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LA GALERIE NATIONALE DES ARTS VISUELS DE KUALA LUMPUR – Balai Seni Visual Negara

Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE




 

 

Balai Seni Visual Negara
BSVN

 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

 

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Balai Seni Visual Negara
LA GALERIE NATIONALE DES ARTS VISUELS DE KUALA LUMPUR
国家视觉艺术画廊在吉隆坡
National Visual Arts Gallery

‘Pohon Buku (Kitaran)’
‘L’arbre aux Livres (Cycle)
multimedia animation
Ahmad Nur Fikri

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ALI BEBIT
GLURP…GLURP…GLURP
(CRITICAL CYBER)
2017

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Haslin Ismail
The Death & The Misery
La Mort & La Misère
LA MORT ILLISIBLE

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Hafizzudin Abdul Jaidin
Magunatip Orang Kita
2016

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Syed Zamzur Akasah
THE FUSION NOWADAYS
2016

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Mohd Fazli Othman
PESTA PISANG
2017
LA NOIRCEUR DES INTENTIONS

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Collectif PANGROK SULAP
(Ranau – Etat de Sabah)
Sabah Tanah Air-Ku
LA FORCE DE L’ART COMBATTANT 

2017

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SHUKRI ELIAS
Rétrospective 
Les Flamboiements barbares

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Zulkifli Lee
KONGSI 1 MENARA
LA PHILOSOPHIE DE LA CORROSION DANS LES EBATS DU TEMPS

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Ahmad Nur Fikri : L’arbre aux Livres – Pohon Buku Balai Seni Visual Negara Kuala Lumpur Galerie Nationale des Arts Visuels

 

AHMAD NUR FIKRI

Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE
TEXTES DE André Van Hasselt
Odes – L’Arbre qui s’effeuille – Nouvelles Poésies
Bruylant et Cie, 1857
TEXTES DE David Martin
Le Nouveau Testament Chapitre X
Société biblique américaine, 1861




 

 

Ahmad Nur Fikri
Balai Seni Visual Negara

BSVN

 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

 

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Balai Seni Visual Negara
LA GALERIE NATIONALE DES ARTS VISUELS DE KUALA LUMPUR
国家视觉艺术画廊在吉隆坡
National Visual Arts Gallery

‘Pohon Buku (Kitaran)’
‘L’arbre aux Livres (Cycle)
multimedia animation
Ahmad Nur Fikri

 

L’arbre était jeune et fort. Ses rameaux familiers
S’étendaient dans l’espace.
Il accueillait, ouvrant ses bras hospitaliers,
Le voyageur qui passe.

Il était jeune et fort. Aux rayons du soleil
Quand frissonnaient ses branches,
Il vous jetait, gazons aux boutons d’or vermeil,
Ses fleurs roses et blanches.

André Van Hasselt
L’arbre qui s’effeuille




Les brises murmuraient leurs hymnes infinis
Dans ses feuilles sans nombre,
Et mille oiseaux joyeux y suspendaient leurs nids
Et chantaient à son ombre.

Tempêtes, ouragans, douleurs, tout s’est lassé
En éprouvant sa force ;
Et Dieu sait que de mains charmantes ont laissé
Un nom sur son écorce.

André Van Hasselt
L’arbre qui s’effeuille

Mais c’était le printemps, aube où l’on voit fleurir
L’arbre aussi bien que l’âme,
L’arbre qui dans ses flancs sent la séve courir,
L’esprit qui sent sa flamme.

Et maintenant voici que s’effeuillent aux vents
Toutes ces fleurs aimées,
Espoirs, illusions et rêves décevants,
Que portaient ses ramées.

André Van Hasselt
L’arbre qui s’effeuille





Et plus d’avril qui rende à l’arbre ses bouquets
De fleurs roses et blanches,
Ni les groupes d’oiseaux dont les charmants caquets
Réjouissaient ses branches.

Car voici qu’il s’en va sans nous dire : « Au revoir, »
L’âge des doux mensonges,
L’âge où l’esprit franchit sa montagne et peut voir
Le revers de ses songes.

André Van Hasselt
L’arbre qui s’effeuille

Or, cet arbre c’est moi. Sur mon front a passé
Plus d’un souffle d’orage,
Et plus d’un bûcheron a sur mon tronc usé
Sa force et son courage.

Le printemps a couvé sous mon dôme fleuri
Des nids chanteurs sans nombre,
Et bien des voyageurs qui cherchaient un abri
L’ont trouvé dans mon ombre.

André Van Hasselt
L’arbre qui s’effeuille

À tous les vents du ciel j’ai livré mes chansons,
Du couchant à l’aurore ;
Je sais plus d’un écho blotti dans les buissons
Qui les répète encore.

 Aux brises du matin comme aux brises du soir
J’ai semé mes pensées.
Que de passants j’ai vus sous mon toit vert s’asseoir
Qui les ont ramassées !

André Van Hasselt
L’arbre qui s’effeuille




Mes strophes ont aux uns appris la piété,
Mot où Dieu se reflète,
Aux autres l’espérance avec la charité
Par qui tout se complète.

J’ai mêlé quelquefois ma prière aux vains bruits
Que le vulgaire écoute.
Et le Seigneur, si j’ai porté quelques bons fruits,
S’en souviendra sans doute.

André Van Hasselt
L’arbre qui s’effeuille

8
Et la voix du ciel, que j’avais ouïe, me parla encore, et me dit : Va, et prends le petit livre ouvert, qui est en la main de l’ange qui se tient sur la mer et sur la terre.

