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LA POÉSIE AU FÉMININ Anthologie des poétesses depuis la Grèce antique

DE L’ORAGE ET DES POÈMES

https://www.kobo.com/fr/fr/ebook/la-poesie-au-feminin

Les anthologies reprennent traditionnellement les écrivains nationaux en très grande majorité.
Dans ces derniers, les femmes sont toujours les exceptions.
Nombreuses anthologies françaises ne contiennent souvent aucune poésie de poétesse.
À la marge, pour les anthologies françaises par exemple, nous trouvons au mieux quelques sonnets de Louise labbé, la Comtesse de Noailles, et une fois ou deux Pernette du Guillet avec un seul poème.
Si, comme le dit Maria Teresa Wilms Montt, « il est difficile d’être une femme dans ce monde », nous pouvons assurer qu’il est encore plus difficile d’être une poétesse dans ce monde d’hommes.
Si l’on demande de citer dix ou vingt poètes, il est à peu près certain que nous n’aurons aucune poétesse.
Nous avons à ce stade plusieurs options :
La première, qu’il n’existe que très peu de poétesses en ce monde et dans les époques passées.
La seconde, que leur qualité littéraire était moindre que celle des hommes, notamment des plus grands, Verlaine, Rimbaud, Pouchkine, Pessoa, Whitman, Mandelstam et bien d’autres.

Le but de cet ouvrage est de montrer que ni la première ni la seconde ne sont recevables.

Qu’en plus d’une quantité incroyable de grandes poétesses, toutes les thématiques, traditionnelles ou novatrices, sont abordées, religieuses, athées, psychologiques, émotionnelles, symbolistes, etc.

Un point commun relie toutefois les auteures présentées ici : l’engagement.
L’écriture n’est jamais formelle.
Aucune formalité mais une vitale nécessité d’écrire.

L’engagement dans la vie, dans l’écriture, dans la passion, dans l’existence.

Tout est entier et total. Il n’y a pas de freins ou de convenances.

Cet engagement provoque la libération émotionnelle et la puissance, retenue ou non, des corps et des esprits.

Dans des époques troublées et avec la toute puissance des hommes sur les femmes, de la Grèce, où la femme n’était pas une citoyenne à part entière, jusqu’aux écrivaines soviétiques sous le joug de la toute puissance doublée avec la terreur communiste, jusqu’aux écrivaines chiliennes, argentines sous le joug d’un pouvoir machiste affirmé.

Il s’agit pour moi de rencontres dans l’esprit, les corps, les émotions, les désirs, la nostalgie et les projets.
En quelques mots, l’aventure de la vie.
De nos vies.
Pour reprendre Tsvétaëva :
« Il y aura de l’orage ! … Il y aura de l’amour ! … Il y aura des poèmes ! »  

Jacky Lavauzelle


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LISTE DES POÉTESSES
DANS CET OUVRAGE

Sappho (630 av. J.-C. – 580 av. J.-C.)
Al-Hansā’ (575-645)
Hildegarde de Bingen (1098-1179)
Marie de France (v 1160- v 1210)
Christine de Pisan (1364- 1430)
Marguerite d’Angoulême (1492-1549)
Pernette du Guillet (1518 ou 1520 – 1545)
Louise Labé (1524-1566)
Catherine Des Roches (1542-1587)
Marie de Romieu (vers 1545 – vers 1590)
Marseille d’Altouvitis (1577 – 1606)
Élisabeth-Sophie Chéron (1648 – 1711)
Hedvig Charlotta Nordenflycht (1718-1763)
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)
Annette von Droste-Hülshoff (1797 – 1848)
Elizabeth Barrett Browning (1806-1861)
Caroline Pavlova (1807-1893)
Élisa Mercœur (1809 – 1835)
Louise-Victorine Ackermann (1813 – 1890)
Emily Brontë (1818 – 1848)
Emily Dickinson (1830-1886)
Rosalía de Castro (1837- 1885)
Louisa Siefert (1845 – 1877)
Vittoria Aganoor (1855-1910)
Zinaïda Nicolaïevna Hippius (1869-1945)
Mirra Lokhvitskaïa (1869- 1905)
Teffi (1872-1952)
Anna de Noailles (1876-1933)
Renée Vivien (1877 – 1909)
Virginia Woolf (1882–1941)
Sophia Parnok (1885 -1933)
Delmira Agustini (1886 – 1914)
Anna Akhmatova (1889-1966)
Marie Skobtsova (1891-1945)
Alfonsina Storni (1892 – 1938)
Marina Tsvetaïeva (1892-1941)
Maria Teresa Wilms Montt (1893 -1921)
Florbela Espanca (1894-1930)
Colette Peignot (1903-1938)

Table des matières
DE L’ORAGE ET DES POÈMES 9
SAPPHO Σαπφώ 11
ENTRE LÉGENDE & HISTOIRE UNE VIE DE SAPPHO 13
μνος στην Αφροδίτη HYMNE À APHRODITE 15
Ωδή εις Ανακτορία ODE AU PALAIS ODE À LA FEMME AIMÉE 17
Al-H̠ansā’ 19
DE L’INFLUENCE EXERCÉE PAR LES FEMMES POÈTES DANS L’ANCIENNE ARABIE 21
LE DIWAN D’AL HANSA’ 25
Le Diwan D’Al-H̠ansā’ I 27
Le Diwan D’Al-H̠ansā’ XIII 29
Le Diwan D’Al-H̠ansā’ XIV 30
Le Diwan D’Al-H̠ansā’ XVI 31
Le Diwan D’Al-H̠ansā’ XVII 33
Le Diwan D’Al-H̠ansā’ XVIII 33
Le Diwan D’Al-H̠ansā’ XIX 34
Le Diwan D’Al-H̠ansā’ XX 34
Le Diwan D’Al-H̠ansā’ XXI 35
Hildegarde de BINGEN HILDEGARDE VON BINGEN 37
LES VISIONS DE HILDEGARDE VON BINGEN 38
BIOGRAPHIE DE HILDEGARDE VON BINGEN 39
O BEATA INFANTIA Ô ENFANCE BIENHEUREUSE 41
DE SANCTA MARIA À MARIE 42
O AETERNE DEUS Ô DIEU ÉTERNEL 44
O MAGNE PATER Ô PÈRE MAJESTUEUX 45
Marie de FRANCE 47
LA PREMIÈRE FEMME À ÉCRIRE DES VERS EN FRANÇAIS 48
VIE DE MARIE DE FRANCE LES FABLES & LES LAIS 49
LAIS de Marie de France PROLOG LE PROLOGUE DES LAIS 51
LE FRAISNE LE LAI DU FRÊNE 55
Christine de PIZAN ou Christine de PISAN 87
Vers 1364– 1430 87
LA VIE DOULOUREUSE DE CHRISTINE DE PISAN 88
SEULETE SUY SEULE JE SUIS 89
LES DOUCEURS DU MARIAGE BALLADE 91
RONDEAU JE VAIS 94
RONDEAU JE NE SAIS COMMENT JE DURE 95
Marguerite d’ANGOULÊME
Marguerite de France
Marguerite de Navarre 97
MARGUERITE D’ANGOULÊME UNE FEMME PLEINE DE COEUR ET DE SENS 98
Portrait de François Ier, son frère 99
SATYRES ET NYMPHES DE LA REINE DE NAVARRE 100
ÊPITRES 101
AIMEZ LA FERMEMENT 103
RÉPONSE À CLÈMENT MAROT 104
J’AIME UNE AMIE ENTIÈREMENT PARFAITE 105
Pernette du GUILLET Vers 1518-1500 – 7 juillet 1545 107
RYMES DE GENTILE ET VERTUEUSE DAME 107
RYMES I LE HAULT POUVOIR DES ASTRES LE POUVOIR DES ASTRES 108
RYMES VIII IÀ N’EST BESOING QUE PLUS EI ME SOUCIE RIEN NE PEUT ME NUIRE 109
RYMES XII LE CORPS RAVY, L’AME S’EN EMERVEILLE LE RAVISSEMENT DU CORPS 110
RYMES XIV LE GRAND DESIR DU PLAISIR ADMIRABLE LE PUISSANT DÉSIR 111
RYMES XV POUR CONTENTER CELUY, QUI ME TOURMENTE CELUI QUI ME TOURMENTE 112
RYMES XVII JE SUIS TANT BIEN, QUE JE NE LE PUIS DIRE UNIQUE AU MONDE 114
RYMES XXI SI LE SERUIR MERITE RECOMPENSE DÉSIR & PLAISIR 115
RYMES XXII EN DAULPHINÉ CERES FAISOIT ENCOR MOISSON VÉNUS SERA FROIDE PENDANT DEUX HIVERS 116
RYMES XXVI IAY ESTÉ PAR UN VN LONG TEMPS ESPÉRANCE ET VENGEANCE 117
Louise LABÉ 119
LES SONNETS 119
SONNET I 123
SONNET II 124
SONNET III 125
SONNET IV 126
SONNET V 127
SONNET VI 128
SONNET VII 129
SONNET VIII 130
SONNET IX 131
SONNET X 132
SONNET XI 133
SONNET XII 134
SONNET XIII 135
SONNET XIV 136
SONNET XV 137
SONNET XVI 138
SONNET XVII 139
SONNET XIX 140
SONNET XX 141
SONNET XXIII 142
LES DAMES DES ROCHES
Catherine Des Roches 143
(Catherine Fradonnet) 143
Madeleine Des Roches 143

