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LA MORT GLORIEUSE DU HEROS- OS LUSIADAS IV-50 LES LUSIADES LUIS DE CAMOES – Não consentiu a morte tantos anos

*

traduction Jacky LavauzelleOS LUSIADAS CAMOES CANTO IV
Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS IV-50 LES LUSIADES IV-50
LITTERATURE PORTUGAISE

Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes




Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue




Luis de Camoes Les Lusiades Trad Jacky Lavauzelle

 Obra Poética  (1556)




OS LUSIADAS IV-50
A Epopeia Portuguesa

 

Traduction Jacky Lavauzelle

Camoes Traduction Jacky Lavauzelle
Vasco de Gama

 

Traduction Jacky Lavauzelle

 

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LA MORT GLORIEUSE DU HEROS

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« Não consentiu a morte tantos anos

« La mort ne donna pas tant d’années
  Que de Herói tão ditoso se lograsse
A un tel héros pour la défense du blason…


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Traduction Jacky Lavauzelle
Nuno Álvares Pereira

****

OS LUSIADAS CANTO IV

****

Traduction Jacky Lavauzelle

Vasco de Gama par Gregorio Lopes

**************

**

LA MORT DU VETERAN CAMOES

Et puis, pour qu’un royaume ait des gens de lettres, il lui faut de l’argent pour les pensionner. Le Portugal, qui épuisait son épargne en flottes, en armées, en constructions de citadelles, ne pouvait avoir dans son budget un chapitre d’encouragemens aux lettres et aux arts. Bientôt même l’état ruiné par ses conquêtes, obéré par la victoire, n’eut plus de quoi suffire aux besoins de ses armées : il finit par ne pouvoir plus nourrir ceux qui l’avaient servi. Camoens mourut à l’hôpital, ou à-peu-près ; mais ce ne fut pas comme poète ; ce ne fut pas comme Gilbert et Maifilâtre à côté d’autres écrivains largement rentes: ce fut comme un vétéran dont la solde manque, ou dont la pension de retraite est suspendue.il mourut comme beaucoup de ses compagnons d’armes, comme mouraient les vice-rois eux-mêmes, qui n’avaient pas toujours (témoin dom Joâo de Castro) de quoi acheter une pouie dans leur dernière maladie.

« Qu’y a-t-il de plus déplorable que de voir un si grand génie si mal récompensé ? Je l’ai vu mourir dans un hôpital de Lisbonne, sans avoir un drap pour se couvrir, lui qui avait si bravement combattu dans l’Inde orientale et qui avait fait cinq mille cinq cents lieues en mer. Grande leçon pour ceux qui se fatiguent à travailler nuit et jour et aussi vainement que l’araignée qui ourdit sa toile pour y prendre des mouches. »
Il peut résulter de cette apostille que José Indio a vu Camoens à l’hôpital, sans qu’il faille prendre à la lettre les mots je l’ai vu mourir.
Ce fut dans ces circonstances que le désastre d’AIkacer Kébir (4 août 1578) frappa de mort le Portugal. Il restait encore à Camoens une larme pour sa patrie : Ah ! s’écria-t-il, du moins je meurs avec elle ! Il répéta la même pensée dans la dernière lettre qu’il ait écrite. « Enfin, disait-il, je vais sortir de la vie, et il sera manifeste à tous que j’ai tant aimé ma patrie, que non-seulement je me trouve heureux de mourir dans son sein, mais encore de mourir avec elle. »
Il ne survécut que peu de mois à ce désastre, et mourut au commencement de 1579, à l’âge de cinquante-cinq ans.
Il fut enterré très pauvrement dans l’église de Santa Anna, dit Pedro de Mariz, à gauche en entrant et sans que rien indiquât sa sépulture. Ses malheurs firent une impression si profonde, que personne ne voulut plus occuper la maison qu’il avait habitée. Elle est restée vide depuis sa mort. Les prévisions de Camoens ne tardèrent pas à s’accomplir. Le Portugal, ce royaume né d’une victoire et mort dans une défaite, tomba bientôt sous le joug de Philippe IL Ce monarque visitant ses nouvelles provinces, s’informa du poète, et, en apprenant qu’il n’existait plus, il témoigna un vif regret….

Charles Magnin
Luiz de Camoëns
Revue des Deux Mondes
Période Initiale, tome 6

*********************

Traduction Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
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Camoes Os Lusiadas IV Traduction Jacky Lavauzelle

 OS LUSIADAS IV

LUIS DE CAMOES LES LUSIADES

Camoes Canto III

PRISE DE CEUTA ET DU MONT ABYLA- OS LUSIADAS IV-49 LES LUSIADES LUIS DE CAMOES – Eis mil nadantes aves pelo argento

*

traduction Jacky LavauzelleOS LUSIADAS CAMOES CANTO IV
Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS IV-49 LES LUSIADES IV-49
LITTERATURE PORTUGAISE

Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes




Os Lusiadas Traduction Jacky Lavauzelle Les Lusiades de Luis de Camoes

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue




Luis de Camoes Les Lusiades Trad Jacky Lavauzelle

 Obra Poética  (1556)




OS LUSIADAS IV-49
A Epopeia Portuguesa

 

Traduction Jacky Lavauzelle

Camoes Traduction Jacky Lavauzelle
Vasco de Gama

 

Traduction Jacky Lavauzelle

 

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PRISE DE CEUTA ET DU MONT ABYLA

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« Eis mil nadantes aves pelo argento

« Mille oiseaux nagent sur les flots argentés
Da furiosa Tethys inquieta
De Téthys furieuse et agitée…



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Traduction Jacky Lavauzelle
Nuno Álvares Pereira

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OS LUSIADAS CANTO IV

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Traduction Jacky Lavauzelle

Vasco de Gama par Gregorio Lopes

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LA MORT DU VETERAN CAMOES

Et puis, pour qu’un royaume ait des gens de lettres, il lui faut de l’argent pour les pensionner. Le Portugal, qui épuisait son épargne en flottes, en armées, en constructions de citadelles, ne pouvait avoir dans son budget un chapitre d’encouragemens aux lettres et aux arts. Bientôt même l’état ruiné par ses conquêtes, obéré par la victoire, n’eut plus de quoi suffire aux besoins de ses armées : il finit par ne pouvoir plus nourrir ceux qui l’avaient servi. Camoens mourut à l’hôpital, ou à-peu-près ; mais ce ne fut pas comme poète ; ce ne fut pas comme Gilbert et Maifilâtre à côté d’autres écrivains largement rentes: ce fut comme un vétéran dont la solde manque, ou dont la pension de retraite est suspendue.il mourut comme beaucoup de ses compagnons d’armes, comme mouraient les vice-rois eux-mêmes, qui n’avaient pas toujours (témoin dom Joâo de Castro) de quoi acheter une pouie dans leur dernière maladie.

