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L’ŒUVRE DE ÉMILE POUVILLON

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LITTÉRATURE FRANÇAISE

EMILE POUVILLON

né le 10 octobre 1840 à Montauban et mort le 7 octobre 1906 à Jacob-Bellecombette

L’ŒUVRE DE ÉMILE POUVILLON

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LES ANÉMONES SONT MORTES

Paru dans 
LISEZ-MOI
N°89- 10 mai 1909

Oh ! le premier frisson du jour ! le sourire étonné, lointain, de l’aube qui va naître ! Oh ! le regard mince, à demi engrainé, de la vie qui s’éveille !

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John William Waterhouse, Le Réveil d’Adonis, The Awakening of Adonis, 1900

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FRAGILITÉ

Paru dans
LISEZ-MOI

N°67
10 JUIN 1908

C’est à Cauterets, pendant la saison, la saison parfumée, la saison brève, quand les amoureux se hâtent d’aimer, quand les fleurs se hâtent de fleurir.

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DÉSIR DE SOLEIL

Paru dans 
LISEZ-MOI
N°39- 10 avril 1907

Frileuse, à l’orée du bois, sous la cépée mouillée de brume, la violette s’éveille au premier souffle du matin, frileuse, frissonnante.

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TOMBÉE DE NUIT

Paru dans 
LISEZ-MOI
N°46 – 25 juillet 1907

La nuit tombe. L’autan, qui souffle depuis le matin, a charrié des nuages ; ils couvrent, maintenant, tout le ciel. Le vent s’est calmé. La soirée se fait lourde avec des odeurs errantes, des odeurs chaudes d’herbe mûre et de chèvre-feuille en fleurs…

La Faneuse de Julien Dupré, vers 1880
&
Buste de Pouvillon par Bourdelle
Musée Ingres-Bourdelle de Montauban

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GIBOULÉES

Paru dans 
LISEZ-MOI
N°15- 10 avril 1906

Pluie et soleil. Des nuages courent, légers, d’une blancheur de ouate ; ils s’épaississent peu à peu, se gonflent, alentis, lourds de chaleur. Puis, ils crèvent.

Isaac Levitan , Исаак Ильич Левитан , Nénuphars, 1895

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HANNETON, VOLE…

Paru dans 
LISEZ-MOI
N°90 – 25 Mai 1909

Aimables, comme tous les étourdis, prompts à s’instruire, faciles à dissimuler dans les pupitres, les hannetons, jadis, m’ont donné bien des joies. Deux d’abord, que j’attelais ensemble à une voiture en papier ; un autre après, mort trop jeune, qui exécutait de magnifiques dessins à l’encre, du bout de la patte, mais très bien !

Edmund Reitter, Cycle de vie d’un hanneton, Melolonthinae, table75, 1908

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LES CORRESPONDANCES D’ÉMILE POUVILLON

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L’AMITIÉ SACRÉE D’ÉMILE POUVILLON

Par N. D.
Revue des Deux Mondes
Tome 58
1910

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Autrefois Loti avait l’aimable habitude de nous amener tous ses amis et c’est ainsi que nous avons connu Emile Pouvillon. Il vint pour la première fois chez mes parents à Marennes en juin 18….

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L’ECRITURE et LA CREATION
dans la correspondance
d’EMILE POUVILLON 

Correspondances avec N.D. parues dans
La Revue des Deux Mondes 
Tome 58
1910

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LE TARN-ET-GARONNE
dans la correspondance
d’EMILE POUVILLON 

Correspondances avec N.D. parues dans
La Revue des Deux Mondes 
Tome 58
1910

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LA CHARENTE-MARITIME
dans la correspondance
d’EMILE POUVILLON 

Correspondances avec N.D. parues dans
La Revue des Deux Mondes 
Tome 58
1910

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PIERRE LOTI 
dans la correspondance
d’EMILE POUVILLON

Correspondances avec N.D. parues dans
La Revue des Deux Mondes 
Tome 58
1910

 

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LES ANÉMONES SONT MORTES – ÉMILE POUVILLON

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LITTÉRATURE FRANÇAISE

EMILE POUVILLON

né le 10 octobre 1840 à Montauban et mort le 7 octobre 1906 à Jacob-Bellecombette

LES ANÉMONES SONT MORTES

Paru dans le le magazine
LISEZ-MOI
N°89- 10 mai 1909

 

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John William Waterhouse, Le Réveil d’Adonis, The Awakening of Adonis, 1900

Oh ! le premier frisson du jour ! le sourire étonné, lointain, de l’aube qui va naître ! Oh ! le regard mince, à demi engrainé, de la vie qui s’éveille !

La terre dort ; engourdi dans la froide jonchée des feuilles mortes, le bois se tient là, tout raide avec ses cépées nues, comme ensorcelé par l’hiver. Arbres sans feuilles, rossignols sans voix ; la terre dort.

Pas d’autre commencement de vie d’une traînée de blanches anémones écloses d’hier au bord du bois et quelques touffes de verdure tendre, çà et là, dans le pré, comme si le jeune printemps – si jeune ! – avait, en jouant, posé, çà et là son pied sur l’herbe engourdie…

Ce n’est pas le jeune printemps, c’est une pastoure, un bouvier, qui viennent de folâtrer çà et là sur l’herbe.

Très calme, un peu lasse, elle s’appuie d’une épaule au fût mince d’un peuplier blanc, et, ainsi inclinée, la joue fraîche appliquée à la froideur de l’écorce, elle est comme un jeune arbre en croissance, avec sa joue duveteuse pareille au chaton blanc qui débourre, avec la grâce un peu raide de son corps allongé…

Si calme, si pure ! Ce qui lui monte de tendresse au cœur est aussi lent à venir, aussi frais, aussi inconscient que la sève en travail qui glisse sous l’écorce.

Lui, le bouvier, est debout devant elle, et, en manière d’offrande, il lui envoie au visage une poignée d’anémones cueillies au bord du bois. Oh ! le regard limpide qui rit à travers la retombée des fleurs blanches !

Pourquoi si vite en allée, hélas ! l’heure ingénue du premier printemps ? pourquoi si tôt passée, la blancheur des anémones ?

La pastoure et le bouvier sont maintenant au profond du bois, sous les feuilles. Elle est là dans l’ombre, la pastoure, languide et meurtrie comme une herbe trop mûre ; lui debout, le front levé, le regard luisant.

A brassées, dans le bois, il a cueilli pour la fleurir les genêts et chèvrefeuilles, et lentement, amoureusement, il les effeuille sur la robe, sur les épaules, sur le visage de son amie. Et la robe étincelle, toute rose et tout or, et la bouche sourit ; oh ! le sourire meurtri, oh ! le regard languide à travers la pluie dorée des genêts, la pluie rose des chèvrefeuilles !

Et, pendant qu’elle sourit, toute peinte et embaumée de fleurs, la pastoure, un regret lui vient, hélas ! un regret tardif ; elle pense aux anémones qui fleurissaient au bord des bois, aux blanches, aux virginales anémones.

Elle se penche, elle cherche autour d’elle, dans l’herbe ; et, pendant que ses mains cueillent, pour les laisser retomber aussitôt, les tiges mourantes, les pétales du fond du ravin, de l’ombre fraîche irrespirée, qui rempli les cépées humides, voici venir comme des soupirs modulés, des soupirs si frêles, si tendres !

On dirait des voix mystérieuses, des voix de cristal, qui, là-bas, dans l’ombre fraîche, irrespirée, conduisent un deuil, un deuil blanc…

Les voix disent :

« Les anémones sont mortes ! »

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