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THE BEGGAR’S OPERA – L’OPERA DU GUEUX – AIR LXVI – GREENES SLEEVES – LES MANCHES VERTES

LITTERATURE ANGLAISE

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JOHN GAY
30 June 1685 – 4 December 1732
30 juin 1685 – 4 décembre 1732

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


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LES POEMES
DE JOHN GAY

John Gay’s poems
THE BEGGAR’S OPERA
L’OPERA DU GUEUX
ACTE III – Scène V

AIR LXVI
GREEN SLEEVES
LES MANCHES VERTES

 




  Since Laws were made for ev’ry Degree,
Puisque les Lois ont été faites pour tous les Hommes,
To curb Vice in others, as well as me,
Pour refreiner tant les Vices des autres que les miens,
I wonder we han’t better Company,
Je me demande pourquoi la meilleure Société ne s’y retrouve pas
Upon Tyburn Tree!
Sur la Potence !
But Gold from Law can take out the Sting;
Mais l’Or de la Loi enlève la Brûlure ;
And if rich Men like us were to swing,
Et si les hommes riches comme nous devaient s’y balancer,
’Twou’d thin the Land, such Numbers to string
Le Pays serait vidé, car Nombreux nous serions à garnir les cordes
Upon Tyburn Tree!
De la Potence !  

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JOHN GAY
L’AUTEUR de L’OPERA DU GUEUX
BEGGAR’S OPERA

En 1727, l’immense succès du Beggars’ Opera de Gay montra assez quelle sympathie rencontraient parmi la société de Londres ces peintures des, mœurs populaires dans ce qu’elles ont de plus abject et de plus révoltant. Des deux personnages les plus marquants de la pièce de Gay, de Peachum et du fameux capitaine Macheath, deux écoles distinctes en Angleterre ont fait comme leur type souverain. Paul Clifford, que nous venons de nommer, et le Turpin d’Ainsworth, ne sont, tous les deux, que la reproduction du vaillant compère que le Beggars’ Opera a rendu célèbre. L’école d’Ainsworth, école détestable s’il en fut, à laquelle on doit Jack Sheppard et tant d’autres romans de la même espèce, s’est approprié le bandit courageux, le voleur à grandes façons, le highwayman en un mot, tandis que Peachum, le Tartufe du genre, a servi de modèle à cette foule d’astucieux coquins dont Dickens s’est en quelque sorte réservé le monopole. Il est à remarquer qu’en Angleterre, où une fausse pruderie défend que l’intérêt dramatique d’un livre repose franchement sur le développement et l’analyse des passions, les écrivains qui veulent émouvoir leurs lecteurs sont forcés d’avoir recours à l’élément terrible.




Ne pouvant peindre le désordre moral, ils s’emparent des faits criminels, et, sous prétexte d’éviter le scandale, tombent dans la brutalité. Grace aussi à ce système, le roman finirait en Angleterre par ne plus exister qu’à deux conditions : ou il faudrait qu’il fût maintenu dans les régions fashionables, qu’il devînt pâle, insipide, absurde, en s’alliant aux Silver-fork novels de Mme Gore et tutti quanti ; ou bien il n’échapperait pas à la catégorie crapuleuse, et alors il faudrait qu’il descendît aux Oliver Twist, aux Rookwood, et à tant d’autres pages de cette iliade de la truandaille, dont, au commencement de sa carrière, Dickens semblait vouloir se constituer l’Homère.