« Qu’y a-t-il de plus déplorable que de voir un si grand génie si mal récompensé ? Je l’ai vu mourir dans un hôpital de Lisbonne, sans avoir un drap pour se couvrir, lui qui avait si bravement combattu dans l’Inde orientale et qui avait fait cinq mille cinq cents lieues en mer. Grande leçon pour ceux qui se fatiguent à travailler nuit et jour et aussi vainement que l’araignée qui ourdit sa toile pour y prendre des mouches. »
Il peut résulter de cette apostille que José Indio a vu Camoens à l’hôpital, sans qu’il faille prendre à la lettre les mots je l’ai vu mourir.
Ce fut dans ces circonstances que le désastre d’AIkacer Kébir (4 août 1578) frappa de mort le Portugal. Il restait encore à Camoens une larme pour sa patrie : Ah ! s’écria-t-il, du moins je meurs avec elle ! Il répéta la même pensée dans la dernière lettre qu’il ait écrite. « Enfin, disait-il, je vais sortir de la vie, et il sera manifeste à tous que j’ai tant aimé ma patrie, que non-seulement je me trouve heureux de mourir dans son sein, mais encore de mourir avec elle. »
Il ne survécut que peu de mois à ce désastre, et mourut au commencement de 1579, à l’âge de cinquante-cinq ans.
Il fut enterré très pauvrement dans l’église de Santa Anna, dit Pedro de Mariz, à gauche en entrant et sans que rien indiquât sa sépulture. Ses malheurs firent une impression si profonde, que personne ne voulut plus occuper la maison qu’il avait habitée. Elle est restée vide depuis sa mort. Les prévisions de Camoens ne tardèrent pas à s’accomplir. Le Portugal, ce royaume né d’une victoire et mort dans une défaite, tomba bientôt sous le joug de Philippe IL Ce monarque visitant ses nouvelles provinces, s’informa du poète, et, en apprenant qu’il n’existait plus, il témoigna un vif regret….

Charles Magnin
Luiz de Camoëns
Revue des Deux Mondes
Période Initiale, tome 6

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Traduction Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
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Camoes Os Lusiadas IV Traduction Jacky Lavauzelle

 OS LUSIADAS IV

LUIS DE CAMOES LES LUSIADES

Camoes Canto III

LES INVASIONS MAURITANIENNES – OS LUSIADAS III-99 LES LUSIADES CAMOES – Este sempre as soberbas Castelhanas

* Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-99 LES LUSIADES III-99
LITTERATURE PORTUGAISE





Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue




Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES III-99




OS LUSIADAS III-99
A Epopeia Portuguesa

 

CHANT III
Canto Terceiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso 99
Strophe 99

III-99

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

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Luís de Camões Os Lusiadas
OS LUSIADAS III-99
LES LUSIADES III-99

 ******

« Este sempre as soberbas Castelhanas
« Face aux toujours superbes Castillans,
 Co’o peito desprezou firme e sereno,
Il conservait un cœur ferme et serein,…

 

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Luís Vaz de Camões Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-99 CAMOES LUSIADES III-99
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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White_Fawn_Drawing Faon Diane

 OS LUSIADAS
LES LUSIADES CAMOES

SONNET DE POUCHKINE (1830) L’austère Dante ne méprisait pas le sonnet – Суровый Дант не презирал сонета

*

Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE 1830
pushkin poems
стихотворение  – Poésie
 Пушкин 

 

 

POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
Пушкин 


SONNET 1830
L’austère Dante ne méprisait pas le sonnet

  Сонет 1830
Суровый Дант не презирал сонета
 

 

Суровый Дант не презирал сонета;
L’austère Dante ne méprisait pas le sonnet ;
 
В нем жар любви Петрарка изливал;
Pétrarque y versait ses éclairs d’amour ;
Игру его любил творец Макбета;
Le créateur de Macbeth en aimait le tour ;…

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Гекзаметра священные напевы.
Les chants sacrés de l’hexamètre.

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POUCHKINE
1830  

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LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

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LUIS DE CAMOES OS LUSIADAS Canto Terceiro Chant III Verset 1 à Verset 94

OS LUSIADAS Canto Terceiro
LES LUSIADES III Luis de Camoes Oeuvres obras ArtgitatoOS LUSIADAS Canto Terceiro
LES LUSIADES III CHANT 3
LITTERATURE PORTUGAISE

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]
Tradução – Traduction
resumo
texto bilingue

Luis de Camoes Les Lusiades

OS LUSIADAS – Les Lusiades 

A Epopeia Portuguesa

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES III

CHANT III
Canto Terceiro
VERSET 1 à VERSET 94

Traduction Jacky Lavauzelle

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LES LUSIADES III
OS LUSIADAS Canto Terceiro


 óleo de António Carneiro
1927

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III-1

Agora tu, Calíope, me ensina
Maintenant, toi, Calliope, enseigne-moi
O que contou ao Rei o ilustre Gama:
 Ce que conta au Roi l’illustre Gama :

**

III-2

Põe tu, Ninfa, em efeito meu desejo,
 Peux-tu, ô Nymphe, exaucer mon désir,
  Como merece a gente Lusitana;
Comme le mérite le peuple lusitanien ;

**

III-3

Prontos estavam todos escutando
Tous attentivement écoutaient
O que o sublime Gama contaria,
Ce que le sublime Gama contait,

**

III-4

« Que outrem possa louvar esforço alheio,
 « De louer les efforts déployés par d’autres,
Cousa é que se costuma e se deseja;
 Voici un phénomène des plus habituels ;

**




III-5

« Além disso, o que a tudo enfim me obriga,
«D’ailleurs, ce qui m’oblige enfin,
É não poder mentir no que disser,
   C’est de ne pas déformer mes propos,

**

III-6

« Entre a Zona que o Cancro senhoreia,
« Entre la zone que le Cancer recouvre,
Meta setentrional do Sol luzente,
 Limite septentrionale de l’éclatant Soleil,

**

III-7

« Da parte donde o dia vem nascendo,
« Dans la partie où le jour naît,
Com Ásia se avizinha; mas o rio
  A l’Asie, elle se rapproche ; mais une rivière

**

III-8




« Lá onde mais debaixo está do Pólo,
«Là où elle est à son maximum sous le pôle,
Os montes Hiperbóreos aparecem,
  Les collines Hyperboréennes apparaissent,

**

III-9

« Aqui dos Citas grande quantidade
«Ici, des Scythes en nombre
Vivem, que antigamente grande guerra
   Vivaient ; une antique grande Guerre

**

III-10

« Agora nestas partes se nomeia
« Maintenant, les parties se nomment
A Lápia fria, a inculta Noruega,
  La froide Laponie, la Norvège inculte,

**

III-11

« Entre este mar e o Tánais vive estranha
« Entre cette mer et le fleuve Tanaïs* vivent des étranges
 Gente: Rutenos, Moseos e Livónios,
Peuples : les Ruthènes**, les Moscovites et les Livoniens***,