MÈRE & FILLE INSÉPARABLES & COMPLÉMENTAIRES 145
LA PUCE CATHERINE DES ROCHES 147
A ma mere À MA MÈRE 151
Marie de ROMIEU 153
Vers 1545 (Viviers en Ardèche)– Vers 1590 153
LA PRÉÉMINENCE DE LA FEMME SUR L’HOMME 154
DE LA PRÉÉMINENCE DE LA FEMME SUR L’HOMME BRIEF DISCOURS EN VERS. 155
QUE MES VERS CHANTENT 157
ÉLÉGIE 158
Marseille d’ALTOUVITIS 161
LE TALENT DE VERSIFIER 162
IL S’EN VA CE CRUEL VAINQUEUR 163
STANCES 164
Élisabeth-Sophie CHÉRON 165
MADEMOISELLE CHÉRON 166
FRAGMENTS DE L’ODE AYANT POUR SUJET LA DESCRIPTION DE TRIANON 167
Hedvig Charlotta NORDENFLYCHT 173
28 novembre 1718 – 29 juin 1763 173
Nöje i enslighet PLAISIR DANS LA SOLITUDE 174
LES FEMMES par MADAME DE STAËL 1814 176
DE L’INSTRUCTION DES FEMMES ET DE LA CARRIÈRE LITTÉRAIRE POUR ELLES par Louise d’Alq en 1893 177
Marceline DESBORDES-VALMORE 185
ÉLÉGIES 187
L’INQUIÉTUDE 188
LE CONCERT 189
PRIÈRE AUX MUSES 191
LE BILLET 193
L’INSOMNIE 194
SON IMAGE 195
L’IMPRUDENCE 196
À L’AMOUR 197
LES LETTRES 199
LA NUIT D’HIVER 201
LE SOUVENIR 204
LA SÉPARATION 205
LA PROMENADE D’AUTOMNE 207
ÉLÉGIE 209
Annette von DROSTE-HÜLSHOFF 211
Die Lerche L’ALOUETTE 213
Elizabeth Barrett BROWNING 217
Sonnets from the Portuguese 217
SONNETS PORTUGAIS 217
SONNET I 218
SONNET II 219
SONNET III 220
SONNET IV 221
SONNET V 222
SONNET VI 223
SONNET VII 224
SONNET VIII 225
SONNET IX 226
SONNET XI 227
SONNET XIII 228
SONNET XIV 229
SONNET XV 230
Élisa MERCŒUR 231
UN AN DE PLUS 233
DEMAIN 234
RÊVERIE 235
LE RÉVEIL D’UNE VIERGE 236
LA GLOIRE 237
PAYSAGE 243
LA NEIGE 245
Caroline PAVLOVA 247
Кароли́на Ка́рловна Па́влова 247
QUAND TA VOIX EST SI TENDRE 248
ПОЭТ LE POÈTE 249
IMPROMPTU 250
Louise-Victorine ACKERMANN 251
POÉSIES PHILOSOPHIQUES (1871) 251
I MON LIVRE 253
II À LA COMÈTE DE 1861 255
III 256
LES MALHEUREUX 256
IV L’AMOUR ET LA MORT 259
V 264
LE POSITIVISME 264
Emily BRONTË 265
THE NIGHT IS DARKENING ROUND ME LA NUIT TOUT AUTOUR DE MOI 267
POETICAL FRAGMENTS ‘TWAS OF THOSE DARK CLOUDY DAYS FRAGMENTS POÉTIQUES DE CES SOMBRES JOURS NUAGEUX 269
FAIR SINKS THE SUMMER EVENING NOW UNE CLAIRE SOIRÉE D’ÉTÉ 271
I’LL NOT WEEP JE NE PLEURERAI PAS ! 274
THE OLD STOIC LE VIEUX STOÏQUE 276
NO COWARD SOUL IS MINE L’ÂME ARDENTE 277
Remembrance Souvenir COLD IN THE EARTH LE FROID DANS LA TERRE 279
I’LL COME WHEN THOU ART SADDEST JE VIENDRAI QUAND TU SERAS VRAIMENT TRISTE 282
Emily DICKINSON 285
SIC TRANSIT GLORIA MUNDI AINSI PASSE LA GLOIRE DU MONDE 1852 287
ON THIS WONDROUS SEA SUR CETTE MERVEILLEUSE MER 1853 294
WHEN ROSES CEASE TO BLOOM QUAND LES ROSES FINIRONT DE FLEURIR 295
WHOSE CHEEK IS THIS ? A QUI CETTE JOUE 296
1859 296
A LITTLE EAST TO JORDAN UN PEU A L’EST DU JOURDAIN 297
1860 297
POOR LITTLE HEART ! PAUVRE PETIT CŒUR ! 299
1861 299
I’VE KNOW A HEAVEN LIKE A TENT J’AI CONNU UN CIEL 1861 301
OF BRONZE AND BLAZE DE BRONZE ET DE FEU 303
1862 303
I GAINED IT SO JE L’AI GAGNÉ AINSI 1863 305
THE SPRY ARMS OF THE WIND LES VAILLANTS DU BRAS DU VENT 307
1864 307
AFTER THE SUN COMES OUT LA TRANSFORMATION DU MONDE 1866 311
THE MURMURING OF BEES LE MURMURE DES ABEILLES 312
1867 312
AFTER A HUNDRED YEARS UN SIECLE APRÈS 1868 314
THE DUTIES OF THE WIND ARE FEW LES DEVOIRS ET LES PLAISIRS DU VENT 1869 315
A NOT ADMITTING OF THE WOUND LA BLESSURE 1870 317
THAT THIS SHOULD FEEL THE NEAD OF DEATH LE BESOIN DE LA MORT 1870 318
THE DAYS THAT WE CAN SPARE NOS FONDAMENTAUX 319
1871 319
UNTIL THE DESERT KNOWS AU GALOP DANS NOS RÊVES 320
1872 320
HAD WE OUR SENSES LA RAISON & LA FOLIE 321
1873 321
WONDER IS NOT PRECISLY KNOWING LE PLAISIR DEVENU DOULEUR 322
THAT SHORT POTENTIAL STIR 323
L’ÉCLAT DE LA MORT 323
LONG YEARS APART L’ABSENCE DE LA SORCIÈRE 324
1876 324
IT WAS A QUIET SEEMING DAY LE COQUELICOT DANS LE NUAGE 1877 325
TO MEND EACH TATTERED FAITH RÉPARER LA FOI EN LAMBEAUX 1878 326
WE TALKED WITH EACH OTHER LES SABOTS DE L’HORLOGE 327
1879 327
GLASS WAS THE STREET LA RUE DE VERRE 328
1880 328
THE THINGS THAT NEVER CAN COME BACK LES CHOSES QUI JAMAIS NE REVIENNENT 329
1881 329
HE ATE AND DRANK THE PRECIOUS WORDS LES MOTS PRÉCIEUX 1882 330
NO LADDER NEEDS THE BIRD BUT SKIES DONNER DES AILES AUX CHERUBINS 331
1883 331
UPON HIS SADDLE SPRUNG A BIRD LA NOTE DE L’OISEAU 332
1884 332
TAKE ALL AWAY FROM ME, BUT LEAVE ME ECSTASY LAISSEZ-MOI L’EXTASE 1885 333
LES ULTIMES POÈMES 1886 334
THE IMMORTALITY SHE GAVE LA FORCE DE L’AMOUR HUMAIN 334
OF GLORY NOT A BEAM IS LEFT 335
LES ÉTOILES 335
Rosalía de CASTRO
María Rosalía Rita de Castro, 337
Adios, ríos ADIEUX 339
Louisa SIEFERT 343
« TRÈS FÉMININ DE SENTIMENT TRÉS VIRIL D’EXPRESSION » 344
RAYONS PERDUS 345
PRÉFACE I 346
PRÉFACE II 347
INQUIÉTUDE 348
EN PASSANT EN CHEMIN DE FER 351
POURQUOI ? 353
L’ABBAYE 354
AUJOURD’HUI, HIER, DEMAIN 356
I. AUJOURD’HUI 356
II. HIER 357
III. DEMAIN 358
RÊVERIE 359
SOUVENIRS D’ENFANCE 361
LA VIE 375
Vittoria AGANOOR 377
PASQUA ARMENA PÂQUES ARMÉNIENNES 378
LA SERENATA LA SÉRÉNADE 380
CHE COSA IO TEMO J’AI PEUR 381
IO VIDI J’AI VU 383
TRIONFO TRIOMPHE 385
Zinaïda Nicolaïevna HIPPIUS
Зинаи́да Никола́евна Ги́ппиус 387
Бессилье IMPUISSANCE 389
Цветы ночи LES FLEURS DE LA NUIT 390
Однообразие MONOTONIE 392
ЛЮБОВЬ-ОДНА L’AMOUR EST UN 394
Молитва LA PRIÈRE 396
ПОСЛЕДНЕЕ ULTIME 397
Как все C’EST AINSI 398
Швея LA COUTURIÈRE 399
Электричество ÉLECTRICITÉ 401
ДАР L’OFFRANDE 402
ЛУНА И ТУМАН   LUNE ET BRUME 403
Пауки   LES ARAIGNÉES 404
Свобода LIBERTÉ 406
БРАЧНОЕ КОЛЬЦО   L’ALLIANCE 408
НЕЛЮБОВЬ LES VOLETS 410
У порога À LA PORTE 412
Молодому веку LE JEUNE ÂGE 413
Страшное EFFRAYANT ! 415
Сегодня на земле AUJOURD’HUI SUR TERRE 416
Веселье FÊTE D’OCTOBRE 417
Дни LES JOURS 418
Так есть C’EST AINSI 419
КЛЮЧ  LA SOURCE 420
БУДЕТ ESPÉRANCE 421
Неотступное IMPLACABLE 422
Наставление   GUIDE 424
Всё равно DE TOUTE FAÇON 425
Отъезд LE DÉPART 426
Mirra LOKHVITSKAÏA
Мирра Лохвицкая 427
Темно в туманной вышине SILENCE & SOUFFRANCE 429
Хотела б я свои мечты LA DOUCEUR DES PLAISIRS 430
ВЕЧЕРНЯЯ ЗВЕЗДА L’ÉTOILE DE NUIT 431
Спаситель, вижу Твой чертог LE ROYAUME DE LA GLOIRE 432
ЭЛЕГИЯ ÉLÉGIE 433
И ветра стон LES PENSÉES SOMBRES 434
Сопернице MA RIVALE 435
Кто — счастья ждет, кто — просит славы LES FAUSSES VISIONS 437
Я люблю тебя JE T’AIME COMME… 438
Дневной кошмар неистощимой скуки LE HÉROS INCONNU 439
Мне ненавистен красный цвет ROUGE 440
КРЕСТ La Croix Люблю я солнца красоту LA NOIRE ÉTERNITÉ 441
TEFFI
Tэ́ффи 443
Мой черный карлик целовал мне ножки LE NAIN 445
Ты меня, мое солнце… DE TOUTE FAÇON 446
Перед картой России DANS UN PAYS ÉTRANGE 448
Anna de NOAILLES 449
POÈME DE L’AMOUR 449
AMBITION DES FEMMES 467
Renée VIVIEN « Sapho 1900 » 469
CENDRES ET POUSSIÈRES 471
L’AUTOMNE 472
TON ÂME 473
PROPHÉTIE 474
LUCIDITÉ 475
LASSITUDE 476
LES ARBRES 477
DEVANT LA MORT D’UNE AMIE 478
LE VENT DES VAISSEAUX 479
LES QUATRE VENTS 480
LE RIRE DES VENTS 481
LES DIEUX LARES S’IRRITENT… 482
LE PALAIS DU POÈTE 483
UNE CHAPELLE 484
CHAPELLE DE MARINS 485
ESSOR D’UNE MOUETTE 486
AUX MOUETTES 487
LA MAUVAISE AUBERGE 488
PÉCHÉ D’ORGUEIL 489
VENUE DU JOUR 490
À MON DÉMON FAMILIER 491
AUBE 492
LE DERNIER DIEU 493
DOMINATION DU POÈME 494
ORGUEIL DE POÈTE 495
AVEU DANS LE SILENCE 496
DÉFAITE 497
TRAÎTRISE DU REGARD 498
LE POÈTE 499
PALAIS SOUS LA MER 500
INTANGIBLE 501
VOILE IMPATIENTE 502
LA MOUETTE QUI S’ÉLEVA 503
Virginia WOOLF 505
BLUE & GREEN BLEU & VERT 507
GREEN VERT 507
BLUE & GREEN BLEU & VERT 509
BLUE BLEU 509
THE WAVES LES VAGUES 1931 511
SUICIDE NOTE   1941 515
Sara TEASDALE 517
THE YEARS LES ANNÉES 518
THERE WILL COMME SOFT RAINS LES PLUIES DOUCES 519
NIGHT SONG AT AMALFI CHANT NOCTURNE À AMALFI 520
THE SOLITARY LA SOLITAIRE 521
PEACE PAIX 522
NIGHT IN ARIZONA NUIT EN ARIZONA 523
Sophia PARNOK
Софи́я Я́ковлевна Парно́к 525
На каштанах пышных ты венчальные JE CONSTRUIS MON ÂME 527
Не небо — купол безвоздушный TÉNÈBRES ET LUMIÈRE 528
Какой неистовый покойник! AMOUR & HAINE 530
Где море? Где небо? Вверху ли, внизу? LE BRUIT DES RAMES 532
Есть имена, как душные цветы LES FLEURS ÉTOUFFANTES 533
Все глаза под солнцем LES YEUX SOUS LE SOLEIL 534
Вспомяните: всех голов мне дороже CESSEZ DE M’AIMER ! 536
Этот вечер был тускло-палевый AU THEÂTRE DE L’UNION 537
Каждый вечер я молю LA MÉMOIRE ENDORMIE 539
В те дни младенческим напевом MÉLODIE INFANTILE 540
Срок настал LE FAUCHEUR NÉGLIGENT 541
Еще не дух, почти не плоть COMME UNE PIERRE 542
Агарь AGAR  544
Кто разлюбляет плоть L’AMOUR DE LA CHAIR 546
Под зеркалом небесным LA PENSÉE DU CERF 547
С детства помню LES POIRES DE MON ENFANCE 548
Трудно, трудно LE MONDE N’EST PLUS SI VASTE 549
Я тебе прощаю все грехи LA MUSIQUE N’EST PAS POUR LES YEUX 551
Цыганская песня CHANSON GITANE 552
Delmira AGUSTINI 553
LETTRE DE FRANCISCO VILLAESPESA 554
EL LIBRO BLANCO LE LIVRE BLANC 555
EL POETA Y LA ILUSION LE POÈTE ET L’ILLUSION 556
EL INTRUSO L’INTRUS 559
EXPLOSIÓN EXPLOSION 560
DE CANTOS DE LA MAÑANA LE CHANT DU MATIN 561
SUPREMO IDILIO IDYLLE SUPRÊME 562
LA BARCA MILAGROSA 565
LA BARQUE MIRACULEUSE 565
UN ALMA UNE ÂME 568
Los Cálices Vacíos LES CALICES VIDES 569
NOCTURNO NOCTURNE 570
DEBOUT SUR MON ORGUEIL 572
MI MUSA TRISTE MA TRISTE MUSE 573
AL CLARO DE LUNA AU CLAIR DE LUNE 577
A EROS À ÉROS 578
INTIMA INTIME 579
EL NUDO LE NU 582
INEXTINGUIBLES 583
TU BOCA TA BOUCHE 584
Anna AKHMATOVA
Анна Ахматова 585
На руке его много блестящих колец MA BAGUE 586
Хорони, хорони меня, ветер!  MON DERNIER RÊVE 587
Тот же голос, тот же взгляд LES MOTS SIMPLES 589
Молюсь оконному лучу  LE SANCTUAIRE 590
Подушка уже горяча L’OREILLER EST DÉJÀ CHAUD 591
И когда друг друга проклинали 592
LA BLANCHE PASSION 592
Ночь моя LE PIÈGE 593
Читая Гамлета LECTURE DE HAMLET (I) 594
Читая Гамлета LECTURE DE HAMLET (II) 595
Женская истерия L’HYSTÉRIE FÉMININE 596
На землю саван тягостный возложен 597
TSARSKOÏE SELO 597
ХОЧЕШЬ ЗНАТЬ… VOULEZ-VOUS SAVOIR… ? 598
Любовь L’AMOUR 599
Подражание И. Ф. Анненскому IMITATION D’INNOKENTI ANNENSKI 600
Протертый коврик под иконой LA PEUR DU DÉSIR 602
Венеция VENISE 604
Вечером LE SOIR 605
Твой белый дом и тихий сад оставлю AMOUR ET TENDRESSE À VENDRE 607
Вижу выцветший флаг над таможней LE DRAPEAU SUR LES DOUANES 608
Как ты можешь смотреть на Неву… LES AILES DES ANGES NOIRS 609
Уединение LA SOLITUDE 610
Разлука LA SÉPARATION 612
Я улыбаться перестала LE SILENCE DE L’AMOUR 613
Она сначала обожжёт UNE LARME SALÉE 614
И мнится — голос человека LA VOIX DE L’HOMME 616
Просыпаться на рассвете QUAND LA JOIE ÉTOUFFE 617
Призрак FANTÔME 618
Слух чудовищный бродит по городу UNE RUMEUR MONSTRUEUSE 619
Тот город LA GRÂCE DE LA PREMIÈRE CHANSON 621
Заклинание L’INCANTATION 623
Тихо льется тихий Дон LE CALME DON 624
Про стихи À PROPOS DES POÈMES 625
А умирать поедем в Самарканд SAMARCANDE, PATRIE DES ROSES ÉTERNELLES 626
Музыка LA MUSIQUE 627
Marie SKOBTSOVA 629
Мария (Скобцова)
Elizaveta Kuzmina-Karavayeva (1891-1945) 629

