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HEINRICH HEINE – SUR LE BROCKEN -Auf dem Brocken (Voyage au Harz des Reisebilder – Aus der Harzreise – 1824)

LITTERATURE ALLEMANDE






Christian Johann Heinrich Heine




[NdT : Le Brocken à 1 141 mètres est le point culminant du Harz situé en Saxe-Anhalt]

*

Heller wird es schon im Osten
Une clarté arrive de l’est
Durch der Sonne kleines Glimmen,
A travers une petite lueur du soleil,
Weit und breit die Bergesgipfel
Les larges sommets de la montagne au loin
  In dem Nebelmeere schwimmen.
Flottent dans une mer de brouillard.




*

Hätt ich Siebenmeilenstiefel,
Si j’avais les bottes de sept lieues,
  Lief ich, mit der Hast des Windes,
Je volerais avec la vitesse du vent,
Über jene Bergesgipfel,
Sur chacun des sommets,
Nach dem Haus des lieben Kindes.
Vers la demeure de ma bien-aimée.

*




Von dem Bettchen, wo sie schlummert,
De l’alcôve où elle sommeille,
  Zög ich leise die Gardinen,
Délicatement, j’ouvrirais les rideaux,
Leise küßt ich ihre Stirne,
Délicatement, j’embrasserais son front,
  Leise ihres Munds Rubinen.
Délicatement aussi les rubis de sa bouche.

*

Und noch leiser wollt ich flüstern
Et plus délicatement encore, j’aimerais souffler
In die kleinen Liljenohren:
Dans ses adorables oreilles diaphanes :
Denk im Traum, daß wir uns lieben,
Rêve que nous nous aimons encore,
  Und daß wir uns nie verloren.
Et que nous ne nous sommes jamais perdus.




***
HEINRICH HEINE

HEINRICH HEINE PROLOGUE – PROLOG (Voyage au Harz des Reisebilder – Aus der Harzreise – 1824)

LITTERATURE ALLEMANDE






Christian Johann Heinrich Heine




*

Schwarze Röcke, seidne Strümpfe,
Jupes noires, bas de soie,
Weiße, höfliche Manschetten,
Poignets blancs, polis,
Sanfte Reden, Embrassieren –
Discours convenus, embrassades –
 Ach, wenn sie nur Herzen hätten!
Oh, si seulement ils avaient un cœur !

*

Herzen in der Brust, und Liebe,
Des cœurs dans la poitrine, et de l’amour,
 Warme Liebe in dem Herzen –
Un amour chaleureux dans le cœur…
  Ach, mich tötet ihr Gesinge
Ah, leur artifice me tue
Von erlognen Liebesschmerzen.
De douleur pour cet amour mensonger.

*

Auf die Berge will ich steigen,
Je veux escalader les montagnes,
Wo die frommen Hütten stehen,
Où se trouvent les pieuses baraques,
Wo die Brust sich frei erschließet,
Où la poitrine s’ouvre librement,
 Und die freien Lüfte wehen.
Où glisse un air libre.




*

Auf die Berge will ich steigen,
Je veux gravir les montagnes,
Wo die dunklen Tannen ragen,
Où les noirs sapins dominent,
Bäche rauschen, Vögel singen,
Où les ruisseaux dévalent, où chantent les oiseaux,
Und die stolzen Wolken jagen.
Où les nuages courent fièrement.

*

Lebet wohl, ihr glatten Säle!
Adieu, lisses salons !
  Glatte Herren, glatte Frauen!
Hommes lisses, femmes lisses !
Auf die Berge will ich steigen,
Je veux escalader les montagnes,
Lachend auf euch niederschauen.
Et rire de vous voir insignifiants.




***
HEINRICH HEINE

HEINRICH HEINE (1824) L’ILSE – Die Ilse (Voyage au Harz des Reisebilder – Aus der Harzreise)

LITTERATURE ALLEMANDE






Christian Johann Heinrich Heine




*

Ich bin die Prinzessin Ilse,
Je suis la princesse Ilse,
 
 Und wohne im Ilsenstein;
Et je vis à Ilsenstein ;
Komm mit nach meinem Schlosse,
Viens dans mon château,
 Wir wollen selig sein.
Nous serons bienheureux.

*

Dein Haupt will ich benetzen
Je mouillerai ta tête
 Mit meiner klaren Well,
Avec de claires ondes,
 Du sollst deine Schmerzen vergessen,
Tu oublieras ta douleur,
 Du sorgenkranker Gesell!
Je prendrez soin de toi, mon petit malade !