Poètes et romanciers modernes de la Grande Bretagne – Charles Dickens
Arthur Dudley
Revue des Deux Mondes
CHAPITRE XII
Tome 21 – 1848

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L’OPERA DU GUEUX
JOHN GAY

THE BEGGAR’S OPERA – L’OPERA DU GUEUX – JOHN GAY – SONGS – LES CHANSONS

LITTERATURE ANGLAISE

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JOHN GAY
30 June 1685 – 4 December 1732
30 juin 1685 – 4 décembre 1732

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


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LES CHANSONS
DE JOHN GAY

John Gay’s songs
THE BEGGAR’S OPERA
L’OPERA DU GUEUX
Songs – Chansons

 

ACTE I
SCENE VII

AIR VI
What shall I do to show how much I love her
Que faire pour lui montrer combien je l’aime

Virgins are like the fair Flower in its Lustre,
Les Vierges sont comme la délicate fleur dans son Eclat,
Which in the Garden enamels the Ground;
Qui dans le jardin illumine le Sol ;

**

ACTE I
SCENE XIII
AIR XVI
OVER THE HILLS AND FAR AWAY
AU-DELA DES MONTAGNES

MACHEATH
Were I laid on Greenland’s Coast,
Echoué sur la côte du Groenland,
And in my Arms embrac’d my Lass;
Et dans mes Bras serrant ma Copine ;




**
ACTE III
SCENE I

 AIR XLII
SOUTH-SEA BALLAD
BALLADE DES MERS DU SUD

My Love is all Madness and Folly,
Mon Amour est Folie et Egarement,
Alone I lie, 
Seule dans mes draps,

 




ACTE III
SCENE IV

 AIR XLIV
LILLIBULLERO

The Modes of the Court so common are grown,
Les Modes de la Cour sont si communes,
That a true Friend can hardly be met;
Qu’un véritable Ami peut difficilement s’y trouver ;




**

ACTE III
Scène V

Air LXVI
Green Sleeves
Les Manches vertes

 Since Laws were made for ev’ry Degree,
Puisque les Lois ont été faites pour tous les Hommes,
To curb Vice in others, as well as me,
Pour refreiner tant les Vices des autres que les miens,

**

ACTE III
SCENE VI
A Shepherd kept Sheep, &c.
Un Berger

In the Days of my Youth I could bill like a Dove, fa, la, la, &c.
Tous les Jours de ma Jeunesse, je pourrais roucouler comme une Colombe , fa, la, la, etc.
   Like a Sparrow at all times was ready for Love, fa, la, la, &c.
Comme un Moineau en tout temps, je serais prêt pour l’Amour , fa, la, la, etc.

 

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JOHN GAY
L’AUTEUR de L’OPERA DU GUEUX
BEGGAR’S OPERA

En 1727, l’immense succès du Beggars’ Opera de Gay montra assez quelle sympathie rencontraient parmi la société de Londres ces peintures des, mœurs populaires dans ce qu’elles ont de plus abject et de plus révoltant. Des deux personnages les plus marquants de la pièce de Gay, de Peachum et du fameux capitaine Macheath, deux écoles distinctes en Angleterre ont fait comme leur type souverain. Paul Clifford, que nous venons de nommer, et le Turpin d’Ainsworth, ne sont, tous les deux, que la reproduction du vaillant compère que le Beggars’ Opera a rendu célèbre. L’école d’Ainsworth, école détestable s’il en fut, à laquelle on doit Jack Sheppard et tant d’autres romans de la même espèce, s’est approprié le bandit courageux, le voleur à grandes façons, le highwayman en un mot, tandis que Peachum, le Tartufe du genre, a servi de modèle à cette foule d’astucieux coquins dont Dickens s’est en quelque sorte réservé le monopole. Il est à remarquer qu’en Angleterre, où une fausse pruderie défend que l’intérêt dramatique d’un livre repose franchement sur le développement et l’analyse des passions, les écrivains qui veulent émouvoir leurs lecteurs sont forcés d’avoir recours à l’élément terrible.




Ne pouvant peindre le désordre moral, ils s’emparent des faits criminels, et, sous prétexte d’éviter le scandale, tombent dans la brutalité. Grace aussi à ce système, le roman finirait en Angleterre par ne plus exister qu’à deux conditions : ou il faudrait qu’il fût maintenu dans les régions fashionables, qu’il devînt pâle, insipide, absurde, en s’alliant aux Silver-fork novels de Mme Gore et tutti quanti ; ou bien il n’échapperait pas à la catégorie crapuleuse, et alors il faudrait qu’il descendît aux Oliver Twist, aux Rookwood, et à tant d’autres pages de cette iliade de la truandaille, dont, au commencement de sa carrière, Dickens semblait vouloir se constituer l’Homère.