Бодрствуйте, молитесь обо мне… UN ÉCLAT DE MON ÂME 630
А медный и стертый мой грошик UNE ÉTOILE D’OR 631
Alfonsina STORNI 633
HOMBRE PEQUEÑITO PETIT HOMME 634
UN LÁPIZ UN CRAYON 635
NO VOLERÁS VOUS NE REVIENDREZ PAS 637
EN EL FONDO DEL MAR AU FOND DE LA MER 638
DOLOR DOULEUR 640
MACARILLA Y TRÉBOL  (1938) 643
DIOS-FUERZA DIEU-FORCE 644
MAR DE PANTALLA LA MER À L’ÉCRAN I 645
DIBUJOS ANIMADOS DESSINS ANIMÉS II 647
PLANOS DE UN CREPÚSCULO PLANS D’UN CRÉPUSCULE 648
LA SIRENA LA SIRÈNE 649
SIRENA DE BUQUE EN PUERTO SIRÈNE DE BATEAU AU PORT 650
TÚ ME QUIERES BLANCA TU ME VEUX BLANCHE 651
VOY A DORMIR JE VAIS DORMIR 657
Marina Ivanovna TSVETAÏEVA
Марина Ивановна Цветаева 659
Маме MAMAN 660
На солнце, на ветер, на вольный простор LES ALÉAS DES RÊVES 662
ПРАВДА LA VÉRITÉ 1910 664
КОШКИ LES CHATS 1911 665
Он приблизился, крылатый  LE PLUS IMPORTANT DES MOTS 666
Моим стихам, написанным так рано LES VINS LES PLUS PRÉCIEUX 668
Вы, идущие мимо меня LA FUMÉE ÉTERNELLE 669
Все глаза под солнцем TOUS LES YEUX 671
Лежат они, написанные наспех LES AMAZONES (Ils sont écrits à la hâte) 673
Соперница, а я к тебе приду AU CLAIR DE LUNE 674
Вот опять окно LA FENÊTRE 675
Имя твоё TON NOM 677
Откуда такая нежность? D’OÚ VIENT UNE TELLE TENDRESSE ? 679
Ахматовой À ANNA AKHMATOVA 681
Я бы хотела жить с Вами LES GOUTTELETTES DU TEMPS 683
Новый год я встретила одна SEULE 685
В лоб целовать EMBRASSER 686
Каждый стих — дитя любви TSAR OU VOLEUR (Chaque vers est un enfant d’amour) 687
 Мой день беспутен и нелеп NON-SENS (Ma journée est dissolue et ridicule) 688
Я — есмь. Ты — будешь LA SÉPARATION 689
Я — страница твоему перу LA PAGE BLANCHE ET LA TERRE NOIRE (Je suis une page sous ta plume) 690
Писала я на аспидной доске LE TABLEAU NOIR (J’ai écris sur le tableau noir) 691
Кто создан из камня AUTOPORTRAIT (Certains sont de pierre) 693
Седые волосы  LES CHEVEUX GRIS 695
 Письмо   LA LETTRE 697
О путях твоих пытать не буду LES VAGUES DE TON CORPS 699
ПОПЫТКА РЕВНОСТИ TENTATIVE DE JALOUSIE 701
Жив, а не умер LE DÉMON EST EN MOI (Vivant et non mort) 705
Поэма лестницы POÉME DE L’ESCALIER 708
САД LE JARDIN 734
В синее небо ширя глаза L’ORAGE 737
DOUCE FRANCE 1939 738
О слёзы на глазах! JE REFUSE ! (Ô LARMES DANS LES YEUX!) 739
Maria Teresa WILMS MONTT 741
AUTODEFINICIÓN AUTO-DÉFINITION 743
ALTA MAR HAUTE MER 745
BELZEBUTH BELZÉBUTH 746
OFRENDA OFFRENDE 749
MAHMÚ 751
Florbela ESPANCA
Flor Bela de Alma da Conceição 755
NIHIL NOVUM RIEN DE NOUVEAU 757
MEU FADO MON FADO 758
SONHANDO RÊVANT 760
VERSOS VERS 762
SONHANDO RÊVANT 764
O TEU OLHAR DANS TES YEUX 766
EU MOI 768
EU Q’RIA SER O MAR INGENTE E FORTE LE SOLEIL ET LA MER 769
SEM REMÉDIO SANS REMÉDE 771
A MINHA DOR MA DOULEUR 772
A VIDA LA VIE 773
ÓDIO? LA HAINE ? 774
QUE IMPORTA QU’IMPORTE ? 776
FANATISMO FANATISME 778
FUMO FUMÉE 779
SE TU VIESSES VER-ME HOJE A TARDINHA LES MAGIQUES FATIGUES 780
SER POETA ÊTRE POÈTE 781
EU MOI 782
VOLÚPIA LA VOLUPTÉ 783
Colette PEIGNOT 785
JE L’AI VUE 786
ESMERALDA 789
LA VIE RÉPOND 792
LE CORBEAU 793
ILS CRAIGNENT 796
ARCHANGE OU PUTAIN 797

