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ANTONIO DE NEBRIJA BNE MADRID – 安东尼内布里哈

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BIBLIOTECA NACIONAL DE ESPAÑA
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BNE MADRID
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Jacky Lavauzelle

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 BNE MADRID
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– 西班牙国家图书馆
Национальная библиотека Испании

ANTONIO DE NEBRIJA
Antonio Martínez de Cala y Xarava
安东尼内布里哈
1441-1522

 BNE Biblioteca Nacional de España Biblitothèque Nationale d'Espagne Artgitato Madrid Nebrija

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L’OEUVRE D’ANTONI DE NEBRIJA

ANTOINE de Lebrixa, Antonius Nebrissensis, littérateur espagnol, né en 1444 à Lebrixa, mort en 1522, obtint des succès brillants dans l’enseignement aux universités de Salamanque et d’Al », et fut un des plus utiles collaborateurs de la Bible polyglotte entreprise sous les auspices du cardinal Ximénès. Il a composé un grand nombre d’ouvrages, tous fort rares, dont les principaux sont : Institutio grammaticœ latins ; (Salamanque, 1481, réimpr. à Paris, 1859), où il développe des vues nouvelles sur l’enseignement de la langue latine; Grammatica sobre la lengua castellana, 1492, la première grammaire qui ait paru en espagnol; Lexicon latino-hispanicum et hispanico-latinum, 1492 ; Juris civilis Lexicon,1506, ouvrage qui restaura l’étude du droit en Espagne. On a aussi de lui Rerum in Ilispania gestarum de-cades (Grenade, 1545) : ce c’est que la traduction d’une vieille chronique espagnole. »

Marie-Nicolas Bouillet – Alexis Chassang
Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang 1878
1878 -1, pp. 1-154

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ANTONIO DE NEBRIJA (LEBRIXA)
A VALENCE

 » Il n’est pas de plus brillante étoile dans l’immortelle pléiade de ces savants hors ligne dont le chef fut Antonio de Lebrixa, et le dernier représentant, Francisco Sanchez de las Brozas, qui mourut entre les griffes de l’inquisition, et qu’un professeur de Berlin a pris à tort pour un jésuite. L’école médicale de Valence a été pendant trois siècles la première de l’Espagne, et l’école poétique a fourni des modèles à la littérature espagnol… »

Revue des Deux Mondes tome 71, 1885
J.-M. Guardia
Une excursion aux îles Baléares
Valence

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La contagion s’était manifestée de bonne heure : elle vint d’abord de l’Italie, C’est là en effet que les écrivains connus sous le nom d’humanistes, qui inaugurèrent en Espagne la renaissance des lettres, cherchèrent dès la fin du XVe siècle leurs inspirations. Antonio de Lebrixa est le représentant le plus remarquable de cette classe de penseurs et d’érudits. À leur approche, la vieille scolastique frémit. Le célèbre savant Louis Vivès raconte qu’à Valence, sa patrie, son vieux maître, dévoué à la routine de l’école, faisait déclamer ses élèves contre les novateurs ; lui-même avoue qu’il avait composé contre Antonio de Lebrixa des déclamations détestables et vivement applaudies. Des succès de ce genre ne pouvaient séduire un homme tel que Vivès, l’esprit le plus judicieux de son temps. De bonne heure il quitta l’Espagne, et profita si bien de son séjour dans les universités du nord, qu’il ne tarda point à prendre rang lui-même parmi les plus illustres humanistes ; il figura, malgré sa jeunesse, entre Érasme et Budée, dans ce glorieux triumvirat du XVIe siècle, où il brilla par le jugement autant que ses deux rivaux par l’éloquence et l’invention. Vivès devina mieux que nul autre le rôle souverain qui était réservé à l’érudition, c’est-à-dire au savoir joint à l’esprit de libre recherche. Il est un de ses écrits surtout qui atteste combien ce génie étendu et pénétrant comprenait l’état et les tendances de son époque : c’est le Traité des causes de la décadence des études, son chef-d’œuvre peut-être. Dès le début de sa carrière, il s’était fait connaître par son Commentaire sur la Cité de Dieu de saint Augustin. La préface de cette œuvre est un modèle de bon sens et de fine raillerie. On y voit mise à nu l’ignorance prétentieuse de la scolastique monacale ; les franciscains et les dominicains y sont vigoureusement raillés : on bat avec leurs propres armes ces infatigables ergoteurs, on les confond avec des citations empruntées à leurs propres ouvrages : jamais Érasme n’a porté de tels coups. Vivès aimait et vénérait comme un maître l’auteur de l’Éloge de la Folie ; nul plus que lui ne contribua à répandre ses écrits en Espagne. Cette propagande ne dura guère cependant. Les moines détestaient Érasme, ils abhorraient Vivès. Ce dernier était plus particulièrement l’objet de la haine des ordres mendians, les dominicains et les franciscains, dont il avait démasqué la crasse ignorance et l’insatiable avidité. Vaincus un moment, les moines ressaisirent le sceptre de la scolastique et rentrèrent dans les chaires des universités. Quant aux jésuites, ils n’avaient pas attendu, pour mettre Érasme et Vivès hors de leurs bibliothèques, que le saint-office eût interdit la lecture de leurs écrits ; ils les rangeaient parmi les suspects : autores de sospechosa doctrina, dit le père Mariana dans une lettre inédite à don Gaspar de Quiroga, inquisiteur général et archevêque de Tolède.