Poètes et romanciers modernes de la Grande Bretagne – Charles Dickens
Arthur Dudley
Revue des Deux Mondes
CHAPITRE XII
Tome 21 – 1848

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JOHN GAY

JOHN GAY -AIR VI – THE BEGGAR’S OPERA – L’OPERA DU GUEUX – What shall I do to show how much I love her

LITTERATURE ANGLAISE

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JOHN GAY
30 June 1685 – 4 December 1732
30 juin 1685 – 4 décembre 1732

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


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LES POEMES
DE JOHN GAY

John Gay’s poems
THE BEGGAR’S OPERA
L’OPERA DU GUEUX
ACTE I

AIR VI
WHAT SHALL I DO TO SHOW HOW MUCH I LOVE HER, &c.
Que faire pour lui montrer combien je l’aime, etc.

Virgins are like the fair Flower in its Lustre,
Les Vierges sont comme la délicate Fleur dans son Eclat,
Which in the Garden enamels the Ground;
Qui dans le Jardin illumine le Sol ;
Near it the Bees in play flutter and cluster,
Près d’elles, les Abeilles volent et se regroupent,
And gaudy Butterflies frolick around.
Et les gaillards Papillons s’envolent.




 But, when once pluck’d, ’tis no longer alluring,
  Mais, une fois cueillie, elle ne séduit plus,
 To Covent-Garden ’tis sent (as yet sweet),
À Covent-Garden elle est partie (toujours douce)
 There fades, and shrinks, and grows past all enduring
Elle s’éteint, se rétrécit et un moment encore survit
Rots, stinks, and dies, and is trod under feet.
Enfin elle se putréfie, pue et meurt, et se retrouve foulée sous les pieds anonymes.




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JOHN GAY
L’AUTEUR de L’OPERA DU GUEUX
BEGGAR’S OPERA

En 1727, l’immense succès du Beggars’ Opera de Gay montra assez quelle sympathie rencontraient parmi la société de Londres ces peintures des, mœurs populaires dans ce qu’elles ont de plus abject et de plus révoltant. Des deux personnages les plus marquants de la pièce de Gay, de Peachum et du fameux capitaine Macheath, deux écoles distinctes en Angleterre ont fait comme leur type souverain. Paul Clifford, que nous venons de nommer, et le Turpin d’Ainsworth, ne sont, tous les deux, que la reproduction du vaillant compère que le Beggars’ Opera a rendu célèbre. L’école d’Ainsworth, école détestable s’il en fut, à laquelle on doit Jack Sheppard et tant d’autres romans de la même espèce, s’est approprié le bandit courageux, le voleur à grandes façons, le highwayman en un mot, tandis que Peachum, le Tartufe du genre, a servi de modèle à cette foule d’astucieux coquins dont Dickens s’est en quelque sorte réservé le monopole. Il est à remarquer qu’en Angleterre, où une fausse pruderie défend que l’intérêt dramatique d’un livre repose franchement sur le développement et l’analyse des passions, les écrivains qui veulent émouvoir leurs lecteurs sont forcés d’avoir recours à l’élément terrible.




Ne pouvant peindre le désordre moral, ils s’emparent des faits criminels, et, sous prétexte d’éviter le scandale, tombent dans la brutalité. Grace aussi à ce système, le roman finirait en Angleterre par ne plus exister qu’à deux conditions : ou il faudrait qu’il fût maintenu dans les régions fashionables, qu’il devînt pâle, insipide, absurde, en s’alliant aux Silver-fork novels de Mme Gore et tutti quanti ; ou bien il n’échapperait pas à la catégorie crapuleuse, et alors il faudrait qu’il descendît aux Oliver Twist, aux Rookwood, et à tant d’autres pages de cette iliade de la truandaille, dont, au commencement de sa carrière, Dickens semblait vouloir se constituer l’Homère.