**

III-12

« Entre o remoto Istro e o claro Estreito,
«Entre le lointain Ister* le Détroit prestigieux**,
Aonde Hele deixou co’o nome a vida,
  Où Hellé** laissa et son nom et sa vie,

**

III-13

« Logo de Macedónia estão as gentes,
« Ensuite nous avons les Macédoniens,
A quem lava do Axio a água fria;
  Qui vivent au bord des eaux froides d’Axios* ;

**

III-14

« Logo os Dálmatas vivem; e no seio,
« Bientôt les terres des Dalmates*, et à l’intérieur,
Onde Antenor já muros levantou,
  Où Anténor** éleva les murs,

**

III-15




« Em torno o cerca o Reino Neptunino,
« Tout autour, le Royaume de Neptune, le cerne
Co’os muros naturais por outra parte;
   De parois naturelles d’autre part ;

**

III-16

« Gália ali se verá que nomeada
«La Gaule, ensuite, se présente, connue,
Co’os Cesáreos triunfos foi no mundo,
 Depuis les triomphes de César, de par le monde,

**

III-17

« Eis aqui se descobre a nobre Espanha,
« Ici, on trouve la noble Espagne,
Como cabeça ali de Europa toda,
Considérée comme la tête de toute l’Europe,




**

III-18

« Com Tingitânia entesta, e ali parece
« Avec la Mauritanie Tingitane, elle se touche, et semble
  Que quer fechar o mar Mediterrano,
 Vouloir fermer la mer Méditerranée,

**

III-19

« Tem o Tarragonês, que se fez claro
« Il y a là la Tarraconaise, qui fit
Sujeitando Parténope inquieta;
Soumettre le royaume de Parthénope agité ;

**

III-20

« Eis aqui, quase cume da cabeça
«Ici, se trouve, comme le sommet de la tête
De Europa toda, o Reino Lusitano,
De toute l’Europe, le Royaume Lusitanien,

**

III-21

« Esta é a ditosa pátria minha amada,
« Ceci est ma patrie bénie bien-aimée,
A qual se o Céu me dá que eu sem perigo
 Et si le Ciel me permet d’y revenir 

**

III-22

« Desta o pastor nasceu, que no seu nome
« D’elle, le pasteur Viriate est né, qui par son nom
 Se vê que de homem forte os feitos teve;
 Montre combien les actes furent ceux d’un vaillant homme ;

**

III-23

« Um Rei, por nome Afonso, foi na Espanha,
« Un roi, nommé Alphonse VI, en Espagne,
  Que fez aos Sarracenos tanta guerra,
 Guerroya tant contre les Sarrasins,

**

III-24

« E com um amor intrínseco acendidos
« Et avec un amour suscité intrinsèquement
 Da Fé, mais que das honras populares,
Par la Foi, plus que par les honneurs populaires,

**

III-25

« Destes Anrique, dizem que segundo
« Parmi ceux-ci, Henri, dit-on second 
  Filho de um Rei de Ungria exprimentado,
 Fils d’un roi de Hongrie expérimenté,

**

III-26

« Este, depois que contra os descendentes
« Ainsi, après les descendants
  Da escrava Agar vitórias grandes teve,
 De l’esclave Agar, il conquit de grandes victoires,

**

III-27

« Já tinha vindo Anrique da conquista
«Henri était déjà de retour de la conquête
 Da cidade Hierosólima sagrada,
 La ville sainte de Jérusalem,

**

III-28

« Quando chegado ao fim de sua idade,
«Quand, arrivé à la fin de sa vie,
O forte e famoso Úngaro estremado,
Le preux et célèbre Hongrois,

**

III-29

« Mas o velho rumor, não sei se errado,
« Mais une vieille rumeur, nous ne savons pas si elle est fausse,
Que em tanta antiguidade não há certeza,
 Car rien n’est certain au vu de l’ancienneté des faits,

**

III-30




« Mas o Príncipe Afonso, que desta arte
« Mais le prince Afonse, qui
Se chamava, do avô tomando o nome,
 S’appelait ainsi car de son grand-père il avait pris le nom,

**

III-31

« De Guimarães o campo se tingia
« De Guimarães, la plaine se teinta
Co’o sangue próprio da intestina guerra,
Avec le propre sang de guerres intestines fratricides,

**

III-32

« Ó Progne crua! ó mágica Medeia!
« O brute Procné* ! O magicienne Médée !
Se em vossos próprios filhos vos vingais
Si, en vos propres enfants, vous vengez

**

III-33

« Mas já o Príncipe claro o vencimento
« Mais déjà le Prince éclairé gagnait
Do padrasto e da iníqua mãe levava;
Le combat contre son inique mère ;

**

III-34

« Eis se ajunta o soberbo Castelhano,
« Ici se joignent les superbes Castillans,
Para vingar a injúria de Teresa,
Pour venger l’insulte faite à Thérèse,

**

III-35

« Não passa muito tempo, quando o forte
« Peu de temps passe que le vaillant
  Príncipe em Guimarães está cercado
 Prince à Guimarães est cerné

**

III-36




« Mas o leal vassalo, conhecendo
« Mais le fidèle vassal, sachant
Que seu senhor não tinha resistência,
Que son maître n’avait que trop peu de résistance,

**

III-37

« Chegado tinha o prazo prometido,
« Arriva le temps promis,
Em que o Rei Castelhano já aguardava
 Où le Roi Castillan attendait

**

III-38

« E com seus filhos e mulher se parte
« Et avec ses fils et son épouse, ils partent
A alevantar com eles a fiança,
 Debout se livrer comme caution,

**

III-39

« V ês aqui trago as vidas inocentes
«Voici, j’apporte les vies innocentes
Dos filhos sem pecado e da consorte;
   De mes enfants et de ma compagne ;

**




III-40

« Q ual diante do algoz o condenado,
« Quand, devant le bourreau, le condamné,
Que já na vida a morte tem bebido,
  Sent, même vivant, la mort l’infiltrer,

**

III-41

« Ó grão fidelidade Portuguesa,
« O grande fidélité Portugaise
  
De vassalo, que a tanto se obrigava!
D’un vassal qui autant s’oblige !