Plus libéral et plus instruit que le clergé régulier, le clergé séculier en vint à s’indigner de ces rancunes monacales. On a conservé d’un chanoine de Salamanque un mot qui est passé en proverbe : Quien dice mal de Erasmo, o es fraile, o es asno. Il n’en est pas moins vrai que les moines, insensibles à ces épigrammes, eurent raison des humanistes en proscrivant leurs écrits. Telle est la ténacité des préjugés qu’à la fin du siècle dernier, lorsque la munificence d’un prélat ami des lettres permit enfin de donner une édition des œuvres de Vivès, les Commentaires sur la Cité de Dieu furent exclus de la collection. « Notre temps, disait Vivès, ne manque pas de vils parasites et d’insignes flagorneurs, dont les douces flatteries fomentent des énormités : blandis adulationibus facinora fovent. » Ces courtisans sans vergogne, instigateurs de tant de crimes et de tant de sottises, n’étaient autres que les moines ; ils avaient l’oreille des rois, qu’ils gouvernaient par la confession, et diriger la conscience des princes, c’était exercer la puissance suprême.

Vivès n’était pas uniquement un homme d’étude, un humaniste : c’était aussi un penseur, un politique, un publiciste éminent. Un autre enfant de Valence, Federico Furio Sériol, était de la même école. Comme Vivès, il quitta Valence de bonne heure ; il alla continuer ses études à Paris, et les acheva à Louvain. Dépassant Érasme, il soutint contre les théologiens catholiques une thèse tout à fait protestante, la convenance et la nécessité des traductions de la Bible en langue vulgaire. Ce qu’il avait publiquement soutenu, il l’imprima, et pour avoir osé écrire ce qu’il pensait, Sériol fut en danger de perdre la vie. Il ne se sauva que par la protection spéciale de Charles-Quint. Son génie politique plaisait à l’empereur, qui l’estimait aussi pour son caractère droit et ferme. Il l’envoya auprès de son fils comme un conseiller dont les lumières pouvaient éclairer sa conduite. En effet, l’influence de Sériol ne contribua pas médiocrement à la pacification des premiers troubles des Pays-Bas. Son crédit se maintint tant qu’il vécut ; mais après sa mort l’inquisition lui fit son procès, et Philippe II n’y trouva point à redire.

Vives et Sériol appartiennent à la réforme, sinon par leur profession de foi, du moins par leurs idées libérales et hardies, leurs tendances avouées et leurs théories politiques. Ils ne séparent point l’ordre social de l’ordre religieux ; ils veulent un gouvernement animé de l’esprit véritablement chrétien, conforme à l’Évangile. L’un et l’autre ont recours à la logique et à l’exposition savante, à la méthode sévère d’argumentation qu’ils ont puisée, non pas dans l’arsenal de la scolastique, mais dans l’étude de l’antiquité, la méditation des saintes Écritures, et surtout dans leurs convictions intimes. Là est le secret de leur force. La critique des humanistes ne suffisait point cependant pour régénérer l’Espagne. Telle était du moins l’opinion des réformateurs religieux qui leur succédèrent, et dont les tentatives datent de la même époque que le grand mouvement qui éclata en Allemagne. De la période de satire et d’ironie, l’idée de réforme entra avec ces hommes hardis dans sa période militante.

La réforme et les réformateurs en Espagne
H.-M. Guardia
Revue des Deux Mondes T.28, 1860

BERNINI ENEA E ANCHISE : Enée, Anchise et Ascagne fuyant Troie – Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascanio

ROME – ROMA
BERNINI ENEA E ANCHISE
Enée et Anchise fuyant Troie
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE

 BERNINI
LE BERNIN

Gian Lorenzo Bernini
1598-1680

 

BERNINI ENEA E ANCHISE
ENEE et ANCHISE Fuyant Troie
1618-1620
Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascanio

 