Poètes et romanciers modernes de la Grande Bretagne – Charles Dickens
Arthur Dudley
Revue des Deux Mondes
CHAPITRE XII
Tome 21 – 1848

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L’OPERA DU GUEUX
JOHN GAY

JOHN GAY – LILLIBULLERO- AIR XLIV – THE BEGGAR’S OPERA – L’OPERA DU GUEUX

LITTERATURE ANGLAISE

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JOHN GAY
30 June 1685 – 4 December 1732
30 juin 1685 – 4 décembre 1732

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


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LES POEMES
DE JOHN GAY

John Gay’s poems
THE BEGGAR’S OPERA
L’OPERA DU GUEUX
ACTE III

AIR XLIV
LILLIBULLERO

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The Modes of the Court so common are grown,
Les Modes de la Cour sont si communes,
That a true Friend can hardly be met;
Qu’un véritable Ami peut difficilement s’y trouver ;
 Friendship for Interest is but a Loan,
L’Amitié par Intérêt s’y développe,
 Which they let out for what they can get,
  Pour obtenir ce que l’on veut, on vente à qui mieux mieux,
   ’Tis true, you find
C’est vrai, vous trouverez
 Some Friends so kind,
Quelques Amis bien gentils,

 




 Who will give you good Counsel themselves to defend.
  Qui vous donneront un bon Conseil au meilleur prix.
  In sorrowful Ditty,
Dans une douloureuse ritournelle,
They promise, they pity,
Ils promettent, ils font pitié,
But shift you, for Money, from Friend to Friend. 
Mais passent d’Ami à Ami, pour de l’argent.
 




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JOHN GAY
L’AUTEUR de L’OPERA DU GUEUX
BEGGAR’S OPERA

En 1727, l’immense succès du Beggars’ Opera de Gay montra assez quelle sympathie rencontraient parmi la société de Londres ces peintures des, mœurs populaires dans ce qu’elles ont de plus abject et de plus révoltant. Des deux personnages les plus marquants de la pièce de Gay, de Peachum et du fameux capitaine Macheath, deux écoles distinctes en Angleterre ont fait comme leur type souverain. Paul Clifford, que nous venons de nommer, et le Turpin d’Ainsworth, ne sont, tous les deux, que la reproduction du vaillant compère que le Beggars’ Opera a rendu célèbre. L’école d’Ainsworth, école détestable s’il en fut, à laquelle on doit Jack Sheppard et tant d’autres romans de la même espèce, s’est approprié le bandit courageux, le voleur à grandes façons, le highwayman en un mot, tandis que Peachum, le Tartufe du genre, a servi de modèle à cette foule d’astucieux coquins dont Dickens s’est en quelque sorte réservé le monopole. Il est à remarquer qu’en Angleterre, où une fausse pruderie défend que l’intérêt dramatique d’un livre repose franchement sur le développement et l’analyse des passions, les écrivains qui veulent émouvoir leurs lecteurs sont forcés d’avoir recours à l’élément terrible.




Ne pouvant peindre le désordre moral, ils s’emparent des faits criminels, et, sous prétexte d’éviter le scandale, tombent dans la brutalité. Grace aussi à ce système, le roman finirait en Angleterre par ne plus exister qu’à deux conditions : ou il faudrait qu’il fût maintenu dans les régions fashionables, qu’il devînt pâle, insipide, absurde, en s’alliant aux Silver-fork novels de Mme Gore et tutti quanti ; ou bien il n’échapperait pas à la catégorie crapuleuse, et alors il faudrait qu’il descendît aux Oliver Twist, aux Rookwood, et à tant d’autres pages de cette iliade de la truandaille, dont, au commencement de sa carrière, Dickens semblait vouloir se constituer l’Homère.