*

In meinen weißen Armen,
Dans mes bras à la blancheur d’ivoire,
 An meiner weißen Brust,
Sur ma poitrine lactescente,
 Da sollst du liegen und träumen
Tu te coucheras et tu rêveras
 Von alter Märchenlust.
A d’anciens fantastiques contes de fées.

*

Ich will dich küssen und herzen,
Je veux t’embrasser et t’étreindre,
 Wie ich geherzt und geküßt
Comme j’ai étreint et embrassé
 Den lieben Kaiser Heinrich,
Le cher Kaiser Henri,
 Der nun gestorben ist.
Qui est maintenant mort.




*

Es bleiben tot die Toten,
Les mort restent les morts
 Und nur der Lebendige lebt;
Et la vie n’appartient qu’aux vivants ;
 Und ich bin schön und blühend,
Et je suis belle et épanouie,
 Mein lachendes Herze bebt.
Mon cœur frémit en riant.

*

Komm in mein Schloß herunter,
Descends dans mon palais,
 In mein kristallnes Schloß.
Dans mon château cristallin.
 Dort tanzen Fräulein und Ritter,
Y dansent dames et chevaliers,
 Es jubelt der Knappentroß.
Festoyant joyeusement.




*

Es rauschen die seidenen Schleppen,
Se frôlent les robes de soie,
 Es klirren die Eisensporn,
Cliquettent les éperons de fer,
Die Zwerge trompeten und pauken,
Les nains jouent trompettes et timbales,
Und fiedeln und blasen das Horn.
Pincent les violons et soufflent dans les cors.




*

Doch dich soll mein Arm umschlingen,
Mais mon bras t’enroulera,
 Wie er Kaiser Heinrich umschlang; –
Comme il a enroulé le Kaiser Henri; –
 Ich hielt ihm zu die Ohren,
Je lui a bouché ses oreilles,
 Wenn die Trompet erklang.
Quand la trompette a résonné.




 

***
HEINRICH HEINE

Heinrich HEINE – Der Hirtenknabe – LE GARCON DE BERGER (Voyage au Harz des Reisebilder – Aus der Harzreise – 1824)

LITTERATURE ALLEMANDE






Christian Johann Heinrich Heine




*

 

König ist der Hirtenknabe,
Le roi est le garçon de berger,
Grüner Hügel ist sein Thron,
La verte montagne est son trône,
Über seinem Haupt die Sonne
Au-dessus de sa tête, le soleil
Ist die schwere, goldne Kron’.
Est sa lourde couronne d’or.

*

Ihm zu Füßen liegen Schafe,
Gambadent à ses pieds des moutons,
Weiche Schmeichler, rotbekreuzt!
Attendrissants adulateurs tachés d’une croix rouge !
Kavaliere sind die Kälber,
Ses cavaliers sont les veaux,
Und sie wandeln stolz gespreizt.
Qui défilent avec fierté.




*

Hofschauspieler sind die Böcklein;
Les acteurs de sa Cour sont les chevreaux ;
Und die Vögel und die Küh’,
Les oiseaux et les vaches,
Mit den Flöten, mit den Glöcklein,
Avec leurs flûtes et leurs clochettes,
Sind die Kammermusici.
Sont les musiciens de chambre de la Cour.

*

Und das klingt und singt so lieblich,
Et ça sonne et ça chante délicieusement,
Und so lieblich rauschen drein
Et si délicatement frissonnent
Wasserfall und Tannenbäume,
Et les cascades et les pins,
Und der König schlummert ein
Que notre roi somnole




*

Unterdessen muß regieren
Et que gouverne désormais
Der Minister, jener Hund,
Son ministre, ce chien,
Dessen knurriges Gebelle
Qui aboie si fort que ses grondements
Wiederhallet in der Rund’.
Se propagent à la ronde.

*

Schläfrig lallt der junge König:
Sommeillant, le jeune roi babille :
 « Das Regieren ist so schwer,
« Comme gouverner est difficile,
  Ach, ich wollt’, daß ich zu Hause
 Ah ! comme j’aimerais rentrer à la maison
 Schon bei meiner Kön’gin wär’!
 Et être déjà avec ma reine !




*

« In den Armen meiner Kön’gin
« Dans les bras de ma reine
Ruht mein Königshaupt so weich,
 Que repose légèrement ma royale tête,
Und in ihren lieben Augen
 Dans ses yeux envoûtant
Liegt mein unermeßlich Reich! »
 Se déroule mon immense empire ! »




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