EDOUARD SHANARO – ედუარდ შანარო Eduard Shakhnazarov – L’érotisme en tension

 

*****

PEINTURES ET SCULPTURES
Eduard Shakhnazarov
EDOUARD SHANARO
ედუარდ შანარო
ედუარდ შახნაზაროვი

EDOUARD SHANARO - Eduard Shakhnazarov - L'érotisme en tension

*

EDOUARD SHANARO - Eduard Shakhnazarov - L'érotisme en tension SCULPTEUR GEORGIEN - PEINTRE GEORGIEN TBILISSI - ნარიყალა
Géorgie
საქართველო

PHOTO JACKY LAVAUZELLE

GEORGIE – DECOUVERTE DE LA GEORGIE – საქართველოს აღმოჩენა

 

 

 

 

 

EDOUARD SHANARO - Eduard Shakhnazarov - L'érotisme en tension GEORGIEN - GEORGIE TBILISSI - ნარიყალა

____________________________________________________________


ARTISTE GEORGIEN
ქართველი მხატვარი

SCULPTURE
Скульптура





EDOUARD SHANARO
EDUARD SHAKHNAZAROV
ედუარდ შახნაზაროვი
Eduard Shanaro

Né le 25 janvier 1959


L’EROTISME EN TENSION

________________________

1976
Académie nationale des arts de Tbilissi, département de sculpture
Tbilisi State Art Academy, Sculpture Department
1982
Académie d’Etat des Arts, faculté de sculpture
State Academy of Arts, faculty of sculpture
1986
Membre de l’Union des artistes de l’URSS
Member of the USSR Union of Artists

****

Exhibitions

1983
Galerie centrale géorgienne, « Attente », Bronze
Georgian Central Gallery, « Waiting », Bronze
1984
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « A.Rublov », bronze.
1985
Les Enfants
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « Children », bronze, purchased by the Gallery.
1985
La Jeune Famille
La Galerie Centrale de Moscou
USSR Central Gallery, Moscow, sculpture « Young Family », bronze
1985
La Jeune Famille
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « Young Family », bronze.
1986
La Vieille Photo
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « Old Photo », bronze. Purchased by Gallery.
1986
La Vieille Photo
USSR Central Gallery, « Manege » Moscow, sculpture « Old Photo », bronze. Purchased by the Manege.
1986
Portrait de Wrestler
USSR Central Gallery, « Manege », Moscow, sculpture « Portrait of Wrestler », bronze.
1987
MATERNITE
Georgian Central Gallery, Tbilisi, sculpture « Motherhood », bronze.
1997-Geogian Central Gallery « Eroticism ».
1998
La Descente du Christ de la croix
Georgian Central Gallery, Tbilisi, « delivery of Christ from the Cross », bronze
2001
La Fille au violoncelle
Georgian Central Gallery, « Girl with Cello », bronze, granite.
2005-gallery « University » ,Tbilisi,works « Mary »
2006
Exhibition in Greece,Saloniki.
2006
« M » gallery,Georgia – Tbilisi.

****

მოდელი
Modeli
MODELE
MODEL
2013

*

Edouard Shanaro – Modèle – 2013

Edouard Shanaro – Modèle – 2013

Edouard Shanaro – Modèle – 2013

Laiton argenté et cuivré – marbre
Tarnished silver-plated and copper plated brass – marble
76x38x33

***

გოგონა ქოლგით
Gogona kolgit
LA FILLE AU PARAPLUIE
GIRL WITH AN UMBRELLA
2012

Edouard Shanaro – La Fille au parapluie

Elle avait une beauté spéciale. Ses cheveux semblaient deux masses d’or, mais ils étaient trop abondants et bourrelaient son front bas de deux profondes vagues chargées d’ombre, qui engloutissaient les oreilles et se tordaient en sept tours sur la nuque. Le nez était délicat, avec des narines expressives qui palpitaient quelquefois, au-dessus d’une bouche épaisse et peinte, aux coins arrondis et mouvants. La ligne souple du corps ondulait à chaque pas, et s’animait du balancement des seins libres, ou du roulis des belles hanches, sur qui la taille pliait.
Pierre Louÿs
LE MIROIR, LE PEIGNE ET LE COLLIER
1896

Edouard Shanaro – La Fille au parapluie – Détail

 

Laiton argenté et cuivré – marbre
Tarnished silver-plated and copper plated brass – marble
106x39x43

**

L’érotisme, c’est de donner au corps les prestiges de l’esprit.”
« Eroticism is giving the body the prestige of the mind »

Georges Perros – Papiers Collés

**

ეროტკომპოზიცია
Erotcompozitsis
COMPOSITION EROTIQUE
EROTIC COMPOSITION
1997

Edouard Shanaro Composition Erotique

ედუარდ შახნააროვი

L’érotisme des esprits superficiels obéit aux conventions de la beauté et de l’esprit.”
« The eroticism of superficial minds obeys the conventions of beauty and spirit »
Robert Desnos

Laiton terni – marbre
Tarnished brass – marble
29x18x35

***

ამორძალი
Amordzali
UNE AMAZONE
AN AMAZON
2006

Edouard Shanaro – Une Amazone

  Laiton terni – marbre
Tarnished brass – marble

99x29x67

***

LA FILLE A LA CANNE
GIRL WITH A WALKING STICK
2008

Edouard Shanaro – La Fille à la canne

Edouard Shanaro – La Fille à la canne

 Laiton terni, plaqué argent et cuivre – Marbre
Tarnished, silver plated and copper plated brass
Marble
83x30x43

Edouard Shanaro – La Fille à la canne

Edouard Shanaro – La Fille à la canne

L’être qui est, pour la plupart des hommes, la source des plus vives, et même, disons-le à la honte des voluptés philosophiques, des plus durables jouissances ; l’être vers qui ou au profit de qui tendent tous leurs efforts ; cet être terrible et incommunicable comme Dieu (avec cette différence que l’infini ne se communique pas parce qu’il aveuglerait et écraserait le fini, tandis que l’être dont nous parlons n’est peut-être incompréhensible que parce qu’il n’a rien à communiquer) ; cet être en qui Joseph de Maistre voyait un bel animal dont les grâces égayaient et rendaient plus facile le jeu sérieux de la politique ; pour qui et par qui se font et défont les fortunes ; pour qui, mais surtout par qui les artistes et les poëtes composent leurs plus délicats bijoux ; de qui dérivent les plaisirs les plus énervants et les douleurs les plus fécondantes, la femme, en un mot, n’est pas seulement pour l’artiste en général, et pour M. G. en particulier, la femelle de l’homme. C’est plutôt une divinité, un astre, qui préside à toutes les conceptions du cerveau mâle ; c’est un miroitement de toutes les grâces de la nature condensées dans un seul être ; c’est l’objet de l’admiration et de la curiosité la plus vive que le tableau de la vie puisse offrir au contemplateur.
Charles Baudelaire
La femme
Le Peintre de la vie moderne
Editions Calmann Lévy, 1885

***

ბრძოლა
Brdzola
BATAILLE
BATTLE
2014

Edouard Shanaro – Bataille

Laiton terni, marbre
Tarnished brass, marble
82x29x53

“L’érotisme, c’est quand l’imagination fait l’amour avec le corps.”
Boundzéki Dongala

Edouard Shanaro – Bataille

Edouard Shanaro – Bataille

 

***

Je t’ai porté cette nouvelle !
Je t’ai tout dit ! je m’y résigne ;
Et tout de même, comme un cygne,
Je mets ma tête sous mon aile…
Anna de Noailles
Poème de l’amour – I

**

გედი
Gedi
LE CYGNE
SWAN
1998

Edouard Shanaro – Le cygne

Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes,
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
À des neiges d’avril qui croulent au soleil ;
Mais, ferme et d’un blanc mat, vibrant sous le zéphire,
Sa grande aile l’entraîne ainsi qu’un lent navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
Le plonge, le promène allongé sur les eaux,
Le courbe gracieux comme un profil d’acanthe,
Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.
Sully Prudhomme
Le Cygne
Poésies, 1866-1872
Editions Alphonse Lemerre
1872

Edouard Shanaro – Le cygne

 

Laiton terni, marbre
Tarnished brass, marble
79x24x22

***

ლოტუსი
Lotusi
LOTUS
лотос
2006

Edouard Shanaro – Lotus

Bronze teinté
тонированная бронза
Brass
35x32x33,5

Sous des voiles chargés d’influx passionnel
Et pareils à la brume où l’aurore va naître,
Flotte un contour étrange et vaguement charnel.
Catulle Mendès
Le Mystère du lotus
1866

***

კანკანი
Kankani
CANCAN
CAN-CAN
2014

Edouard Shanaro – Cancan

Edouard Shanaro – Cancan

Deux vieilles disaient tout bas :
Belzébuth prend ses ébats.
Voyez en robe, en manteau,
Gotton servante au château.