**

III-42

« Mas já o Príncipe Afonso aparelhava
Mais déjà le Prince Alphonse préparait
O Lusitano exército ditoso,
 La vaillante armée Lusitanienne,

**

III-43

« Em nenhuma outra cousa confiado,
« Ils [Les Lusitaniens] ne se confiaient à personne,
Senão no sumo Deus, que o Céu regia,
Sinon au majestueux Dieu, que régit le Ciel,

**

III-44

« Cinco Reis Mouros são os inimigos,
« Cinq rois Maures sont les ennemis,
Dos quais o principal Ismar se chama;
  Dont le chef principal est appelé Esmar ;

**

III-45

« A matutina luz serena e fria,
« La lumière du petit matin, froide et sereine,
 « 
 As estrelas do Pólo já apartava,
 Effaçait déjà les étoiles du Pôle,

**

III-46

« Com tal milagre os ânimos da gente
« Avec un tel miracle, l’esprit des troupes
Portuguesa inflamados, levantavam
Portugaises s’enflammant, ils choisirent

**

III-47

« Qual co’os gritos e vozes incitado,
« Comme les cris et les voix galvanisent,
 Pela montanha o rábido Moloso,
Dans la montagne, le molosse enragé




**

III-48

« Tal do Rei novo o estâmago acendido
« Ainsi le nouveau Roi porté
Por Deus e pelo povo juntamente,
Tant par Dieu et que par son peuple,

**

III-49




« Bem como quando a flama, que ateada
« Ainsi, lorsque la flamme naît
Foi nos áridos campos (assoprando
Au cœur des champs arides (souffle




**

III-50

« Desta arte o Mouro atónito e torvado,
« Au cœur de cette maestria, les Maures étonnés et fébriles,
Toma sem tento as armas mui depressa;
Se saisissent de leurs armes ;

**

III-51

« Ali se vêem encontros temerosos,
« Là, vous voyez des téméraires affrontements,
Para se desfazer uma alta serra,
A faire se déplacer une haute montagne,

**

III-52

« Cabeças pelo campo vão saltando
« Des têtes dévalent sur le champ de bataille
 
Braços, pernas, sem dono e sem sentido;
Des bras, des jambes, sans tronc jonchent le sol ;

**

III-53

« Já fica vencedor o Lusitano,
« Les vainqueurs Lusitaniens portent
Recolhendo os troféus e presa rica;
Les trophées et d’importantes richesses ;

**

III-54

« E nestes cinco escudos pinta os trinta
« Et à ces cinq écus, il peint les trente
Dinheiros por que Deus fora vendido,
Deniers pour qui Dieu fut vendu,

**

III-55

« Passado já algum tempo que passada
« Quelques temps passèrent après cette
Era esta grão vitória, o Rei subido
 Grande victoire, puis le Roi se remit en marche

**

III-56

« A estas nobres vilas sometidas,
« A ces nobles villes conquises,
Ajunta também Mafra, em pouco espaço,
 Il ajoute aussi Mafra, à proximité,

**

III-57

« E tu, nobre Lisboa, que no Mundo
« Et toi, noble Lisbonne, dans le Monde
Facilmente das outras és princesa,
   Des autres cités, une princesse,

**

III-58

« Lá do Germânico Albis, e do Rene,
« De l’Elbe et du Rhin germaniques,
E da fria Bretanha conduzidos,
   Et de la froide Bretagne froide était portée




**

III-59

« Cinco vezes a Lua se escondera,
« Cinq fois la lune s’était cachée,
E outras tantas mostrara cheio o rosto,
Et avait tout autant montrée son plein visage,

**

III-60

« Desta arte enfim tomada se rendeu
« Par cet art, elle se rendit finalement
Aquela que, nos tempos já passados,
Celle qui, dans les temps anciens,

**

III-61

« Que cidade tão forte por ventura
« Quelle ville, si forte fût-elle,
 
Haverá que resista, se Lisboa
Pouvait donc résister, si Lisbonne elle-même




**

III-62

« E vós também, ó terras Transtaganas,
« Et vous aussi, ô terres au-delà du Tage,
 Afamadas co’o dom da flava Ceres,
Réputées comme un don de la flavescente Cérès,

**

III-63

« E is a nobre Cidade, certo assento
«C’est désormais Evora, la Ville noble, où s’installa
Do rebelde Sertório antigamente,
Le rebelle Sertorius jadis,

**

III-64

« Já na cidade Beja vai tomar
« Déjà ville de Beja est prise,
Vingança de Trancoso destruída
Vengeant ainsi la destruction de Trancoso ;

**

III-65

« Com estas sojugada foi Palmela,
« Avec la prise de Palmela,
E a piscosa Cezimbra, e juntamente,
Et du port de Sesimbra,  en même temps,




**

III-66

« O Rei de Badajoz era alto Mouro,
« Le Taïfa de Badajoz était un éminent Maure,
Com quatro mil cavalos furiosos,
  Entouré de quatre mille chevaux piaffants,

**

III-67

« Desta arte Afonso súbito mostrado
« Soudain, apparaît Alphonse
 Na gente dá, que passa bem segura,
 Qui se rue sur les troupes se croyant en toute sécurité,

**

III-68

« Logo segue a vitória sem tardança
« Immédiatement dans la voie de la victoire,
O grão Rei incansábil, ajuntando
  Le grand Roi inassouvi rassembla,

**

III-69




« Mas o alto Deus, que para longe guarda
« Mais le majestueux Dieu, qui conserve longtemps
O castigo daquele que o merece,
Le châtiment que nous méritons,

**

III-70

« Que estando na cidade, que cercara,
« Se trouvant dans la ville qu’il venait d’assiéger,
Cercado nela foi dos Lioneses,
Il se trouvait assiégé à son tour par les armées du Léon,

**

III-71

« Ó famoso Pompeio, não te pene
 « O célèbre Pompée, ne te lamente pas
 De teus feitos ilustres a ruína,
Sur les ruines de tes illustres faits,




**

III-72

« Posto que a rica Arábia e que os ferozes
« Depuis que la riche Arabie et que les féroces
 Eníocos e Colcos, cuja fama
  Hénioques et Colchidiens, rendus célèbres

**

III-73

« E posto enfim que desde o mar de Atlante
« Et enfin depuis la Mer Atlantique
Até o Cítico Tauro monte erguido,
Jusqu’aux montagnes du Taurus Scythique érigées,

**

III-74

« Tornado o Rei sublime finalmente,
« Il fut rendu le sublime Roi finalement,
  Do divino Juízo castigado,
Puni par la divine Justice,

**

III-75

« Porque levasse avante seu desejo,
« Pour parachever son dessein,
Ao forte filho manda o lasso velho
 Le vieux roi las demande à son vigoureux fils

**

III-76

« E com esta vitória cobiçoso,
« Et avec cette éclatante victoire,
 
Já não descansa o moço até que veja
  Il continue sans prendre nul repos déjà

**

III-77

« Já se ajuntam do monte a quem Medusa
 » Ils arrivent du Mont Atlas à qui Méduse
O corpo fez perder, que teve o Céu;
  Pétrifia le corps pour soutenir la Voûte céleste ;

**

III-78

« Entrava com toda esta companhia
« Avec toutes ces troupes, le commandeur des croyants,
O Miralmomini em Portugal;
L’Amir al Mouminine, marchait sur le Portugal ;