Poètes et romanciers modernes de la Grande Bretagne – Charles Dickens
Arthur Dudley
Revue des Deux Mondes
CHAPITRE XII
Tome 21 – 1848

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JOHN GAY

JOHN GAY – SOUTH SEA BALLAD – BALLADE DES MERS DU SUD – AIR XLII – THE BEGGAR’S OPERA – L’OPERA DU GUEUX

LITTERATURE ANGLAISE

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JOHN GAY
30 June 1685 – 4 December 1732
30 juin 1685 – 4 décembre 1732

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


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LES POEMES
DE JOHN GAY

John Gay’s poems
THE BEGGAR’S OPERA
L’OPERA DU GUEUX
ACTE III

AIR XLII
SOUTH-SEA BALLAD
BALLADE DES MERS DU SUD

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 My Love is all Madness and Folly,
Mon Amour est Folie et Egarement,
Alone I lie, 
      Seule dans mes draps,
    Toss, tumble, and cry,
Je gesticule, je vire et je pleure,
   What a happy Creature is Polly!
Quelle heureuse créature que cette Polly !
 




 Was e’er such a Wretch as I!
 Comme le Malheur est après moi !
  With rage I redden like Scarlet,
Avec rage, je rougis comme Scarlet,
  That my dear inconstant Varlet, 
Que mon cher et inconstant Varlet,
 Stark blind to my Charms, 
Aveugle à mes charmes,
    Is lost in the Arms
Est perdu dans les bras
Of that Jilt, that inveigling Harlot! 
De cette fieffée mégère !
 Stark blind to my Charms, 
Aveugle à mes charmes,
    Is lost in the Arms
Est perdu dans les bras
Of that Jilt, that inveigling Harlot! 
De cette fieffée mégère !
 This, this my Resentment alarms. 
Voici les alarmes de mon Ressentiment.




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JOHN GAY
L’AUTEUR de L’OPERA DU GUEUX
BEGGAR’S OPERA

En 1727, l’immense succès du Beggars’ Opera de Gay montra assez quelle sympathie rencontraient parmi la société de Londres ces peintures des, mœurs populaires dans ce qu’elles ont de plus abject et de plus révoltant. Des deux personnages les plus marquants de la pièce de Gay, de Peachum et du fameux capitaine Macheath, deux écoles distinctes en Angleterre ont fait comme leur type souverain. Paul Clifford, que nous venons de nommer, et le Turpin d’Ainsworth, ne sont, tous les deux, que la reproduction du vaillant compère que le Beggars’ Opera a rendu célèbre. L’école d’Ainsworth, école détestable s’il en fut, à laquelle on doit Jack Sheppard et tant d’autres romans de la même espèce, s’est approprié le bandit courageux, le voleur à grandes façons, le highwayman en un mot, tandis que Peachum, le Tartufe du genre, a servi de modèle à cette foule d’astucieux coquins dont Dickens s’est en quelque sorte réservé le monopole. Il est à remarquer qu’en Angleterre, où une fausse pruderie défend que l’intérêt dramatique d’un livre repose franchement sur le développement et l’analyse des passions, les écrivains qui veulent émouvoir leurs lecteurs sont forcés d’avoir recours à l’élément terrible.




Ne pouvant peindre le désordre moral, ils s’emparent des faits criminels, et, sous prétexte d’éviter le scandale, tombent dans la brutalité. Grace aussi à ce système, le roman finirait en Angleterre par ne plus exister qu’à deux conditions : ou il faudrait qu’il fût maintenu dans les régions fashionables, qu’il devînt pâle, insipide, absurde, en s’alliant aux Silver-fork novels de Mme Gore et tutti quanti ; ou bien il n’échapperait pas à la catégorie crapuleuse, et alors il faudrait qu’il descendît aux Oliver Twist, aux Rookwood, et à tant d’autres pages de cette iliade de la truandaille, dont, au commencement de sa carrière, Dickens semblait vouloir se constituer l’Homère.

Poètes et romanciers modernes de la Grande Bretagne – Charles Dickens
Arthur Dudley
Revue des Deux Mondes
CHAPITRE XII
Tome 21 – 1848

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JOHN GAY