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LE TAMBOUR – Poème de MÖRIKE – DER TAMBOUR

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Mörike
Traduction Jacky Lavauzelle


LITTÉRATURE ALLEMANDE
Deutsch Literatur

Gedichte – Poèmes

EDUARD MÖRIKE

8. September 1804  Ludwigsburg- 4. Juni 1875 Stuttgart
8 septembre 1804 – 4 juin 1875

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DER TAMBOUR
LE TAMBOUR
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Ernest Meissonier, 1814, la Campagne de France, Napoléon et son état-major

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Wenn meine Mutter hexen könnt’,
Si ma mère était sorcière,
Da müsst’ sie mit dem Regiment
Elle devrait marcher avec le régiment
Nach Frankreich, überall mit hin,
En France, partout en France,
Und wär’ die Marketenderin.
Et elle serait alors la cantinière.
Im Lager wohl um Mitternacht,
Dans le camp probablement jusqu’à minuit,…


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GIOSUE CARDUCCI – ÇA IRA (1883)- PREMIER SONNET – Lieto su i colli di Borgogna splende

Traduction – Texte Bilingue
CARDUCCI


 

Giosuè Carducci
1835- 1907

Prix Nobel de Littérature 1906

 

Traduction Jacky Lavauzelle

Sélection de poèmes de
Giosuè Carducci
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ÇA IRA
I
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Lieto su i colli di Borgogna splende
Heureux brille sur les collines de Bourgogne
e in val di Marna a le vendemmie il sole:
et sur les vendanges dans la vallée de la Marne le soleil :
il riposato suoI piccardo attende
le sol apaisé de la Picardie attend
l’aratro che l’inviti a nuova prole.
de la charrue une nouvelle invitation à procréer.

*

Ma il falcetto su l’uve iroso scende
Mais la faucille sur les raisins de colère s’abat
come una scure, e par che sangue còle:
telle une hache, d’où semble s’écouler du sang :
 nel rosso vespro l’arator protende
dans ce soir rouge, le paysan observe
l’occhio vago a le terre inculte e sole,
le regard vague les terres incultes et solitaires,

*

ed il pungolo vibra in su i mugghianti
et le fouet claque sur les bêtes mugissantes
  quasi che l’asta palleggiasse, e afferra
comme s’il agitait de sa lance, il empoigne alors
la stiva urlando : Avanti, Francia, avanti!
la charrue en criant : En avant, France, en avant !

*

Stride l’aratro in solchi aspri: la terra
La charrue gémit dans l’âpre sillon ; la terre
  fuma: l’aria oscurata è di montanti
fume ;  l’air est obscurci par l’ombre montante
fantasimi che cercano la guerra.
des fantômes qui cherchent la guerre.


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ÇA IRA
 I

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GIOSUE CARDUCCI

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LE « ÇA IRA »
Le poète Giosuè Carducci
Maurice Muret
Revue des Deux Mondes
Tome 40 – 1907

…Le sonnet est un moule d’une rare plasticité. Il s’est prêté aux mignardises de Joséphin Soulary comme aux visions grandioses de José Maria de Heredia. Dans leur concision lapidaire, leur âpre et sinistre beauté, les douze sonnets de Ça ira brillent d’un éclat tragique.