**

III-79

« Dá-lhe combates ásperos, fazendo
« Livrant un rugueux combat
Ardis de guerra mil o Mouro iroso;
Le Maure irrité tente mille ruses de guerre ;

**

III-80

« Mas o velho, a quem tinham já obrigado
« Mais, Alphonse I, le vieil homme, qui se trouvait déjà
Os trabalhosos anos ao sossego,
En villégiature, après tant d’années de labeur,

**

III-81

« E co’a famosa gente à guerra usada
« Et avec ses fameux soldats rompus à guerroyer
Vai socorrer o filho; e assim ajuntados,
Il part aider son fils et ainsi rassemblée,

**

III-82

« Logo todo o restante se partiu
« Bientôt, les restes de l’armée brisée
De Lusitânia, postos em fugida;
Furent mis en fuite hors de Lusitanie ;

**

III-83

« De tamanhas vitórias triunfava
« Ainsi triomphait-il victorieusement
O velho Afonso , Príncipe subido,
Le vieil Alphonse, l’admirable Prince,

**

III-84

« Os altos promontórios o choraram,
« Les hauts promontoires le pleurèrent,
E dos rios as águas saudosas
Et les eaux nostalgiques des rivières

**

III-85

« Sancho, forte mancebo, que ficara
« Sanche, à l’intrépide jeunesse, avait
Imitando seu pai na valentia,
Toujours pris modèle son valeureux père,

**

III-86

« Depois que foi por Rei alevantado,
« Après que Sanche fut nommé Roi,
Havendo poucos anos que reinava,
Après juste quelques années de règne,

**

III-87

« Passavam a ajudar na santa empresa
« Ces troupes se dirigeaient pour renforcer la sainte croisade
O roxo Federico, que moveu
De Frédéric Barberousse, qui, à l’aide

**

III-88

« Mas a formosa armada, que viera
« Mais cette grandiose armée, qui était arrivée
Por contraste de vento àquela parte,
Forcée par des vents contraires,

**

III-89

« E se tantos troféus do Mahometa
« Et si tant de trophées face au Mahométan
  
Alevantando vai, também do forte
Il remporte, aussi pour ce qui en est du fougueux

**

III-90

« Mas entre tantas palmas salteado
« Mais parmi tant de succès, il succombe
Da temerosa morte, fica herdeiro
A la téméraire mort, laissant un héritier,

**

III-91

« Morto depois Afonso, lhe sucede
« Après la mort d’Alphonse, allait lui succéder
Sancho segundo, manso e descuidado,
   Sanche le second, doux et flegmatique,

**

III-92

« Não era Sancho, não, tão desonesto
« Certes Sanche ne fut pas aussi honteux
Como Nero, que um moço recebia
  Que Néron, qui reçut un garçon

**

III-93

« Nem era o povo seu tiranizado,
« Il ne tyrannisa non plus ses gens,
 Como Sicília foi de seus tiranos;
Comme ceux de Sicile l’avaient été par leurs tyrans ;

**

III-94

« Por esta causa o Reino governou
« A cause de cela le royaume fut gouverné
O Conde Bolonhês, depois alçado
Par le Conte de Boulogne, avant d’être proclamé

*****

LES LUSIADES III
V1-V94

*********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************

LUIS DE CAMOES EROTIQUE – Luís de Camões erótica

CAMOES EROTIQUE
LITTERATURE PORTUGAISE

Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

literatura português




Luis de Camões
[1525-1580]

Luis de Camoes Les Lusiades

 

LUIS DE
CAMOES EROTIQUE




Luis de Camoes

Luís de Camões erótica

luis-de-camoes-erotique-luis-de-camoes-erotica-joao-marques-de-oliveira-cefalo-e-procris-cephale-et-procris-artgitato-porto-2João Marques de Oliveira
Céfalo e Prócris Céphale et Procris
Porto
*************




Les œuvres de Camoes ne figurent pas dans le Dictionnaire des Œuvres Erotiques. Les Lusiades (Os Lusiadas) ne semblent pas s’attendrir sur les charmes et les conquêtes  amoureuses. Et pourtant …

Et pourtant ses Sonnets sont remplis d’images passionnelles et chaudes. Si nous reprenons le « O fogo que na branda cera ardia »  (L’Amour, ce feu qui ardemment nous brûle) Luís Vaz de Camões dans une de ses poésies les plus célèbres utilise des images chastes, plus proches des sonnets de Pétrarque.

Amor é fogo que arde sem se ver,
L’Amour, ce feu qui ardemment nous brûle sans aucune flamme
é ferida que dói, e não se sente;
Et qui nous enflamme sans qu’on le sente

é um contentamento descontente,
Qui nous soulage dans des soupirs

é dor que desatina sem doer.
L’Amour, cette douleur sans ce mal qui fait souffrir

Et pourtant Camoes, un de nos plus grands écrivains, en côtoyant l’Epopée, est rentré dans l’âme humaine, dans les rapports intimes des humains, dans le cœur, non seulement des Lusitaniens, mais des humains. Il fait côtoyer les hommes et les dieux, les vaillants marins et les continent au travers de grands moments de solitude, de trahison et, nécessairement de passions. Et là, Camoes nous livre un érotisme torride et divin. Comme le souligne Georges Bataille dans sa Conclusion à l’Erotisme (Editions de Minuit) : « le moment érotique est aussi le plus intense. Ainsi est-il situé au sommet de l’esprit humain.« 

Et pourtant, dès l’ouverture des Lusiades, qu’entendons-nous à travers les exploits guerriers, à travers le bruit des cuirasses, des affrontements :



Des soldats dans des combats acharnés et féroces
As armas e os barões assinalados,
Des plages du Portugal d’où partirent nos frères
Que da ocidental praia Lusitana,
Par des mers avant nous vierges encore
Por mares nunca de antes navegados,
Au-delà de l’île de Ceylan, s’engouffrèrent
Passaram ainda além da Taprobana,
Par les périls et les guerres endurcis
Em perigos e guerras esforçados,
Plus que ne le permettait aucune force humaine d’ici
Mais do que prometia a força humana,
Et, parmi ces peuples lointains, ils édifièrent
E entre gente remota edificaram
Ce nouveau royaume qu’eux seuls sublimèrent ;
Novo Reino, que tanto sublimaram;
(Premier Chant – Canto I)

Nous voyons ces terres vierges prises d’assaut par des vagues de guerriers s’engouffrent et qui pénètrent. Georges Bataille le soulignait déjà dans l’Erotisme : » La cruauté et l’érotisme s’ordonnent dans l’esprit que possède la résolution d’aller au delà des limites de l’interdit…Il s’agit de domaines voisins fondés l’un et l’autre sur l’ivresse d’échapper résolument au pouvoir de l’interdit. » (Chapitre IV – Le meurtre, la chasse et la guerre – Les Editions de Minuit)

Camoes place ensuite nos guerriers Lusitaniens sous la protection des dieux, Apollon, Mercure, Jupiter, Mars, … qui n’ont pas eu qu’une vie de sérénité, de recueillements et de prière.