C’est par-ci, c’est par-là,
Trala, trala, tralala ;
C’est par-ci, c’est par-là,
C’est le diable en falbala.

Pierre-Jean de Béranger
Air des cancans
Gotton
Œuvres complètes de Béranger, H. Fournier
1839

 

Laiton terni, marbre argenté
Tarnished brass, silver-plated marble
73,5x37x45

***

 “L’érotisme est un pouvoir sexuel sans bornes, illimité, démesuré. Il faut le craindre.”
Marquis de Sade

***

ვნება
Vneba
PASSION
2006

Edouard Shanaro – Passion

Edouard Shanaro – Passion

Laiton terni, marbre
Tarnished brass, marble
78×15,5×15,5

Comprends que je déraisonne,
Que mon cœur, avec effroi,
Dans tout l’espace tâtonne
Sans se plaire en nul endroit…
Je n’ai besoin que de toi
Qui n’as besoin de personne !
Anna de Noailles
Poème de l’amour – II

***

რომანი
Romani
ROMANCE
2009

Edouard Shanaro Romance

Edouard Shanaro Romance

 

Laiton argenté, verre, marbre
Silver plated brass, glass, marbre
84x23x40

— Je perds mon appui et mon aide,
Tant tu me hantes et m’obsèdes
Et me deviens essentiel !
Je ne vois la vie et le ciel
Qu’à travers le vitrail léger
Qu’est ton nuage passager.
— Je souffre, et mon esprit me blâme,
Je hais ce harassant désir !
Car il est naturel à l’âme
De vivre seule et d’en jouir…

Anna de Noailles
Poème de l’amour -V

**

დილა
Dila
MATIN
MORNING
2004

 

Edouard Shanaro – Matin

Edouard Shanaro – Matin

Laiton argenté, verre, marbre
Silver plated brass, glass, marbre
83x25x36

*

Edouard Shanaro – Matin – Détail

La robe, nid de soie, à terre est affaissée.
Hier, sous des blancheurs de batiste froissée
La forme en a jailli libre, papillon blanc,
Qui sort de son cocon, l’aile collée au flanc.

À côté, sur leurs hauts talons, sont les bottines
Qui font aux petits pieds ces allures mutines,
Et les bas, faits de fils de la vierge croisés,
Qui prennent sur la peau des chatoiements rosés.

Charles Cros
Matin
Le Coffret de santal

**

Voici qu’un peu plus haut le divin gonflement
De la chair semble un marbre où la fève est enclose.
Le genou souple règle à son gré chaque pose
Et conduit l’action du pas ferme & charmant.
C’est la vigueur & c’est l’élan des chasseresses ;
Ou, dans le geste propre aux plastiques paresses,
La détente du grand repos oriental.
Et l’on songe à Diane, au front ceint de lumière,
Parmi ſes nymphes, près des sources de cristal,
La plus svelte, la plus superbe et la première.

Albert Mérat
Le Sonnet de la jambe
L’Idole
Editions Alphonse Lemerre
1869

***

L’érotisme est l’une des bases de la connaissance de soi, aussi indispensable que la poésie.” (Anaïs Nin –  Etre une femme et autres essais)

***

შემოდგომა
Shemodgoma
AUTOMNE
AUTUMN
2004

Edouard Shanaro – Automne

Edouard Shanaro – Automne

Laiton argenté, marbre
Silver plated brass, marbre
80x30x20

***

Edouard Shanaro – Automne

L’automne qui descend les collines voilées
Fait, sous ses pas profonds, tressaillir notre cœur ;
Et voici que s’afflige avec plus de ferveur
Le tendre désespoir des roses envolées.

C’est la bonne saison, entre toutes féconde,
D’adorer tes vrais dieux, sans honte, à ta façon,
Et de descendre en toi jusqu’au divin frisson
De te découvrir jeune et vierge comme un monde !

Tout est calme ; le vent pleure au fond du couloir ;
Ton esprit a rompu ses chaînes imbéciles,
Et, nu, penché sur l’eau des heures immobiles,
Se mire au pur cristal de son propre miroir :
Et, près du feu qui meurt, ce sont des Grâces nues,
Des départs de vaisseaux haut voilés dans l’air vif,
L’âpre suc d’un baiser sensuel et pensif,
Et des soleils couchants sur des eaux inconnues…

 Albert Samain
Automne
Le Chariot d’or

***

თამაში
Tamashi
UN JEU
A GAME
2004

 

Edouard Shanaro – Le jeu

laiton plaqué argent, marbre, verre
silver-plated brass, marble, glass
78x30x35

***

მასეირნება
LA PROMENADE
WALK
2004

Edouard Shanaro – La Promenade – 2004

Edouard Shanaro – La Promenade – 2004

laiton plaqué argent, marbre
silver-plated brass, marble
78x30x35

***

Mais quand nous rentrions en ville, aux soirs tombants,
Si nous croisions le long des murs percés de grilles
Un long pensionnat de pâles jeunes filles
Portant des chapeaux ronds sans fleurs et sans rubans,

Et si l’une aux yeux clairs avec un fin corsage
Où des seins nouveau-nés suspendaient leurs fardeaux,
Avec des cheveux blonds long-tressés sur le dos,
Si l’une avait souri doucement au passage,

Le rêve était exquis ! et, rentrés au dortoir,
— La mémoire des yeux nous aidant la pensée
C’était quelque lointaine et vague fiancée,
Et nous nous endormions, l’ayant aimée un soir !

Georges Rodenbach
Promenade
La Jeunesse blanche
Eugène Fasquelle – Bibliothèque Charpentier
1913

***

 

 

***

***

NIGHT BLUES
2005

Edouard Shanaro – Night Blues

Argent platiné, verre, marbre
Silver plated brass, glass, marble
98x35x33

***

PEINTURES ET SCULPTURES
Eduard Shakhnazarov
EDOUARD SHANARO

EDOUARD SHANARO - Eduard Shakhnazarov - L'érotisme en tension

*

EDOUARD SHANARO - Eduard Shakhnazarov - L'érotisme en tension SCULPTEUR GEORGIEN - PEINTRE GEORGIEN TBILISSI - ნარიყალა

 

LA DANSE DE PAN – SCULPTURE DE JACKY LAVAUZELLE – A dança do deus Pan -ESCULTURA DE JACKY LAVAUZELLE

Art
*Jacky Lavauzelle LES FEUX DE VULCAIN - Sculpture Jacky Lavauzelle





Sculpture Jacky Lavauzelle

 La Série des divinités
A série das deidades


*
La Danse de Pan
A dança do deus Pan

*


Sculpture

*

Béton, métal et cornes
Concreto, metal e chiffres

*

Sculpture Jacky Lavauzelle
« De deux cornes, bruyant, et des pasteurs aimé, Emplit les verts roseaux d’une amoureuse haleine. » Leconte de Lisle

Pan d’Arcadie, aux pieds de chèvre, au front armé
De deux cornes, bruyant, et des pasteurs aimé,
Emplit les verts roseaux d’une amoureuse haleine.
Dès que l’aube a doré la montagne et la plaine,
Vagabond, il se plaît aux jeux, aux chœurs dansants
Des Nymphes, sur la mousse et les gazons naissants.
La peau du lynx revêt son dos ; sa tête est ceinte
De l’agreste safran, de la molle hyacinthe ;
Et d’un rire sonore il éveille les bois.
Les Nymphes aux pieds nus accourent à sa voix,
Et légères, auprès des fontaines limpides,
Elles entourent Pan de leurs rondes rapides.

Leconte de Lisle
Poèmes antiques
Alphonse Lemerre, éditeur, s.d.

Sculpture Jacky Lavauzelle
« Le Dieu fuit de midi les ardeurs radieuses ; Il s’endort ; et les bois, respectant son sommeil.. » Leconte de Lisle

Le Dieu fuit de midi les ardeurs radieuses ;
Il s’endort ; et les bois, respectant son sommeil,
Gardent le divin Pan des flèches du Soleil.
Mais sitôt que la Nuit, calme et ceinte d’étoiles,
Déploie aux cieux muets les longs plis de ses voiles,
Pan, d’amour enflammé, dans les bois familiers
Poursuit la vierge errante à l’ombre des halliers,
La saisit au passage ; et, transporté de joie,
Aux clartés de la lune, il emporte sa proie.
Leconte de Lisle
Poèmes antiques
Alphonse Lemerre, éditeur, s.d.

Sculpture Jacky Lavauzelle
« Où j’ai su, d’une lame insinuante et dure Sculpter habilement la feuille du raisin Avec son pli, ses nœuds, sa vrille et sa frisure, » Anna de Noailles

Cette tasse de bois, noire comme un pépin,
Où j’ai su, d’une lame insinuante et dure
Sculpter habilement la feuille du raisin
Avec son pli, ses nœuds, sa vrille et sa frisure,

Je la consacre à Pan, en souvenir du jour
Où le berger Damis m’arrachant cette tasse
Après que j’y eus bu vint y boire à son tour
En riant de me voir rougir de son audace.

