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Le Poète Inconnu- Poème de Constantin Cavafy – Ούτος Εκείνος

Poème de Cavafy
Gr
èce – Ελλάδα

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Traduction Jacky Lavauzelle*******

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Constantin Cavafy poèmes
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LITTERATURE GRECQUE
POESIE GRECQUE

Ελληνική λογοτεχνία
Ελληνική ποίηση

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Constantin Cavafy
Καβάφης
1863 – 1933

Traduction Jacky Lavauzelle

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Traduction Jacky Lavauzelle


LES POEMES GRECS

 Le Poète inconnu
Ούτος Εκείνος 

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Traduction Jacky Lavauzelle
Le Poète en détresse, William Hogarth, 1736, Birmingham Museum and Art Gallery

 

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Άγνωστος — ξένος μες στην Aντιόχεια — Εδεσσηνός
Inconnu – étranger à Antioche – venant d’Edesse,
γράφει πολλά. Και τέλος πάντων, να, ο λίνος
il écrit tant. Et enfin, oui, voici
 ο τελευταίος έγινε. Με αυτόν ογδόντα τρία
la toute dernière strophe. Avec elle, quatre-vingt trois

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ποιήματα εν όλω. Πλην τον ποιητή
poèmes en tout. Mais le poète
κούρασε τόσο γράψιμο, τόση στιχοποιία,
est harassé,  tellement fatigué d’écrire, de parfaire son style,
και τόση έντασις σ’ ελληνική φρασιολογία,
et mettre tant d’intensité dans la phraséologie grecque,
και τώρα τον βαραίνει πια το κάθε τι —
et maintenant tout lui pèse –

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Μια σκέψις όμως παρευθύς από την αθυμία
Une pensée, cependant, lui fait oublier son anxiété,
τον βγάζει — το εξαίσιον Ούτος Εκείνος,
l’exquis « C’est bien lui ! »
που άλλοτε στον ύπνο του άκουσε ο Λουκιανός.
que Lucien entendit dans son sommeil.

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Précisions
Pour l’analyse de ce poème, lire :
https://latistor.blogspot.fr/2016/01/blog-post_29.html

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Καβάφης
Traduction Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
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LA POESIE GRECQUE EN GRECE 

Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.

Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…

Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844

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Καβάφης
Constantin Cavafy
Έλληνα ποιητή
Poème de Cavafy

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LA JOIE, LE DECOURAGEMENT ET LA FOLIE POEME DE WILLIAM WORDSWORTH – RESOLUTION ET INDEPENDANCE -VII

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Poésie anglaise
William Wordsworth
7 April 1770 – 23 April 1850
7 avril 1770 – 22 avril 1850
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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English Text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE WILLIAM WORDSWORTH

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William Wordsworth’s poems
POEMS
POEMES

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 RESOLUTION AND INDEPENDENCE

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RESOLUTION & INDEPENDANCE

La Mort de Thomas Chatterton
Henry Wallis
1856
Birmingham Museum and Art Gallery

VII
LA JOIE, LE DECOURAGEMENT ET LA FOLIE

 
I thought of Chatterton, the marvellous Boy,
Je pensais à Chatterton, ce garçon merveilleux,
The sleepless Soul that perished in his pride;
Cette âme sans sommeil qui périt dans son orgueil ;
Of Him who walked in glory and in joy
A celui qui marchait dans la gloire et dans la joie
Following his plough, along the mountain-side:
Suivant sa charrue, le long de la montagne :
By our own spirits are we deified:
Par nos propres esprits, nous sommes déifiés :
We Poets in our youth begin in gladness;
Nous, les jeunes poètes, commençons dans la joie ;
But thereof come in the end despondency and madness.
Viennent ensuite le découragement puis la folie.


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POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH

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UN STYLE SANS ARTIFICE

Une poésie sans cesse recommencée

Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :

To the bare trees and mountains bare.
And grass in the green field.

Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.

Antoine Fontaney
(poète romantique français ())
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835

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