C’est dans le second livre (Canto II) que Camoes révèle un érotisme torride, avec l’apparition de Dioné au milieu des Nymphes. Elle est prise de véritables convulsions, traversent les cieux en nage et se retrouve devant Jupiter. Nous basculons entre faiblesses et forces, entre défaillances et assurances. Encore la pénétration, ici des Etoiles lumineuses « Já penetra as Estrelas luminosas », sans préliminaires et sans monter au septième ciel, nous arrêtons au sixième :

Ouviu-lhe essas palavras piedosas
Elle entendit ces paroles pieuses





A formosa Dione*, e comovida,
La juste Dioné, et en fut émue,
 Dentre as Ninfas se vai, que saudosas
Elle quitte alors les Nymphes, mélancoliques
Ficaram desta súbita partida.
Par ce départ soudain.
Já penetra as Estrelas luminosas,
Déjà elle pénètre les Etoiles lumineuses,
Já na terceira Esfera recebida
Déjà la voici dans la troisième Sphère
 Avante passa, e lá no sexto Céu,
Elle continue, et là dans le sixième Ciel,
Para onde estava o Padre, se moveu. 
Où était le Père, elle se retrouve.

Dans les strophes suivantes, où Dioné continue sa route, nous passons de la chaleur, de suintements, de feu dans des Pôles glacés, (II-34) au registre animal dans le II-35 :

E por mais namorar o soberano
Et afin de plaire au souverain

 Padre, de quem foi sempre amada e eriça,
Père, qui l’a toujours aimée et hérissée,
Se lhe apresenta assim como ao Troiano,
Elle se présente comme à Troie,
Na selva Idea*, já se apresentara.
Dans la forêt de l’Ida*, elle était apparue.
 Se a vira o caçador, que o vulto humano
Si le chasseur Actéon** l’avait vue, à la figure humaine
Perdeu, vendo Diana na água clara,
Perdue, en voyant Diana dans l’eau claire,
 Nunca os famintos galgos o mataram,
Jamais les lévriers affamés ne l’auraient tuée,
Que primeiro desejos o acabaram.
Car la force du désir aurait été plus fort.




Or nous savons bien qu’animalité et sexualité sont intimement liées. La violence du désir du chasseur Actéon contre la violence des lévriers affamés. « Le mouvement charnel est singulièrement étranger à la vie humaine : il se déchaîne en dehors d’elle, à la condition qu’elle s’absente. Celui qui s’abandonne à ce mouvement n’est plus humain, c’est à la manière des bêtes, une aveugle violence qui se réduit au déchaînement, qui jouit d’être aveugle et d’avoir oublié… Une rage, brusquement s’empare d’un être. Cette rage nous est familière, mais nous imaginons facilement la surprise de celui qui n’en aurait pas connaissance et qui, par une machination, découvrirait sans être vu les transports amoureux d’une femme dont la distinction l’aurait frappé. Il y verrait une maladie, l’analogue de la rage des chiens. Comme si quelque chienne enragée s’était substituée à la personnalité de celle qui recevait si dignement. » (L’Erotisme – Georges Bataille – Chapitre IX La pléthore sexuelle et la mort – Les Editions de Minuit)

Camoes fait monter le désir dans le II-36 avec une force de détails sur les cheveux, le cou, les seins, les flancs, les colonnes lisses. Et ce désir qui continue de monter encore et encore (trepavam desejos) avec la dernière image du lierre qui grimpe :

Os crespos fios d’ouro se esparziam
Tant ses cheveux d’or se répandaient

Pelo colo, que a neve escurecia;
Sur son cou que la neige en semblait obscurcie ;
  Andando, as lácteas tetas lhe tremiam,
En marchant, ses seins de lait frissonnaient,
Com quem Amor brincava, e não se via;
Comme si Amour s’en amusait, sans être vu ;
Da alva petrina flamas lhe saíam,
Des flammes explosaient de ses flancs,
  Onde o Menino as almas acendia;
Lorsque Cupidon allumait les âmes ;
Pelas lisas colunas lhe trepavam
Par ses colonnes lisses montaient
Desejos, que como hera se enrolavam. 
Les désirs, qui, comme du lierre, s’y enroulaient.

Camoes qui la couvre dans le II-37 d’un voile léger, ne fait que renforcer les désirs et les passions. Et les désirs grandissent et grandissent encore, jusqu’au feu d’artifice. Camoes par le voile ajoute un semblant d’interdit qui dévoile en même temps qu’il voile. C’est un non qui veut dire oui. Un mystère à découvrir. « Nous sommes admis à la connaissance d’un plaisir dans lequel la notion de plaisir se mêle au mystère, expressif de l’interdit qui détermine le plaisir en même temps qu’il le condamne. » (L’Erotisme, Georges Bataille, Chapitre IX, Editions de Minuit)

C’um delgado sendal as partes cobre,
D’un voile léger, elle couvre ses parties

 De quem vergonha é natural reparo,
Dont la pudeur est un rempart naturel,
Porém nem tudo esconde, nem descobre,
Mais tout ne se cache ni ne se découvre,
O véu, dos roxos lírios pouco avaro;
Le voile de lys pourpre reste peu avare ;
 Mas, para que o desejo acenda o dobre,
Mais pour que le désir grandisse plus encore,
Lhe põe diante aquele objeto raro.
S’enflamme cet objet si léger.
Já se sentem no Céu, por toda a parte,
Déjà l’on ressent dans le ciel, de toutes parts,
  Ciúmes em Vulcano, amor em Marte.
La jalousie de Vulcain et l’amour de Mars.

Dans le II-38, Camoes passe au faux registre angélique (angélico semblante) avec en association la maltraitance par les assauts amoureux avec le refus et l’acceptation concomitante de celle qui dit oui et qui dit non :

E mostrando no angélico semblante
Elle montre sur son visage angélique





Co’o riso uma tristeza misturada,
Un sourire triste,
Como dama que foi do incauto amante
Comme chez une dame que l’amant entreprenant
Em brincos amorosos mal tratada,
Maltraite par des assauts amoureux,
Que se aqueixa e se ri num mesmo instante,
Qu’elle reproche et accepte dans le même instant,
E se torna entre alegre magoada,
Hésitant entre joie et peine,
 Desta arte a Deusa, a quem nenhuma iguala,
Dans cet art la Déesse, que personne n’égale,
  Mais mimosa que triste ao Padre fala:
Plus douce que triste parle à Jupiter, le Père :

Camoes arrive au paroxysme de la relation. Il parle d’un acte évité qui ressemble à si méprendre à un acte consommé. Il aurait juste fallu que notre dieu se retrouve seul…

E destas brandas mostras comovido,
Et à ces douces démonstrations,

  Que moveram de um tigre o peito duro,
Qui auraient agité la dure poitrine d’un tigre,
Co’o vulto alegre, qual do Céu subido,
La face joyeuse, qui du haut de ce ciel,
Torna sereno e claro o ar escuro,
Rendait cet univers sombre serein et clair,
 As lágrimas lhe alimpa, e acendido
Ses larmes ruissellent et il éclaire
Na face a beija, e abraça o colo puro;
Son visage de baisers et embrasse son cou parfait ;
De modo que dali, se só se achara,
Alors, à ce moment, si seuls ils s’étaient retrouvés,
Outro novo Cupido se gerara.
Un autre nouveau Cupidon aurait été engendré.