9
Je m’en allai donc vers l’ange, et je lui dis : Donne-moi le petit livre ; et il me dit : Prends-le, et le dévore ; et il remplira tes entrailles d’amertume, mais il sera doux dans ta bouche comme du miel.

David Martin
Le Nouveau Testament
Chapitre X




10
Je pris donc le petit livre de la main de l’ange, et je le dévorai ; et il était doux dans ma bouche comme du miel ; mais quand je l’eus dévoré, mes entrailles furent remplies d’amertume.

11
Alors il me dit : Il faut que tu prophétises encore à plusieurs peuples, et à plusieurs nations, langues et rois.

David Martin
Le Nouveau Testament
Chapitre X

 




CORALINE : LE PUITS ET LE TUNNEL

Henry SELICK
CORALINE
2009

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LE PUITS ET LE TUNNEL
Les rites du passage

 Coraline n’est plus une enfant. Elle est dans ce début d’adolescence où l’on évoque les tensions, les fossés qui se creusent. Des volontés d’émancipation. Des désirs d’ailleurs.  Coraline veut élargir son horizon. D’abord avec le puits, le grand saut, puis par la traversée du tunnel, plus progressif. Sera-t-il moins dangereux ?

LE MOUVEMENT  VERS LE BAS
Dès que Coraline arrive dans sa nouvelle demeure, elle se met à la recherche d’un puits. Le puits est le lieu le plus obscur et le plus terrifiant. La solution est extrême ; elle est à la mesure de l’attente de changement de Coraline.

Elle doit le localiser, savoir où il est, pour enfin développer son imaginaire. Le puits doit se contourner. Il ne se pénètre pas. C’est le mouvement vers le bas. Tomber dans le puits, c’est tomber dans l’oubli, dans le néant. On ne remonte pas du puits. C’est notre dernière expérience. Le lieu où naissent de très nombreux cauchemars. Le puits s’entoure de maléfice. Rien qu’à son approche, Coraline est entourée d’une baguette de sorcier de sumac vénéneux, d’un monstrueux cavalier masqué, en plein orage.

UN CIEL ETOILE AU-DESSUS DE NOS TÊTES

Armée pour trouver le puits, Coraline est à deux doigts de tomber dedans. « Si tu ne fais pas attention, tu vas tomber dedans. Il est si profond que si on tombe dedans et qu’on regarde en haut, on voit un ciel étoilé même en pleine journée » lui raconte Wyborne, son voisin.
Cette scène est reprise de Tarkovski dans l’Enfance d’Ivan où la mère du jeune Ivan, regardant le fond du puits, dit : « – Quand un puits est profond, on peut voir une étoile en plein jour« . « – Quelle étoile ? » demande Ivan. « – N’importe laquelle » lui répond-elle. Le visage d’Ivan s’éclaire : « J’en vois une, maman ! Pourquoi brille-t-elle ?« . Parce que « C’est la nuit, pour elle, en ce moment. Elle brille comme dans la nuit« . Mais alors que le soleil brille dans un ciel sans nuage, le petit Ivan s’étonne : « on n’est pas dans la nuit, on est en plein jour ! » La mère avec un sourire lui répond : « Pour toi, c’est le jour, pour moi aussi. Pour elle, c’est la nuit. »
Ivan essaie de la toucher, touche la surface de l’eau, en douceur. Il se retrouve au fond du puits. Le seau remonte. La mère est seule en haut.

J’AI FAILLI MOURIR ! – C’EST BIEN !

Revenons à Coraline. Elle l’évite et peut rentrer chez elle raconter sa frayeur à sa mère inattentive : « J’ai failli tomber dans un puits hier, j’ai failli mourir ». « C’est bien ! », lui répond sa mère. Sa peur n’est pas celle de sa mère, beaucoup plus ennuyée quand elle lui parle de sortir par une pluie battante et donc de rentrer sale.

Le puits localisé, Coraline pense avoir fait le plus dur et le plus risqué. C’est sans compter sur le tunnel.

Le tunnel ne se cherche pas. Il arrive par hasard lors des fouilles minutieuses de Coraline qui s’ennuie. Le tunnel, à la différence du puits, symbolise le passage, d’un lieu à un autre, d’un temps ou d’une représentation à autres choses. Il se pénètre et laisse toujours la possibilité du retour. Le tunnel ne se contourne pas, on s’engouffre dedans, espérant trouver quelques secrets. L’herbe est toujours plus verte ailleurs.

ON GARDERA UN OEIL SUR CORALINE

Coraline, de l’autre côté, trouve la famille idéale, attentionnée, gaie, cuisinant tout ce qu’elle aime. C’est le lieu du même et de l’autre. Du même en mieux. Les mêmes parents, mais différents. On garde le meilleur et on y met tous ses désirs. « Elle est chouette, adorable, c’est une bonne copine. Elle est mignonne comme un chou. On le répète partout…C’est ce que pensent tous ceux qui ont vu Coraline. Quand elle vient explorer, maman et moi n’allons jamais l’ennuyer. On gardera un œil sur Coraline ».

BIENTÔT, TU VERRAS LES CHOSES COMME NOUS !

Le tunnel, cet incontournable lieu de passage et d’échange de l’enfant. La perfection qu’on lui promet, « tu pourrais rester ici pour toujours si tu voulais. On chantera et on jouera à des jeux. Maman cuisinera tes plats préférés », n’est rien au regard de sa liberté.

Au « bientôt tu verras les choses comme nous », Coraline crie : « Jamais ! On ne me coudera pas de boutons à la place des yeux ! ».

Du passage dans le tunnel, ce n’est pas l’aller le plus difficile…

Jacky Lavauzelle