C’est au sortir d’une lecture de la Révolution française par Carlyle que Carducci les composa. Sans doute il connaissait aussi Thiers, Louis Blanc et Michelet ; mais la lecture de Carlyle donna l’élan décisif. C’est elle qui força l’inspiration. Comme Carlyle, — et comme Joseph de Maistre, — Carducci voit dans la Révolution française un événement proprement « satanique, » mais le rebelle qu’il est attache à ce terme le sens favorable qui se découvre dans son Hymne à Satan. La Révolution française est pour lui une revanche de la raison, de la liberté, de la justice sur les « tyrannies séculaires » de l’Eglise et de la monarchie. Il a protesté contre les critiques qui dénoncèrent ses sympathies terroristes quelque peu excessives ; il a prétendu s’être borné (ou à peu près) au rôle d historiographe. C’est pur paradoxe ! Ça ira prend énergiquement fait et cause pour la Terreur. Carducci condamne Louis XVI et Marie-Antoinette avec une rigueur inconnue des historiens impartiaux. Le sonnet qui retrace le meurtre de la princesse de Lamballe est une apologie déguisée de ce crime. Louis XVI, enfin, dans la prison où il se recueille en attendant la mort, est montré par le poète italien « demandant pardon au ciel pour la nuit de la Saint-Barthélemy. » Que voilà donc un « état d’Ame » peu historique ! N’y a-t-il pas tout lieu de croire que Louis XVI, à la veille de mourir, était à cent lieues de penser qu’il expiait les méfaits de Charles IX ? C’est l’impitoyable logique jacobine qui établit des rapprochements de cette sorte.

Il faut tenir compte, dans l’appréciation du Ça ira, de la date où fut publié cet ouvrage. Il parut « pour le 77e anniversaire de la République, » à une époque où la France traversait une nouvelle « année terrible. » Bien que le poète n’y fasse aucune allusion formelle, les événements de 1870-1871 restent toujours présents à son esprit. A l’opprobre de Sedan s’oppose dans sa pensée la gloire de Valmy, de Valmy qui fait l’objet de son dernier sonnet. Plutôt que Sedan, la Terreur ; plutôt Danton que Napoléon III ; plutôt Robespierre que Bazaine, voilà ce qu’on peut lire entre les lignes du Ça ira. Un critique italien a parlé des « Grâces pétrolières » qui avaient servi de marraines à cette poésie. Et ce propos irrita l’auteur. Le mot n’en était pas moins exact.

Indépendamment du Ça ira consacré à un sujet français, Carducci mentionne fréquemment la France dans ses ouvrages. Quel autre pays a été plus étroitement mêlé aux destinées du Risorgimento ? Carducci n’est pas gallophobe, tant s’en faut ; mais c’est exclusivement à la France rouge que vont ses sympathies. Les Iambes et épodes traînent aux gémonies ce peuple devenu infidèle à l’idéal révolutionnaire d’autrefois. Le poète maudit la France impériale « brigande au service du Pape » (masnadière papale). Dans les vers Pour Edouard Corazzini, il invective plus sauvagement encore la « grande nation » au nom de ceux qui crurent en elle, de ceux « qui avaient grandi à ta libre splendeur, de ceux qui t’avaient aimée, ô France ! » Même note dans le Sacre d’Henri V, où il s’élève contre les tentatives de restauration monarchique en France après la chute de l’Empire. Mais c’est surtout contre Bonaparte et le bonapartisme que le poète romain brandit ses foudres vengeresses.

Maurice Muret
Revue des Deux Mondes
Tome 40 – 1907

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CHAROLLES

VILLAGE DE FRANCE
BOURGOGNE
CHAROLLES


Charolles Bourgogne Artgitato




 


CHAROLLES

-Photos Jacky Lavauzelle-

Charolles Bourgogne Artgitato (2)

LA VACHE
de Jules Renard

Las de chercher, on a fini par ne pas lui donner de nom. Elle s’appelle simplement « la vache » et c’est le nom qui lui va le mieux.

D’ailleurs, qu’importe, pourvu qu’elle mange ! et l’herbe fraîche, le foin sec, les légumes, le grain et même le pain et le sel, elle a tout à discrétion, et elle mange de tout, tout le temps, deux fois, puisqu’elle rumine.

Dès qu’elle m’a vu, elle accourt d’un petit pas léger, en sabots fendus, la peau bien tirée sur ses pattes comme un bas blanc, elle arrive certaine que j’apporte quelque chose qui se mange, et l’admirant chaque fois, je ne peux que lui dire : Tiens, mange !