Bien entendu, l’érotisme ne se découvre pas que dans les Lusiades. Les Sonnets de Camoes regorgent d’images et de situations amoureuses. Déjà Charles Magnin en 1832 le notait dans la Revue des Deux Mondes :

« Les poésies de Camoens qui se rapportent à ces premiers temps d’amour, sont pleines de passion et de délire. En voici un échantillon:




SONNET IX.
«Je suis en proie à un état indéfinissable ; je frissonne et je brûle à-la-fois ; je pleure et ris au même instant, sans en savoir la cause. J’embrasse le monde entier et je ne puis rien étreindre. Toutes mes facultés sont bouleversées : mon âme exhale un feu terrible ; des ruisseaux de larmes coulent de mes yeux. Tantôt j’espère, tantôt je me décourage ; quelquefois je dé« lire, d’autres fois ma raison revient. Je suis sur la terre et ma pensée traverse l’espace. En une heure je vis une année ; en mille années je n’en puis trouver une qui me satisfasse. Si quelqu’un me demande pourquoi je suis ainsi, je répondrai que je l’ignore. Je soupçonne cependant, madame, que c’est pour vous avoir vue. »

Une passion si violente et si ingénieuse à-la-fois dut être payée de retour ; mais le rang et la fortune élevaient entre les deux amans une barrière infranchissable. Les parens de sa maîtresse, puissans à la cour, intervinrent, et un ordre d’exil éloigna Camoens de Lisbonne. »
[Revue des Deux Mondes – 1832 – tome 6 –  Charles Magnin –  Littérature étrangère – Luiz de Camoëns]

 

 

 

**

Camoes érotique

 

 

 

 

SONNET IX LUIS DE CAMOES SONETO IX – Tanto de meu estado me acho incerto,

SONNET IX LUIS DE CAMOES SONETO IX
Tanto de meu estado me acho incerto
LITTERATURE PORTUGAISE

Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue

Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

SONNETS
SONETOS

 sonnet-ix-luis-de-camoes-soneto-ix-artgitato

Œuvre de Luis de Camoes

 Sonetos de Luís Vaz de Camões
Les Sonnets de Camoes

Traduction Jacky Lavauzelle

SONETO IX
SONNET IX

Tanto de meu estado me acho incerto, 
Je me trouve incertain dans un double état,
Que em vivo ardor tremendo estou de frio;
Je brûle vif tout en grelotant de froid ;
Sem causa, juntamente choro e rio,
Sans raison, dans le même instant, je pleure et je ris
O mundo todo abarco e nada aperto.
Le monde entier j’embrasse et rien n’étreins.

*

É tudo quanto sinto um desconcerto;
Et voilà que je m’égare ;
Da alma um fogo me sai, da vista um rio;
De mon âme un feu violent, de mes yeux une rivière ;
Agora espero, agora desconfio,
Maintenant j’espère, maintenant je désespère,
Agora desvario, agora acerto.
Maintenant la folie, maintenant la raison.

*

Estando em terra, chego ao Céu voando,
Être sur la terre, voler dans le Ciel,
Numa hora acho mil anos, e é de jeito
En une heure vivre mille ans, mais
Que em mil anos não posso achar uma hora.
En mille ans ne peut pas trouver une heure.

*

Se me pergunta alguém porque assim ando,
Si on me demande pourquoi ainsi je suis,
Respondo que não sei; porém suspeito
Je réponds que je n’en sais rien ; mais je soupçonne
Que só porque vos vi, minha Senhora.
Seulement, ma Dame, que c’est que je vous ai vue.

******

Sonnet IX Luis de Camoes Soneto IX

******

LA POESIE AMOUREUSE DE CAMOES
par CHARLES MAGNIN
et une traduction du neuvième sonnet

Revue des Deux Mondes – 1832 – tome 6
Charles Magnin
Littérature étrangère – Luiz de Camoëns

« Les poésies de Camoens qui se rapportent à ces premiers temps d’amour, sont pleines de passion et de délire. En voici un échantillon:

SONNET IX.

«Je suis en proie à un état indéfinissable ; je frissonne et je brûle à-la-fois ; je pleure et ris au même instant, sans en savoir la cause. J’embrasse le monde entier et je ne puis rien étreindre. Toutes mes facultés sont bouleversées : mon âme exhale un feu terrible ; des ruisseaux de larmes coulent de mes yeux. Tantôt j’espère, tantôt je me décourage ; quelquefois je dé« lire, d’autres fois ma raison revient. Je suis sur la terre et ma pensée traverse l’espace. En une heure je vis une année ; en mille années je n’en puis trouver une qui me satisfasse. Si quelqu’un me demande pourquoi je suis ainsi, je répondrai que je l’ignore. Je soupçonne cependant, madame, que c’est pour vous avoir vue. »

Une passion si violente et si ingénieuse à-la-fois dut être payée de retour ; mais le rang et la fortune élevaient entre les deux amans une barrière infranchissable. Les parens de sa maîtresse, puissans à la cour, intervinrent, et un ordre d’exil éloigna Camoens de Lisbonne. »

 

*******

Sonnet IX Luis de Camoes Soneto IX

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POÉSIE PORTUGAISE & BRÉSILIENNE ET LITTÉRATURE PORTUGAISE & BRÉSILIENNE

PORTUGAL & BRESIL

_____________

Fernando Pessoa

_______________

 

Traduction Jacky Lavauzelle
_____________________________





Traductions Artgitato Français Portugais Latin Tchèque Allemand Espagnol

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POESIES PORTUGAISES
LITTERATURES PORTUGAISES
TEXTES PORTUGAIS & BRESILIENS

Tradução francesa de textos em português

*******

Luis de Camões

Vie & Œuvre de Luis de Camões
Vida e Obra de Luis de Camões
Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

Amazon.fr – LES LUSIADES: OS LUSIADAS – Camões, Luís de, LAVAUZELLE, JACKY – Livres

 

**

Miguel Araujo

Le Mari des autres
Os Maridos das outras


**

Susana Felix

Canção de Madrugar
Rua da Saudade  

**



Pedro Abrunhosa

Será
Eu nao sei quem te perdeu – Je ne sais pas qui te perd
Beijo – Baiser
Momento
Pontes entre nos – Un Pont entre nous
Agarra-me esta noite – Retiens-moi cette nuit