Anna de Noailles
Le Cœur innombrable
Calmann Lévy, 1901

Sculpture Jacky Lavauzelle
Ne sachant où trouver l’autel du dieu cornu, Je laisse mon offrande au creux de cette roche… » Anna de Noailles

Ne sachant où trouver l’autel du dieu cornu,
Je laisse mon offrande au creux de cette roche,
— Mais maintenant mon cœur a le goût continu
D’un baiser plus profond, plus durable et plus proche…

Anna de Noailles
Le Cœur innombrable
Calmann Lévy, 1901

SCulpture Jacky Lavauzelle
« Quand le soleil, que cache à demi la forêt, Montrant sur l’horizon sa rondeur échancrée… » Victor Hugo

Contemplez du matin la pureté divine,
Quand la brume en flocons inonde la ravine,
Quand le soleil, que cache à demi la forêt,
Montrant sur l’horizon sa rondeur échancrée,
Grandit, comme ferait la coupole dorée
D’un palais d’Orient dont on approcherait !

PAN
de Victor Hugo
Les Feuilles d’automne
XXXVIII
Œuvres complètes
Ollendorf, 1909

Sculpture Jacky Lavauzelle
« C’était au temps Où les grands Dieux de marbre et d’or Ne vivaient plus qu’en leurs statues … » Henri de Régnier

C’était au temps
Où les grands Dieux de marbre et d’or
Ne vivaient plus qu’en leurs statues ;
On les voyait encor,
Debout et nues,
Au seuil des temples clairs
A tuiles d’or,
Avec la mer
Derrière eux, éclatante, innombrable et sereine,
A l’horizon…

PAN
Henri de Régnier
La Cité des Eaux
Mercure de France, s.d.

Sculpture Jacky Lavauzelle
« Et, tandis que les dieux ont quitté leurs statues, Lui seul est demeuré quand les autres sont morts… » Henri de Régnier

Et, tandis que les dieux ont quitté leurs statues,
Lui seul est demeuré quand les autres sont morts,
Et sa forme multiple, éparse et jamais vue
Subsiste universelle et vit partout encor.

PAN
Henri de Régnier
La Cité des Eaux
Mercure de France, s.d.

Sculpture Jacky Lavauzelle
« Le Chèvre-pied divin, chasseur de nymphes nues, Se glisse, l’œil en feu, sous les hautes forêts… » José-Maria de Heredua

A travers les halliers, par les chemins secrets
Qui se perdent au fond des vertes avenues,
Le Chèvre-pied divin, chasseur de nymphes nues,
Se glisse, l’œil en feu, sous les hautes forêts.

Il est doux d’écouter les soupirs, les bruits frais
Qui montent à midi des sources inconnues,
Quand le soleil, vainqueur étincelant des nues,
Dans la mouvante nuit darde l’or de ses traits.

José-Maria de Heredia
Pan
1876

*

LA DANSE DE PAN
*

Art
*Jacky Lavauzelle LES FEUX DE VULCAIN - Sculpture Jacky Lavauzelle



LES MOTS RARES DE LA LANGUE FRANCAISE

La Langue Française

LES MOTS RARES DE LA LANGUE FRANCAISE

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Abscons

(mystérieux – difficile à comprendre)

« La nature déhiscente n’était plus la Nature
Un lieu abscons tout au plus
Une misère impéritique
La nature avait désormais
Le cul à l’envers. »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Il doit y avoir quelque chose d’occulte au fond de tous, je crois décidément à quelque chose d’abscons, signifiant fermé et caché, qui habite le commun : car, sitôt cette masse jetée vers quelque trace que c’est une réalité, existant, par exemple, sur une feuille de papier, dans tel écrit — pas en soi — cela qui est obscur : elle s’agite, ouragan jaloux d’attribuer les ténèbres à quoi que ce soit, profusément, flagramment. »
Le Mystère dans les lettres – Stéphane Mallarmé -Divagations – Bibliothèque-Charpentier – Eugène Fasquelle, éditeur-

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Adamantin

(très dur – dureté du diamant)

« Le sexe violacé adamantin
Pouvant défoncer n’importe quelle défense »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Unis par le plus fort et le plus cher lien,
Et d’ailleurs, possédant l’armure adamantine,
Nous sourirons à tous et n’aurons peur de rien. »
Paul Verlaine – La Bonne chanson – Editions Vanier – -Œuvres complètes – Tome I

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Aigrefin

(brelandier – escroc -homme habile et rusé)

« D’un revers se détacha de la squalide
L’aigrefin s’en alla plein d’hubris
Avec l’inanité dans ses poches
Et poussant un rot à faire vomir un crapeau »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Arlequin aussi,
Cet aigrefin si
        Fantasque
Aux costumes fous,
Ses yeux luisants sous
        Son masque… »
Colombine – Paul Verlaine – Fêtes galantes – Œuvres Complètes – Tome 1 – Ed. Vanier – 1902

« Comme un aigrefin méditant ses crimes,
Sans perdre un moment, j’apprête, en sournois,
Un beau trébuchet fait avec des rimes ;
Et j’attends, ― caché dans le fond des bois. »
L’Oiseleur – Louis Brouilhet – Ed. Michel Lévy Frères –

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Alliciant

(séducteur)

« L’alliciant lâcha la purée incoercible
L’être devenu chair lui montra des purs gestes hypocoristiques »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Anoure

(animal sans queue)

« La belle n’était plus sylphide
Ni belle ni nitide
Le vent n’était plus zéphyr
L’anoure n’était plus poney »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Les animaux, qui pour les zoologistes forment le sous-ordre des batraciens anoures, ont entre eux des traits de ressemblance si nombreux et si manifestes, que le peuple, bien longtemps avant les savants, avait pour eux des noms collectifs… »
Les Pluies de crapauds – Désiré Roulin – La Revue des Deux Mondes -1835 – Tome IV

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Antédiluvien

(ancien)

« On attribue à Caïnan, fils d’Arphaxad, la conservation d’un traité d’Astronomie qu’il trouva gravé sur deux colonnes par les enfants de Seth, ouvrage antédiluvien qu’il transcrivit. »
Collin de Plancy  -Dictionnaire infernal Henri Plon –

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Brelandier

(aigrefin fréquentant les tripots)

« – Ce serait, lui répondit Mangogul, de tourner mon anneau sur la plus effrénée de ces brelandières, de questionner son bijou, de transmettre par cet organe un bon avis à tous ces maris imbéciles qui laissent risquer à leurs femmes l’honneur et la fortune de leur maison sur une carte ou sur un dé. »
Denis Diderot – Les Bijoux indiscrets – Chapitre XII –Œuvres complètes de Diderot, Texte établi par J. Assézat et M. Tourneux, Garnier, IV – Paris

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Caligineux

(peu clair – relatif au brouillard – embrumé)

« Et l’homme brave artisan
Mondant l’ariane
S’appliquait dans le caligineux inlassablement »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

 » depuis, dis-je, que cet orgueilleux eust mesuré la distance du ciel en terre, et qu’au lieu de voltiger sur les orbes célestes, il s’est veu garotté des liens eternels au lac caligineux des enfers, l’homme, son successeur aux siéges du paradis, a eu beaucoup à souffrir. Cet enragé, se voyant forclos de l’heritage qui luy appartenoit comme au fils aisné, et se voyant exilé et vagabond par le monde, n’a cessé de dresser des embuches à son cadet. »
Variétés historiques et littéraires -1624-  Tome 1 – Examen sur l’inconnue et nouvelle caballe des frères de la Rozée-Croix

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Callipyge

(dame avec un imposant postérieur – une Vénus Callipyge)

« Dans les durs entrelacs d’une étrange thébaïde
La brouette callipyge
N’en demandait pas tant
La dame clamait tant et tant
De profondes objurgations
N’étant pas une péronnelle de l’année
En en voulant pour son compte »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Le corsage si bien rempli
Qu’il bombe aux deux endroits, sans pli,
Cotillon clair moulant énormes
Le callipyge de ses formes. »
Maurice Rollinat – Paysages et paysans – Editions Fasquelle –

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Cauteleux

(qui n’est pas franc – hypocrite)

« Dans le simple acide
Cauteleux
Dans l’un turbide
Une rambleur forlignait l’horizon »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Contadin

(le paysan – en rapport avec le paysan)

« Le contadin mussant
Dans le revers d’une feuille
en restait coi »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« c’est un livre qui a pour titre le Memorie d’un Contadino ; l’auteur est Mme Luigia Codemo-Gerstenbrandt. Un roman qui paraît à Venise, c’est déjà un attrait ; l’œuvre elle-même d’ailleurs laisse voir un talent ferme et gracieux, qui conduit avec aisance une fiction aux mille détours. « Tout est vrai, » dit l’auteur en commençant, et en effet il y a de la vérité dans ce récit, qui a pour premier mérite de n’être point la simple traduction ou l’imitation d’un roman français. C’est un contadin qui raconte sa propre histoire. Il s’appelle Domenico Narcisi... »
Charles de MAZADE – Chronique de la quinzaine, histoire politique et littéraire – 14 décembre 1857 – Revue des Deux Mondes
Seconde
période- Tome 12, 

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Déhiscence

(séparation – libération)

« La nature déhiscente n’était plus la Nature
Un lieu abscons tout au plus
Une misère impéritique
La nature avait désormais
Le cul à l’envers. »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« — Jouant la partie, gratuitement soit pour un intérêt mineur : exposant notre Dame et Patronne à montrer sa déhiscence ou sa lacune, à l’égard de quelques rêves, comme la mesure à quoi tout se réduit. »
Le Mystère dans les lettres – Stéphane Mallarmé -Divagations – Bibliothèque-Charpentier – Eugène Fasquelle, éditeur-

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Désinence

(inflexion – nuance – terminaison)

« Pas un son sucré
Pas une seule désinence »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« DESINENCE, s. f. (Gramm.) il est synonyme à terminaison, & ils se disent l’un & l’autre de la dernière syllabe d’un mot. »
Première Encyclopédie – Ed. Garnier -1777

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Dès potron-minet

(se lever tôt, à la Diane)

« car la tête est bonne, certes, meilleure que celle du freluquet sempiternellement penché sur un ruisseau, et, à poils, le chinois de paravent, la graine de propre à rien, à poils, dehors, dès potron-minet, à se regarder, va donc chochotte, les yeux, le nombril et toute la boutique, tant et si bien qu’il a fini par choir dans la flotte, d’où on l’a repêché mort et nu, plus nu que la main… »
René Crevel – Êtes-vous fous ? – Gallimard, 