Mais de ce qu’elle absorbe elle fait du lait et non de la graisse. À heure fixe, elle offre son pis plein et carré. Elle ne retient pas le lait, — il y a des vaches qui le retiennent, — généreusement, par ses quatre trayons élastiques, à peine pressés, elle vide sa fontaine. Elle ne remue ni le pied, ni la queue, mais de sa langue énorme et souple, elle s’amuse à lécher le dos de la servante.

Quoiqu’elle vive seule, l’appétit l’empêche de s’ennuyer. Il est rare qu’elle beugle de regret au souvenir vague de son dernier veau. Mais elle aime les visites, accueillante avec ses cornes relevées sur le front, et ses lèvres affriandées d’où pendent un fil d’eau et un brin d’herbe.

Les hommes, qui ne craignent rien, flattent son ventre débordant ; les femmes, étonnées qu’une si grosse bête soit si douce, ne se défient plus que de ses caresses et font des rêves de bonheur.

Jules Renard
Le Vigneron dans sa vigne
Mercure de France, 1914
pp. 222-223

Charolles Bourgogne Artgitato (3) Charolles Bourgogne Artgitato (5) Charolles Bourgogne Artgitato (6) Charolles Bourgogne Artgitato (7) Charolles Bourgogne Artgitato (8) Charolles Bourgogne Artgitato (9)

1868

Charolles Bourgogne Artgitato (10)

L’Orgue
Église du Sacré-Cœur de Charolles

Charolles Bourgogne Artgitato (11) Charolles Bourgogne Artgitato (12) Charolles Bourgogne Artgitato (13) Charolles Bourgogne Artgitato (15) Charolles Bourgogne Artgitato (17)

 

LA VACHE
Poème de Victor Hugo

Devant la blanche ferme où parfois vers midi
Un vieillard vient s’asseoir sur le seuil attiédi,
Où cent poules gaîment mêlent leurs crêtes rouges,
Où, gardiens du sommeil, les dogues dans leurs bouges
Ecoutent les chansons du gardien du réveil,
Du beau coq vernissé qui reluit au soleil,
Une vache était là, tout à l’heure arrêtée.
Superbe, énorme, rousse et de blanc tachetée,
Douce comme une biche avec ses jeunes faons,
Elle avait sous le ventre un beau groupe d’enfants,
D’enfants aux dents de marbre, aux cheveux en broussailles
Frais, et plus charbonnés que de vieilles murailles,
Qui, bruyants, tous ensemble, à grands cris appelant
D’autres qui, tout petits, se hâtaient en tremblant,
Dérobant sans pitié quelque laitière absente,
Sous leur bouche joyeuse et peut-être blessante
Et sous leurs doigts pressant le lait pas mille trous,
Tiraient le pis fécond de la mère au poil roux.
Elle, bonne et puissante et de son trésor pleine,
Sous leurs mains par moments faisant frémir à peine
Son beau flanc plus ombré qu’un flanc de léopard,
Distraite, regardait vaguement quelque part.

Ainsi, Nature ! abri de toute créature !
O mère universelle ! indulgente Nature !
Ainsi, tous à la fois, mystiques et charnels,
Cherchant l’ombre et le lait sous tes flancs éternels,
Nous sommes là, savants, poëtes, pêle-mêle,
Pendus de toutes parts à ta forte mamelle !
Et tandis qu’affamés, avec des cris vainqueurs,
A tes sources sans fin désaltérant nos cœurs,

Pour en faire plus tard notre sang et nos âme,
Nous aspirons à flots ta lumière et ta flamme,
Les feuillages, les monts, les prés verts, le ciel bleu,
Toi, sans te déranger, tu rêves à ton Dieu !

15 mai 1837
Victor Hugo
Les Voix intérieures – XV

 

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CHAROLLES DANS LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE

« CHAROLLES, (Géog.) petite ville de France en Bourgogne, capitale du Charolois, sur la Réconce. Long. 21. 42. lat. 46. 25. »

L’Encyclopédie – Première Edition
Tome 3 – Page 214