi ni triste ni heureuse,
Una forma, ed il fuso attorce e china,
Une forme qui s’active et qui fuse,
E con la rócca attinge alta i pianeti.
Et qui, avec la quenouille, atteint la hauteur des planètes.

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E fila e fila e fila. Tutte sere
Et file et file et file. Toute la nuit
Al lume de la luna e de le stelle
A la lumière de la lune et des étoiles
La vecchia fila, e non si stanca mai.
La vieille file, et ne se lasse pas.

*

Brunswick appressa, e in fronte a le sue schiere
Arrive Brunswick, et devant ses troupes,
 La forca; e ad impiccar questa ribelle
La potence ; et pour pendre ces rebelles
Genia di Francia ci vuol corda assai.
Mauvaises graines de la France, il en faudra de la corde !


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ÇA IRA
 III

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GIOSUE CARDUCCI

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LE « ÇA IRA »
Le poète Giosuè Carducci
Maurice Muret
Revue des Deux Mondes
Tome 40 – 1907

…Le sonnet est un moule d’une rare plasticité. Il s’est prêté aux mignardises de Joséphin Soulary comme aux visions grandioses de José Maria de Heredia. Dans leur concision lapidaire, leur âpre et sinistre beauté, les douze sonnets de Ça ira brillent d’un éclat tragique.

C’est au sortir d’une lecture de la Révolution française par Carlyle que Carducci les composa. Sans doute il connaissait aussi Thiers, Louis Blanc et Michelet ; mais la lecture de Carlyle donna l’élan décisif. C’est elle qui força l’inspiration. Comme Carlyle, — et comme Joseph de Maistre, — Carducci voit dans la Révolution française un événement proprement « satanique, » mais le rebelle qu’il est attache à ce terme le sens favorable qui se découvre dans son Hymne à Satan. La Révolution française est pour lui une revanche de la raison, de la liberté, de la justice sur les « tyrannies séculaires » de l’Eglise et de la monarchie. Il a protesté contre les critiques qui dénoncèrent ses sympathies terroristes quelque peu excessives ; il a prétendu s’être borné (ou à peu près) au rôle d historiographe. C’est pur paradoxe ! Ça ira prend énergiquement fait et cause pour la Terreur. Carducci condamne Louis XVI et Marie-Antoinette avec une rigueur inconnue des historiens impartiaux. Le sonnet qui retrace le meurtre de la princesse de Lamballe est une apologie déguisée de ce crime. Louis XVI, enfin, dans la prison où il se recueille en attendant la mort, est montré par le poète italien « demandant pardon au ciel pour la nuit de la Saint-Barthélemy. » Que voilà donc un « état d’Ame » peu historique ! N’y a-t-il pas tout lieu de croire que Louis XVI, à la veille de mourir, était à cent lieues de penser qu’il expiait les méfaits de Charles IX ? C’est l’impitoyable logique jacobine qui établit des rapprochements de cette sorte.

Il faut tenir compte, dans l’appréciation du Ça ira, de la date où fut publié cet ouvrage. Il parut « pour le 77e anniversaire de la République, » à une époque où la France traversait une nouvelle « année terrible. » Bien que le poète n’y fasse aucune allusion formelle, les événements de 1870-1871 restent toujours présents à son esprit. A l’opprobre de Sedan s’oppose dans sa pensée la gloire de Valmy, de Valmy qui fait l’objet de son dernier sonnet. Plutôt que Sedan, la Terreur ; plutôt Danton que Napoléon III ; plutôt Robespierre que Bazaine, voilà ce qu’on peut lire entre les lignes du Ça ira. Un critique italien a parlé des « Grâces pétrolières » qui avaient servi de marraines à cette poésie. Et ce propos irrita l’auteur. Le mot n’en était pas moins exact.

Indépendamment du Ça ira consacré à un sujet français, Carducci mentionne fréquemment la France dans ses ouvrages. Quel autre pays a été plus étroitement mêlé aux destinées du Risorgimento ? Carducci n’est pas gallophobe, tant s’en faut ; mais c’est exclusivement à la France rouge que vont ses sympathies. Les Iambes et épodes traînent aux gémonies ce peuple devenu infidèle à l’idéal révolutionnaire d’autrefois. Le poète maudit la France impériale « brigande au service du Pape » (masnadière papale). Dans les vers Pour Edouard Corazzini, il invective plus sauvagement encore la « grande nation » au nom de ceux qui crurent en elle, de ceux « qui avaient grandi à ta libre splendeur, de ceux qui t’avaient aimée, ô France ! » Même note dans le Sacre d’Henri V, où il s’élève contre les tentatives de restauration monarchique en France après la chute de l’Empire. Mais c’est surtout contre Bonaparte et le bonapartisme que le poète romain brandit ses foudres vengeresses.

Maurice Muret
Revue des Deux Mondes
Tome 40 – 1907

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CARDUCCI POEME