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Diane

(tôt – se lever à la diane  = se lever tôt, dès potron-minet)

« De lettres
Se levant à la diane »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Les coqs ont sonné la diane. »
Gabriel Vicaire

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Diaphane

(transparent)

« Ilotes des eaux, cocottes des mers
Salopes des profondeurs
Diaphanes et salées
Poivrées et hyalines »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Empyrée

(céleste – espace céleste et infini)

« Le foutre vulnéraire girandole effaça les brûlures
En entrant dans l’empyrée écuissée
Diaprant les attributs de la douce alanguie en se lénifiant
D’un revers se détacha de la squalide »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

 » Il va même jusqu’à se demander si, comme beaucoup de savants le croyaient jadis, il n’y aurait pas au delà de la sphère des étoiles les plus éloignées, une région entièrement lumineuse, un ciel empyrée, et si les nébuleuses ne seraient pas cette région éclatante, vue à travers une ouverture, une brèche (chasm) de la sphère (probablement cristalline) du premier ciel mobile. »
François Arago – Astronomie populaire (Arago) – Ed. Gide & J. Baudry – 1854 – Tome 1

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Etique

(rachitique- extrême maigreur)

« Ma secco è il pruno, e le stecchite piante
Mais le prunier est sec et les arbres étiques

di nere trame segnano il sereno,
Des lignes noires seules soulignent cette sérénité, »
Novembre – Giovanni Pascoli – Trad. Jacky Lavauzelle

« Pauvre débris humain ! Spectre ratatiné !
À voir son corps étique et son visage glabre
On dirait qu’elle vient d’une danse macabre,
Poussive et lasse encor d’un sabbat effréné !… »
La vieille Guitariste  – Georges Rodenbach – La Mer élégante – Alphonse Lemerre, éditeur-

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Grigner

(plisser – froisser – rider -onduler)

« La queue grignait de plus belle
Ne cherchant qu’une route
Sans la foule »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Hyalin (e)

(qui possède la transparence du verre)

« Ilotes des eaux, cocottes des mers
Salopes des profondeurs
Diaphanes et salées
Poivrées et hyalines »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Flavescent (e)




(doré)

« E vós também, ó terras Transtaganas,
« Et vous aussi, ô terres au-delà du Tage,
 Afamadas co’o dom da flava Ceres,
Réputées comme un don de la flavescente Cérès, »
Luis de Camoes – Os Lusiadas – Les Lusiades III-62 – Trad. Jacky Lavauzelle

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Forligner

(s’écarter de la voie droite)

« Dans le simple acide
Cauteleux
Dans l’un turbide
Une rambleur forlignait l’horizon »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Gambit

(aux échecs – sacrifice volontaire du pion pour favoriser une attaque)

« Poivrées et hyalines
Dans le duo des vases smaragdines
La vie déjà jouait son gambit »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Girandole

(Gerbe de fusées – Jets d’eau)

« Le foutre vulnéraire girandole effaça les brûlures
En entrant dans l’empyrée écuissée
Diaprant les attributs de la douce alanguie en se lénifiant
D’un revers se détacha de la squalide »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Brune à la lèvre rose et couverte de fards,
La fille, l’œil luisant comme une girandole,
Sur la hanche roulant ainsi qu’une gondole,
Hideusement s’en va sous les flots blafards. »
Rêve de Paul Valéry

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Hapax

(un unique exemplaire – original)

« Dans cette ocelle précautionneuse
Un hapax unique et fondamental
La belle tintinnabulait et brinquebalait
D’un avant et d’un arrière »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

**

Hâve

(blafard – livide – blême – amaigri)

« D’où émergent parfois quelques Arabes lents,
Squalides et hautains avec des mines hâves,
Si rares ? Vrais fétus « in gurgite vasto » »
John-Antoine Nau – Vers la Fée Viviane -Éd. de la Phalange –

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Hiémal

(qui appartient à l’hiver)

« Une fenaison de mots hiémaux
Pas un son sucré »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

**

Hypocoristique

(avec une douce attention caressante)

« L’alliciant lâcha la purée incoercible
L’être devenu chair lui montra des purs gestes hypocoristiques
Quasi christiques »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

**

Igné

(qui est en feu)

« Renouvelant des nouvelles attaques obsidionales
Des battements ignés »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Bien des siècles depuis les siècles du Chaos,
La flamme par torrents jaillit de ce cratère,
Et le panache igné du volcan solitaire
Flamba plus haut encor que les Chimborazos. »
José-Maria de Heredia – Les Trophées – Ed. Alphonse Lemerre – 

**




Ilote

(esclave – servile)

« Ilotes des eaux, cocottes des mers
Salopes des profondeurs
Diaphanes et salées
Poivrées et hyalines »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Immarcescible  – Immarcessible

(que l’on ne peut flétrir)

« Tels des taureaux avant l’accouplement
Pénétrant
Et l’esprit immarcescible et la grâce nivéale
N’en ayant que faire
Du monde et des hommes »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Le bon démon déposa enfin la tendre mère
 sur le sommet du monde à la cime idéale,
 où tout ce qu’il y a de lumière divine
 et de beauté immarcescible,
 tout ce que l’infini peut contenir de Dieu,
 plane éternellement. »
La Mère – Giovanni Pascoli – Traduction Filippo Tommaso Marinetti

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Impéritie

(incapacité – inaptitude)

« Les lois Romaines voulaient que les médecins pussent être punis pour leur négligence ou pour leur impéritie. Dans ces cas, elles condamnaient à la déportation le médecin d’une condition un peu relevée, & à la mort celui qui était d’une condition plus basse. »
De l’Esprit des Lois  – Montesquieu – Livre XXIV – Chapitre XIX -Ed Garnier – 1777

Inanité

(vide- inutile – sans aucune réalité – sans intérêt)

« D’un revers se détacha de la squalide
L’aigrefin s’en alla plein d’hubris
Avec l’inanité dans ses poches
Et poussant un rot à faire vomir un crapeau »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Dans les yeux de l’Humanité
La Douleur va mirer ses charmes.
Tous nos rires, tous nos vacarmes
Sanglotent leur inanité ! »
Les Larmes du monde – Maurice Rollinat – Les Névroses Fasquelle, 1917

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Incoercible

(qu’on ne peut contenir, maîtriser)

« L’alliciant lâcha la purée incoercible
L’être devenu chair lui montra des purs gestes hypocoristiques »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Incoercible élan d’un visage vers l’autre,
Chaude haleine créant un humain paradis,
Sainte présomption d’être ces deux apôtres
Graves, dont l’un s’abreuve à ce que l’autre dit… »
Anna de Noailles – Poème de l’amour – CLXX

**

Labile

(fragile – faible)

Stupisce le placide vene
 Stupéfiant les placides veines
quel flutto soave e straniero,
Quel étranger flux suave,
quel rivolo, labile, lene,
Quel léger filet labile,
Giovanni Pascoli – LE RÊVE DE LA VIERGE -II- Il sogno della vergine (Canti di Castelvecchio) – Trad. Jacky Lavauzelle

**

Monder

(enlever les écorces, les pépins – se monder = se purifier)

« Et l’homme brave artisan
Mondant l’ariane
S’appliquait dans le caligineux inlassablement »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

**




Nitescence

(éclatant, lumineux)

« Roulant inutilement la nitescence des rouleaux
La terre voisine s’obrombait
Lentement »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

**

Nitide

(éclatant – brillant – resplandissant)

« La belle n’était plus sylphide
Ni belle ni nitide
Le vent n’était plus zéphyr
L’anoure n’était plus poney »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

 »    Ô Télèphe, ton front nitide,
Comme Vesper ton œil étincelant
     Captent Rhodé, mûre pour Gnide :
Glycère, moi, me brûle d’un feu lent. »
À TÉLÈPHE- XIX- Horace –
Odes et Épodes et Chants séculaires – Traduction par M. le Comte de Séguier -A. Quantin –

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Nivéal

(en rapport avec la neige – qui évoque la neige)

« Tels des taureaux avant l’accouplement
Pénétrant
Et l’esprit immarcescible et la grâce nivéale
N’en ayant que faire
Du monde et des hommes »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

**

Obromber

(se couvrir d’une ombre)

« Roulant inutilement la nitescence des rouleaux
La terre voisine s’obrombait
Lentement »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

**

Objurgations

(supplications – demandes pressantes)

« Dans les durs entrelacs d’une étrange thébaïde
La brouette callipyge
N’en demandait pas tant
La dame clamait tant et tant
De profondes objurgations
N’étant pas une péronnelle de l’année
En en voulant pour son compte »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Obséquieux

(flatteur – cajoleur – adulateur)

« How many a holy and obsequious tear
Combien de pleurs saints et obséquieux »
Sonnet 31 de Shakespeare – Trad. Jacky Lavauzelle

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Obsidional

(siège – relatif à une ville attaquée et assiégée – délirant – victime de persécution)

« Renouvelant des nouvelles attaques obsidionales
Des battements ignés »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Il est vrai que, pour en juger, il avait un autre critérium que les malfaisants gobeurs du boniment anticlérical. Mais il voyait bien que, sur ce point, l’instinct obsidional de la haine avait été aussi discernant que la plus jalouse sollicitude. »
Léon Bloy – Le Désespéré – Ed. A. Soirat – 

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Ocelle

(tache colorée de forme arrondie)

« Dans cette ocelle précautionneuse
Un hapax unique et fondamental
La belle tintinnabulait et brinquebalait
D’un avant et d’un arrière »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Perclus

(paralysé)

« Perclus, paralysé de tant de coups démontés »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Il existoit deux malheureux,
L’un perclus, l’autre aveugle, & pauvres tous les deux.
Ils demandoient au Ciel de terminer leur vie »
Jean-Pierre Claris de Florian – Fables de Florian – Louis Fauche-Borel – (Volume 9)

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Péronnelle

(jeune fille bavarde et écervelée)