**

Brésil
Vicente de Carvalho

Poemas – Poèmes

Traduction Jacky Lavauzelle

**

Brésil
 João da Cruz e Sousa

Poemas – Poèmes

**

 

Almeida Garrett

Poésie

**

Brésil
Cécilia MEIRELES

La Poésie de Cécilia Meireles – A poesia de Cecília Meireles
Cecilia Meireles a poesia de Cecilia Meireles la poésie de Cécilia Meireles Artgitato

**

Brésil
Gonçalves DIAS

Mon Chant de Mort
Meu canto de morte

Meu canto de morte Mon Chant de Mort Gonçalves Dias Poemas Poèmes Artgitato Femme Tupi**

FLORBELA ESPANCA

POÉSIE – POESIA

**





Brésil
Alphonsus de GUIMARAENS

A Poesia de Alphonsus de Guimaraens
La Poésie d’Alphonsus de Guimaraens

Alphonsus_de_Guimaraens_(facing_left)
**

Brésil
MACHADO DE ASSIS
Joaquim Maria Machado de Assis

Œuvre

joaquim-maria-machado-de-assis-artgitato**

António Nobre

Obras – Œuvre

**





Fernando Pessoa

Poesia e Prosa – Poésie & Prose
Fernando Pesso Literatura Português Poesia e Prosa Poésie et Prose Artgitato

 

**

Brésil
Jorge Ben Jor

Chove Chuva
Il pleut des cordes

**

Eça de Queiroz

O Mandarim – Le Mandarin (1880)

**

ANTERO DE QUENTAL

Poésie

******

Tradução francesa de textos em português
Traduction Portugais
Jacky Lavauzelle

 

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Symbole-Artgitato-6.jpg.

Jardins do Palácio de Cristal – Porto – Les Jardins du Palais de Cristal

PORTUGAL
PORTO




porto-artgitato-portugal-jardins-do-palacio-de-cristal

 

 Photos Jacky Lavauzelle

Jardins do Palácio de Cristal

Les Jardins du Palais de Cristal





Avec un poème de Luis de  Camões
N’hum jardim adornado de verdura
&
Le Jardin d’Emile Verhaeren

 

N’hum jardim adornado de verdura,
Que esmaltavão por cima várias flores,
Entrou hum dia a deosa dos amores,
Com a deosa da caça e da espessura.

jardins-do-palacio-de-cristal-artgitato-les-jardins-du-palais-de-cristal-porto-1




Diana tomou logo hũa rosa pura,
Venus hum roxo lyrio, dos melhores;
Mas excedião muito ás outras flores
As violas na graça e formosura.

jardins-do-palacio-de-cristal-artgitato-les-jardins-du-palais-de-cristal-porto-3

Perguntão a Cupido, que alli estava,
Qual de aquellas tres flores tomaria
Por mais suave e pura, e mais formosa.

jardins-do-palacio-de-cristal-artgitato-les-jardins-du-palais-de-cristal-porto-5

Sorrindo-se o menino lhes tornava:
Todas formosas são; mas eu queria
Viola antes que lyrio, nem que rosa.

Luis de Camões 

jardins-do-palacio-de-cristal-artgitato-les-jardins-du-palais-de-cristal-porto-7

L’herbe y est bleue et la haie azurée
De papillons de verre et de bulles de fruits ;
Des paons courent, au long des buis,
Un lion clair barre l’entrée.

Chaque montée est un espoir
En escalier, vers une attente ;
Par les midis chauffés, la marche est haletante,
Mais le repos attend, au bout du soir.

Des ruisselets qui font blanches les fautes
Coulent, autour de gazons frais ;
L’agneau divin avec sa croix, s’endort, auprès
Des jacinthes, pâles et hautes.

Des fleurs droites, comme l’ardeur
Extatique des âmes blanches,
Fusent, en un élan de branches,
Vers leur splendeur.

Un vent très lentement ondé
Chante une prière, sans paroles ;
L’air filigrane une auréole,
À chaque disque émeraudé.

L’ombre même n’est qu’un essor,
Vers les clartés qui se transposent ;
Et les rayons calmés reposent
Sur les bouches des lilas d’or.

Emile Verhaeren

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Jardins do Palácio de Cristal

Camões : Les Lusiades (Chant I, 1 à 8) OS LUSIADAS -Texte Bilingue de luis de Camoes

LITTERATURE PORTUGAISE
literatura português

Luis de Camões

Luis de Camoes Les Lusiades

OS LUSIADAS
(1556)

LES LUSIADES

CHANT I
Canto Primeiro

1

Des soldats dans des combats acharnés et féroces
As armas e os barões assinalados,
Des plages du Portugal d’où partirent nos frères
Que da ocidental praia Lusitana,
Par des mers avant nous vierges encore
Por mares nunca de antes navegados,
Au-delà de l’île de Ceylan, s’engouffrèrent
Passaram ainda além da Taprobana,
….

2
E aussi les mémoires et le passé glorieux
E também as memórias gloriosas
De ces rois qui ont imposé au-delà des mers

 Daqueles Reis, que foram dilatando

 3

Cessons de savoir qui des Grecs ou des Troyens
Cessem do sábio Grego e do Troiano
Fit le plus long et le plus difficile voyage

As navegações grandes que fizeram;


4

Et vous, mes nymphes sorties du Tage maternel
E vós, Tágides minhas, pois criado
Vous m’enflammez  d’une ardeur nouvelle
Tendes em mim um novo engenho ardente,

 5

 Donnez-moi une grande et terrible fureur
Dai-me uma fúria grande e sonorosa,
Et laissez les sons rudes aux humbles labeurs

E não de agreste avena ou frauta ruda,
Afin que je souffle belliqueux dans le cor enflé
Mas de tuba canora e belicosa,

6

Toi, Sébastien, qui nâquis entouré d’attention
E vós, ó bem nascida segurança
Dans ce Portugal libéré, protecteur
Da Lusitana antiga liberdade,
Qui attend et espère ta fougueuse ambition
E não menos certíssima esperança

7

Toi, nouvelle branche florissante et renommée
Vós, tenro e novo ramo florescente
Qui pousse sur la vision d’Alphonse lumineuse

De uma árvore de Cristo mais amada
A donné à cet arbre une allure majestueuse

 Que nenhuma nascida no Ocidente,

8

Toi, puissant Roi, dont l’immense empire
Vós, poderoso Rei, cujo alto Imperio
S’étend des terres où le soleil inspire ;
O Sol, logo em nascendo, vê primeiro;
Aux terres du milieu de notre hémisphère
Vê-o também no meio do Hemisfério,

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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luis de camoes literatura português os lusiadas