Marbre
Marmo statuario 

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 1

TITE-LIVE
HISTOIRE ROMAINE
Traduction Nisard de 1864
LIVRE I

C’est d’abord un fait assez constant, qu’après la prise de Troie la vengeance des Grecs, s’étant exercée sur le reste du peuple troyen, ne respecta qu’Énée et Anténor, soit que le droit d’une ancienne hospitalité les protégeât, soit que les conseils qu’ils avaient toujours donnés, de rendre Hélène et de faire la paix, engageassent le vainqueur à les épargner.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 2

Énée, rejeté de sa patrie par la même catastrophe, mais destiné par le sort à fonder de bien plus grandes choses, arriva d’abord en Macédoine, passa de là en Sicile, d’où, cherchant toujours une patrie, il vint aborder avec sa flotte au rivage de Laurente, appelé aussi du nom de Troie.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 3

Lorsqu’il eut appris qu’ils étaient Troyens, que leur chef était Énée, fils d’Anchise et de Vénus, et que, fuyant leur patrie et leurs maisons en cendres, ils cherchaient un asile et un emplacement pour y bâtir une ville, pénétré d’admiration à l’aspect de ce peuple glorieux et de celui qui le conduisait, les voyant d’ailleurs disposés à la guerre comme à la paix, il tendit la main à Énée, pour gage de leur future amitié.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 4

Les Aborigènes et les Troyens eurent une guerre commune à soutenir. Turnus, roi des Rutules, à qui Lavinie avait été promise avant l’arrivée d’Énée, indigné de se voir préférer un étranger, avait à la fois déclaré la guerre à Latinus et à Énée.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 5

DICTIONNAIRE UNIVERSEL D’HISTOIRE ET DE GEOGRAPHIE BOUILLER (Marie-Nicolas) CHASSANG (Alexis)
1878 – 1
ACESTE
 roi d’Acesta, en Sicile, secourut Priam pendant la guerre de Troie, donna l’hospitalité à Énée, et fit ensevelir Anchise sur le mont Eryx. Virgile l’a célébré dans le Ve chant de l’Énéide.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 6

L’ENEIDE
Virgile
SIXIEME LIVRE
Traduction Jean-Nicolas-Marie Deguerle
Delalain, 1825 – 1
Cependant le pieux fils d’Anchise s’avance vers la montagne où réside Apollon, et cherche le réduit solitaire de la redoutable Sibylle ; antre immense, où le dieu de Délos agite l’âme de sa prêtresse d’une sainte fureur, et lui découvre l’avenir. Déjà se déploient aux yeux des Troyens les bois sacrés d’Hécate et ses portiques éclatans d’or. Si l’on en croit la renommée, Dédale, fuyant autrefois les états de Minos, osa se confier sur des ailes rapides à l’océan des airs, vogua par des chemins nouveaux vers les glaces de l’Ourse, et s’arrêta dans sa course éthérée sur les hauteurs de Chalcis.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 7

L’ENEIDE
Virgile
SIXIEME LIVRE
Traduction Jean-Nicolas-Marie Deguerle
Delalain, 1825 – 1
C’est là que l’énorme Cerbère fait retentir de son triple aboiement les livides royaumes ; Cerbère, hideux sentinelle, toujours veillant sous sa roche caverneuse. Déjà se dressaient les serpents qui sifflent sur sa tête : mais la prêtresse lui jette une pâte assoupissante, pétrie de pavots et de miel. Le monstre que la faim dévore, ouvrant à la fois ses trois gueules, engloutit la proie qui les tente. Soudain appesanti, son vaste corps chancelle, tombe, et de son immense étendue remplit son repaire immense. Énée franchit le passage dont le gardien sommeille ; et plus prompt que l’éclair, il s’éloigne du fleuve qu’on passe sans retour.

Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 8 Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 9 Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascani Bernini Le Bernin Galerie Borghese artgitato 91

JAUCOURT
L’ENCYCLOPEDIE
1ère édition – 1765 – Tome 11
« 
Bernini (Jean-Laurent, surnommé le Cavalier) né en 1598, mort en 1680, étoit un génie bien rare par ses talens merveilleux dans la Sculpture & l’Architecture. Il a embelli Rome de plusieurs monuments d’architecture qui font l’admiration des connaisseurs ; tels sont le maître autel, le tabernacle, & la chaire de l’église de saint Pierre, la colonade qui environne la place de cette église, les tombeaux d’Urbain VIII. & d’Alexandre VII. la statue équestre de Constantin, la fontaine de la place Navone, &c. tous ces ouvrages ont une élégance, une expression dignes de l’antique. Personne n’a donné à ses figures plus de vie, plus de tendresse, & plus de vérité. Louis XIV. l’appella à Paris en 1665, pour travailler au dessein du Louvre, & le récompensa magnifiquement, quoique les desseins de Claude Perrault aient été préférés aux siens pour la façade de ce bâtiment du côté de saint Germain l’Auxerrois. »