« Dans les durs entrelacs d’une étrange thébaïde
La brouette callipyge
N’en demandait pas tant
La dame clamait tant et tant
De profondes objurgations
N’étant pas une péronnelle de l’année
En en voulant pour son compte »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Petrichor

(odeur de la terre qui, sèche, reçoit une forte pluie)

« Une odeur petrichor rentrait dans nos narines en fusion
Tels des taureaux avant l’accouplement »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Pusillanime

(timide – réservé – peureux- qui manque de courage)

« Ô cœur pusillanime, ô cœur confus et triste,
Cœur de paresse, cœur de froideur, cœur d’ennui,
Cœur mort comme une étoile éteinte dans la nuit,
Vide comme un sépulcre où plus rien ne subsiste ! »
Lâcheté – Albert Lozeau – Le Miroir des jours (1912) -Montréal

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Rambleur

(Lueur dans le ciel la nuit)

« Dans le simple acide
Cauteleux
Dans l’un turbide
Une rambleur forlignait l’horizon »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Smaragdine

(d’un vert émeraude)

« Poivrées et hyalines
Dans le duo des vases smaragdines
La vie déjà jouait son gambit »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Squalide

(rugueux – dégoûtant -malpropre)

« Diaprant les attributs de la douce alanguie en se lénifiant
D’un revers se détacha de la squalide
L’aigrefin s’en alla plein d’hubris »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Les Tritons font sonner leurs trompes en nageant ;
Et de leurs bras la nymphe en vain se dégageant,
Sent ses beaux seins piqués par leurs barbes squalides. »
Albert Samain – Le Cortège d’Amphitrite – Œuvres de Albert Samain, Mercure de France,   – Le Chariot d’or

« D’où émergent parfois quelques Arabes lents,
Squalides et hautains avec des mines hâves,
Si rares ? Vrais fétus « in gurgite vasto » »
John-Antoine Nau – Vers la Fée Viviane -Éd. de la Phalange –

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Sybarite

(Efféminé)

Cinaede Thalle, mollior cuniculi capillo
Sybarite Tellus, plus mou que la poil du lapin
vel anseris medullula vel imula oricilla
Plus flottant que le duvet de l’oie, que le lobe de l’oreille
Catullus – Catulle – XXV – Trad.  Jacky Lavauzelle

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Sylphide

(femme svelte et agile)

« La belle n’était plus sylphide
Ni belle ni nitide
Le vent n’était plus zéphyr
L’anoure n’était plus poney
 »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Vous épurez l’azur des cieux :
J’en crois ma sylphide et ses charmes.
Sylphes légers, soyez mes dieux. »
Pierre-Jean de Béranger – Œuvres complètes de Béranger –
H. Fournier-

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Thébaïde

(lieu isolé et sauvage)

« Dans les durs entrelacs d’une étrange thébaïde
La brouette callipyge
N’en demandait pas tant
La dame clamait tant et tant
De profondes objurgations
N’étant pas une péronnelle de l’année
En en voulant pour son compte »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Tintinnabuler

(faire des sons de clochettes, de timbales, produire des sons aigus)

« Dans cette ocelle précautionneuse
Un hapax unique et fondamental
La belle tintinnabulait et brinquebalait
D’un avant et d’un arrière »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Autour, partout, de-ci, de-là, les filles se hâtaient, inquiètes de trouver un souper et le reste. Des sots faisaient semblant de rire. Ici, une bohémienne faisait tintinnabuler sur ses hanches, en un roulement lascif de danse du ventre, une ceinture de sequins. »
Félicien Champsaur – Pierrot et sa Conscience – Ed. Dentu –

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Turbide

(qui n’est pas limpide)

« Dans le simple acide
Cauteleux
Dans l’un turbide
Une rambleur forlignait l’horizon »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

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Vulnéraire

(qui permet de guérir les blessures)

« Le foutre vulnéraire girandole effaça les brûlures
En entrant dans l’empyrée écuissée
Diaprant les attributs de la douce alanguie en se lénifiant
D’un revers se détacha de la squalide »
Complexité Sucrée – Jacky Lavauzelle

« Les feuilles de sanicle entrent dans l’eau vulnéraire, le baume vulnéraire & le baume oppodeltoch, & son suc dans l’emplâtre oppodeltoch. »
Gabriel François Venel – Première Encyclopédie  –  1751 – Tome 14

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LES MOTS RARES DE LA LANGUE FRANCAISE

JEFF KOONS TULIPES BILBAO – Les Tulipes du Musée Guggenheim – Tulips 1995-2004 LE BOUQUET DU MUSEE

TULIPS JEFF KOONS TULIPES BILBAO
Euskal Herria




Pays Basque
EUSKADI

BILBAO
毕尔巴鄂
ビルバオ
билбао
——

Visite de BILBAO
Visita a Bilbao
Визит в Бильбао
参观毕尔巴鄂
ビルバオをご覧ください

Photos Jacky Lavauzelle
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  TULIPS
LES TULIPES
JEFF KOONS
Le Bouquet du Musée Guggenheim

 

Jeff Koons Tulipes
1995–2004

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Jeff Koons
21 janvier 1955
York en Pennsylvanie

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tulips-jeff-koons-tulipes-bilbao-espagne-artgitato-6

 Tu penses à tes sœurs des grands parcs, et tu peux
Regretter le gazon des boulingrins pompeux,
La fraîcheur du jet d’eau, l’ombrage du platane ;

François Coppée

tulips-jeff-koons-tulipes-bilbao-espagne-artgitato-5

Et dans la serre chaude, ainsi qu’en un harem,
S’exhalent sans parfum tes ennuis de sultane.

François Coppée

tulips-jeff-koons-tulipes-bilbao-espagne-artgitato-4

Sous la loupe d’un vieux, inutile trésor,
Tu t’alanguis dans une atmosphère étouffante.

François Coppée

tulips-jeff-koons-tulipes-bilbao-espagne-artgitato-3

Ô rare fleur, ô fleur de luxe et de décor,
Sur ta tige toujours dressée et triomphante,
Le Velasquez eût mis à la main d’une infante
Ton calice lamé d’argent, de pourpre et d’or.

François Coppée

tulips-jeff-koons-tulipes-bilbao-espagne-artgitato-2

« — Ainsi, pour longtemps en jouir,
La Hollande, en ses vastes serres,
Par des blocs de glace resserre
Les tulipes qui vont s’ouvrir… »

Anna de Noailles
Poèmes de l’Amour
XXV
Extrait

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Extraits du poème
À une tulipe
d’Anna de Noailles

À une tulipe

Ô rare fleur, ô fleur de luxe et de décor,
Sur ta tige toujours dressée et triomphante,
Le Velasquez eût mis à la main d’une infante
Ton calice lamé d’argent, de pourpre et d’or.

Mais, détestant l’amour que ta splendeur enfante,
Maîtresse esclave, ainsi que la veuve d’Hector,
Sous la loupe d’un vieux, inutile trésor,
Tu t’alanguis dans une atmosphère étouffante.

 Tu penses à tes sœurs des grands parcs, et tu peux
Regretter le gazon des boulingrins pompeux,
La fraîcheur du jet d’eau, l’ombrage du platane ;

Car tu n’as pour amant qu’un bourgeois de Harlem,
Et dans la serre chaude, ainsi qu’en un harem,
S’exhalent sans parfum tes ennuis de sultane.

François Coppée
(1842-1908)
A une tulipe
Poèmes divers
Œuvres complètes de François Coppée
L. Hébert

Libraire 1885,
Poésies, tome I
pp. 53-54

Hans-Michael Kissel – Blätterphantasie – Ladenburg – Feuillage Fantaisie – 2002

Allemagne
Deutschland
Германия – 德国 – ドイツ

LADENBURG
Blätterphantasie

—-
Sculptures Allemandes
Deutsch Bildhauer
Hans-Michael Kissel

né en 1942 à Worms
Er wohnt in Ladenburg
Habite à Ladenburg

——

 

 

Photo Jacky Lavauzelle

*

 


Blätterphantasie
Feuillage Fantaisie
Hans-Michael Kissel
2002

Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (1)

« Je n’attends pas de la Nature
Qu’elle ajoute à mon cœur fougueux
Par sa lumière et sa verdure,
Et pourtant le printemps m’émeut :

Ces mille petits paysages
Que forment les arbres légers
Gonflés d’un transparent feuillage
M’arrêtent et me font songer… »

Anna de Noailles
Poème de l’amour
XXIII

Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (2) Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (3)

« Je suis la riante couronne,
Le voile frais et parfumé
Dont le front des bois s’environne
Aux rayons du soleil de mai.

Je suis la verte chevelure
Qui, sur les branchages mouvants,
Se joue, ondoyante parure,
Aux caprices ailés des vents

Avec moins de charme et de grâce
Flottent, sur un cou virginal,
Les longues tresses où s’enlace
La fleur de l’hymen ou du bal

Dans mes roseaux, lyre sonore
Qui s’anime au souffle des airs
Les voix du soir et de l’aurore
S’exhalent en divins concerts

Qu’ils sont enchanteurs les murmures
Que je chuchote à petit bruit,
Alors qu’à travers les ramures
La brise voltige et s’enfuit !… »

Gabriel Monavon
La Muse des familles – 1857
La Chanson du feuillage

Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (4) Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (5) Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (6) Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (7) Hans-Michael Kissel - Blätterphantasie - Ladenburg - Feuillage Fantaisie Artgitato (8)

« La pluie est cette nuit d’été
 En marche à travers le feuillage ;
 On perçoit son léger tapage
 Pointu, dansant et velouté.

— Mon cœur rêve avec fixité,
 Et déborde de ton image !

 J’entends, sur mon balcon étroit,
 Tomber par groupe deux et trois
 De ces belles larmes timides.
— Ainsi rouleraient de mes yeux
 Des perles de cristal humide,
 Si soudain bon, silencieux,
 Dissipant la vive tristesse
 Que me causent l’âme et le corps,
 Tu me livrais avec paresse
 (Car j’accepte tes maladresses,
 Ô toi pour qui tout est effort !)
 Ce baiser par quoi je m’endors… »

Anna de Noailles
Poème de l’amour
XIX

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Hans-Michael Kissel